Défense du français dans les
entreprises :
la CFTC poursuit Europ Assistance
PARIS, 10 octobre 2008 (AFP)
La CFTC a assigné en justice Europ Assistance France, filiale de
l'assureur italien Generali, à la suite de mise en place d'un nouveau
logiciel de comptabilité en anglais uniquement, a-t-on appris vendredi
de source syndicale.
« Pour faire respecter les droits
linguistiques des salariés francophones en France, la CFTC a assigné
Europ Assistance à comparaître devant le tribunal de Nanterre
(Hauts-de-Seine) à jour fixe le 31 octobre à 11 heures
», écrit dans un communiqué le
« Collectif intersyndical pour le
droit de travailler en français en France ».
« Europ Assistance avait déjà été
condamnée le 27 avril 2007 par le tribunal de Nanterre pour abus de la
langue anglaise et du non respect de la loi Toubon
», indique ce collectif, qui
regroupe CFTC, CFE-CGC, CGT, Unsa.
La « loi Toubon
» du 4 août 1994 rend obligatoire
l'emploi du français dans les entreprises, notamment pour
« tout document comportant des
dispositions nécessaires au salarié pour l'exécution de son travail
».
Europ Assistance avait été condamnée en 2007 à traduire sous
« trois mois un logiciel comptable
et une base de données commerciales tout en anglais
» installés depuis l'été 2006, a
précisé à l'AFP, Muriel Tardito, déléguée CFTC de la société.
Elle avait alors décidé d'« arrêter
purement et simplement la base de données commerciales
» et de traduire le logiciel, a
poursuivi Mme Tardito.
Toutefois en parallèle, « la société
a mis en place un logiciel qui ne venait pas d'Europe assistance mais de
Generali tout en anglais de nouveau »,
a-t-elle déploré.
Cette assignation en justice vient s'ajouter à celle entreprise par le
syndicat Alter à l'encontre du groupe Air France-KLM, devant le tribunal
de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dont le jugement est attendu le 20
novembre, selon ce syndicat de pilotes de ligne.
Il conteste notamment que certains manuels d'avions, pouvant faire
« 1000 pages
», ou fiches de procédures, ne
soient disponibles qu'en anglais et que les pilotes n'aient pas accès à
des « formations spécifiques
» dans cette langue comme c'est le
cas pour les contrôleurs aériens, a indiqué à l'AFP Christophe Pesenti,
délégué d'Alter.
Source : © 2008 AFP, le 10 octobre 2008