Une nouvelle immortelle

L'algérienne Assia Djebar, première personnalité maghrébine et quatrième femme élue à l'Académie française, dont l'œuvre romanesque défend les droits des femmes dans le monde musulman, sera reçue demain sous la Coupole. Elle y rejoint l'helléniste Jacqueline de Romilly, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse et l'écrivain Florence Delay.

Assia Djebar a été élue le 16 juin, au fauteuil du juriste Georges Vedel, dont elle devra faire l'éloge. Une élection au second tour, qui rendait selon elle hommage à son « entêtement d'écrivain » et son travail pour la francophonie.

 

Assia Djebar, première Algérienne sous la Coupole

À 69 ans, Assia Djebar a souvent été la première. Première femme algérienne admise à l'École normale supérieure de Paris en 1955, première à obtenir une reconnaissance internationale, première enfin élue à l'Académie. Personnalité emblématique de l'émancipation des femmes en Algérie, elle figure parmi les classiques de la littérature maghrébine d'expression française, lauréate de nombreuses distinctions internationales.

Algérienne, elle écrit en français, comme beaucoup de ses compatriotes, formés par l'école française. Lire et écrire en français dans les années 1950, c'est aussi la possibilité de sortir du cercle exclusivement féminin dans une société « où les femmes n'écrivent pas ».

Lors de son élection, Jacques Chirac avait salué « un nouveau témoignage de la profonde amitié » entre la France et l'Algérie.

 

 

Source : Midi Libre, journal du mercredi 21 juin 2006