LANGUE FRANÇAISE

La majorité et le PCF font « un pas ensemble »

Le projet de loi sur la défense de la langue française a franchi une première haie au cours de la nuit de jeudi à vendredi au Sénat avec une majorité insolite : la droite s'alliant aux communistes, alors que les socialistes choisissaient l'abstention.

Le texte présenté par le ministre de la Culture Jacques Toubon, a provoqué des discussions animées au Palais du Luxembourg et devrait être examiné à la mi-mai à l'Assemblée nationale avant une adoption définitive au mois de juin.

« Un pas est un pas. Ce texte en est un, et nous ne chipoterons pas : pour éviter le déclin de notre langue, nous le voterons, d'autant que nous avons contribué à l'enrichir », a lancé le porte-parole du groupe communiste Yvan Renar (Nord) tout en précisant que son parti demeurerait « vigilant pour son application ».

Par ailleurs, la droite avec le renfort du PCF s'est opposée à une proposition socialiste, qui a provoqué de vifs remous, visant à rendre obligatoire l'utilisation du français dans les colloques et congrès parrainés ou subventionnées par des entreprises publiques. Les communistes l'ont jugé « trop limitativea».

 

TRADITIONS

Des sénateurs favorables au statut des langues régionales

Plusieurs sénateurs de droite et de gauche se sont prononcés en faveur d'un statut des langues régionales au cours du débat au Palais du Luxembourg sur le projet de loi de défense de la langue française, qui a été adopté hier soir. Le texte, défendu par le ministre de la Culture Jacques Toubon, a été voté par la majorité RPR-UDF appuyée par le PCF, alors que les socialistes se sont abstenus.

Un sondage récent, effectué par l'IFOP a montré que 77 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une loi reconnaissant et protégeant les langues régionales.

 

Source : Midi Libre, le vendredi 15 avril 1994

 


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