Gonnot en défenseur de la chanson française
Pas sûr qu'il ait lui-même imaginé un jour se retrouver propulsé au rang d'ardent défenseur de la chanson française. Et pourtant, depuis qu'il s'est indigné que Sébastien Tellier, le candidat français au concours de l'Eurovision, interprète une chanson en anglais, François-Michel Gonnot, député UMP de Compiègne-Nord, est au cœur d'un tourbillon médiatique.
« J'en suis à une trentaine d'entrevues », explique-t-il, se disant surpris de l'emballement qu'il a suscité. Plateaux télé : il est déjà passé chez Laurent Ruquier et sur LCI, est l'invité de Michel Field aujourd'hui et sur Canal + en fin de semaine.
François-Michel Gonnot est un ardent défenseur de la chanson et de la langue française à l'Eurovision.
Un retour médiatique inattendu après sa faillite électorale aux municipales à Noyon. (LP ARCHIVES/RÉGIS LEFEVRE)
« Si nous ne défendons pas la langue, qui le fera ? »
Entrevues radio : avec des interventions sur RTL et France Info notamment, on s'arrache le député dans les réunions publiques très friandes de ce genre de débats. Mais comment a-t-il eu l'idée de cette croisade très franco-française ? « Deux administrés de ma circonscription m'ont interpellé sur cette question et j'ai trouvé que c'était empreint de beaucoup de bon sens », précise l'élu. Depuis, les réactions se multiplient également sur son blogue. On en comptait une cinquantaine hier. « C’est la preuve que j’ai touché le cœur des Français et de tous les francophones. Si nous ne défendons pas la langue française, qui le fera ? N’est ce pas un combat d’arrière-garde ou à tout le moins décalé en ces temps où le pouvoir d’achat focalise toutes les attentions et cristallise les rancœurs ?
« Je comprends que certains trouvent cela dérisoire, mais ce n’est pas une raison pour que l’on abandonne tout. Ce n’est pas un petit combat. Ce choix donne l'image d'un pays qui doute de lui-même. » À l’inverse, à travers cette aussi inattendue que brusque notoriété, le député UMP a, à n'en pas douter, trouvé une belle occasion de se refaire une santé morale, quelques semaines après son cuisant échec pour s'emparer de la mairie de Noyon. D'autant que son combat n'aura pas été vain.
« Pour cette année, c'est trop tard, mais la ministre de la Culture s'est engagée à ce qu'à partir de l'année prochaine le français soit un des critères de sélection des candidats pour représenter la France au concours. À l'avenir, on chantera en français », conclut François-Michel Gonnot.
FRANÇOIS-XAVIER CHAUVET
Source : Le Parisien (édition locale l’Oise matin), le jeudi 17 avril 2008
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Encourageons le député à persévérer dans son combat :