Le grand entretien du lundi

L'ULg part au Québec

 

Willy Legros, le recteur de l’Université de Liège (ULg) s’est envolé ce samedi pour le Québec, à la tête d’une très importante délégation de l’ULg, forte d’une bonne quarantaine de personnes. C’est une “première” pour l’université liégeoise.

 

Monsieur Legros, en quoi ce voyage constitue-t-il une “première”?
Parce que c’est la première fois que l’ULg se déplace durant toute une semaine pour aller exposer ses points forts aux Québécois. La délégation comprendra, bien sûr, des enseignants, mais aussi des chercheurs, des membres du personnel administratif, des délégations de Gembloux et d’Arlon, des étudiants, ainsi que des personnalités de la Région wallonne.


Pourquoi un tel voyage ?
Il est important, dans le cadre de la mondialisation et de la francophonie, de créer des échanges systématiques entre les autorités académiques de Liège et du Québec. Cette visite, qui permettra de nouer des contacts personnels, offrira des possibilités de stages aux étudiants, ainsi que des possibilités de recherches et de doctorats pour les chercheurs.


Que prévoit le programme de ce voyage ?
Toutes les facultés de l’ULg y seront représentées et, au cours de la semaine, une série de conférences et de colloques sont prévus. 


Pourquoi le Québec ?
L’an dernier, une délégation québécoise était venue à Liège et avait adressé une demande pressante pour que nous allions exposer là-bas ce que nous sommes. Un exemple de ce qui les avait positivement étonnés lors de leur visite : notre dynamique de création d'essaimages. Ce sera d’ailleurs le thème de l’un des colloques organisés à Montréal.


Il y a aussi un aspect plus “politique” à cette visite ?
En effet. À l’heure actuelle, le Québec a, avec la France, des relations privilégiées. L’étudiant québécois qui vient étudier en France y est accepté au même titre qu’un étudiant français, et réciproquement. Pour les étudiants, liégeois bien sûr, mais wallons en général, nous voudrions obtenir le même avantage. Actuellement, les étudiants québécois qui veulent étudier en Wallonie ne sont pas financés. Il faut donc trouver des bourses spéciales, ce qui nécessite une procédure lourde... Aussi, plutôt que de venir chez nous, ils se rendent en France. Nous avons donc prévu des discussions, au cours de cette semaine, avec les responsables québécois afin qu’ils appuient notre démarche et la relaient auprès de nos propres responsables politiques.


Si ces discussions aboutissaient, cela pourrait favoriser la mobilité de nos propres étudiants ?
Oui, car il est important que les diplômés que nous allons former aient la possibilité, au cours de leurs études, d’avoir une ouverture sur d’autres cultures. C’est, en quelque sorte, une préfiguration de leur vie professionnelle future, qui sera faite, toujours plus, de dynamisme et de mobilité.


Est-il déjà prévu d’autres voyages tels que celui-ci ?
En fait, celui-ci s’effectue dans le cadre des relations Wallonie-Québec, et il n’est pas dans nos priorités d’en organiser d’autres... Mais ce n’est pas non plus totalement exclu.


Ne risquez-vous pas, en arrivant là-bas, de vous retrouver face à des responsables d’universités gigantesques ?
Pas du tout : les universités québécoises sont du même ordre de grandeur que l’ULg : ce sont des établissements de 12  000 à 15 000 étudiants, qui connaissent donc des problèmes très proches des nôtres. Ce ne sont pas des universités géantes comme aux États-Unis.


Après cette visite, y aura-t-il un “suivi” ?
C’est prévu : toute la partie de la visite qui doit déboucher sur des échanges entre scientifiques, chercheurs et étudiants, sera régulièrement évaluée...

 

Charles Ledent  

 

Willy Legros a présenté l'Université de Liège aux Québécois (photo, Michel Crahay)

 

 

PROGRAMME

 

Les Liégeois seront omniprésents à Montréal

 

Au programme de cette se maine québécoise, on trouve, en permanence à 1’UQÀM (Université du Québec À Montréal) un kiosque d’information sur les études et des animations par les étudiants de l’ULg. En outre, une série d’activités sont prévues aussi dans d’autres universités de Montréal, à Québec et à Sherbrooke. Plusieurs colloques seront également organisés au cours de cette semaine. Ainsi, ce mardi 16 mars, on parlera de l’eau, en présence, notamment, du docteur Anne Goffart, de l’Aquapôle de l’ULg. Tous les aspects de la problématique de l’eau y seront abordés. Le lendemain aura lieu un colloque inter-disciplinaire consacré à “la gestion des ressources naturelles ». Le jeudi, troisième colloque, consacré aux «aspin-off » que les Québécois appellent « essaimages ». Avec cette question : « Jusqu’où doit s’impliquer l’Université ? » Et, le même jour, un autre colloque parlera de l’archéométrie.

Outre ces colloques, une série de conférences est également prévue. L’une d’elles est d’actualité à l’heure du procès Dutroux : elle sera donnée par le professeur André Lemaître, de l’ULg, sur le thème : « Opinion publique et administration de la justice : une préoccupation actuelle ? ».
Le vendredi 19 mars, une délégation de l’ULg rendra visite à l’université de Sherbrooke. Et le retour à Liège se fera ce samedi.

Charles Ledent

 

Source : Le Soir, journal du lundi 15 mars 2004