« Soutien aux langues menacées »

François Alfonsi, député européen.

Deux amendements en faveur des « langues menacées » ont été adoptés par la commission Budget du parlement européen.

François ALFONSI, Député européen Verts/ALE, membre de la commission Budget, a souligné l’importance de cette nouvelle étape dans la reconnaissance de ces langues en grand danger de disparition.

En votant deux amendements en faveur des « langues menacées » pour rendre éligibles aux crédits européens les langues qui n’ont pas de statut officiel au sein des Etats membres, la commission du Budget a répondu favorablement à la mobilisation engagée par l’Intergroupe des « Minorités traditionnelles et des communautés nationales ».

Ce premier pas devra être confirmé lors du vote du budget en novembre prochain.

Les députés de l’Intergroupe ont pour objectif de relancer une véritable politique européenne en faveur de ces langues, afin que la stratégie 2014-2020 de l’Union européenne fasse de leur sauvegarde une priorité.

Voici la communication adressée par François ALFONSI, Député européen Verts/ALE, membre de la commission Budget, aux acteurs des communautés linguistiques concernées.

 

Le soutien aux langues menacées au budget de l’Europe

Deux amendements au budget 2011 de l’Union Européenne ont été votés par la Commission du Budget du Parlement Européen le 29 septembre 2010 au profit des « langues menacées d’Europe ».

Ces amendements ont pour origine l’Intergroupe des « minorités traditionnelles et des communautés nationales » qui regroupe des députés issus de minorités nationales d’Europe, siégeant dans les différents groupes politiques du Parlement.

Cet Intergroupe avait approuvé à l’unanimité lors de sa réunion du 08 juillet 2010 à Strasbourg un projet de résolution proposé par François Alfonsi, député corse du groupe Verts-ALE, demandant « la sauvegarde de la diversité culturelle en Europe, et des langues européennes en danger, menacées de disparition ».

Le premier des amendements voté a été porté par Carl Haglund, député suédophone de Finlande, vice-Président de l’Intergroupe et député du groupe libéral ; le second par les députés « régionalistes et indépendantistes » de l’Alliance Libre Européenne, qui siègent au sein du groupe Verts-ALE.

Le premier amendement voté par 30 voix contre 8 élargit le champ d’application du programme Culture de l’Union Européenne, d’un montant de 57 millions d’euros, au « soutien en faveur des langues européennes menacées, notamment grâce à la fourniture de documents éducatifs, à la formation des enseignants, à l’enseignement par immersion linguistique et à l’échange des meilleures pratiques en matière de renaissance linguistique ». Le second amendement, voté par 20 voix contre 18, précise que ce fonds vise également « les langues de l’Union Européenne qui font partie du patrimoine culturel et littéraire de l’Europe mais ne sont pas des langues officielles de l’Union ».

Ces deux votes représentent un premier succès pour les efforts menés, un an après l’élection du nouveau Parlement Européen, afin de remobiliser, financièrement et politiquement, l’Union Européenne dans son soutien aux communautés dont les langues historiques sont menacées de disparition.

 

François Alfonsi,

http://www.p-n-c.eu/

 

 

 

Source :  infurmazione.unita-naziunale.org, le 8 octobre 2010

http://infurmazione.unita-naziunale.org/soutien-aux-langues-menacees-par-francois-alfonsi-depute-europeen/2010/10/

 

 

 

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Réaction d'AK :

Pourquoi je n'arrive pas à considérer positivement ce soutien ?

Quoique ... quelles sont les langues de ce groupe ?

 Le second amendement, voté par 20 voix contre 18, précise que ce fonds vise également « les langues de l’Union Européenne qui font partie du patrimoine culturel et  littéraire de l’Europe mais ne sont pas des langues officielles de l’Union ».

 

Réaction de Denis Griesmar :

Simple : parce que c'est encore un truc pour débiner les langues nationales et imposer le tout anglais ... en semblant faire la promotion des langues folkloriques, comme le frison, le macédonien, l'aroumain, le kabyle des cités de banlieue, le français, le frioulan, ...

Mais si l'on veut être sérieux, il n'y a que l'anglais, voyons !

Et derrière le communautarisme anglo-saxon, on voit pointer le bout d'une certaine oreille fort peu sympathique : celle de la Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen, de Kiel ... et là, on est en plein ethnicisme ... ein Volk, ein Reich ... et cela finit par ein Führer ...

« Europe », que de crimes on commet en ton nom ! ...

 

Réaction de RL :

Très juste. C'est bien pourquoi il faut se centrer sur le cœur du problème : le maintien de la paix au sein de l'Europe. Pour cela il faut que les européens puisse communiquer entre eux plus facilement., quelle que soit leur langue maternelle, et sans que celle-ci se trouve dévaloriser. Ce qui manque donc à cette politique européenne est la valorisation de l'espéranto (facilité, neutralité) comme langue d'intercommunication. 
 

Réaction de Denis Griesmar :

Juste aussi. Au moins l'espéranto ne présente pas les dangers mentionnés. Mais si cela ne peut présenter qu'une solution partielle, pour ceux qui y croient, il faut bien voir qu'à une époque où les communications vont très vite dans le monde entier, l'enfermement dans l'Europe aboutit à une impasse. Les Français, par exemple, ont beaucoup plus de choses en commun avec les Québécois, ou même les Brésiliens, qu'avec les Estoniens.

