Le Mouvement Québec français renaît : constat sur l'urgence d'agir

 

Selon le président du MQF, Mario Beaulieu, le français a subi plusieurs reculs depuis la dissolution du MQF, et plusieurs lois ont affaibli la loi 101. « On s'est fait bâillonner, on s'est fait imposer qu'on puisse acheter le droit d'aller à l'école publique anglaise avec de l'argent. Donc, notre réponse au bâillon, c'est la relance du Mouvement Québec français. »

LE SOLEIL, MARTIN MARTEL

 

(Québec) Le Mouvement Québec français (MQF), qui avait contribué à l'adoption de la loi 101 en 1977 avant de s'éteindre il y a une trentaine d'années, renaît de ses cendres devant l'anglicisation de la métropole - où les francophones représentent maintenant moins de 50 % de la population - et la perte de vitesse du français au Québec.

C'est d'ailleurs à Montréal qu'est née la première association du groupe, en 2006, avant de faire des petits un peu partout au Québec. Des représentants de chaque association étaient présents, dimanche, au Musée national des beaux-arts, pour l'assemblée de création du Mouvement Québec français.

« C'est très important que tout le monde prenne conscience du déclin du français et de l'urgence d'agir», déclare le président du MQF, Mario Beaulieu. Parce qu'à l'entendre, il y a péril en la demeure, et pas seulement à l'ouest du Stade olympique.

« C'est sûr qu'il y a des gens qui nous disent, bon, à Québec et dans d'autres régions, y a pas de danger, y a pas beaucoup d'anglophones, y a pas beaucoup d'allophones. Mais à 50 000 immigrants par année en l'espace de cinq ans, c'est la moitié de la ville de Québec qui arrive, donc c'est important de réagir. »

Par ailleurs, « l'anglicisation de Montréal se fait aux frais de toutes les régions du Québec », avance-t-il, notamment en raison du financement des institutions anglophones. « Au niveau des cégeps, c'est 18 % du financement du gouvernement du Québec qui va aux cégeps anglophones. Les universités anglophones reçoivent 25 % du financement pour 8 % de la population. Toutes ces institutions-là, le mégahôpital anglophone qui va coûter trois à quatre milliards par année, c'est pas Montréal qui paie ça, c'est l'ensemble des régions. »

Il déplore également que plusieurs entreprises qui font affaire au Québec n'ont pas de site Web en français.

Mais c'est l'attraction et l'intégration du français qui semblent au cœur du nouveau MQF. « L'accommodement le plus déraisonnable qu'on vit en ce moment au Québec, c'est de financer des services publics en anglais pour les nouveaux arrivants. Si on veut intégrer les gens, il faut les franciser d'abord », insiste M. Beaulieu.

Le Mouvement s'est doté d'une plateforme de revendication qui tourne autour de l'éducation, de la langue officielle, de la langue de travail et d'intégration. Le MQF entend participer au débat en organisant des manifestations et des campagnes de sensibilisation.

Selon M. Beaulieu, le français a subi plusieurs reculs depuis la dissolution du MQF. « On est parti de très loin. Pendant 15, 20 ans, la question était devenue taboue. » Mais pendant ce temps, « on a eu des coups très durs », plusieurs lois ont affaibli la loi 101, qu'on pense par exemple, récemment, aux écoles passerelles. « On s'est fait bâillonner, on s'est fait imposer qu'on puisse acheter le droit d'aller à l'école publique anglaise avec de l'argent. Donc, notre réponse au bâillon, c'est la relance du Mouvement Québec français », clame M. Beaulieu.

L'organisme profite du soutien de plusieurs syndicats et de l'Union des artistes (UDA). Présent au lancement, le vice-président de l'UDA, Jack Robitaille, déplore l'apport négatif de certaines stations de radio de la capitale.

« Il y a des radios à Québec qui font leur fonds de commerce sur le  français-bashing (Note de l'Afrav : dénigrement de tout ce qui est français). Lorsque, par exemple, le Festival d'été de Québec, l'an passé, a annoncé que les artistes francophones ne méritaient pas d'être sur ses scènes, y a des radios qui ont dit "Bravo, nous, on n'aime pas les artistes francophones". »

Recrutement francophone

De son côté, Maria Mourani, députée bloquiste d'Ahuntsic et membre fondatrice du Mouvement Montréal français, déplore le « double langage du gouvernement » en matière d'immigration.

« À l'extérieur, quand il recrute les immigrants, il dit aux gens "Venez au Québec, ici c'est français". On recrute justement une immigration francophone, par exemple la communauté maghrébine, qui est très diplômée. Ils arrivent au Québec, puis ils se retrouvent à ne pas pouvoir travailler parce qu'on leur demande [de parler] l'anglais. »

Pierre-Olivier Fortin,
Le Soleil

 

 

Source : cyberpresse.ca, le 6 juin 2011

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201106/05/01-4406282-le-mouvement-quebec-francais-renait-constat-sur-lurgence-dagir.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_en-manchette_2238_section_POS3

 

 

 

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Lancement du Mouvement Québec français, le 5 juin à Québec 

Lecture de la déclaration par Eva Saïda, comédienne et étudiante en langue française et rédaction professionnelle à l'Université Laval à Québec.

Signataires de la déclaration :
Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec Français, Marc-André Roy (Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec); Jean-François Vallée (Bas-Saint-Laurent); Caroline Desbiens (Capitale-Nationale); Robert Poisson (Centre-du-Québec); Éric Deland (Estrie); Manuel Brault (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine); Denys Charbonneau (Hautes Rivère); Jacques Archambault (Lanaudière); Rhéal Fortin (Laurentides); Rachid Bandou (Laval); Roger Kemp (Mauricie); Luce Cloutier (Montérégie); Denis Trudel (Montréal); Paul Cairoli (Nunavik); Robert Marquette (Richelieu-Yamaska); Constance Sirois (Saguenay-Lac-Saint-Jean).

 

Possibilité de réagir et de noter la vidéo sur : http://youtu.be/9Yutqz5hrYo

 

 

 

 

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