Voici encore un exemple où un Français gagne tout en faisant perdre la langue française.

Lamentable, bien sûr.

Vous pouvez réagir à la suite de l'article de Midi Libre ou en écrivant directement à la clinique en question.

RR

 

 

Opérations en direct : 5 000 chirurgiens tout ouïe

 

Une prothèse sera implantée dans l’oreille d’un patient, qui n’entendait presque plus. (Photo MAX BERULLIER)

 

Yeux plantés dans le microscope, coude calé sur une mousse spéciale, le spécialiste incruste une prothèse lilliputienne en téflon dans l’oreille d’un patient. Tout en répondant aux questions des quatre coins du monde ! Son anglais, parfait, est aussi affûté que ses instruments.

Dans une heure, le chirurgien aura rendu l’audition à un homme de 65 ans, devant plus de 5 000 chirurgiens de 80 pays ! Via des écrans disposés aux murs de la salle d’opération de la clinique Causse, à Colombiers, près de Béziers (34), le spécialiste, équipé d’un microcasque, détaille ses gestes millimétrés. Tous retransmis en direct.

Hier, la clinique Causse, reconnue internationalement pour le traitement des affections de l’oreille (otologie) et spécialisée dans l’otospongiose (maladie génétique entraînant la surdité), participait à une journée de formation - gratuite - à l’échelle planétaire. « La préparation a demandé un an et au moins 250 000 €, dont 50 000 € de la clinique », indique son PDG, Roger Authié. « C’est de la formation continue de très haut niveau, à distance », explique un praticien. Recalibrage du conduit auditif, découpe du tympan, etc. : personne, dans les douze autres sites opératoires (1) participant à cette journée, n’a perdu une miette de l’hyperprécision. « Ce sont des techniques que l’on a mises au point pendant trente ans », confie Gilles Icher, infirmier et chef du bloc opératoire. L’équipe héraultaise soigne régulièrement des malades venus du monde entier. Comme l’un des frères du roi d’Arabie Saoudite, il y a quelques semaines.

La clinique Causse, qui réalise 3 000 interventions par an, est à l’origine du réseau mondial à très haut débit Lion (Live international otolatyngology network). Créé en 2006 en collaboration avec les CHU de Marseille, Hanovre (Allemagne), Manchester (Angleterre) et Padoue (Italie), Lion a servi à cette journée unique. « En cinq ans, ce réseau exceptionnel s’est enrichi pour devenir un outil à l’échelle planétaire. Et cela va de plus en plus vite ! », résume un chirurgien. Hier, en plus des quatre opérations à la clinique héraultaise, dix-huit autres interventions se sont succédé dans le monde (1), bénéficiant de deux réseaux de fibres optiques exceptionnels : le français Renater et l’européen Géant 2. Un peu plus tôt dans la matinée, c’est, notamment, de Damas (Syrie), au sein de l’un des 22 centres de conférences mobilisés à travers le globe pour cette grand-messe que les questions se sont multipliées à propos d’une otite chronique, d’une tumeur et autres maladies. « Cette liaison à très très haut débit est une aubaine pour les pays émergents, sans quoi ils ne pourraient pas se payer ce genre de formation. »

 

OLIVIER SCHLAMA

 

Source : midilibre.fr, le 25 mai 2011

Possibilité de réagir sur :

http://www.midilibre.fr/2011/05/25/operations-en-direct-5-000-chirurgiens-tout-ouie,324819.php

 

 

 

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Réaction de Régis Ravat :

Bravo pour cette prouesse chirurgicale qui met « l'ouïe » française en avant dans le monde, mais dommage tout de même de ne pas avoir associé cette victoire à la langue française. Oui, force est de constater que notre langue à l'international se meurt par la grande faute des Français, eux-mêmes, qui, à l'instar de ce professeur, contribuent à donner une image anglophone de la France, décourageant, de fait, tout étranger non francophone d'apprendre notre langue.

Précisons, tout de même, que défendre sa langue n'est pas un combat si futile qu'il n'y paraît, quand on sait, notamment - et ce sont les linguistes qui le disent -, que ce n'est pas le cerveau qui fait la langue, mais la langue qui forme le cerveau.

Alors, pour ne pas tous avoir un cerveau formaté sur la langue anglaise et nous priver ainsi de la richesse de ce que nous donnerait la vision d'autres langues, évitons de sombrer dans le tout anglais.

 

 

 

 

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