L'enseignement en anglais en France, une erreur historique

Voici, ci après, un texte remarquable, publié par Libération du 21 mai, signé par des universitaires étrangers qui condamnent le projet de loi du gouvernement de François Hollande d'autoriser l'enseignement en anglais en France au nom de la « compétitivité ». Tous les arguments y sont et je ne saurais mieux dire, car je ne partage évidemment pas la ligne de mon journal ("Let's do it", a-t-on titré ce lundi, comme un écho au très Nike "Just do it").

Si on accepte cette innovation, je ne comprends plus pourquoi on défend encore l'exception culturelle : pourquoi ne pas ouvrir tout grand nos frontières à la culture nord-américaine et renoncer à la nôtre, toujours au nom de la «acompétitivité » ? Un point important pour éviter les mauvais procès : il ne s'agit pas de s'opposer à l'apprentissage des langues, bien au contraire. Mais apprendre dans une autre langue, c'est autre chose. Comme le dit très bien le philosophe Michel Serres, qui enseigne aux États-Unis, « une langue vivante, c'est une langue qui peut tout dire. J'ai vu mourir des langues en France - le breton, l'alsacien, le gascon... - parce qu'elles ne pouvaient pas tout dire. Elles ne disent pas hexaèdre ou ADN. Et si vous ne dites plus hexaèdre ou ADN en français, le français est virtuellement mort ».

Jean Quatremer,

https://www.facebook.com/pages/Jean-Quatremer/177406172355109

 

 

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