BHV / Relier Bruxelles et la Wallonie : le scénario a été évoqué
L'idée du « couloir » francophone se discute
L'acronyme sur lequel bute notre monde politique - BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde) -, et qui peut « sigler » (régler) le sort du pays, est-il soluble dans un compromis à la belge ? Un compromis mi-bricolage, mi-stratégie fine ? C'est ce dont il est question dans cette « option » (entre autres) qui figure sur la table des négociateurs, qui nous a été soufflée, et par laquelle on établirait un lien territorial entre Bruxelles et la Wallonie via la chaussée de Waterloo, en englobant une part de la forêt de Soignes : voyez la carte ci-dessous.
Tout comme celui de la réforme de l'État
et du transfert de compétences du fédéral aux entités fédérées (et
vice-versa), le dossier BHV est loin d'être réglé. L'idée (saugrenue 7, chacun jugera ... ) de « relier » Bruxelles et la Wallonie est défendue par les francophones, partisans plus largement d'un « élargissement » de la Région bruxelloise. Il s'agit ainsi de se prémunir contre les velléités d'indépendance de la Flandre, en se ménageant la possibilité de créer demain, s'il le fallait, un espace francophone à part entière, composé de l'ensemble: Wallonie + Bruxelles + couloir UccleWaterloo.
Cette formule d'une bande de territoire de 3,5 km sur 2,5 est, nous
dit-on, un « minimum minimorum » pour les francophones.
Elle s'insérerait dans un « paquet » global comportant différents paramètres: des garanties pour le droit de vote des francophones dans les six communes à facilités (qui pourraient continuer à voter à Bruxelles) et, au-delà, dans la périphérie bruxelloise; la consolidation du régime des facilités; l'abolition de circulaires qui génèrent des tracasseries en cascade pour les francophones en Flandre, comme la circulaire Peeters qui oblige à utiliser le néerlandais dans tous échanges avec les administrations. À ce prix (le couloir + les paramètres évoqués), les francophones pourraient accéder à la demande flamande de scinder l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Et l'acronyme BHV deviendrait d'un coup moins barbare. Tout cela constitue-t-il un véritable scénario ? Un ballon d'essai ? La formule soumise ici (rappel : un plan de travail parmi d'autres) témoigne en tout cas, s'il le fallait, de la complexité, du dossier, et des enjeux stratégiques derrière la scission de BHV. Et, à propos d'un possible compromis avant le 15 juillet, nous laisse croire qu'on est loin du compte ...
David Coppi
UN COULOIR RELIERAIT BRUXELLES ET WALLONIE
Le scénario apparaît improbable. Mais il se trouve bel et bien sur la table des négociations en vue d'une nouvelle réforme de l'Etat. Un « couloir » ou un« corridor » reliant Bruxelles et la Wallonie : l'option a été évoquée par les partis francophones auprès des présidents de la Chambre et du Sénat, Herman Van Rompuy (CD&V) et Armand De Decker (MR), chargés de déminer la bombe BHV. Ce couloir serait en réalité un bout de territoire de 2,5 kilomètres de large entre Uccle et Waterloo, essentiellement prélevé sur la forêt de Soignes. Le transfert de cet espace inhabité constituerait un « minimum minimorum » pour les francophones. La scission de l'arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde aurait d'autres contreparties, dont des garanties pour le droit de vote des francophones de la périphérie, la consolidation des facilités et l'abolition des circulaires sources de tracasseries administratives. Bespreekbaar pour les partis flamands ? Rien n'est joué. Et l'on est sans doute encore loin d'un compromis global.
Source : Le Soir, journal du samedi 14 et dimanche 15 juin 2008
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