Gabon :

Bongo juge « ridicule » la polémique autour du bilinguisme français-anglais

KIGALI, le 6 octobre 2012 (AFP)

Libreville, le 7 octobre 2012 (Infos Gabon) – Le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a regagné Libreville samedi en provenance du Rwanda où il a effectué une visite officielle de deux jours. Sur invitation de son homologue rwandais, Paul Kagamé, le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba a séjourné à Kigali, la capitale rwandaise du 5 au 6 octobre 2012 pour une visite d’amitié et de travail (source : http://infosgabon.com/?p=21432)

 

Le président gabonais Ali Bongo a jugé « ridicule » et qualifié de « tempête dans un verre d'eau », la polémique sur sa volonté de favoriser l'usage de l'anglais dans son pays, samedi 6 octobre, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite de deux jours à Kigali.

« Tout ceci est ridicule, je dis bien ridicule. Il y a des problèmes beaucoup plus graves aujourd'hui auxquels nous avons à faire face que de perdre notre temps à polémiquer sur une question comme celle-là qui est simplement ridicule », a déclaré le président gabonais lors d'une conférence de presse commune avec son homologue rwandais Paul Kagame.

« En fin de compte, je qualifierais tout cela de tempête dans un verre d'eau », a-t-il poursuivi. « Le Gabon est un État souverain et (...) les décisions que prennent les responsables gabonais ne concernent que la population gabonaise. »

Ali Bongo réagissait aux interrogations autour d'une annonce faite la semaine dernière par le porte-parole de la présidence gabonaise.

À l'approche du sommet de la Francophonie qui doit se tenir à Kinshasa la fin de semaine prochaine, le Gabon avait fait connaître son intention de favoriser l'usage de l'anglais, avec la possibilité à terme d'en faire éventuellement la deuxième langue du pays.

Ali Bongo, un des plus proches alliés de la France en Afrique, avait alors annoncé sa visite à Kigali, afin notamment de regarder l'expérience rwandaise en matière de bilinguisme français-anglais.

« J'ai toujours appris dans les écoles françaises, puisque je n'ai été que dans des écoles françaises, que l'enrichissement culturel et intellectuel était une bonne chose. Je suis surpris d'apprendre aujourd'hui le contraire », a-t-il estimé pendant ce point presse où il s'est parfois exprimé en anglais.

Le président Kagame a également qualifié cette question du bilinguisme de « petite chose », qui n'avait pas eu « beaucoup de place » dans ses discussions avec le président gabonais consacrées à la coopération, notamment économique.

Après le génocide de 1994 et l'arrivée au pouvoir d'une diaspora tutsi ayant grandi en Ouganda, anglophone, Kigali, qui accuse la France d'avoir soutenu l'ancien régime génocidaire, a fait de l'anglais sa troisième langue officielle.

Depuis 2008, l'anglais est également la langue d'enseignement obligatoire dans les écoles publiques du Rwanda.

Cependant moins de 20% des Rwandais parlent une langue étrangère (français ou anglais), selon le ministère rwandais de l'Éducation nationale.

© 2012 AFP

 

Source : tv5.org, le samedi 6 octobre 2012

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-gabon-bongo-juge-ridicule-la-polemique-autour-du-bilinguisme-francais-anglais.htm?rub=4&xml=121006153022.lonk7h99.xml

 

 

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Gabon-bilinguisme :

L'opposition dénonce un « chantage » contre la France

LIBREVILLE, le 5 octobre 2012 (AFP)

Gérard Ella Nguéma, secrétaire exécutif adjoint de l'UN (© gaboneco) 

 

L'Union nationale (UN), un des deux principaux partis d'opposition gabonais, a estimé vendredi 5 octobre qu'en annonçant vouloir étudier l'expérience de bilinguisme anglais-français au Rwanda, le président gabonais Ali Bongo faisait du chantage à la France.

« L'UN dénonce dans cette affaire de langue un chantage qui est en fait dirigé contre les autorités françaises comme moyen de rétorsion à leurs critiques sur la gouvernance », a affirmé Gérard Ella Nguema, secrétaire exécutif adjoint de l'UN, un parti officiellement dissous, en lisant une déclaration.

« L'UN regrette que c'est plus une préoccupation politique du pouvoir qui cherche à attirer l'attention de l'opinion internationale par une diversion pour la détourner des graves problèmes de gouvernance et de démocratie », a-t-il déclaré.

« L'UN s'inquiète de l'inspiration recherché par ce pouvoir dans un pays dont l'histoire récente est si chargée », a-t-il poursuivi, faisant allusion au génocide rwandais (1994) le jour où le président gabonais entamait une visite à Kigali.

« L'UN s'interroge sur l'opportunité d'une telle annonce à quelques jours du sommet de la Francophonie à Kinshasa (12-14 octobre) », selon le texte.

« L'introduction du bilinguisme ouvre un débat inutile sur un faux problème. Le Gabon connaît un plurilinguisme de fait lié à la coexistence de plusieurs langues nationales avec une langue officielle de travail qui est le français », précise l'UN.

« L'UN tient à réaffirmer son attachement à la francophonie, à la pratique et à l'enseignement du français comme langue officielle de travail (...) et à l'enseignement des autres langues étrangères pour assurer l'ouverture des Gabonais aux autres cultures du monde ».

Le président gabonais a entamé vendredi 6 octobre, une visite de deux jours au Rwanda. Le 1er septembre, le porte-parole de la présidence avait déclaré que le Gabon, ancienne colonie française, souhaitait « regarder de près l'expérience rwandaise dans l'introduction du bilinguisme ».

L'immense majorité des 1,5 million de Gabonais parlent le français qui n'est pas simplement la langue de l'administration.

Ancienne colonie belge membre de la Francophonie, le Rwanda a favorisé l'anglais dans les écoles et l'administration après le génocide de 1994 et l'arrivée au pouvoir d'une diaspora tutsi ayant vécu en Ouganda. Il a adhéré au Commonwealth en 2009.

© 2012 AFP

 

Source : tv5.org, le vendredi 5 octobre 2012

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-gabon-bilinguisme-l-opposition-denonce-un-chantage-contre-la-france.htm?rub=4&xml=121005172227.259ayb1t.xml

 

 

 

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