Où l'on voit, en passant, que cet article tord le cou au préjugé que les Français seraient nuls en anglais. Puisque la vraie barrière linguistique citée par l'article est constituée par la langue locale, le croate. C'est sûr que ça aide, l'anglais, pour apprendre la médecine en classe, en Croatie. Mais dès
qu'il s'agit de parler avec les patients locaux, l'anglais ne doit pas suffire.

AK

 

Études de médecine : la Croatie comme solution à l'échec français

En 2009, 7400 places en médecine sont à pourvoir à l'issue du concours de fin de 1ère année, soit 15% des inscrits ! Chaque année, les étudiants ayant été recalés au concours se voient réorientés. Oublié leur rêve de devenir un jour médecin...d'autres se battent et partent s'exiler à l'étranger, comme ici, à la faculté de médecine de Zagreb, en Croatie...

Devenir médecin ! Telle est la vocation de ce groupe d'étudiants français partis étudier à la Medical School of Zagreb, en Croatie. Bien souvent, ces étudiants se sont décidé à partir après leur échec au concours de PCEM1, cherchant coûte que coûte un moyen de se former pour leur futur métier qui leur tient tellement à cœur. C'est ce que la cette faculté propose.

Un cursus de qualité.

La Medical School of Zagreb accueille chaque année près de 50 étudiants étrangers dans son programme d'enseignement en anglais, celui-ci jouissant d'une réputation grandissante à mesure que les promotions enflent. Pour nos étudiants français, la faculté bénéficie d'atouts non négligeables : un cursus complet aligné sur les normes européennes en vigueur, des professeurs compétents, disponibles, et à l'écoute de l'étudiant, l'enseignement en anglais calqué sur le modèle anglo-saxon performant, une reconnaissance ainsi que des relations internationales, et surtout la possibilité de rentabiliser sa première année de médecine en passant directement en deuxième année, sous réserve de bons résultats au concours...Selon les étudiants, il est très appréciable de pouvoir parler aux professeurs quand on en a besoin, et même de le rencontrer en dehors des cours, chose inconnue du système français à cause des effectifs considérables. De plus, le cursus médical prépare, si l'étudiant le souhaite, l'examen de l'USMLE permettant de se spécialiser aux Etats-Unis, voie la plus souvent empruntée par les étudiants américains pour ensuite rentrer exercer leur profession dans leur pays. Les hôpitaux sont en grande partie neufs, en rénovation, ou en construction, et le matériel de pointe est présent à l'instar des hôpitaux européens. En ce qui concerne la vie a Zagreb, elle est paisible, dans une ville vivante à l'histoire riche, et ou le coût de la vie est très abordable pour un étudiant. 

Une formation qui a un prix.

Cependant, la Medical School of Zagreb possède aussi ses inconvénients, comme le problème de la langue, car si dans au sein de la faculté tout le monde parle anglais, la relation avec le patient est grandement amoindrie du fait de cette barrière linguistique. Selon les étudiants, l'apprentissage de la langue n'est pas insurmontable, et on réussi tout de même à établir un contact réel avec les patients qui sont ravie de rencontrer des étudiants venant de contrées étrangères, et sont donc pour la plupart très réceptifs. Des cours de croate sont d'ailleurs dispensés et sont compris dans le cursus.

Autre inconvénient qui s'avère être le plus rédhibitoire, le prix de la scolarité s'élève à 7000€ par année. Cependant, comparé aux frais exigés aux États-Unis, dépassant parfois les 100 000€, tout est relatif, mais il est vrai pas à porté de toutes les bourses.

À ajouter à cela la difficulté émanant de l'enseignement, qui ne garantie pas la réussite de tous les étudiants. Les cours sont intenses, mettent à l'épreuve la mémoire et surtout la compréhension, ce qui demande un travail soutenu et une grande assiduité comme il se doit. Certains étudiants abandonnent après plusieurs échecs à certains examen.  

Qu'est ce qui motive donc ces étudiants a partir en Croatie ?
Le choix des français n'est plus à justifier, et les américains, anglais, suédois...rejoignent ce programme pour la simple et bonne raison que l'enseignement est de qualité, et que, pour certains, ils font partie de la diaspora croate. Le choix économique n'est pas à omettre, car si les frais s'élèvent à 7000€, cela permet d'échapper néanmoins aux tarifs plus élevés imposés par les facultés américaines.

Du côté des français, il ne s'agit surtout pas « d'acheter son diplôme » comme se plaisent à dire certains détracteurs, mais plutôt d'un investissement conséquent dans une formation de qualité à vocation internationale, leur permettant par la suite d'exercer leur métier dans les meilleures conditions.

Le retour en France où accentuation de la crise ?

L'hypothèse du retour en France est la plus présente chez les français, car si la Croatie ne fait pas encore partie de l'UE, elle est néanmoins en bonne voie (entrée prévue fin 2009/début 2010), et la reconnaissance du diplôme serait alors garantie entre les membres de l'UE, sous réserve de changement d'ici là.

Cela dit, certains n'hésitent pas à confesser qu'ils s'installeraient  bien à l'étrangers, aux États-Unis, Canada, ou les opportunité sont bien plus nombreuses qu'en France où, malgré un système de santé performant, la reconnaissance est fastidieuse, et les salaires très variables en ce qui concerne les étrangers. L'entrée prochaine de la Croatie dans l'UE permettra sans doute d'y voir un peu plus clair dans ce domaine.

De plus, il est à noter que le départ d'étudiants vers l'étrangers est une méthode de plus en plus en vogue de nos jours, et ce n'est pas la faible augmentation du numerus clausus chaque année qui fera renverser la vapeur, sachant que la France commence à suffoquer de son manque de médecin, et que certains services fonctionnent grâce aux étrangers souvent sous-payés.

Il est ainsi dommage de constater une fuite d'étudiants en médecine rejetés par le système de leur propre pays, sans garantie de retour, alors que le manque de médecin commence cruellement à se faire sentir et qu'il s'aggravera encore durant les prochaines années.

Néanmoins, le principal pour ces étudiants français de la Medical School of Zagreb est d'avoir réussi le pari de trouver un moyen de réaliser leur rêve, de travailler dans des conditions optimales dans un environnement propice aux études de haut niveau, entourés par un personnel d'enseignement et de recherche de qualité, le tout dans une « double-langue », anglais et croate, qui au final leur donnera entière satisfaction, et laissera dans leur mémoire le souvenir d'une expérience unique à l'issue méritée.

 

Site Medical School of Zagreb : http://cms.mef.hr/eng/

 

 

Source : come4news.com, le 16 février 2009

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http://www.come4news.com/etudes-de-medecine-la-croatie-accueille,-une-alternative-a-lechec-francais-559652