10e  SOMMET  DE  LA FRANCOPHONIE

(À Ouagadougou au Burkina-Faso)

10e  SOMMET  DE  LA  

FRANCOPHONIE

À OUAGADOUGOU 

 LES  26 ET 27  NOVEMBRE  

2004

Photo de famille du 10e sommet de la Francophonie à Ouagadougou (26/11/2004)

  10e Sommet de la Francophonie
 

Rapport de position de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme )


Le 10ème Sommet de la Francophonie qui se tient les 26 et 27 novembre 2004 à Ouagadougou a pour thème prioritaire « Espace solidaire pour un développement durable »

La Commission chargée d’élaborer les thèmes du sommet indique que « s’il est vrai que le développement harmonieux et durable des États francophones a de tout temps constitué un objectif prioritaire de notre communauté, il est de nos jours évident que cette préoccupation au sortir du Sommet Mondial du Développement Durable de Johannesburg, revêt une singulière urgence dictée par le phénomène de la mondialisation ».

Afin que les États membres de la Francophonie réalisent l’objectif du développement durable, la Commission en précise certains fondements essentiels : la Paix et la Sécurité, la Démocratie, la Justice et les Droits de l’Homme, l’environnement et l’éducation.

Ces fondements font partie intégrante de la Charte de la Francophonie et de la Déclaration de Bamako qui lient les États membres.

La Charte de la Francophonie adoptée le 15 novembre 1997, consacre comme objectifs prioritaires « l’aide à l’instauration et au développement de la démocratie, la prévention des conflits et le soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ».

La Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000 rappelle l’adhésion des États de la Francophonie à « L’État de droit qui implique la soumission de l’ensemble des institutions à la loi, la séparation des pouvoirs, le libre exercice des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ainsi que l’égalité devant la loi des citoyens, femmes et hommes, [qui] représentent autant d’éléments constitutifs du régime démocratique ».

La FIDH insiste dans ce rapport de position sur la persistance de nombreuses violations des droits de l’Homme dans l’espace de la Francophonie qui contreviennent aux engagements pris par les États au titre de la Charte et de la Déclaration de Bamako et donc ainsi au développement durable.

La FIDH adresse certaines recommandations aux États membres et à l’Organisation Internationale de la Francophonie afin qu’ils respectent leurs engagement et progressent sur la voie du développement durable.

 

Source : http://www.fidh.org/spip.php?article2059

 

Haïti au 10e sommet de la Francophonie

Couverture multimédia AlterPresse - Radio KiskeyaOuagadougou 25 nov. 04 [AlterPresse] --- Le Premier Ministre haïtien Gérard Latortue arrive ce 25 novembre dans la soirée à Ouagadougou (Burkina Faso) pour prendre part au 10ème sommet de la Francophonie aux coté d’environ 25 autres Chefs d’Etat et de gouvernement, a confirmé à AlterPresse et Radio Kiskeya la délégation haïtienne sur place.

Haïti a été élue Vice-présidente du Conseil des Ministres de la Francophonie, a annoncé le Ministre haïtien des Affaires Etrangères, Yvon Siméon, qui a représenté le pays à la conférence ministérielle de la Francophonie (24 novembre).

 

Dans le ciel burkinabe

« Haïti occupe le point focal » du sommet, placé sous le thème « « Une francophonie solidaire pour un développement durable », a déclaré Siméon à AlterPresse et Radio Kiskeya. « Tout le monde a évoqué le cas d’Haïti et le soutien qu’ils accordent a la transition démocratique ainsi que les différents projets qui peuvent permettre au pays de réussir cette transition », a fait savoir le chancelier haïtien.

H. Sada de l’OIF
 

Référence est faite à Haïti dans le projet de déclaration finale du sommet, préparé par les ministres des affaires étrangères et qui doit être ratifié par les Chefs d’État et de gouvernement, selon ce qu’a précisé le porte-parole de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Hugo Sada, lors d’une rencontre ce 25 novembre avec la presse

Siméon a estimé que le 10ème sommet de la francophonie marque « une sorte de mutation dans la manière pour la francophonie d’aborder le problème de cette solidarité francophone » qui n’es plus vue uniquement sur l’angle culturel.

