Pas un tribunal
pour la RDC,
selon la
ministre
française
KINSHASA, le 28
juillet 2012
(AFP)
La
ministre
française de
la
Francophonie,
Mme Yamina
Benguigui,
s'est dite
persuadée
samedi 28
juillet
2012, après
une visite
de quatre
jours à
Kinshasa,
que le
sommet de la
francophonie
qui se
tiendra dans
cette ville
mi-octobre
ne « sera
pas un
tribunal ».
« Nous ne
sommes pas
venus dans
cette
optique, a
expliqué Mme
Benguigui
dans une
conférence
de presse,
estimant que
la
République
Démocratique
du Congo
(RDC) est en
bonne voie
», même si «
c'est vrai,
il y a des
progrès à
faire ».
La ministre,
qui avait
rencontré
auparavant
samedi, le
président
congolais
Joseph
Kabila, a
affirmé que
le chef de
l'État
français
François
Hollande
n'avait pas
encore pris
de décision
sur sa venue
au sommet.
« Je ne suis
pas venue
ici pour
alimenter
les rumeurs,
car la
rumeur se
diffuse et
met à mal la
confiance »,
a-t-elle
dit.
À Paris,
plusieurs
associations
ont
récemment
demandé au
président
français de
ne pas se
rendre en
RDC pour ne
pas
cautionner
le régime de
Joseph
Kabila, au
pouvoir
depuis 2001,
en
soulignant
que le
déroulement
des
dernières
élections en
RDC, en 2011
et la
situation
des droits
de l'homme,
avaient
suscité de
nombreuses
critiques.
Le 9
juillet,
François
Hollande
avait
affirmé dans
un
communiqué :
« les
autorités de
la RD Congo
doivent
démontrer
leur réelle
volonté de
promouvoir
la
démocratie
et l'État de
droit ».
Mme
Benguigui a
déclaré être
venue « sans
a priori et
sans préjugé
». « Le
Premier
ministre et
son
gouvernement
font un
travail
difficile
qui mérite
reconnaissance
», a-t-elle
dit. Après
avoir reçu
plusieurs
opposants et
des
défenseurs
des droits
de l'homme,
Mme
Benguigui a
affirmé que
« très peu
ne veulent
pas que le
sommet ait
lieu ».
Lors de son
arrivée
mercredi, le
principal
parti
d'opposition
l'Union
populaire
pour la
démocratie
et le
progrès
social (UPADS)
avait
demandé,
dans une
pétition à
l'ambassade
de France,
la
délocalisation
du sommet
qui
confirmerait,
selon ce
parti, une
victoire
électorale «
usurpée ».
L'opposition
conteste les
conditions
dans
lesquelles
Joseph
Kabila a été
réélu en
2011.
« Le sommet
de la
Francophonie
doit être le
sommet de
tous les
Francophones
et en
particulier
des
Congolais »,
a souligné
Yamina
Benguigui.
Les jours
précédents
la ministre
française a
rencontré
notamment le
Premier
ministre,
Augustin
Matata Ponyo.
Elle a
également
reçu des
représentants
de
l'opposition
et de la
société
civile.
Pour Mme
Benguigui «
la RDC puise
son énergie
dans sa
volonté de
se mettre
sur la voie
des réformes
législatives
importantes
». « Nous
avons écouté
les voix de
ce pays
(...) nous
avons
entendu les
avancées de
la RDC (...)
je suis
venue
regarder
l'Afrique à
hauteur
d'homme »,
a-t-elle
dit.
Une ministre française assure Kinshasa du soutien de la France
Kinshasa, le 28 juillet 2012 (AFP)
La ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, a assuré que son pays était « aux côtés de la République démocratique du Congo (RDC), notamment au Conseil de sécurité des Nations unies », concernant les affrontements dans l'Est du pays.
La France, a affirmé la ministre, « a demandé un réunion au Conseil de sécurité des Nations unies à ce sujet ». Cette réunion, a-t-elle dit, « aura lieu lundi » et pourrait, selon elle, « donner lieu à une déclaration pour condamner clairement l'action du M23 et ses soutiens ».
« Tous ceux que j'ai rencontré m'ont exprimé des inquiétudes sur la situation dans l'Est du pays, il y a une réelle unité dans l'inquiétude qui s'exprime », a-t-elle dit. « La France souhaite voir cesser tout soutien extérieur aux groupes armés en RDC et que l'unité du pays soit préservée » a-t-elle déclaré.
Depuis début mai la RDC est en butte dans l'Est du pays à une nouvelle rébellion d'un mouvement appelé M23 dont les positions sont situées aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda.
Après la RDC, les Nations unies ont accusé le Rwanda et plusieurs de ses chefs militaires d'aider cette rébellion. Le Rwanda a toujours démenti officiellement cet appui.
Depuis plusieurs jours, malgré une intervention des hélicoptères des Nations unies pour interrompre leur avancée et protéger les populations civiles, les rebelles se sont approchés de Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu. Vendredi, des combats se déroulaient à une trentaine de kilomètres de cette ville.
François
Hollande décidera fin août s'il se rendra
mi-octobre au sommet de la Francophonie à
Kinshasa, dans la République démocratique du
Congo, où des associations françaises
critiquent le régime de Joseph Kabila, a
déclaré mercredi la porte-parole du
gouvernement.
François
Hollande « prend le temps de la réflexion et
sa décision devrait être connue d'ici la fin
du mois d'août », a dit Najat Vallaud-Belkacem
à l'issue du Conseil des ministres.
« La
ministre en charge du sujet, Yamina
Benguigui, est revenue (de Kinshasa) plutôt
optimiste, confiante et convaincue que cela
serait une bonne chose pour le président de
la République que de s'y rendre », a ajouté
la porte-parole.
La
ministre de la Francophonie, Yamina
Benguigui, s'est dite persuadée fin juillet,
après une visite de quatre jours à Kinshasa,
que le sommet de la francophonie ne serait «
pas un tribunal ».
À Paris,
plusieurs associations ont récemment demandé
au président français de ne pas se rendre en
RDC pour ne pas cautionner le régime de
Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, en
soulignant que le déroulement des dernières
élections en RDC, en 2011 et la situation
des droits de l'Homme, avaient suscité de
nombreuses critiques.
Le 9
juillet, François Hollande avait affirmé
dans un communiqué: « Les autorités de la RD
Congo doivent démontrer leur réelle volonté
de promouvoir la démocratie et l'État de
droit ».
François Hollande
annonce sa participation au sommet de la
Francophonie à Kinshasa
PARIS, le 27 août 2012
(AFP)
Le
président François Hollande a
annoncé lundi 27 août 2012, à Paris
qu'il participerait au sommet en
octobre de l'Organisation
internationale de la Francophonie en
République démocratique du Congo
(RDC), soulignant sa volonté de «
tout dire partout » en Afrique.
Plusieurs associations congolaises
et françaises lui avaient demandé de
« ne pas se rendre » à ce sommet à
Kinshasa, pour ne pas conforter le
régime de Joseph Kabila.
« En 2050, 80% des Francophones
seront Africains, 700 millions de
femmes et d'hommes, chacun comprend
ici l'enjeu », a déclaré le
président, devant la Conférence des
ambassadeurs, réunie à l'Élysée.
« Je me rendrai dans quelques
semaines au sommet de la
Francophonie à Kinshasa. J'y
réaffirmerai que la Francophonie, ce
n'est pas simplement une langue en
partage, mais aussi une communauté
de principes et d'idéaux dont le
rappel à chaque occasion est
nécessaire, et notamment en RDC mais
pas seulement là », a-t-il dit.
« J'y rencontrerai l'opposition
politique, les militants
associatifs, la société civile.
C'est le sens de la nouvelle
politique africaine de la France :
tout dire partout et faire en sorte
que ce qui soit dit soit fait »,
a-t-il affirmé.
Il s'agira du premier voyage
officiel en Afrique du président,
élu en mai.
Pays francophone le plus peuplé au
monde, la RDC n'a jusqu'à présent
jamais accueilli de sommet de
l'Organisation internationale de la
Francophonie (OIF).
Plusieurs associations avaient
appelé le président à « ne pas se
rendre à Kinshasa », pour ne pas
conforter le régime de Joseph
Kabila, qui dirige le pays depuis
2001. Le principal parti
d'opposition en RDC, l'Union pour la
démocratie et le progrès social (UDPS),
avait réclamé la délocalisation du
sommet de la Francophonie, tandis
qu'une association de Français
d'origine congolaise a saisi la
justice française pour tenter
d'empêcher la tenue de la réunion.
Joseph Kabila a été élu à la
présidentielle de 2006, réélu en
2011, mais cette élection a été
entachée d'irrégularités relevées
par des missions d'observation
nationales et étrangères. La RDC
reste en guerre dans l'Est, où des
combats opposent depuis mai l'armée
à des mutins.
La présence de
François Hollande au Sommet
de la Francophonie rend « justice » aux
Congolais
KINSHASA, 27 août 2012 (AFP)
La République démocratique du Congo
(RDC) estime que la venue du
président français François Hollande
au sommet de la Francophonie, prévu
du 12 au 14 octobre à Kinshasa, rend
« justice » au peuple congolais, a
déclaré lundi le porte-parole par
intérim du gouvernement à l'AFP.
