Office des Consommateurs Francophones (OCF)

 

Ce n’est jamais de l’extrémisme que faire respecter ses droits. C’est au contraire une démarche responsable, dont bénéficie indirectement la «majorité silencieuse» des citoyens, puisqu’ils ont tous intérêt à vivre dans un État de droit. Les plaignants francophones ne contestent nullement la présence du néerlandais dans la région bruxelloise. Ils demandent simplement que leur langue soit respectée conformément à la loi et aux règles en usage.
Certains cas sont bénins, certes. Mais où se trouve exactement la frontière entre le peu et le très important ? À partir de quel seuil de gravité faudrait-il intervenir ? Et ne vaut-il pas mieux se montrer vigilant quant aux «petits» manquements, pour empêcher le développement de «gros» manquements ? C’est la définition même de la prévention.
Les plaignants sont souvent des personnes bilingues. Ils ne se sentent aucunement brimés quand ils parlent le néerlandais, du moment que c’est en toute liberté. Ce qu’ils déplorent, c’est de se voir adresser des messages exclusivement en néerlandais ou en anglais, alors que les circonstances commandent au minimum le bilinguisme.

Bref, la Maison de la Francité estime que le travail de l’Office des Consommateurs Francophones est en parfaite harmonie avec ses propres missions. Il est un niveau en-dessous duquel l’indulgence devient veulerie, et ce n’est pas aimer sa langue que d’accepter passivement son absence là où elle devrait être présente.

 

 

LES DÉSINVOLTURES DE BELGACOM

 

On connaissait déjà le goût immodéré de Belgacom pour l’anglais. Là ne s’arrête pas le laisser-aller de cette société en matière linguistique... Monsieur R.B., de Woluwé-Saint-Lambert, a reçu une facture de téléphone intégralement rédigée en néerlandais, alors que son appartenance francophone est bien connue de la firme. Celle-ci a pourtant mis en service un numéro d’appel gratuit, permettant à tout abonné d’obtenir un document dans sa langue. Or à l’égard de Monsieur R.B., elle a commis une infraction aux lois sur l’emploi des langues en matière administrative, ce que l’O.C.F. lui a aimablement fait remarquer. Belgacom s’est alors confondue en excuses, promettant que dorénavant son service comptabilité manipulerait mieux le code qui détermine la langue de communication avec ses clients.


SEMI-MARATHON, SEMI-BARAGOUIN

 

Monsieur E.M., de Bruxelles, reçoit d’un service de la Région bruxelloise un document relatif à l’organisation du championnat du monde de semi-marathon. Première surprise : la priorité est donnée au néerlandais, langue d’un dixième seulement de la population bruxelloise. Seconde surprise, le texte français regorge d’erreurs orthographiques et syntaxiques, signes d’une négligence manifeste. Alerté, l’O.C.F. adresse aussitôt un courrier au Ministre-Président de la Région bruxelloise, M. François-Xavier de Donnéa. Celui-ci répond qu’il partage le mécontentement de Monsieur E.M., et qu’il veillera à ce que tout texte émanant de ses services soit relu et vérifié avant publication.

 

 

PAS DE VACCIN POUR LES FRANCOPHONES


Dans la dernière édition de Vlaamse Brabander, le magazine d’information de la Province de Brabant flamand, a paru un encart relatif à la vaccination gratuite contre l’hépatite B. Monsieur M.V., de Crainhem, attire l’attention de I’O.C.F. sur le fait que cet encart est unilingue néerlandais. Or, une telle information aurait dû figurer également en français, pour les habitants francophones de la périphérie bruxelloise. Aussi I’O.C.F. a-t-il déposé plainte auprès de la C.P.C.L. (Commission Permanente de Contrôle Linguistique) pour atteinte aux lois sur l’emploi des langues en matière administrative, dans le chef de la Province de Brabant flamand.

 

 

DELHAIZE-DE LEEUW ?


