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L'article « Boycott de la France dans les revues américaines », paru ce jour dans Le Figaro, tord le cou à l'affirmation de la fraternité scientifique internationale, de la solidarité mondiale de la paillasse et du microscope, que des chercheurs sincères, mais naïfs, opposent à notre combat contre l'hégémonie de la langue anglaise dans les sciences.

La publication scientifique est  aussi un moyen de pression ou une forme de dépendance. La France devra-t-elle toujours se ranger sous les ordres  des États-Unis et ne pas déplaire au maître pour que nos chercheurs aient le droit de publier ?

S'il fallait encore argumenter, cette information apporterait de l'eau  au moulin de tous ceux qui militent pour que renaisse en France une publication française de la recherche.

 

 Marceau Déchamps

vice-président

Défense de la langue française

 

 

 

Boycott de la France dans les revues américaines

 

Les revues scientifiques américaines ont-elles décidé de sanctionner les chercheurs français, après l'opposition de la France en mars 2003 à l'intervention en Irak ? Un certain nombre d'universitaires français ont eu en tout cas le sentiment d'être victimes d'un boycott de la part des rédacteurs en chef de ces revues. Pour en avoir le cœur ne, Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie et président de l'université Bordeaux-II, et Hélène Verdoux, professeur de psychiatrie à Bordeaux, ont analysé le nombre d'articles signés par des Français avant et après mars 2003 dans six grandes revues internationales (New England Journal of Medecine, Jama, Science, British Medical Journal et Nature), les trois premières étant américaines et les trois suivantes anglaises.

Leurs résultats publiés le 18 décembre dans le British Medical Journal indiquent que l'intuition était bonne. Un rapide calcul relève qu'après le veto hexagonal concernant l'Irak, le nombre d'articles scientifiques écrits par des Français publiés dans les revues américaines a diminué, alors qu'il a augmenté dans les britanniques. Les auteurs de l'analyse précisent toutefois qu'ils ne peuvent exclure le fait que les chercheurs français aient eux-mêmes décidé d'éviter de soumettre leurs travaux aux revues américaines en réaction aux campagnes antifrançaises aux États-Unis et choisi de s'adresser directement aux Anglais. 

 

M.P.

 

 

Source : Le Figaro, journal du 21 décembre 2004