R. Dehaybe de l’AIF

Pour l’Administrateur général de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), ce sommet est celui des « synthèses » entre la politique et la coopération, entre le passé et l’avenir ainsi que de l’ « apport de la francophonie » dans le développement durable.

Un important dispositif de sécurité est visible dès l’arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou, où des militaires sont postés tout au long de la piste d’atterrissage. De même, dans la ville, où des affiches annoncent plusieurs évènements dans le cadre du sommet, des détachements de l’armée et de la police sont postés à divers coins de rue.

Un personnel d’accueil spécial reçoit les nombreux visiteurs et essaie de leur faciliter les formalités malgré des limites de l’aéroport en terme de capacité de réception. Seulement en ce qui concerne la presse, plus de 500 journalistes étrangers doivent se trouver sur place.

Les vols sont évidemment remplis et c’est avec difficulté que les organisateurs parviennent à assurer des chambres d’hôtel à tous les invités.

Ouaga 2000 en chantier

Le gouvernement, avec l’aide notamment de la France et du Canada, les deux plus grands pays de la francophonie, a entrepris de reconstruire toute une partie de la ville. « Ouaga 2000 » est le nom de cet immense quartier encore en chantier, qui héberge une bonne partie des évènements.

Gotson Pierre

gp@medialternatif.org

 

 

 Source : alterpresse.org, le jeudi 25 novembre 2004

http://www.alterpresse.org/spip.php?article1943#auteur_bas1

 

  Ouverture du 10e sommet de la Francophonie : la Côte d'Ivoire en vedette
l'Essor n°15340 du 29/11/2004

Le rendez-vous de la famille à la fin de semaine dernière a fait grand cas des ennuis qui déchirent l’un de ses membres

Le Xe sommet des pays ayant en partage le français s’est ouvert vendredi matin à Ouagadougou. C’était en présence d’une quinzaine de chefs d'État et de gouvernement.

(Le président ATT et son homologue burkinabé Blaise Compaoré lors du 10è sommet à Ouagadougou)

Au total 36 délégations sont présentes à Ouagadougou à l’occasion de cette grand-messe francophone. Le président de la République Amadou Toumani Touré, qui a pris part à ce sommet, est arrivé jeudi après-midi dans la capitale burkinabé où il a été accueilli à sa descente d’avion par le président Blaise Compaoré.
   En ouvrant les travaux, le chef de l’État burkinabé a estimé que la communauté francophone devait être un espace de stabilité politique. Un objectif qui, aujourd’hui, est loin d’être atteint à cause de la crise ivoirienne. Selon le président Compaoré, « la communauté est en peine, si l’un de ses membres est en crise ».

À sa suite, le président français, Jacques Chirac, a déploré qu’à « quelques heures de route de Ouagadougou où bat le cœur de la Francophonie, l’un de nous traverse une crise profonde ». « Il est impérieux, ajoutera-t-il, que la Francophonie œuvre pour enrayer la spirale de l’autodestruction d’une grande nation si proche et si chère à nous tous ». Il a ensuite tenu à préciser que la France n’est pas en Côte d’Ivoire pour imposer sa propre paix. « Comment rester indifférent quand un conflit déchire l’un de nous », s’est interrogé le président Chirac, avant d’appeler ses pairs à envoyer un message ferme et amical pour amener les dirigeants ivoiriens à renoncer à la politique du pire, à la violence.

Abordant le thème du sommet - « la Francophonie, un espace solidaire pour un développement durable », le président français, a indiqué que le cadre stratégique décennal qui sera adopté par le présent sommet, permettra d’orienter les actions des opérateurs de la Francophonie dans divers domaines. Ces opérations ne sont autres que l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), l’Association internationale des maires francophones (AIMF). Exhortant au développement du micro-crédit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, Jacques Chirac a annoncé un budget de 20 millions d’euros (environ 130 milliards Fcfa) pour les pays francophones de la zone de solidarité prioritaire.

Dans le même élan de solidarité, le Premier ministre canadien, Paul Martin, a engagé les pays riches membres de la Francophonie à respecter les engagements pris dans le cadre de l’aide aux pays pauvres. Dénonçant la reprise des hostilités en Côte d’Ivoire, il a indiqué que les auteurs des actes de violence doivent être traduits en justice. « Le gouvernement de Côte d’Ivoire doit protéger les Ivoiriens et les étrangers vivant sur son sol », a-t-il souligné, réaffirmant son soutien aux sanctions prises récemment par l’Onu contre la Côte d’Ivoire.