« Nous pensons que c'est quand même
faire justice à ce peuple du Congo
qui, malgré la guerre qui prévaut
dans le Kivu, fournit tous les
efforts chaque jour (et) accepte des
sacrifices, pour être prêt pour ce
rendez-vous », a déclaré Tryphon Kin
Kiey, ministre des Postes,
des Télécommunications et des Nouvelles
technologies de l'information.
La province instable du Nord-Kivu
(est) s'est à nouveau embrasée avec
la création en mai du Mouvement du
23 mars (M23), qu'ont formé des
mutins rebelles affrontant l'armée
près de la frontière avec l'Ouganda
et le Rwanda. Les combats ont fait
250 000 déplacés.
« Je me rendrai dans quelques
semaines au sommet de la
Francophonie à Kinshasa. J'y
réaffirmerai que la Francophonie, ce
n'est pas simplement une langue en
partage, mais aussi une communauté de
principes et d'idéaux dont le rappel
à chaque occasion est nécessaire, et
notamment en RDC, mais pas seulement
là », a annoncé lundi M. Hollande.
Le porte-parole congolais s'est
félicité de la décision finalement
prise par le président français.
Sa présence est « une annonce
importante pour la langue française.
(...) C'est une annonce positive
pour l'OIF (Organisation
internationale de la francophonie),
dont la RDC est l'un des pays
majeurs en termes d'espace
géographique », a souligné M. Kin
Kiey.
« Nous pensons que c'est une annonce
positive pour la région d'Afrique
centrale, dont ce sera le tout
premier sommet (francophone) à se
tenir sur ses terres depuis trois
décennies d'existence de cette
Francophonie », a-t-il ajouté.
Le principal parti d'opposition
- l'Union pour la démocratie et le
progrès social (UDPS), qui rejette
le résultat de la présidentielle et
des législatives contestées de 2011
remportées par le chef de l'État
Joseph Kabila et son camp - avait
réclamé la délocalisation du sommet
de la Francophonie.
Une association de Français
d'origine congolaise a par aussi
saisi la justice française pour
tenter d'empêcher la tenue de la
réunion.
« Cela aurait vraiment été rêver que
de croire que le président français
ne vienne pas à un sommet sur la
francophonie, alors que jusqu'à
présent aucun sommet ne s'est tenu
nulle part au monde sans la présence
d'un chef d'État français », a réagi
M. Kin Kiey.
La venue du président français était
conditionnée par des avancées,
notamment en matière des droits de
l'Homme.
« Nous nous engageons dans exactement
la politique que veut conduire le
président français (...).
C'est-à-dire le respect des droits
de l'Homme, la démocratie, la bonne
gouvernance. Nous sommes dans tout
cela », a affirmé le ministre.
Yamina Benguigui dit
avoir reçu des menaces de mort
PARIS, 28 août 2012 (AFP)
La ministre de la Francophonie
Yamina Benguigui a révélé mardi
avoir reçu « des menaces de mort »
liées à la préparation du sommet de
Kinshasa, contesté par des
associations et opposants qui
estiment que cette réunion cautionne
le régime de Joseph Kabila.
« Nous nous devons de venir (à Kinshasa),
peut-être même prendre des coups - moi-même,
j'ai reçu des menaces de mort, par courriel -, mais je
pense que c'est important que ce
sommet ait lieu », a déclaré Mme Benguigui à RFI.
Lundi
27 août, le président François
Hollande avait annoncé qu'il se
rendrait au sommet de la
Francophonie prévu mi-octobre en
République démocratique du Congo
(RDC).
Mme Benguigui a reçu des menaces de
mort à plusieurs reprises « aussi
bien sur son courriel ministériel que
sur Facebook", et non signées, a
précisé son cabinet à l'AFP.
« Les opposants au sommet congolais
sont extrêmement virulents », a
poursuivi cette source, précisant
que les autorités françaises avaient
été alertées.
Mme Benguigui s'était rendue en
juillet en RDCongo pour préparer le
sommet de la Francophonie, dont la
tenue est contestée par les
opposants et des associations
françaises et congolaises qui
estiment que cette réunion cautionne
le régime de M. Kabila.
Au pouvoir depuis 2001, Joseph
Kabila a été élu à la présidentielle
de 2006, réélu en 2011, mais ces
scrutins ont été entachés
d'irrégularités relevées par des
missions d'observation nationales et
étrangères. Et le pays reste en
guerre dans l'Est où des combats
opposent depuis mai l'armée à des
mutins.
« Ça ne sert à rien d'isoler un
régime, la politique de la chaise
vide n'est pas praticable
aujourd'hui », a estimé Mme Benguigui
sur RFI.
La veille, M. Hollande a promis de
parler de « tout » et de rencontrer
l'opposition lors de son déplacement
à Kinshasa.
Espoirs et doutes sur l'effet de la
venue d'Hollande au sommet de la
Francophonie
KINSHASA, 28 août 2012 (AFP) - Par
Habibou BANGRE
Coup de pouce à la démocratie et aux
droits de l'homme, ou coup d'épée
dans l'eau ? Les Congolais sont
divisés sur l'impact de la venue de
François Hollande au sommet de la
Francophonie, prévu du 12 au 14
octobre à Kinshasa.
Le chef de l'État français a annoncé
lundi 27 août, sa participation à cette
conférence en République
démocratique du Congo (RDC) qui est
historique pour l'Afrique centrale,
puisque un sommet prévu en 1991 dans
l'ex-Zaïre avait été délocalisé à
Paris en raison des exactions du
régime du dictateur Mobutu
(1965-1997).
À Kinshasa, François Hollande veut
réaffirmer que « la Francophonie, ce
n'est pas simplement une langue en
partage, mais aussi une communauté de
principes et d'idéaux dont le rappel
à chaque occasion est nécessaire, et
notamment en RDC, mais pas seulement
là ».
Si cette visite
« peut jouer pour que
les choses évoluent positivement
dans la consolidation de la
démocratie, dans le respect des
droits de l'homme et de
la lutte contre l'impunité, nous ne
pouvons que la saluer », estime Jonas Tshiombela, président de l'ONG
Nouvelle société civile congolaise (NSCC).
Pas d'accord, répond une autre
association : « Le président français
va marcher sur le cadavre de la RDC,
observer comment les Congolais
meurent, comment les défenseurs des
droits humains sont harcelés,
comment les populations congolaises
vivent dans la détresse, une
pauvreté extrême », estime Dolly Ibefo, directeur exécutif de la Voix
des sans Voix.
Le fondateur de cette ONG, Floribert
Chebeya, avait été assassiné en juin
2010 et le corps de son chauffeur
Fidèle Bazana n'a jamais été
retrouvé. Si huit policiers
condamnés - dont trois en fuite - sont
rejugés, les parties civiles
réclament la comparution du général
John Numbi, le chef de la police,
suspendu depuis l'affaire et
qu'elles considèrent comme le
« suspect numéro un ».
M. Hollande doit « savoir pourquoi
l'État congolais avait planifié
l'assassinat de Floribert Chebeya et
Fidèle Bazana, parce que nous sommes
convaincus, tous, que le double
assassinat de ces défenseurs des
droits de l'Homme est un crime
d'État », affirme Dolly Ibefo.
Le principal parti d'opposition,
l'Union pour la démocratie et le
progrès social (UDPS), avait réclamé
la délocalisation du sommet et une
association de Français d'origine
congolaise avait saisi la justice
française pour empêcher la tenue de
la réunion. Objectif : ne pas
cautionner le régime du président
Joseph Kabila, reconduit au pouvoir
en 2011 après de scrutins contestés.
Le président français, qui
effectuera sa première visite en
Afrique depuis son élection en mai,
a promis de rencontrer « l'opposition
politique, les militants
associatifs, la société civile.
C'est le sens de la nouvelle
politique africaine de la France :
tout dire partout et faire en sorte
que ce qui soit dit soit fait ».
L'Association africaine de défense
des droits de l'homme espère « que
les points de vue de l'opposition et
de la société civile vont être
répercutés auprès des autorités
congolaises et que la France prendra
des dispositions pour que ce qu'elle
va dire soit mis en œuvre »,
explique son président, l'avocat
Jean-Claude Katende.
Certains soulignent cependant que la
venue de François Hollande est aussi
liée aux « intérêts français ». Il « a
bien dit qu'il allait axer sa
politique étrangère sur l'économie,
et la RDC n'est pas la dernière » en
termes de richesses, notamment
minières (or, diamant, coltan,
cassitérite...), rappelle Hubert
Kabungulu, analyste politique.
« Pour la population, l'arrivée de
François Hollande ne changera rien,
commente son confrère Thierry Nlandu.
L'essentiel est que les Congolais
prennent conscience que c'est à eux
de transformer leur pays et de
continuer un combat contre un
système qui les exploite, en a fait
des sous-hommes. »
Entretien téléphonique
Ouattara-Hollande sur le sommet de Kinshasa et le Mali
ABIDJAN, 31 août 2012 (AFP)
Le
président ivoirien Alassane Ouattara
s'est entretenu au téléphone, le
vendredi 31 août 2012, avec son
homologue français François
Hollande, avec lequel il a
notamment évoqué le prochain sommet
de la Francophonie en octobre à
Kinshasa et la situation au Mali, a
annoncé la présidence.
