Les cours d'anglais commencent dès la grande section

 

Depuis la mi-octobre, les élèves de grandes sections et de CP des écoles privées et publiques de Roncq s'initient à l'anglais. La ville a mis à disposition deux intervenantes.

«  - What do you see ?

- I see a blue horse !

- And show me a yellow duck ! »*

Les enfants trient les petits dessins devant eux et hésitent avec «  a dog », avant de piocher le canard.

« - Yes, it's good ! - J'ai trois points, Valérie ! - Yes, you have three points... » Depuis la mi-octobre, les élèves de grande section et de CP de toutes les écoles roncquoises «  speak english », toutes les semaines. «  Au début, on rigolait parce qu'on ne comprenait rien. Mais maintenant, on comprend tout », s'exclame une petite fille à la bouille toute ronde. Valérie Dizy et Sophie Vanwynsberghe ne s'adressent à eux qu'en anglais.

Et finalement, les petits écoliers ne pensent plus à dire à leur camarade qu'ils ont confondu un chat et un cheval ! «  Dès le début, je leur ai défendu de traduire les mots et ça marche. Ce qui est plus important, c'est de comprendre l'idée ou le contexte que la traduction », explique Valérie Dizy, d'origine américaine, qui intervient auprès des écoliers. Et finalement, les petits Roncquois se sentent comme des poissons dans une eau anglaise. « Ils n'ont pas de complexe pour s'exprimer et ne sont pas encombrés par leurs stylos et leurs cahiers comme les CE1 ! Ils sont spontanés. » Comptines, répétition de mots, jeux... l'apprentissage chez ces jeunes enfants est basé sur le ludique. «  Il est important de dialoguer, de se répondre en anglais. Il faut aussi varier les jeux, ce que les intervenantes font bien », souligne Mireille Derville. L'inspectrice de l'Éducation nationale a signé une convention avec la mairie pour la mise en place de cet apprentissage.

Valérie Dizy est l'une des deux intervenantes en anglais. (PHOTO LA VOIX)

 

Assurer un parcours jusqu'au collège

Dans toutes les écoles, l'État prend en charge l'initiation des primaires (à partir du CE1 faute d'un nombre suffisant de professeurs qualifiés). La municipalité a souhaité permettre aux jeunes Roncquois de commencer plus tôt. «  On est parti de l'idée que cet apprentissage était indispensable aux futurs citoyens. Car, plus les élèves commencent tôt, plus il est facile », commente André Varlet, adjoint roncquois à l'éducation.

La ville s'est notamment inspirée de ce que fait la ville de Wasquehal depuis vingt ans. «  Il était indispensable que Roncq apporte sa pierre à l'édifice de l'apprentissage des langues, même si cela a un coût important ». Les classes de grande section et de CP s'immergent donc dans la culture et la langue anglaise deux fois une demie heure par semaine. «  Nous avons également souhaité que ce soit par petits groupes, maximum dix-huit élèves. À Pauline-Kergomard, ils sont même onze ». En CE1, l'Éducation nationale prendra donc le relais. «  Ce n'est pas une action spectaculaire. C'est réellement un parcours jusqu'au collège. Il y a un retard en France sur l'apprentissage des langues. Plus les enfants ont démarré tôt, meilleur sera leur niveau », assure Mireille Derville.

Et les élèves se sont enthousiasmés. «  Lorsqu'ils reviennent en classe, ils continuent à dire des mots d'anglais. Ils se passent également cet apprentissage entre frères et sœurs », assure une institutrice. L'anglais est bien une langue vivante.

 

 ANNE COURTEL

 

* « Que vois-tu ?

- Je vois un cheval bleu !

- Et montre-moi un canard jaune ! »

 

 

Source : Lavoixdunord.fr, le samedi 6 décembre 2008

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