Quant au président de la Commission de l’Union africaine, notre compatriote Alpha Oumar Konaré, qui a débuté son intervention en bambara «apour montrer que tous les locuteurs des langues africaines sont concernés par la Francophonie », il a déclaré que notre communauté ne peut se sentir à l’aise pendant que « notre chère Côte d’Ivoire continue à déraper ». Il a ensuite appelé au refus d’une Côte d’Ivoire désunie car « nous ne sommes rien sans ce pays ». « J’appelle au refus de l’action militaire pour résoudre une crise politique », dira-t-il.
Selon Alpha Oumar Konaré, la solidarité francophone ne doit pas être une aumône, encore moins un surplus à distribuer. Fustigeant les subventions américaines et européennes qui plombent aujourd’hui le prix du coton sur le marché mondial, le président de la Commission africaine a dénoncé les politiques suicidaires auxquels sont acculés les pays africains producteurs qui s’endettent pour acheter un produit qu’ils revendent à perte. «aL’accroissement de la dette de ces pays déjà très endettés est un exemple de travaux pratiques du thème du développement durable », a-t-il suggéré aux chefs d'État, estimant qu’il était temps que le thème du développement durable descende des hauteurs de la théorie pour emprunter les chemins concrets de la pratique.

Sur le même registre, le secrétaire général de l’Organisation internationale la Francophonie, Abdou Diouf, a souhaité que la solidarité et la paix cessent enfin d’être de simples slogans, appelant la communauté francophone à garder l’espoir même si notre monde demeure « si difficile et si menaçant ».

À l’issue des travaux qui se sont poursuivis dans l’après-midi du vendredi et dans la matinée de samedi une résolution finale et un plan de développement sur 10 ans ont été adoptés que nous développerons dans nos éditions ultérieures.


Envoyé spécial
B. TOURE

 

Source : essor.gov.ml, le 29 novembre 2004

http://www.essor.gov.ml/cgi-bin/view_article.pl?id=8326

 

 
 

SOMMET DE OUGADOUGOU

Le 10ème Sommet s’ouvre ce vendredi 26 novembre 2004

C’est ce vendredi 26 novembre que s’ouvre dans la capitale Burkinabè, le 10ème Sommet de la Francophonie

 C’est ce vendredi 26 novembre que s’ouvre dans la capitale Burkinabè, le 10ème Sommet de la Francophonie. 15 Chefs d’État dont le Président AZALI Assoumani arrivée dès le 24 novembre au Burkina Faso, et 36 délégations prendront part à ce sommet.

Rappelons que le mardi 23 novembre s’est tenu la session du Conseil permanent de la francophonie (CPF) pour parachever les préparatifs du grand rendez-vous du Sommet de Ouagadougou. Et le mercredi 24, la traditionnelle rencontre des ministres a adopté le projet de déclaration finale.

Combien de chefs d’État vont effectivement prendre part au sommet, et quel sera le projet de résolution sur la Côte d’Ivoire ? Telles sont questions qui préoccupent les observateurs en cette veille du Sommet. Sur le premier point, les invitations ont été adressées par le pays hôte à tous les pays membres, mais pour des raisons de programmes des présidents qui sont changeants, « il faut éviter de donner des chiffres qui fâchent après » ont déclaré, prudents, MM. Sada, porte-parole de l’OIF et Michel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement burkinabé pour le Xe Sommet de la Francophonie. Une présence est au moins sûre : celle, effective, de Koffi Anan, Secrétaire Général de l’ONU à Ouagadougou.

La question ivoirienne préoccupe tout le monde. Qu’en est-il de la résolution sur la Côte d’Ivoire ? Cette question intéresse particulièrement les journalistes. MM Hugo Sada et Michel Ouédraogo ont dit que non seulement, ce n’est pour le moment qu’un projet qui pourrait être modifié à tout moment par les chefs d’État, mais aussi qu’ils ne peuvent parler à la place des présidents. Néanmoins, M. Sada a confié que ce projet de résolution porte sur la médiation et les applications des Accords de Marcoussis, ceux d’Accra ainsi que sur les actions de l’OIF dans le cadre de la déclaration de Bamako.