« Cet entretien a été l'occasion
pour les deux chefs d'État
d'échanger sur le sommet de la
Francophonie qui se tiendra à
Kinshasa en octobre prochain, sur la
situation socio-politique en Côte
d'Ivoire, notamment les récents
développements de l'actualité, ainsi
que sur le Mali, suite à la
formation du nouveau Gouvernement
d'Union nationale », a annoncé la
présidence ivoirienne.
La Côte d'Ivoire est en proie à un
regain de tension, après une vague
d'attaques meurtrières contre
l'armée en août, notamment à
Abidjan, suivies d'arrestations de
figures du camp Gbagbo, plus d'un an
après la fin de la crise
postélectorale (décembre 2010-avril
2011), qui a fait quelque 3000
morts.
La justice ivoirienne a condamné, le
vendredi 31 août, à six mois de
prison ferme pour trouble à l'ordre
public, Laurent Akoun, secrétaire
général du parti de l'ex-président
Laurent Gbagbo, la défense dénonçant
un « verdict politique ».
« Les deux chefs d'État ont convenu
de demeurer en contact et de se
rencontrer à Kinshasa, lors du
sommet de la Francophonie », a
ajouté la présidence dans un
communiqué.
François Hollande a annoncé lundi 27
août, sa participation au sommet de
la Francophonie, prévu du 12 au 14
octobre à Kinshasa, alors que des
partis d'opposition congolais
avaient demandé la délocalisation du
sommet, pour ne pas cautionner le
régime du président Joseph Kabila,
reconduit au pouvoir en 2011 après
des scrutins très contestés.
Le président Ouattara préside
actuellement la Communauté
économique des États d'Afrique de
l'Ouest (Cédéao), très concernée par
la situation dans le Nord du Mali,
occupé par des groupes islamistes
armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi) et qui se dit prête
à intervenir militairement.
Proche de l'ancien président
français conservateur Nicolas
Sarkozy, Alassane Ouattara s'était
rendu fin juillet en visite
officielle à Paris, où il avait
rencontré pour la première fois le
nouveau président socialiste
François Hollande.
Il l'avait remercié à cette occasion
de l'annulation de la dette
ivoirienne à l'égard de la France,
d'un montant supérieur à trois
milliards d'euros.
Martelly au sommet de la
Francophonie, première visite en Afrique
Michel
Martelly avec des membres de la communauté
haïtienne de RDC
Le président haïtien Michel Martelly est arrivé
vendredi soir (12/10/12) à Kinshasa, en
République démocratique du Congo, pour
participer au 14e
sommet de la Francophonie, sa première visite en
Afrique depuis son accession à la présidence
d'Haïti.
Le chef de l'État haïtien avait quitté
Port-au-Prince jeudi pour se rendre dans la
capitale congolaise. Il s'agit de la première
visite du président haïtien en Afrique depuis
son entrée en fonction le 14 mai 2011, a précisé
la présidence haïtienne dans un communiqué.
Au cours de son séjour à Kinshasa, le chef de
l'État haïtien devait rencontrer le président
français François Hollande, ainsi que son
homologue béninois, Boni Yayi, également
président en exercice de l'Union Africaine.
KINSHASA - Le président haïtien Michel Martelly
est arrivé vendredi soir à Kinshasa, en
République démocratique du Congo, où il
participera au 14e sommet de la Francophonie, sa
première visite en Afrique depuis sa prise de
fonction, a constaté l'AFP.
Le chef de l'État avait quitté jeudi
Port-au-Prince pour se rendre dans la capitale
congolaise. Il s'agit de la première visite du
président haïtien en Afrique depuis son entrée
en fonction le 14 mai 2011, a précisé la
présidence haïtienne dans un communiqué.
Au cours de son séjour à Kinshasa, le chef de
l'Etat haïtien rencontrera le président français
François Hollande, ainsi que son homologue
béninois, Boni Yayi.
Des rencontres sont également prévues avec la
Première ministre du Québec, Pauline Marois, et
le secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie (OIF) Abdou
Diouf.
M. Martelly, qui fait face à des manifestations
de rue dans plusieurs villes du pays sur fond de
crise économique et de hausse des prix des
produits alimentaires, sera de retour à
Port-au-Prince lundi. Avant de prendre l'avion,
il avait lancé un appel au calme aux Haïtiens.
L’OIF et le Vietnam ont signé
le 12 octobre 2012 à Kinshasa, en marge du XIVe Sommet de la
Francophonie, une Convention de partenariat visant à renforcer
les capacités de travail en français des fonctionnaires et des
diplomates vietnamiens en charge de dossiers internationaux,
ainsi qu’à promouvoir l’usage, l’apprentissage et la présence du
français au sein de l’Académie diplomatique du Vietnam.
En janvier 2012, un
aide-mémoire sur la formation au et en français des
fonctionnaires et des diplomates avait été signé au siège de
l’Académie diplomatique du Vietnam pour confirmer
l’engagement de cet organisme à développer des actions
concrètes dans ce domaine. Les négociations qui ont suivi
ont donné lieu à la signature, le 12 octobre, d’une
Convention de partenariat relative à la formation au et en
français dans la diplomatie et la fonction publique
vietnamiennes, entre l’Administrateur de l’OIF, Clément
Duhaime et le Sous-Ministre des Affaires étrangères, Ngoc
Son Nguyen.
(Photo, Joseph Moura/OIF)
L’accord prévoit la mise en œuvre
pluriannuelle, sur la base d’un
cofinancement des deux parties, d’un «
Projet francophone d’établissement »
détaillant la nature et le contenu des
initiatives prises pour le renforcement
de l’enseignement, de l’usage et de la
visibilité du français au sein de
l’Académie diplomatique, organisme de
formation initiale et continue placé
sous la tutelle du Ministère des
Affaires étrangères.
Cours de recyclage ou de
perfectionnement linguistique destinés
aux diplomates et aux fonctionnaires
vietnamiens spécialisés dans le suivi
des dossiers internationaux (bilatéraux
et multilatéraux), conférences-débats,
ateliers spécialisés, stages intensifs
en immersion pour hauts responsables,
renforcement de la présence du français
sur les supports de communication,
acquisition d’ouvrages et publications
de langue française, composent les
actions éligibles au plan d’action qui
sera déployé annuellement sur une durée
de quatre ans, à Hanoï.
En accompagnement de ce dispositif, les
autorités vietnamiennes expriment leur
volonté d’accorder à l’enseignement de
la langue française une place
prioritaire dans la politique de
formation continue proposée aux agents
de la fonction publique et de maintenir
son caractère obligatoire dans les
concours d’accès à la carrière
diplomatique. Les compétences
linguistiques francophones seront
également retenues parmi les critères
d’affectation des fonctionnaires et des
diplomates vietnamiens dans les
Représentations permanentes et Missions
auprès des organisations régionales ou
internationales.
Pour rappel, le Vietnam est le 25ème des
États membres ou observateurs de l’OIF à
rejoindre le programme « Le français
dans la diplomatie et la fonction
publique », et le premier dans la région
Asie-Pacifique, réitérant ainsi ses
engagements pris dans la cadre du «
Vade-mecum relatif à l’usage de la
langue française dans les organisations
internationales » adopté par la 22e
session de la Conférence ministérielle
de la Francophonie (2006).
En
marge du XIVe Sommet de la Francophonie tenu à Kinshasa, un
pacte linguistique destiné à renforcer la place de la langue
française en Arménie a été signé le 12 octobre par le Secrétaire
général de la Francophonie, Abdou Diouf, et le ministre des
Affaires étrangères arménien, Edward Nalbandian.
Abdou
Diouf et Edward Nalbandian signent le pacte linguistique
(Photo,
Joseph Moura/OIF)
Plusieurs domaines y sont abordés. Le premier concerne la
présence du français sur la scène internationale à travers la
mise en œuvre de la Convention de partenariat signée ce même
jour entre l’Administrateur de l’OIF et le Ministre des Affaires
étrangères arménien : cet accord prévoit la mise en place de
plans annuels pour le renforcement des capacités de travail en
français des fonctionnaires et des diplomates arméniens
spécialisés dans le suivi des dossiers européens et
multilatéraux.
Clément Duhaime et Edward Nalbandian signent
la convention sur la formation des
diplomates arméniens
(Photo, Joseph Moura/OIF)
Un volet culture et communication prévoit
également l’installation d’espaces du livre
francophone (ELFE) dans certaines
bibliothèques du pays et la formation de
leurs responsables, ainsi que l’appui à
l’émergence de médias francophones locaux…
Dans le champ éducatif, la mise en place de
filières bilingues de formation
professionnelle et le renforcement des
relations entre les universités arméniennes
et l’AUF sont envisagés.
Enfin, le Pacte s’intéresse également au
domaine du Tourisme, avec la mise à
disposition d’informations en français pour
les voyageurs (guides, signalétique, portail
d’information bilingue…).
Pour rappel, le Pacte linguistique est un
instrument contractuel conclu entre la
Francophonie et ses pays membres ou associés
dont le français n’est pas une langue
officielle. Il intervient, à la demande des
États qui expriment leur volonté de
renforcer la promotion de la langue
française dans leurs pays. Il scelle un
partenariat qui définit les apports des deux
parties, l’OIF et les opérateurs de la
Francophonie proposant des mesures
d’accompagnement des engagements pris par
les États.