Plusieurs correspondants laekenois ont récemment reçu dans leur boite aux lettres un courrier unilingue néerlandais, émanant du supermarché Delhaize-le Lion du quartier Mutsaard et comportant des bons d’achat. Ils ont fait part de leur vif mécontentement à I’O.C.F., qui s’est immédiatement adressé à la direction du magasin, s’étonnant d’une telle pratique commerciale envers une clientèle majoritairement francophone. De plus, I’O.C.F. a rappelé que, la société ayant son siège dans la Région bruxelloise, elle se doit de respecter tant le français que le néerlandais dans ses annonces publicitaires et ses relations avec la clientèle - avec la priorité au français, étant donné la réalité sociolinguistique de la région.

 

OPGEPAST : LA POSTE RECRUTE

 

Il y a quelque temps, une habitante de Schaerbeek a trouvé dans sa boite un avis de la Poste exclusivement en néerlandais, concernant le recrutement de facteurs. Il s’agissait donc d’une communication au public émanant d’un service central. Conformément aux lois sur l’emploi des langues en matière administrative, la Poste aurait dû la diffuser dans les deux langues officielles de la région, à savoir le français et le néerlandais. L’O.C.F. l’a fait remarquer au Directeur général des ressources humaines, en l’invitant à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à de telles méthodes, manifestement discriminatoires, puisqu’elles avantagent les demandeurs d’emploi néerlandophones, pourtant très minoritaires en région bruxelloise par rapport aux demandeurs d’emploi francophones.

 

 

À VOTRE SERVICE

 

On pourrait s’attendre à ce que le service d’aide médicale urgente respecte ceux qui ont besoin de lui. Las... Monsieur A.C., de Jette, fait appel au service 100 pour conduire sa belle-mère à l’hôpital. Toute la communication se fait uniquement en français. Recevant la facture, la patiente constate qu’elle est intégralement rédigée en néerlandais. Or, en région bruxelloise, ce service doit être organisé de manière à respecter la langue du patient, qu’il soit francophone ou néerlandophone. L’appartenance linguistique de cette dame étant parfaitement connue, la facture aurait dû être établie en français, ce qui aurait permis à l’intéressée de comprendre précisément ce qu’on lui demande de payer. L'0.C.F, par conséquent, a introduit une plainte auprès de la C.P.C.L. pour compte de tiers.

Kinépolis Bruxelles : que des pubs flamandes et anglaises !

Un habitant de Jette signale qu’il a assisté à une séance de cinéma au complexe bruxellois Kinépolis. Tout au long du quart d’heure durant lequel sont diffusés des écrans publicitaires, pas un seul mot en français n’a été entendu. Tous les spots étaient en néerlandais ou en anglais, seule une phrase est apparue en français (pour RTL), mais elle n’était pas prononcée.
En signalant à ce plaignant que le problème est connu de longue date et qu’il dénature la réalité socio-linguistique de la région bruxelloise, l’OCF est intervenu auprès de la direction du complexe de cinémas Kinépolis pour que cette situation anormale cesse le plus rapidement possible.

 

Supermarché Delhaize : courrier unilingue néerlandais.


Un correspondant de l’OCF, domicilié à Laeken, fait remarquer qu’il a reçu dans sa boîtes à lettres un courrier (des bons d’achat) publicitaire unilingue néerlandais en provenance du supermarché Delhaize, qui a réalisé une publicité commune pour plusieurs magasins de Bruxelles (1120 et 1020), Wezembeek, Boechout et Sterrebeek.
L'OCF a réagi auprès de la direction du magasin en signalant que cette pratique linguistique est commercialement inopportune dans des quartiers bruxellois où la clientèle francophone est majoritaire.

 

La Poste recrute uniquement en flamand

 

Un correspondant de Schaerbeek a été choqué par l’attitude de La Poste qui a distribué dans les boîtes à lettres de la commune un formulaire uniquement en néerlandais, invitant au recrutement de facteurs. L'OCF a écrit à la direction de La Poste en signalant que ce fait constitue une infraction aux lois sur l’emploi des langues en matière administrative. Il s’agit en l’espèce d’une communication au public d’un service central au sens des lois précitées, laquelle à Bruxelles doit être bilingue français-néerlandais (article 40 alinéa 2). Ajoutons que la «maladresse» de La Poste est d’autant plus choquante dans une région où les jeunes chômeurs francophones sont particulièrement nombreux.




Source : Office des Consommateurs Francophones (OCF) 

Maison de la Francité
18, rue Joseph II

1000 Bruxelles

BELGIQUE
Date de l'article : juillet 2003