Coq
wallon et coq français
Collignon
tient un discours rattachiste à Paris aux côtés
de ... Van den Brande !
Rien ne va plus pour la nation belge ! Voilà belle lurette qu’indépendantistes
flamands et rattachistes wallons ne cessent de le chanter.
Lundi soir, l’ancien ministre président wallon Robert Collignon
et son homologue flamand Luc Van den Brande étaient invités à Paris
par le cercle franco-wallon pour débattre de la question.
Flahaut à l’index
“Les citoyens flamands et wallons ne lisent plus la même presse
dans ce pays empreint d’un fédéralisme de l’ambiguïté”,
indiquait notamment l’actuel président du Parlement wallon, Robert
Collignon. “Quant à la défense nationale, avec Flahaut,
nous sommes servis ! Et avec le chantage Bruxelles-Hal-Vilvorde ou la
problématique Zaventem, la Flandre tente à nouveau d’imposer ses
vues.”L’identité wallonne en souffrance perpétuelle est l’un
des autres drames communautaires mis en exergue par le socialiste
amaytois.” Sur le plan économique, alors que les indicateurs ne
sont plus ceux qui faisaient peur il y a quelques années, la timidité
francophone injustifiée subsiste, poursuit Collignon. Quand Justine
Henin gagne, elle est belge. Mais si elle perd, elle redevient wallonne.
Alors que Kim reste flamande, à moins qu’elle ne devienne
australienne...”
S’il n’a pas osé le dire texto, Collignon préférerait donc bien
une cohabitation franco-belge à l’actuel déchirement entre Wallons
et Flamands. Son homologue Van den Brande ne dira pas le contraire,
avec ses mots à lui : “Il ne s’agit pas de comparer les choses, ce
qui équivaudrait à du nationalisme”, nuance l’actuel sénateur
CD & V. “À l’avenir, la Belgique devra être fondée sur deux
États fédérés, la Wallonie et la Flandre, avec un élargissement
substantiel des compétences de ces deux États. Il faudra y ajouter
les deux communautés et régions spécifiques que constituent Bruxelles
et la Région germanophone...”
Didier De Hoe
Robert Collignon (à gauche) et Luc Van den Brande ne croient plus
vraiment en la Belgique...
(photos
AP et Dominique Duchesnes)
En bref
Certains politiques français sont aujourd’hui ouvertement
favorables à l’adoption de leur soeur wallonne. C’est le cas de Jean
Charbonnel, ancien ministre sous Charles de Gaulle. “Mon idée de l’Europe,
je ne suis pas allé la chercher chez Charlemagne ou Charles Quint, mais
bien chez de Gaulle”, confiait-il à l’assemblée. “Entre Collignon
et Van den Brande, je constate beaucoup d’ouverture et d’amitié,
mais aucune concession. Que reste-t-il alors de la Belgique? Soyez
vous-mêmes, disait Charles de Gaulle. Soyez donc flamands, soyez donc
wallons ! À mes frères wallons, je dirais juste que la France sera là
et respectera leur décision. Notre non-indifférence et notre
non-ingérence se transforment aujourd’hui en discrétion et
sympathie...”
Didier De
Hoe
Source
: LA Meuse, journal du 11 février 2004