Discours de
Hollande à
Dakar : réactions
politiques
PARIS, 13 octobre
2012 (AFP)
François Hollande le 12 octobre 2012 à Dakar au Sénégal avec le président sénégalais (P.WOJAZER/AFP)
Réactions
politiques
en France au
discours du
président
François
Hollande
vendredi
(12/10/2012) à
Dakar, ainsi
qu'à son
intervention
samedi 14 au
14e sommet
de la
francophonie
à Kinshasa.
- Harlem
Désir,
premier
secrétaire
par intérim
du Parti
socialiste :
« À Dakar, le
Président de
la
République a
tenu le
discours de
la
fraternité
retrouvée
entre la
France et
l'Afrique
(...)
François
Hollande a
tourné la
page de la Françafrique
et de
l'odieux
discours de
Nicolas
Sarkozy en
2007. Il a
parlé avec
force et
courage des
fautes du
passé qu'ont
constituées
la
colonisation
et la traite
négrière. Ce
discours de
Dakar est
celui des
retrouvailles
entre nos
peuples,
unis par la
culture, par
l'histoire
et par
l'avenir ».
(communiqué)
- Pouria
Amirashi,
secrétaire
national du
PS à la
Francophonie,
député des
Français de
l'étranger:
« Tournant
explicitement
le dos à la Françafrique
, la France
entend
désormais,
et enfin,
proposer de
nouveaux
partenariats
concrets aux
Africains
(...) Je me
réjouis de
l'ambitieux
discours de
François
Hollande qui
a proposé
des projets
concrets à
nos
partenaires,
notamment
une
facilitation
de la
mobilité des
étudiants,
chercheurs,
artistes et
chefs
d'entreprises.
Aujourd'hui,
le président
de la
République a
impulsé,
avec force,
un nouvel
élan au
projet
francophone
».
(communiqué)
- Jean-Marie
Bockel,
président de
la Gauche
Moderne,
ex-secrétaire
d'Etat à la
Francophonie
de François
Fillon : « Il
est normal
que François
Hollande
veuille
imprimer sa
marque, mais
il peut le
faire sans
systématiquement
tourner le
dos à ce qui
a été fait.
Ce qu'il ne
fait pas
d'ailleurs
(...) Son
discours est
assez
lucide. Il a
porté un
regard
différent, a
posé un
diagnostic
réaliste et
peut donc
initier une
nouvelle
relation
(...)
François
Hollande
doit
maintenant
amplifier
une démarche
pragmatique,
déjà entamée
sous le
précédent
quinquennat
: construire
une autre
relation à
l'Afrique.
(...) Un
partenariat
sain,
équilibré,
sincère -
j'aime bien
ce mot
employé par
François
Hollande -
est
nécessaire
». (entrevue
au jdd.fr)
- Florian
Philippot,
vice-président
du Front
National :
« Il est
temps de
reprendre le
combat de la
francophonie,
de cesser de
réduire
comme peau
de chagrin
les
organismes
chargés de
la diffusion
mondiale de
notre langue
(...) Le
paroxysme de
cette
politique
d'abandon du
français a
été atteint
sous Nicolas
Sarkozy, qui
déjà à titre
personnel ne
faisait
aucun effort
dans son
expression
publique
pour
respecter
notre
langue, et
qui était de
surcroît
trop fasciné
par le
modèle
anglo-saxon
pour daigner
s'occuper de
la
francophonie
».
(communiqué)
Joseph Kabila, président de
la République démocratique du Congo
(Getty
Images)
Le 14e sommet de la Francophonie s'est
ouvert samedi à Kinshasa, en présence
d'une quinzaine de dirigeants étrangers accueillis par le président congolais
Joseph Kabila, ont constaté des
journalistes de l'AFP.
Une immense clameur et un tonnerre
d'applaudissements ont salué l'arrivée
du président Joseph Kabila, portant
costume sombre et cravate rouge, placé
au côté du président français François
Hollande.
Le chef de l'État, dont le régime est
vivement critiqué pour ses violations
des droits de l'homme, devait prononcer
le premier discours, suivi notamment de
ceux du président français François
Hollande et de celui du secrétaire
général de la Francophonie Abdou Diouf.
Les dirigeants africains forment
l'essentiel des participants à ce sommet
qui va célébrer, durant deux jours,
l'apport essentiel de l'Afrique à la
Francophonie. Selon les projections de
l'organisation, les Africains pourraient
représenter, en 2050, 85% des 715
millions de francophones dans le monde.
Le président français François Hollande,
arrivé samedi matin à Kinshasa en
provenance de Dakar, avait commencé sa
journée par un entretien avec le
président Joseph Kabila, à la tête du
pays depuis l'assassinat de son père
Laurent Désiré en 2001, et réélu fin
2011 à l'issue d'un scrutin marqué par
de nombreuses fraudes. Le président
français devait aussi rencontrer
l'opposant historique Étienne Tsishekedi,
79 ans, qui, depuis le scrutin contesté
de 2011, se présente comme le président
élu.
Le sommet de l'OIF a pour thème :
« Francophonie, enjeux environnementaux
et économiques face à la bonne
gouvernance ». Mais deux sujets devraient
dominer, samedi, les débats à huis clos :
le conflit qui oppose l'armée congolaise
à des rebelles dans l'Est de la RDC et
l'occupation du Nord du Mali par des
groupes islamistes armés.
Discours du Président de
la République prononcé à l'occasion
du Sommet des chefs d’État
et de gouvernement
de la
Francophonie à Kinshasa,
en
République Démocratique du Congo (RDC),
le
samedi 13 octobre 2012
Monsieur le
Secrétaire général, cher
Abdou DIOUF,
Mesdames et Messieurs
les Présidents, réunis
ici à Kinshasa,
Mesdames et
Messieurs, les chefs de
délégation, conscients
de l'enjeu de la
francophonie,
Mesdames et
Messieurs, venus
nombreux, dans cette
grande salle de congrès,
J'ai voulu me rendre
personnellement, ici, à
Kinshasa au sommet de la
Francophonie. D'abord
pour une raison simple.
Je voulais témoigner du
soutien de la France au
peuple congolais qui
aspire comme chaque
peuple à la paix, à la
sécurité, à la
démocratie.
Je voulais venir ici
à Kinshasa, pour
exprimer une nouvelle
fois ma confiance dans
l'avenir de l'Afrique
qui est la jeunesse du
monde.
Je voulais venir ici,
à Kinshasa, pour honorer
cette belle et grande
cause, qui s'appelle la
Francophonie et qui nous
réunit tous aujourd'hui,
au-delà de nos
sensibilités, de nos
histoires, de nos
différences.
Notre patrie commune
-- disait un grand
auteur français, Albert
Camus - « c'est la
langue française ».
La Francophonie est
bien plus qu'un
patrimoine légué par
l'Histoire, bien
davantage qu'un lien
linguistique entre des
populations qui parfois
s'ignorent.
La Francophonie, elle
porte des valeurs, des
principes, des
exigences.
Parler le français,
c'est une façon de
penser, de concevoir le
monde. C'est un message
de liberté. C'est en
français, que les
révolutionnaires de 1789
ont proclamé, et donc
écrit, la Déclaration
des droits de l'Homme et
du Citoyen. C'est en
français, en 1948, au
lendemain de la seconde
guerre mondiale, qu'a
été rédigée la
Déclaration universelle
des droits de l'Homme.
C'est en français que
s'exprimaient les
combattants africains
pour l'indépendance,
ceux qui refusaient la
souffrance des peuples
asservis. « La langue
française, disait
Léopold SÉDAR SENGHOR,
ce merveilleux outil
trouvé dans les
décombres du régime
colonial ».
Voilà le sens de
l'identité francophone.
J'exprime ma
gratitude à l'égard de
notre Secrétaire
général, Abdou DIOUF,
qui a su, à la fois,
préserver l'unité de la
communauté francophone
et en même temps
consacrer la place
éminente de l'Afrique
dans la Francophonie.
L'Afrique occupe une
place éminente.
L'Afrique, c'est le
continent où notre
langue est le plus
parlée. Le français est
une langue africaine et
elle le sera de plus en
plus. En 2050, c'est
tout proche, 700
millions d'hommes et de
femmes parleront le
français, 80% seront
africains.
L'avenir de la
Francophonie, il est ici
en Afrique. C'est vous
qui allez porter le
français, ses valeurs et
en même temps ses
exigences.
La Francophonie,
c'est une belle et
grande idée. Elle ne se
vit pas comme un
conservatoire, comme un
musée où nous aurions à
protéger notre bien,
notre richesse, notre
langue. Non, la
Francophonie n'a peur de
rien, c'est un espace de
rayonnement, c'est la
promotion de valeurs,
c'est aussi l'ouverture,
l'échange économique,
social, culturel, c'est
enfin un lien entre les
générations parce qu'il
n'y a pas plus beau
projet pour la
francophonie que de
servir la jeunesse,
cette jeunesse qui va
parler elle aussi en
français.
Je suis venu ici, à
Kinshasa, pour ce sommet
afin de vous proposer,
amis francophones, une
ambition commune, autour
de quatre priorités.
La première, c'est de
multiplier les échanges,
dans l'espace
francophone entre les
jeunes, entre les
étudiants, les
enseignants, les
chercheurs, les
artistes, les créateurs.
