Un hôpital public
flamand ?
Mercredi, sur le coup de 16 heures,
Guy Vanhengel (VLD), le ministre bruxellois néerlandophone en charge de l’aide aux personnes, a
rencontré Rudy Demotte (PS), le ministre fédéral de la Santé et des
Affaires sociales. À l’ordre du jour : l’accueil des patients
flamands dans les hôpitaux de la capitale (« Le Soir » d’hier).
Après une heure d’entretien, le ministre Vanhengel est sorti du
cabinet Demotte plutôt satisfait. Si, comme on pouvait s’y
attendre, aucune solution n’a été trouvée sur-le-champ à ce
problème qui empoisonne les relations communautaires à Bruxelles
depuis des décennies, les deux cabinets ont toutefois décidé de
constituer, sans attendre, un groupe de travail commun, afin d’ouvrir
des pistes.
Pour rappel, Guy Vanhengel veut que tous les Bruxellois aient la
garantie d’être accueillis et soignés dans leur langue, au sein des
services 100 comme des services mobiles d’urgence et de réanimation
de la capitale. Il a toutefois convenu que le dossier était complexe et
ne saurait être réglé par des législations linguistiques
drastiques, fût-ce pour assumer la continuité des services.
Avant cette rencontre Demotte-Vanhengel, le président du FDF,
Olivier Maingain, avait tenu une conférence de presse sur le sujet.
Selon lui, le dossier (flamand) de l’accueil dans les hôpitaux
bruxellois est bâti sur du sable si l’on s’en réfère aux neuf
plaintes introduites depuis 1996 devant la Commission permanente de
contrôle linguistique et aux effectifs flamands (un tiers du
personnel infirmier) des cliniques publiques.
Olivier Maingain a affirmé que le FDF ne nie pas le droit des
néerlandophones d’être reçus dans leur langue. Mais cela ne peut
aboutir à une désorganisation des services, y compris d’urgence,
a-t-il précisé. Dans un hôpital, il vaut mieux être soigné par un
bon médecin que par un germaniste.
Derrière toute cette agitation, Olivier Maingain subodore le fait que
certains hommes politiques flamands rêvent de créer un hôpital
public flamand dans la capitale, pour recaser un certain nombre de
médecins néerlandophones excédentaires par rapport aux normes Inami.
William
Bourton
Source
: Le Soir, journal du 23 octobre 2003