Comment des millions de Franco-américains furent assimilés et pourquoi il faut un support législatif aux Québécois pour résister à l'assimilation ?

Entre 1840 et 1930, environ 900 000 Canadiens français (certains disent un million) émigrèrent aux États-Unis. Ce fut une sévère saignée étant donné qu'il n'y avait que 1 648 000 Canadiens français en 1900. ( Des démographes prétendent que nous serions, aujourd'hui, plus de 15 millions de Québécois.)

Les émigrés de la première génération vécurent comme s'ils étaient encore au Canada. Ils conservèrent langue, religion et coutumes.

Leurs enfants virent la chose un peu différemment. Ils ne se considérèrent plus comme faisant partie d'une nation différente. Ils demeurèrent fiers de leurs origines, mais renoncèrent petit à petit leur identité première.

Ils ont pourtant longtemps eu leurs propres institutions : églises, écoles, journaux français, mutuelles, etc., Mais les évêchés irlandais œuvrèrent insidieusement et inlassablement à l'assimilation des nôtres qui résistèrent pourtant farouchement aux nominations de curés anglais, belges et français (européens) qui démontrèrent peu de sensibilité pour notre nationalité. Ces derniers s'alignaient plus facilement sur les politiques épiscopales assimilatrices.

Un certain Monseigneur William Hickey, évêque de Providence, s'acharna inlassablement contre la nationalité franco-américaine.

Puis il y eut des sermons dans les deux langues, les écoles laissèrent de moins en moins de place au français, la dizaine de journaux franco se mirent à publier dans les deux langues. La Sentinelle, journal de Woonsocket avec Elphège-J Daignault et un dernier carré d'une cinquantaine d'irréductibles résistèrent héroïquement de 1924 à 1928. Mais ils durent se rendre à l'évidence : l'assimilation devenait foudroyante.

La langue des sermons changea pour l'anglais seulement. Des parents franco de plus en plus nombreux demandèrent que les cours s'offrent en anglais. On réussit, à certains endroits, à conserver une heure de français par jour. Les mutuelles et autres associations franco délaissèrent petit à petit le français pour l'anglais, cela étant plus payant. Les journaux franco laissèrent de moins en moins de place au français, puis disparurent, pour la plupart.

Aujourd'hui, il reste bien quelques « dinosaures » franco en Nouvelle-Angleterre, mais le combat de la survivance dans les petits Canadas a été perdu pour toujours. Ceux qu'on appelait les « Chinois de l'Est » tant ils résistaient pour conserver leur langue et coutumes sont à peu près disparus. Plus personne ne croit à cette renaissance tant souhaitée.

Tout s'est joué en l'espace de quelques décennies, à partir de 1917 particulièrement, quand le président Roosevelt, agacé par cette résistance tenace, lança la campagne « American 100% ».

Jamais on ne se serait douté d'une telle fragilité.

 

L'assimilation fut drastique.

Conclusion pour l'avenir de la Nation québécoise :

Ne cédons jamais un seul pouce de terrain à l'anglophonie nord-américaine, sinon, son attraction est telle, que nous risquons d'être rapidement avalés.
Et lorsque d'exécrables sirènes vous feront miroiter, par leurs lugubres chants, des avantages à l'anglicisation, n'attendez pas, ne laissez pas passer, réagissez immédiatement. Déchaînez-vous et exigez leur démission comme je l'ai fait pour l'éditorialiste du journal coopératif, l'Oie Blanche, le français Yannick Patelli, qui voudrait « plus d'anglais » au Québec et propose un Québec bilingue mur à mur. Ce serait là, la mort de la Nation québécoise en quelques générations.

Je vous invite donc à écrire à ce journal coopératif et à demander la démission ou le renvoi de cet individu irresponsable. Il en va de la « survivance » de notre Nation. Notre ministre de la Culture, Madame Christine Saint-Pierre originaire de Saint-Roch des Aulnaies, le village voisin français à 100%, vient de nous annoncer laconiquement que la ville de Montréal est devenue à majorité anglaise.

Et le parti au pouvoir veut doubler l'immigration québécoise à 100 000 individus (dixit Jean Charest, (James-John Charest de son vrai nom nom, dit-on) sachant fort bien qu'ils iront en grande majorité vers l'anglophonie québécoise.

Il est important de faire quelque chose maintenant avant qu'il ne soit trop tard.

Alain Raby,

Saint Jean Port Joli,

alainraby(chez)yahoo.ca

 

Source : Le Flambeau campagnard, le 15 décembre 2010

http://alainraby.com/flambeau/2010/10348franco-americains.html