La France doit montrer
l'exemple. Il y a trop
d'obstacles qui sont mis
sur la route de celles
et ceux qui veulent
montrer leurs talents
dans l'espace
francophone, apporter
leur contribution, venir
étudier ou chercher. La
France a donc réalisé
des efforts pour
améliorer cette
situation à travers des
visas de circulation
désormais valables sur
plusieurs années. Mais
il y a encore trop de
freins, et c'est
pourquoi je veux que les
étudiants francophones
puissent circuler plus
facilement, et que les
artistes puissent
également être
accueillis partout dans
l'espace francophone.
La deuxième priorité,
c'est faire de la
francophonie un outil au
service du
développement.
Le développement,
c'est d'abord la
préservation de notre
planète, la biodiversité
à laquelle vous êtes si
attachés en Afrique. Le
développement, c'est
également la lutte
contre le réchauffement
climatique dont vous
n'êtes pas responsables
mais qui vous touche
particulièrement à
travers un certain
nombre de catastrophes
qui se produisent sur
votre continent. Et
puisque nous voulons
faire du développement
une grande cause,
portons là ! La France
contribuera autant
qu'elle le pourra à ce
que la Conférence sur le
climat en 2015 puisse
être un succès. La
France également, et je
l'ai dit à Rio,
continuera de plaider
pour la création d'une
Organisation Mondiale de
l'Environnement dont le
siège devrait se trouver
en Afrique. C'est un
témoignage là aussi de
notre engagement.
Le développement,
c'est la solidarité.
Nous avons déjà mis en
place des financements
innovants : la taxe sur
les billets d'avion qui
permet de trouver des
ressources pour lutter
contre les pandémies et
notamment le SIDA. La
France a pris
l'initiative
d'introduire une taxe
sur les transactions
financières. Elle est
maintenant suivie par
d'autres pays européens.
Onze ont déjà dit qu'ils
y étaient prêts pour que
cette taxe, non
seulement puisse
dissuader la
spéculation, mais
surtout puisse permettre
de trouver de nouveaux
financements pour
assurer le
développement. 10% de
cette taxe, concernant
la France, seront
affectés à des projets
de développement ou à
des luttes contre des
pandémies et notamment
le SIDA.
Possibilité de
noter cette vidéo et d'y apporter
un commentaire,
Je veux que la
Francophonie puisse
porter, là encore, cette
belle idée de la
solidarité, du
développement et que
nous puissions nous
aussi montrer l'exemple,
y compris dans la
transparence dans les
échanges ou dans les
investissements des
entreprises. La France
défendra, au niveau
européen, la publication
des comptes des
entreprises minières,
extractives, forestières
pour que, pays par pays,
projet par projet, sans
exception, nous
puissions être sûrs
qu'il n'y a pas de
prédation dans les pays
d'accueil, de façon à ce
que nous puissions
lutter, plus
efficacement encore,
contre la corruption et
le pillage des
ressources naturelles.
La troisième priorité
que nous devons porter
ensemble, les
francophones, c'est de
contribuer au règlement
des crises, chaque fois
que nous sommes
concernés et notamment
ici en Afrique. Ici à
Kinshasa, je pense aux
populations des KIVUS,
victimes de conflits à
répétition. Je pense à
ces populations civiles
massacrées, à ces femmes
violentées, à ces
enfants enrôlés. Oui
nous devons, et je le
fais à cette tribune,
réaffirmer que les
frontières de la RDC
sont intangibles et
qu'elles doivent être
respectées.
Je souhaite que les
francophones appuient
tous les efforts de
l'ONU pour qu'elle soit
davantage présente ici
en RDC, pour la sécurité
de l'Est. Je suis
favorable à ce que le
mandat de la MONUSCO
puisse être précisé,
élargi si c'est
nécessaire. Mais je ne
pense pas qu'à ce seul
conflit, à cette seule
épreuve. Je veux
également saisir les
francophones de ce qui
se passe, au Mali, pays
francophone où le
terrorisme s'est
installé au Nord, où il
occupe un territoire, où
il met des populations
en danger, où il saccage
des monuments pourtant
inscrits au patrimoine
de l'Humanité.
Nous devons affirmer
notre détermination à
lutter, là encore,
contre le terrorisme et
à assurer au Mali
l'intégrité de son
territoire.
Je me réjouis, qu'à
l'initiative de l'Union
africaine, et je salue
son président, de la
CEDEAO, et je rends
hommage également à son
président, il y ait eu
hier -- et la France a
été active en ce sens --
un vote du Conseil de
sécurité permettant
maintenant de pouvoir,
si les Africains
eux-mêmes en décident,
d'envoyer une force pour
permettre de combattre
et de défaire les
terroristes et que le
Mali puisse retrouver
l'espoir et l'intégrité
de son territoire.
Mais chacun comprend
ici que les menaces vont
bien au-delà de ce qui
peut se passer dans tel
ou tel pays. Nous sommes
tous concernés par les
trafics de drogue, les
trafics d'armes, les
trafics d'êtres humains.
Et c'est la raison pour
laquelle je veux que les
francophones s'engagent
aussi dans la lutte
contre ces fléaux et
notamment celui de la
drogue. Nous avons
besoin d'une stratégie
mondiale pour en
terminer avec ce qui
déstabilise des Etats,
menace des sociétés et
atteint jusqu'à la
jeunesse qui, parfois,
elle-même dérive vers
ces produits. Oui, c'est
une grande cause la
lutte contre la drogue
parce que c'est cette
lutte-là qui permettra
aussi de mettre un terme
à certains conflits au
sein de nos sociétés ou
à l'extérieur.
Et puis, la dernière
priorité, c'est la
démocratie. La
francophonie doit porter
la démocratie, les
droits de l'Homme, le
pluralisme, le respect
de la liberté
d'expression,
l'affirmation que tout
être humain doit pouvoir
choisir ses dirigeants.
Voilà les principes que
les francophones doivent
porter ! Mais nos
valeurs, nos droits sont
aussi de grandes causes
que nous devons là
aussi, comme
francophones, avoir
comme exigence. Je pense
notamment à la promotion
des femmes qui sont les
premières victimes des
violences et des guerres
et je fais une
proposition au
Secrétaire général : la
France est prête à
accueillir un premier
forum des femmes
francophones pour que
nous puissions, là
encore, porter ce
message au monde, du
rôle irremplaçable des
femmes, notamment pour
le développement. Et
enfin, la France sera au
premier rang du combat
que nous avons engagé
pour l'abolition, à
l'échelle du monde, de
la peine de mort.
Mesdames et
messieurs,
Nous n'aurons de
cesse de défendre la
francophonie. En le
faisant, nous n'honorons
pas simplement une
langue, la langue
française, nous faisons
en sorte que le français
puisse apporter, non
seulement un message,
mais une part de beauté
au monde. Que notre
langue puisse enrichir
ce qu'elle nomme, ce
qu'elle exprime et
qu'elle puisse aussi
donner de la force à nos
idées !
Ce qui nous
rassemble, bien plus
qu'une langue ou que la
diffusion d'une culture,
c'est d'abord des
principes qui doivent
être autre chose que des
mots mais des actes. En
parlant le français,
nous faisons entendre
une voix précieuse,
utile, différente à
l'humanité. Parce que
nous, francophones, nous
refusons l'uniformité,
nous voulons la
diversité et nous
exprimons la liberté.
Photo par
POOL/Reuters
Comme francophones,
nous n'avons peur de
rien, nous ne redoutons
rien et nous acceptons
parfaitement que nos
enfants acquièrent
l'usage d'autres
langues. C'est bien
qu'il en soit ainsi
parce que la jeunesse
doit parler plusieurs
langues, mais aussi le
français. N'oublions
jamais le français !
Avec la Francophonie,
nous affirmons une
conception du monde, une
volonté de
développement, une
exigence culturelle. Le
français n'appartient
pas à la France, il vous
appartient, il est à
vous. Nous ne vous le
donnons pas, nous le
partageons. Car le plus
beau cadeau que vous
pouvez nous faire, à
nous français, c'est de
parler le français.
La Francophonie,
c'est une solidarité
entre nous mais qui va
au-delà de nous. La
francophonie, c'est une
responsabilité, celle
d'éduquer, de former, de
transmettre, de
cultiver. La
francophonie, c'est une
communauté, certes qui a
été fondée par
l'Histoire mais qui
s'élargit chaque jour
davantage, à mesure
qu'il y a des pays qui
nous rejoignent dans
l'espace francophone :
ces observateurs qui
viennent regarder pour
ensuite parler et puis
tous ces nouveaux
locuteurs, nombreux, qui
en parlant le français
veulent aussi adresser
un message de confiance
dans ce que nous
représentons.
Telle est la belle
ambition de la
Francophonie : mettre
une langue, le français,
au service du monde et
de la liberté.
Diouf réclame
pour l'Afrique
« la place qui
lui revient » au
Conseil de
sécurité
KINSHASA, 13 octobre
2012 (AFP)
AFP/Archives
Le
secrétaire
général de
la
Francophonie,
Abdou Diouf,
a vivement
dénoncé
samedi, à
l'ouverture
du sommet de
l'organisation
à Kinshasa,
un « déficit
de
démocratie
dans les
relations
internationales
»
qui prive
l'Afrique de
la place
« qui lui
revient »,
notamment au
Conseil de
sécurité de
l'ONU.
