Espagne :

Des intellectuels signent un manifeste pour défendre le castillan
 

Un groupe d'intellectuels et écrivains, dont le philosophe Fernando Savater et l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, a pris la défense de la langue castillane à travers un « manifeste" jugeant qu'elle est menacée par les langues régionales, rapporte mardi la presse espagnole.

Dans ce « manifeste pour la langue commune », le groupe de 20 intellectuels souligne que la « langue castillane », à savoir l'espagnol, doit rester la «alangue commune et officielle sur tout le territoire national ».

L'espagnol est langue officielle de l'Espagne et est censée être connue de tous mais le catalan, le basque et le galicien sont des langues co-officielles dans leurs communautés autonomes respectives.

« Depuis quelques années, il y a de plus en plus de raisons d'être préoccupés dans notre pays par la situation institutionnelle de la langue castillanea», bien qu'elle soit « l'unique langue commune à tous les citoyens espagnols », selon ce manifeste publié mardi dans la presse espagnole.

Les signataires veulent que le parlement espagnol établisse clairement le droit de tous à pouvoir étudier en castillan, à pouvoir s'exprimer en castillan dans n'importe quelle administration locale et que les panneaux ou documents officiels ne soient en aucun cas formulées dans les seules langues régionales.

De nombreux Espagnols se montrent inquiets par l'avancée des langues régionales, principalement en Catalogne et au Pays Basque, qui se fait selon eux au détriment du castillan en particulier dans le système éducatif, géré au niveau régional par les gouvernements autonomes.

Le philosophe Fernando Savater qui est à l'origine de ce manifeste a souligné, lundi lors de la présentation de l'initiative que le développement des langues régionales ne pouvait conduire à une discrimination à l'égard de ceux qui ne parlent que le castillan.

« Une chose est d'encourager la connaissance des langues régionales et une autre est de les imposer au détriment de la langue commune », le castillan, a déclaré M. Savater.

Une polémique a surgi récemment après les critiques du président de la compagnie aérienne allemande Air Berlin, Joachim Hunold, concernant un
courrier du gouvernement des Baléares réclamant l'usage du catalan dans les vols de la compagnie au départ et à destination de l'archipel, très prisé des touristes allemands.

« Est-ce qu'il faut que j'oblige à présent mes employés à prendre des cours de catalan ? Et ceux qui s'occupent des passagers sur des vols vers la Galice ou le Pays Basque, de galicien ou de basque? Est-ce que plus personne ne parle espagnol là-bas ? », s'était-il interrogé.

 

 

Source : lemonde.fr, le 24 juin 2008

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35955649@7-37,0.html

 

 

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