À noter que cette fois et pour la première fois depuis le Sommet de la Francophonie à Alexandrie en 1997, la question des Comores n’est plus à l’ordre du jour. Une manière pour la famille Francophone de prendre acte du retour des Comores à la normalité. A l’heure où je vous parle, le Chef de l’État Comorien rencontre le Premier Ministre Mauricien arrivé ce jour à Ouagadougou. L’entretien porte sur les relations bilatérales entre les deux pays et certainement sur la prochaine tenue de la table-ronde des bailleurs de fonds et des Amis des Comores, prévue courant 2005 à l’Ile Maurice.

BEN ABDOU SAID SAID ORTC OUAGADOUGOU

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Visite officielle du Chef de l’État en France.

Le président de l’Union des Comores, Son Excellence Monsieur AZALI Assoumani sera reçu à l’Elysée sur invitation de son homologue Monsieur Jacques Chirac, président de la République Française, du 31 janvier au 02 février 2005. A la tête d’une forte délégation composée de hautes personnalités de tout bord (des « Midjidjengo » et des différents partis politiques) de notre pays, le chef de l’Etat va, pendant trois jours, plaider la cause des Comores devant son partenaire privilégié sur plusieurs points : historique, socio-politique et économique. Parmi les personnalités qui accompagnent le chef de l’Etat comorien en France, se trouvent l’ancien premier Ministre, Monsieur Ali Mdroudjé, les anciens Ambassadeurs des Comores à Paris, respectivement MM Said Hassane Said Hachim et Ali Mlahaîli, le Député de l’Union Monsieur Said Ali Kemal, Le Dr Mouthar Ahmed Charif ancien Ministre des Affaires étrangères, le Colonel Abdou Razak, pour ne citer que ceux-là.

Dans cette délégation, il faut aussi noter la présence non moins forte des opérateurs économiques de notre pays qui devront mettre ce voyage à profit pour créer les conditions d’un partenariat solide entre le secteur privé français et comorien.

Outre le Président français, le Président comorien rencontrera le premier Monsieur Jean-Pierre Raffarin, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Michel Barnier et le président de l’Assemblée nationale, Monsieur Jean-Louis Debré.

Cette visite officielle prometteuse, constitue une confirmation du réchauffement des relations bilatérales et de la relance de la coopération économique et culturelle, reprises progressivement depuis que l’Union des Comores a parachevé la mise en place de l’ensemble de ses institutions.

 

 
Source : beit-salam.km, vendredi 26 novembre 2004

http://www.beit-salam.km/article.php3?id_article=127

 


  Du côté de la Suisse

Lors du 10ème Sommet de la Francophonie qui s’est déroulé en novembre 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso), l’Organisation s’est fixé quatre missions :

1. la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique

2. la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme

3. l’appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche 4. le développement de la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

 Engagement de la Suisse en Francophonie La Suisse, en qualité de pays pluriculturel et plurilingue, est membre à part entière de l'Organisation internationale de Ia Francophonie (OIF) depuis son adhésion en 1989 au Sommet des Chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. En 1995, le Parlement a accepté à très large majorité, l’adhésion de la Suisse à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Quatrième principal bailleur de fonds derrière la France, le Canada et la Communauté française de Belgique, la Suisse occupe une position influente dans l’Organisation. Elle participe à toutes les instances de la Francophonie (Sommet, Conférence ministérielle, Conseil permanent, Conférences ministérielles spécialisées et permanentes) ainsi qu'aux travaux de tous les opérateurs de la Francophonie (Agence universitaire francophone, TV5Monde, Association internationale des maires francophones, Université Senghor). Conformément à ses objectifs de politique extérieure, la Suisse s’engage, au sein de la Francophonie en faveur de l’amélioration de la sécurité humaine, du respect du droit international et des droits de l’homme ainsi que de la promotion de la diversité culturelle et linguistique. La Suisse participe activement depuis plusieurs années aux célébrations de la Fête de la Francophonie. La Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF) en Suisse se tient chaque année autour du 20 mars, Journée internationale de la Francophonie (http://20mars.francophonie.org/). Les manifestations en Suisse sont organisées par plusieurs institutions et des organisations non gouvernementales réunies au sein d’un comité présidé par la Délégation à la langue française de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de Suisse romande et du Tessin (http://www.ciip.ch/slf/).