À la tribune
du sommet,
M. Diouf a
une nouvelle
fois dénoncé
le « report
sine die » de
la réforme
du Conseil
de sécurité
des Nations
unies, de la
réforme du
Fonds
monétaire
international
(FMI) et de
la Banque
mondiale (BM),
« instances
où l'Afrique
doit occuper
la place qui
lui revient
de droit ».
« En
entérinant
le pouvoir
autoproclamé
de
quelques-uns,
parmi les
plus
puissants,
de décider,
sans réelle
concertation,
de l'avenir
de tous,
singulièrement
des plus
démunis,
c'est encore
la stabilité
et la
sécurité du
monde que
nous mettons
en danger »,
a-t-il dit.
L'ancien
président
sénégalais,
âgé de 77
ans, a
globalement
mis en cause
une
politique du
« deux poids,
deux
mesures,
deux poids,
deux
discours »
qui permet
de dénoncer
« chez
certains les
manquements
que l'on
s'abstient
de dénoncer
chez
d'autres au
nom
d'intérêts
commerciaux
ou
stratégiques
».
Son discours
très
politique a
été salué
par des
applaudissements
nourris.
Il l'avait
débuté par
une citation
de l'ancien
Premier
ministre
congolais
Patrice
Lumumba,
principale
figure de
l'indépendance
du Congo
belge, mort
assassiné en
1961 :
« l'Afrique
écrira sa
propre
histoire et
elle sera au
Nord et au
Sud du
Sahara une
histoire de
gloire et de
dignité ».
D'emblée, M.
Diouf avait
mis les
souffrances
actuellement
engendrées
par le
conflit au
Nord-Kivu,
dans l'Est
de la
République
démocratique
du Congo
(RDC) au
cœur du
sommet : je
voudrais
« dire à ces
femmes, ces
enfants, qui
en ce moment
même, dans
l'Est du
pays,
continuent
d'être
victimes des
exactions
les plus
barbares,
que nous ne
les oublions
pas ».
Des
organisations
internationales
de défense
des droits
de l'homme
avaient
appelé les
participants
au sommet à
condamner
les viols,
exécutions
sommaires,
pillages et
enlèvements,
commis par
les groupes
armés et
certains
militaires
dans l'Est.
À
l'attention
de son hôte,
le président
Joseph
Kabila, et
du peuple
congolais,
il a
simplement
souhaité
qu'ils
puissent
« poser
sincèrement
les
problèmes,
et esquisser
des amorces
de
solutions ».
La Francophonie veut des sanctions contre les responsables
des violences dans l'est de la RDC
KINSHASA - Les dirigeants des pays de la Francophonie ont appelé, dimanche
(14/10/2012) à
Kinshasa, le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter des sanctions
ciblées contre tous les responsables des exactions commises dans l'Est de la
République démocratique du Congo (RDC).
En publiant cette résolution, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
a précisé qu'un de ses membres, le Rwanda, avait émis une réserve sur cette
exigence.
Un rapport de l'ONU avait récemment mis en cause le soutien accordé par des
responsables militaires rwandais aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui
s'opposent à l'armée congolaise dans l'Est de la RDC, ce que Kigali dément.
Le Rwanda a également rejeté un autre point de la résolution demandant que les
auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en RDC soient
poursuivis en justice.
Soulignons combien il importe que le gouvernement congolais s'emploie activement
à poursuivre en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre
l'humanité commis dans le pays, et combien la coopération internationale
s'impose en la matière, a insisté la Francophonie.
L'ancien seigneur de guerre chef Bosco Ntaganda est notamment recherché depuis
2006 par la Cour pénale internationale. Tout comme lui, les principaux
dirigeants militaires du M23 sont soupçonnés ou accusés de crimes de guerre
commis avant la création du mouvement et se livrer aux mêmes pratiques depuis sa
création, selon l'organisation de prévention des conflits ICG (International
crisis group).
La résolution condamne globalement les violations massives des droits de l'homme
et du droit humanitaire dans l'Est de la RDC, en particulier les meurtres de
civils, le déplacement de populations, le recrutement d'enfants soldats et les
violences sexuelles.
Et elle pointe la responsabilité aussi bien des hutus rwandais des FDLR (Forces
démocratiques de libération du Rwanda) que des membres du M23, né il y a cinq
mois d'une mutinerie d'officiers congolais tutsis, ex-rebelles.
La Francophonie plus que jamais
en soutien de l'Afrique
Le sommet a permis l'adoption d'une série
de résolutions sur les crises en RDC, au Mali, à Madagascar
et en Guinée-Bissau.
La
Francophonie clôt dimanche son premier sommet en République
démocratique du
Congo (RDC) en s'engageant résolument à soutenir l'Afrique
dans tous les domaines et en adoptant une série de
résolutions sur les crises en RDC, au Mali, à
Madagascar et en Guinée-Bissau.
Le sommet
devait s'achever à la mi-journée par une
conférence de presse du président
congolais Joseph Kabila, du secrétaire
général de la Francophonie Abdou Diouf,
de la ministre française de la
Francophonie Yamina Benguigui et du
représentant du pays organisateur du
prochain sommet, dont le nom devait être
annoncé peu auparavant.
« Promotion
des droits de l'homme »
« Le véritable enjeu de ce sommet,
c'était qu'il se tienne, ici, en
République démocratique du Congo », en
dépit de toutes les difficultés d'un des
pays les plus pauvres du monde et du
conflit à sa frontière de l'Est,
commente une source politique au sein de
l'OIF. « Il s'agissait aussi de voir
jusqu'où on pouvait aller, face au
régime de Joseph Kabila, pour que ce
sommet serve de levier à des réformes et
à la promotion des droits de l'homme »,
ajoute cette source.
Le président français François
Hollande a eu, samedi (13/10/2012) à Kinshasa, un
échange qu'il a qualifié de « franc et
direct » avec Joseph Kabila. Il avait
multiplié les déclarations sur
l'insuffisance de démocratie dans le
pays, après les nombreuses fraudes
constatées aux élections de 2011. Et
s'était aussi affiché avec des
représentants de la société civile et du
principal opposant, Étienne Tshisekedi,
en répétant à tous que « la France est
aux côtés des défenseurs des droits de
l'homme ».
Dimanche
(14/10/2012), la Francophonie devait
adopter en fin de matinée sa
« déclaration de Kinshasa » résumant, en
une multitude de points, les engagements
des 56 pays membres et 20 observateurs.
La Francophonie devait insister sur
la nécessité de poursuivre la réforme de
la gouvernance mondiale, pour « une
représentation permanente et équitable
de l'Afrique » au sein des organes de
décision, Abdou Diouf ayant plaidé
samedi pour que l'Afrique obtienne « la
place qui lui revient de droit » au
Conseil de sécurité des Nations unies.
Le texte final devait aussi affirmer
la détermination de l'organisation à
accompagner le Mali et la RDC « dans
leurs efforts pour faire respecter leur
souveraineté et leur intégrité
territoriale », selon une source
politique au sein de l'OIF.
Chaque mot de la résolution consacrée
au conflit au Nord-Kivu aura été pesé,
alors qu'un groupe d'experts de l'ONU a
récemment mis en cause le soutien
accordé aux rebelles dans l'Est de la
RDC par des responsables militaires
rwandais. En marge du sommet, les
délégués de la RDC et du Rwanda ont
multiplié les rencontres bilatérales
pour en négocier la teneur, sans
parvenir à un accord.
Selon une source française proche des
négociations, la résolution devant être
présentée fait l'objet de deux
« réserves » de la part du Rwanda. Kigali
refuserait un appel à « des sanctions
ciblées » contre les responsables des
exactions commises dans l'Est. Le Rwanda
rejetterait également l'appel de la
Francophonie à « poursuivre en justice »
les auteurs de crimes de guerre et de
crimes contre l'humanité dans le pays,
tel le chef rebelle Bosco Ntaganda,
recherché depuis 2006 par la Cour pénale
internationale.
Prochain sommet au Vietnam ou
au Sénégal
Quant à la situation au nord du Mali,
contrôlé depuis six mois par les
islamistes d'al-Qaida au Maghreb
islamique et d'autres groupes armés,
elle avait été exposée samedi à huis
clos par le président burkinabé Blaise
Compaoré.
La Francophonie a salué l'adoption
par l'ONU d'une résolution préparant le
déploiement d'une force internationale
au Mali, donnant 45 jours aux pays
ouest-africains pour préciser leurs
plans. De son côté, elle comptait
appeler à la négociation avec toutes les
parties maliennes « à l'exclusion des
mouvements terroristes » tout en
demandant à l'Union africaine et à l'ONU
de répondre favorablement à la demande
du Mali pour une intervention.
Trois autres résolutions - non
contraignantes - devaient être adoptées,
sur les crises à Madagascar et en
Guinée-Bissau, la bonne gouvernance dans
les industries extractives et
forestières ainsi que le renforcement de
la lutte contre la piraterie maritime
dans le golfe de Guinée.
Enfin, le choix du pays d'accueil du
sommet de 2014 sera dévoilé. La Moldavie
et Haïti s'étaient proposés d'accueillir
la rencontre, mais sans en avoir
réellement les moyens. C'est finalement
le Vietnam et le Sénégal, « au
coude-à-coude », qui se disputaient cet
honneur, selon des délégués.
Le Vietnam est
« très très motivé et
l'a fait savoir », mais la candidature du
Sénégal, pays natal du secrétaire
général Abdou Diouf, est « très
appréciée » par de nombreux pays membres
et appuyée notamment par la France, a
relevé une source politique au sein de
l'OIF.
Source : Le Point, le dimanche 14 octobre 2012
François Hollande
a rencontré l'opposant congolais, M.
Étienne Tshisekedi
de RFI
Le XIVe Sommet de la Francophonie
en RDC s'achève ce dimanche 14
octobre 2012. Les chefs d'État et de
gouvernement doivent adopter en fin
de matinée la « Déclaration de
Kinshasa » après une première journée
samedi largement dominée par les
crises dans le nord du Mali et dans
l'Est congolais.
François Hollande
s'est entretenu avec le président
congolais Joseph Kabila, dans une
atmosphère très fraîche, puis a
rencontré en soirée l'opposant
Étienne Tshisekedi, avant de quitter
Kinshasa.Toute la
journée, François Hollande n'aura eu
de cesse de placer les droits de
l'homme et la démocratie au cœur de
son message.
François Hollande (au centre à
gauche), son ministre de l'Outre-Mer
Victorin Lurel (à gauche),
en
compagnie d'Étienne Tshisekedi
(au centre à droite) et le
porte-parole de l'UDPS, Albert
Moleka.
AFP PHOTO POOL BERTRAND
LANGLOIS
François Hollande avait
commencé sa journée kinoise en
rencontrant Joseph Kabila. Il
l'a terminée en recevant son
adversaire à la présidentielle
Etienne Tshisekedi.
Mais ce dernier ne veut y
voir aucun symbole. Ce n'est pas
de la France qu'il attend une
quelconque légitimité.
«
La légitimité au Congo
ne peut venir que du peuple
congolais, explique-t-il.
En France, je ne sais pas si
quelqu'un d'autre peut venir
d'en dehors pour légitimer qui
que ce soit en France. C'est
exactement la même chose que
chez nous ».
Et l'opposant de continuer :
« C'est passé, le temps où
nous étions encore des mineurs
d'âge, où l'on venait de
l'extérieur nous imposer
n'importe quoi. C'est terminé :
le peuple congolais est mûr,
maintenant il est capable de se
prendre en charge, il n'a pas
besoin d'être légitimé par
l'extérieur ».
***************************
Étienne Tshisekedi,
Président de l'Union pour la démocratie et le progrès social
:
«
Cette visite va être utile, il faut en profiter pour que nous puissions affirmer les principes que nous avons (...) Les valeurs de démocratie, de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption.
»
Contrairement aux autres
dirigeants de l'opposition que
le président français avait
rencontré ensemble dans la
matinée, Etienne Tshisekedi a
été reçu en tête à tête à la
résidence de France, eu égard à
son statut d'ancien candidat à
la présidentielle, explique
l'Élysée.
Le chef de l'État français,
très critique sur l'état de la
démocratie au Congo-Kinshasa,
devait appuyer son message en
rencontrant celui qu'il appelle
« l'opposant historique ».
Des gestes qui
ne trompent pas
De nos envoyés spéciaux à
Kinshasa
Quand
François
Hollande veut
manifester de la
froideur, ça se
voit. Avec
Joseph Kabila,
il a exhibé un
sourire gêné. À
son arrivée, à
l’ouverture de
la cérémonie du
XIVe Sommet de
la Francophonie,
il n’a échangé
qu’une poignée
de main furtive
avec lui, alors
qu’il est tombé
dans les bras
d’Abdou Diouf,
qui était juste
à côté. Et
pendant son
discours, il n’a
pas cité une
seule fois le
nom de Joseph
Kabila.
En fait, ses
gestes
d’attention, le
président
français les a
réservés aux
opposants qu’il
a reçus à la
résidence de
l’ambassadeur de
France,
notamment
Étienne Tshisekedi, qui
a eu droit à un
tête-à-tête, et
surtout aux
familles des
victimes du
régime.
La plaque commémorative
inaugurée par le président
français le 13 octobre 2012.
Frédérique Misslin/ RFI
Au Centre
culturel
français de
Kinshasa,
François
Hollande a
inauguré une
médiathèque
Floribert
Chebeya, du nom
du militant des
droits de
l’homme,
assassiné il y a
deux ans, dans
les locaux de la
police
congolaise. Et à
cette occasion,
il s’est
longuement
entretenu
pendant plus
d’une heure avec
les familles de
Floribert
Chebeya et de
Fidel Bazana.
De cette première visite du
président français en Afrique,
on retiendra sans doute le
discours de Dakar, mais aussi
sans doute ses gestes de
compassion à l’égard des
familles des suppliciés.
Tshisekedi a également été reçu
par les responsables québécois et congolais
KINSHASA, 15 octobre 2012 (AFP)
Le président Tshisekedi salue
Pauline Varois, première ministre du Québec
M.
Étienne Tshisekedi, principal opposant en
République démocratique du Congo où se
tenait cette fin de semaine le sommet de la
Francophonie, a été reçu dimanche par la
premier ministre québécoise Pauline Marois
et par le président du Congo voisin Denis
Sassou Nguesso, a déclaré lundi 15 octobre, son parti.
La
rencontre avec le président congolais s'est
déroulée à la chancellerie dans le
centre-ville et a duré moins d'une heure.
MM. Sassou Nguesso et Tshisekedi ne
s'étaient pas vus depuis 2005, a précisé le
porte-parole de l'Union pour la démocratie
et le progrès social (UDPS) Albert Moleka.
L'entretien avec Mme Marois s'est quant à
elle déroulée à son hôtel en présence de
plusieurs collaborateurs de la responsable
québécoise. "C'était plutôt une réunion de
travail", a dit le porte-parole.
La
veille, jour de l'ouverture du sommet, le
président de l'UDPS avait rencontré le
président français François Hollande.
L'UDPS
avait rejeté les résultats des élections de
fin 2011, remportées par le président
sortant Joseph Kabila et les partis qui le
soutiennent. Ces scrutins avaient été
marqués par de nombreuses "fraudes", selon
des missions d'observation.
La presse congolaise saluait lundi 18 octobre,
le sommet de la Francophonie qui vient de se
clôturer dans la capitale de la République
démocratique du Congo.
« Défi relevé » dit L'Observateur pour qui
« les images d'une RDC sortant de son long
coma sont venues réhabiliter aux yeux de
l'opinion un pays qui passait pour être un
des plus grabataires du monde ».
Selon le quotidien Uhuru reparu quelques
jours avant le sommet, « le véritable enjeu
de ce sommet c'était qu'il se soit tenu ici
en RDC en dépit de toutes les difficultés
d'un pays en voie de développement et du
conflit à la frontière Est ».
Pour Le Potentiel, premier tirage du pays et
réputé le journal le plus indépendant,
« Kabila signe l'acte de décès de la Francafrique
» et évoque un « duel en direct » et
une « ambiance glaciale » entre Kabila et
Hollande. Il estime que « plus qu'une
rencontre autour d'une langue, le sommet de
Kinshasa a fait bouger certaines lignes dans
les relations, souvent paternalistes, entre
l'Afrique et la France ».
Le quotidien La Prospérité explique que la
RDC n'en est qu'aux « prémices » de la
démocratie et que le président Hollande a
dit « ses quatre vérités ». « L'occasion était
à la fois belle et inévitable pour chasser
les mauvaises herbes qui poussent dans le
champ démocratique » écrit le journal.
Dans un dessin paru dans Le Phare, un vieux
demande à son voisin ce qu'il retient de la
francophonie à Kinshasa. « Je note que la
guerre sévit toujours à l'Est, que le pays
est plein d'analphabètes et que Kinshasa
était sous couvre-feu pendant trois jours »,
répond-il.
Les prochains sommets « dans des
pays démocratiques », dixit Stephen Harper
MONTRÉAL, 15 octobre 2012
(AFP)
Le Premier
ministre
canadien Stephen
Harper et le
président de la
RDC, Joseph
Kabila (gauche).
Photo Noor
Khamis / REUTERS
Le Premier ministre canadien Stephen Harper
souhaite que les prochains sommets de la
Francophonie se tiennent « uniquement dans
des pays démocratiques », a-t-il déclaré
le dimanche (14 octobre 2012) à la télévision canadienne du
la République démocratique du Congo.
« J'espère qu'à l'avenir la Francophonie et
les autres grandes organisations décideront
de ne tenir leurs sommets que dans des pays
démocratiques », a déclaré Stephen Harper du le sommet à Kinshasa.
Le dirigeant canadien admet être allé à
Kinshasa « avec quelques réticences », mais
sans regretter son choix. « Mais je pense que
ça valait la peine parce que ça nous a donné
l'occasion de rencontrer des gens qui
travaillent activement au changement ici », a
ajouté M. Harper.
De son côté, Pauline Marois, la Première
ministre du Québec, ne réclame pas aussi
nettement que Stephen Harper la tenue de
sommets dans des pays démocratiques.
« Probablement que ce serait souhaitable »,
a-t-elle déclaré à la télévision canadienne
du le sommet, « mais en même temps, nous,
en étant là, on envoie un message au peuple
congolais de dire "écoutez on sera à vos
côtés dans cette recherche de la
démocratie". Quand on le dit directement
chez eux, c'est plus gênant je crois que de
le dire quand on est loin. On se sent moins
concerné », a lancé Mme Marois.