À l’étranger, ce ne sont pas moins de 100 ambassades et représentations suisses qui, soutenues par le Centre de compétences pour la politique étrangère culturelle (CCC) du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), participent chaque année activement aux festivités du 20 mars, en coopération avec les représentations diplomatiques d’autres Etats membres de la Francophonie.

 

Source : http://www2.unine.ch/webdav/site/ilcf/shared/documents/ce/suisse_francophonie08.pdf


 

FRANCOPHONIE :

Espace solidaire pour un développement durable

 

Le Burkina Faso s'honore de la confiance qui lui a été faite depuis Moncton d'abriter à Ouagadougou après celui de Beyrouth le Xe Sommet de la Francophonie. Cette décision est un hommage rendu à tout le continent africain, berceau de la Francophonie. Aussi le Burkina Faso, avec l'appui de tous, est-il prêt à relever le défi et à réserver à l'ensemble de la famille francophone un accueil digne des plus pures traditions africaines.

S'il est vrai que le développement harmonieux et durable des États francophones a de tout temps constitué un objectif prioritaire de notre communauté, il est de nos jours évident que cette préoccupation, au sortir du Sommet mondial du développement durable de Johannesburg, revêt une singulière urgence dictée par le phénomène de la mondialisation. La communauté francophone se doit, de ce fait, de s'organiser de l'intérieur, en vue de mieux s'arrimer au processus en cours.

En cette période d'indispensables regroupements en pôles viables, face aux risques d'isolement et de marginalisation, les questions qui interpellent tant les gouvernants que les peuples sont celles de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté. Aussi le thème « Francophonie : espace solidaire pour un développement durable » nous paraît pertinent pour apporter la réponse commune du monde francophone aux défis actuels de la mondialisation.

L'engagement du Burkina Faso à accueillir le Xe Sommet de la Francophonie en 2004 s'accompagne d'une invite à la communauté francophone à célébrer les notions fortes et fondatrices de solidarité et de développement durable. A l'heure des grands ensembles économiques, il nous faut imprimer à la Francophonie une plus grande dynamique d'intégration, de partage du savoir et de transfert de technologies. En effet, il ne fait aucun doute que notre communauté sera jugée sur son aptitude ou non à créer des conditions de croissance et de progrès partagés susceptibles d'assurer durablement une amélioration substantielle du niveau de vie des populations qui la composent.

L'espace économique francophone doit se consolider et se prendre en charge
La viabilité de notre espace reste liée au développement de relations économiques que nous devons tisser entre nous afin de forger un socle de solidarité, de complémentarité et de partage à notre grande famille francophone d'aujourd'hui et de demain.
Notre communauté, parce qu'elle rassemble des pays du Nord et du Sud, des pays développés riches ; et des pays en voie de développement essentiellement pauvres, lui offre une prodigieuse chance de donner au monde un modèle de partenariat réussi, tourné vers l'action et vers 1'avenir. Le développement solidaire de l'espace francophone conduira à sa meilleure intégration dans l'économie mondiale : une mondialisation qui doit prendre appui sur nos similitudes et spécificités avant de s'amarrer aux autres grands ensembles économiques de l'humanité.
A 1'heure où la mondialisation se révèle comme un phénomène incontournable, il convient que notre espace francophone s'y prépare par l'intégration et la consolidation de nos ensembles économiques régionaux. La consolidation de nos politiques d'intégration pourrait offrir l'occasion d'une forte innovation de nos politiques de développement. En effet, des régions intégrées resteront toujours de grandes destinations pour le commerce et les investissements internationaux. A ce titre les fondamentaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) constitueraient des pôles d'intégration actifs.
Il nous faut par ailleurs fortement affirmer notre commun et réel engagement en faveur du développement durable, de l'allégement, voire de l'annulation de la dette au profit des pays les plus pauvres et trouver des soutiens en vue de poursuivre notre croisade internationale en la matière ; un allégement dont les fruits de la remise, atouts de croissance assurée, seront redéployés vers des secteurs prioritaires de développement.