Stephen Harper et Pauline Marois ont chacun
rencontré dimanche (14 octobre 2012) le Premier ministre de la
RDC, Augustin Matata Ponyo, peu avant la
clôture du sommet, affirmant tous les deux
avoir à nouveau évoqué le sujet de la
démocratie et des droits de l'homme dans le
pays.
Mme Marois avait refusé de rencontrer le
président Joseph Kabila tandis que M. Harper
avait indiqué ne pas avoir sollicité de
tête-à-tête avec le chef d'État congolais.
Ce sommet était également l'occasion d'une
première rencontre officielle entre la
Première ministre du Québec et le Premier
ministre du Canada depuis l'élection de Mme
Marois le 4 septembre 2012.
Le Premier ministre canadien a par ailleurs
menacé de ne pas assister à la conférence du
Commonwealth au Sri Lanka en novembre 2013,
si le pays ne fait pas davantage d'efforts
sur le plan de la démocratie.
La décision de tenir le 14e sommet de la
Francophonie en République Démocratique du
Congo a été prise avant l'élection de
décembre 2011, entachée de forts soupçons de
fraude et de violences lors de la réélection
de Joseph Kabila.
En marge du sommet de la Francophonie,
Stephen Harper a annoncé dimanche une aide
de 20 millions de dollars (près de 16
millions d'euros) sur quatre ans en faveur
d'un fonds international dont l'objectif est
d'aider les pays en développement à gérer
« de façon responsable et transparente leur
industrie des ressources naturelles ».
Dimanche, le président Kabila a déclaré que
son pays n'était « pas du tout complexé » par
son « niveau de démocratie », après déjà des
critiques émises par le président français
François Hollande, qui l'avait jugé « tout à
fait inacceptable ».
Le
président congolais Joseph Kabila, crédité
lundi (15/10/12) par la presse congolaise du bon
déroulement du sommet de la Francophonie à
Kinshasa, ne sort pas forcément renforcé de
cette réunion, marquée par ses rapports
glaciaux avec le président français François
Hollande venu insister sur le déficit de
démocratie.
« Pari
gagné », « défi relevé », « bravo M. Kabila
»,
titraient lundi les journaux proches du
pouvoir. « Pour la première fois, les images
d'une République démocratique du Congo (RDC)
sortant de son long coma sont venues
réhabiliter aux yeux de l'opinion un pays
qui passait pour être parmi les plus
grabataires du monde », assurait ainsi
L'Observateur.
Mais pour
Le Potentiel, le sommet aura été marqué par
l'« ambiance glaciale » entre MM. Hollande et
Kabila qui se sont regardés "en chiens de
faïence", signe de la fin de la Françafrique
».
La presse
relevait le caractère « furtif » de leur
poignée de main ou encore que M. Hollande
n'avait pas même mentionné le nom de Kabila
dans son discours. Quant à la Première
ministre du Québec, Pauline Marois, qui
avait refusé de rencontrer Joseph Kabila,
elle « a bien dû lui serrer la main, mais l'a
fait d'une manière glaciale », rapportait un
témoin.
Pour
Thierry Vircoulon, directeur du département
Afrique centrale de l'organisation
International Crisis Group (ICG), le sommet
n'aura « pas conforté » le régime congolais,
comme le craignait l'opposition.
« Le
président français, en quelque sorte le
"monarque" de la francophonie, a donné le
ton en faisant ce qu'il avait dit qu'il
ferait : mettre l'accent sur le déficit de
démocratie et des droits de l'homme, et ça a
quand même surpris beaucoup de gens »,
commente M. Vircoulon. « Les autorités
congolaises ont été prises à leur propre
piège : elles voulaient se relégitimer, mais
la question de la démocratie et des droits
de l'homme s'est retrouvée au centre du
sommet. Et le Canada a suivi la France sur
ce terrain, la Belgique restant sur une
diplomatie plus complaisante », ajoute
l'analyste d'ICG.
Possibilité de
noter cette vidéo et d'y apporter
un commentaire,
Apparu
sûr de lui, habile dans ses discours, Joseph
Kabila a répliqué dimanche aux
admonestations en assurant que la RDC
n'était « pas du tout complexée » par « son
niveau de démocratie ». Et il avait insisté
samedi, à la tribune, sur l'idée que la
population congolaise avait été, sous les 32
ans de règne de Mobutu Sese Seko, « victime
d'une dictature prédatrice et de la
complaisance de la communauté internationale
à l'égard de cette dernière ».
Mais le
journal La Prospérité regrettait lundi
(15/10/12) la
prétention des dirigeants congolais à « être
exempts de tous reproches », en évoquant les
« guerres cycliques » ou les « élections à
problèmes ».
« Joseph
Kabila ne sort pas renforcé de ce sommet, au
contraire », juge également le président de
l'Association africaine des droits de
l'homme (Asadho), Jean-Claude Katende, à
Kinshasa. « Celui qui sort renforcé, c'est le
peuple congolais, parce que ses problèmes
ont été posés, et que tous les intervenants
ont évoqué le conflit dans l'Est en
condamnant l'agression extérieure de la RDC
par le Rwanda, même si ce pays n'a pas été
nommé ».
Au sein
de l'ONG La voix des sans voix, fondée par
le militant Floribert Chebeya assassiné l'an
dernier, Rostin Manketa adoptait un ton
mesuré : « C'est vrai qu'il y a eu une bonne
organisation du sommet. Mais nous attendons
toujours du gouvernement congolais des
réponses concrètes sur le respect des droits
de l'homme, et notamment la vérité sur
l'assassinat de Floribert », le procès en
appel de l'affaire ayant été renvoyé au 23
octobre.
Pour M.
Manketa, cependant, « le gouvernement
congolais a tiré des dividendes de ce sommet
par le soutien que les États ont promis à la
RDC, par rapport au conflit à l'Est. Mais
aussi par la position du président français
en faveur d'un élargissement du mandat de la Monusco (mission des Nations unies pour la
stabilisation de la RDC, forte de 19 000
hommes, ndlr), qui, jusqu'à présent, n'a pu
agir efficacement pour mettre hors d'état de
nuire les groupes armés ».
« J'ai de
forts doutes sur ce qui peut se passer après
ce sommet en termes de réformes à Kinshasa »,
conclut M. Vircoulon. « Il n'y a pas
grand-chose à attendre du gouvernement
congolais. Mais ce sommet peut contribuer à
changer les discours des Occidentaux à
l'égard du régime et les partenaires
occidentaux pourraient mettre davantage
l'accent sur le soutien à la société
civile », ajoute-t-il.
Des
« raisons de fond » justifient la présence du
Qatar (Paris)
PARIS, le 16 octobre 2012 (AFP)
L'admission du Qatar comme membre associé au
sein de l'Organisation internationale de la
Francophonie, décidée lors du sommet de Kinshasa
la fin de semaine dernière, se justifie par des
« raisons de fond », a estimé mardi le
porte-parole adjoint du Quai d'Orsay.
« Le Qatar a beaucoup de choses à faire valoir.
Des raisons de fond justifient sa présence au
sein de la Francophonie », a déclaré Vincent
Floreani, citant notamment « l'engagement de
Doha en faveur du renforcement du français ».
Il a évoqué « l'enseignement du français rétabli
dans les établissements publics qataris à la
rentrée 2012 », ainsi que le lancement en 2010
d'une radio francophone depuis Doha.
L'admission du Qatar directement comme membre
associé, décidée lors du sommet de la
francophonie à Kinshasa, a fait grincer des
dents, selon une source au sein de l'OIF.
La polémique portait principalement sur la
légitimité du Qatar, qui n'est pas un pays
francophone, à entrer dans l'organisation, qui
compte désormais 57 membres - dont 3 associés -
et 20 observateurs.
Certains participants se sont notamment
inquiétés de l'ambition du Qatar de développer
davantage son influence en Afrique de l'Ouest
musulmane et notamment de sa propension à
financer des écoles religieuses prenant parfois
la place d'écoles en langue française.
Selon la même source, « il y a eu des
négociations très serrées sur le Qatar. Mais les
Qataris ont fait une pression terriblement
efficace auprès de différents pays, notamment
africains ».
«
Il n'y a pas eu de contestation au sein de la
francophonie », a assuré M. Floreani, soulignant
que les décisions d'admission se prenaient par
consensus.
Le Qatar, monarchie pétrolière et gazière du
Golfe, a investi massivement en France dans le
secteur sportif, l'achat de droits de diffusion
TV, le marché de l'art, la mode. Sa volonté
d'investir également dans les banlieues
françaises suscite des interrogations dans la
classe politique française.
Le chef de la diplomatie française Laurent
Fabius avait récemment souhaité « bienvenue »
aux investisseurs qataris, soulignant que ces
derniers n'avaient «aaucune
pesée sur la politique étrangère » de Paris.
À
l’issue des leurs travaux, les chefs d’État et de gouvernement
francophones réunis au XIVe Sommet de la Francophonie ont adopté
la Déclaration de Kinshasa et cinq résolutions, admis de
nouveaux pays à l’OIF, confié l’organisation du prochain Sommet
au Sénégal...