L'Éducation, clef de voûte du développement durable
Une grande partie du monde francophone accuse des pesanteurs et des obstacles au développement liés à un analphabétisme endémique. Dans les années à venir, un effort substantiel devrait être accompli à tous les niveaux d'enseignement en vue de combler le déficit et accroître remarquablement les taux d'éducation, de formation professionnelle et technique. Dans cette perspective les acteurs sociaux de l'éducation devraient être en mesure de donner une grande impulsion et un souffle nouveau à l'enseignement de base, à la formation professionnelle et surtout à la nécessaire coordination des universités de notre espace, tout en affectant de nouvelles missions à l'Agence Universitaire de la Francophonie.
Un plan d'action de Ouagadougou sur l'éducation, objet de la 50e session de la CONFEMEN (Conférence des ministres de l'Éducation nationale) devra répondre aux aspirations légitimes des pays membres préoccupés par cette question cruciale.

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication au service du développement durable
Le meilleur moyen de sortir la famille francophone de l'isolement ou de la marginalisation qui la menacent, réside, entre autres, dans une vulgarisation des info-routes au profit de notre espace. Tant il est vrai que les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) sont devenues un enjeu véritable dans le processus de développement de nos États où leur utilisation s'avère incontournable. L'éclosion de la technologie, facteur essentiel de la croissance économique, est une chance pour l'humanité et plus particulièrement pour les pays les moins avancés (PMA). Pour mieux servir les NTIC doivent être développées, diffusées et assimilées. A cet effet une mobilisation des responsables politiques, de la société civile, des acteurs économiques, des intellectuels et des scientifiques s'avère indispensable. L'accès à l'Internet doit être démocratisé par une large formation des populations des PMA, notamment les jeunes. Les ministres de la communication et de l'audiovisuel devront initier et mettre en route des projets porteurs durant le prochain biennum.

La paix et la sécurité, la démocratie,, la justice et les droits de 1'Homme, fondements essentiels du développement durable
La stabilité politique et la paix sociale constituent des fondements essentiels à tout développement durable, tout comme la démocratie, la bonne gouvernance et la justice sont les levains qui lui permettent de s'enraciner et de porter fruit. La sécurité intra et inter-États est une nécessité dans le cadre des nouvelles interdépendances nées du processus de la globalisation ; lesquelles interdépendances commandent un assainissement de l'environnement juridique de l'espace francophone en vue de sécuriser les échanges et le commerce inter-Etats. De même l'approfondissement de la démocratie, la consolidation de l'État de droit tout comme le respect des droits de l'Homme et des libertés publiques constituent des conditions sine qua non de la bonne gouvernance en tant qu'effort systématique d'organisation et de gestion des affaires de nos États.

La protection de l'environnement et la lutte pour la sauvegarde de la diversité biologique
Par ses activités, l'homme compromet de plus en plus l'intégrité des écosystèmes au point de mettre en péril sa propre existence et celle des générations futures. L'objectif de développement durable poursuivi par la Francophonie impose une amélioration de la façon dont nos sociétés produisent et consomment. En vue d'inverser la tendance actuelle, la Francophonie doit s'efforcer d'appliquer des stratégies de protection des terres, des eaux et des ressources non renouvelables afin de sauvegarder la qualité de la vie tout en assurant une réelle protection des richesses naturelles qui demeurent un patrimoine commun de l'humanité.

La Francophonie des peuples, la coopération décentralisée et non gouvernementale, nouveaux vecteurs d'un développement solidaire
La coopération décentralisée et non gouvernementale exerce une véritable attirance entre les peuples francophones depuis ces dernières décennies. Le dynamisme des acteurs, ONG, associations et collectivités a engendré de nouvelles formes de partage et de solidarité face auxquelles la Francophonie institutionnelle ne saurait demeurer indifférente. Cette forme de coopération impliquant la société civile renforce l'amitié et la solidarité entre les peuples du monde francophone et gagnerait de ce fait à être accompagnée et encouragée.

Conclusion
Dans la dynamique de la mondialisation, prétendre constituer un État de droit, respecter les droits de l'Homme, sans combattre la faim, les pandémies, le dénuement extrême et la pauvreté qui caractérisent trop souvent hélas la majeure partie de notre communauté, c'est prendre le grave risque de courir à l'échec. Aussi, est-il nécessaire et urgent d'œuvrer à construire, ensemble et au plus vite, une Francophonie, Espace Solidaire pour un développement durable.

(Communication du gouvernement burkinabé)

 

Source : http://www.presse-francophone.org/francophonie/francophonie_sommet10sommaire.htm

 

 


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