SITUATION GÉOPOLITIQUE ET GÉOLINGUISTIQUE EN CE DÉBUT DU XXIe SIECLE

Il faut bien se rendre compte que « le maintien de la paix au sein de l'Europe » n'est plus le problème principal, et que cette perspective a servi en réalité à étouffer les démocraties, c'est-à-dire les Nations, au profit de l'Empire ...

J'ai entendu hier soir (17 novembre 2010), en petit comité, Pierre Pascallon, qui vient de publier un ouvrage, « Hier la crise, demain la guerre », qui montre bien les dangers de l'évolution du monde, avec la rivalité sino-américaine ...

Les pôles du monde de demain sont : l'Asie, dominée par la Chine, domination contestée par l'Inde et le Japon ; les États-Unis, qui tenteront de conserver leur suzeraineté sur les Amériques, suzeraineté fortement contestée par les Latino-Américains ; la Russie, qui ne pourra pas s'entendre avec la Chine, et qui cherchera des alliés ...

Dans ce contexte, où une autre Chine est à nos portes - l'Allemagne ! - l' « Europe » n'a évidemment aucune pertinence !

L'Angleterre n'en fait qu'à sa tête, et préférera toujours le Grand Large, et le monde anglo-saxon ...

L'Italie, qui ne sort pas du condominium États-Unis - Vatican - Mafia, est largement impuissante à jouer un rôle international.

L'Espagne est déchirée par les communautarismes - un des grands drames géopolitiques de notre époque.

L'Europe de l'Est se jette encore éperdument dans les bras des États-Unis, par peur de la Russie.

Les petits pays germaniques - bataves et scandinaves - jouent les seconds rôles - parfois brillants - dans le monde Saxon, caractérisé par l'entente entre les Saxons continentaux (Allemands) et les Saxons maritimes (Anglos) ...

Et les « élites » (sic) françaises sont toujours prisonnières du psychovirus « Europe » (et de l'euro, qui va se désintégrer - heureusement,  car il nous mène à notre perte !)

Horresco referens : mais il faut regarder la réalité en face - et non faire la politique de l'autruche comme les « élites » françaises - la France et l'Allemagne ont des intérêts radicalement divergents ...

(L'analyse économique sur l'euro - qui n'a jamais correspondu à une « Zone Monétaire Optimale » - pouvant être consultée sur les blogs et dans les ouvrages d'économistes de tendances variées - « droite » et « gauche » n'ayant plus beaucoup de pertinence - comme ceux de Paul Jorion, Jean-Luc Gréau, Jacques Sapir, Alain Cotta ...)

Il est clair que la France, qui s'est historiquement construite contre le reste de l'Europe, pour qui l' « Europe » est un enfermement, et qui a trop négligé son «aGrand Large », doit revenir à une politique « capétienne », rassembler la Francophonie et la Latinité, tendre la main à la Russie ... et à la Turquie (lesquelles ont aujourd'hui des relations davantage commerciales que de rivalité).

Cela étant, quelle pertinence pour l'Europe ? Le Conseil de l'Europe, d'une part ; diverses organisations techniques, d'autre part.

C'est dans ce cadre, ainsi que dans celui des échanges culturels et des coopérations industrielles, qu'il convient de respecter un équilibre entre les langues.

Et ce n'est qu'en posant le problème ainsi, dans toute sa dimension historique et géopolitique, que l'on peut agir efficacement.

 

Réaction de RL :

Votre description est désolante quant à l'avenir de la paix à ma porte.....c'est une belle promesse de voir l'Europe se transformer, une fois de plus en champ de bataille.

Je profite de l'ambigüité de l'adjectif pour laisser à chacun si le caractère désolant est à mettre à votre compte ou à celui de la construction européenne.....pour moi c'est cette deuxième hypothèse, et je veux donc œuvrer, démocratiquement, pour améliorer l'objet décrit d'où mon choix de soutenir la proposition de l'espéranto comme outil d'intercommunication entre les individus (je n'aime pas beaucoup plus les peuples que les nations) européens, européens, car pour le moment la communication entre individus à une plus large échelle reste le fait d'une petite élite, d'ailleurs inféodée à la puissance dominante.

 

Réaction de Charles Durand :

Je soutiens également l'espéranto mais ma position est très proche de celle de Denis Griesmar. Si je n'approuve pas le projet de gouvernement mondial sous égide anglo-saxonne, ce n'est pas pour approuver davantage une gouvernance mondiale espérantiste basée sur la même utopie.

En Europe de l'ouest, malgré la disparition des contrôles aux frontières, je ne vois que des États-nations et ce n'est pas parce que je peux aller en Italie ou en Allemagne sans devoir m'arrêter à la frontière pour y décliner mon d'identité que cela change quoi que ce soit. Lorsque je vais à San Remo à 50 km de Nice, je ne vois que des Italiens qui vaquent à leurs affaires et qui se foutent complètement de ce qui se passe en France et, bien que la moitié des noms sur l'annuaire téléphonique de Nice soient italiens, c'est pareil dans l'autre sens. Il y a bien sûr des coopérations, comme celle qui a abouti à la construction de l'autoroute qui me permet plus rapidement que jamais de me rendre en Ligurie pour y faire des courses ou bien pour aller skier en Savoie ou en Haute-Savoie puisque, à partir de Nice, il est souvent plus économique en argent et en temps de remonter la plaine du Po pour passer le tunnel du Fréjus ou celui du Mont-Blanc ou encore celui du Simplon suivant où je désire me rendre. On fait bien sûr du commerce avec les Italiens mais ce n'est pas parce qu'on achète du carrelage italien pour faire rénover sa salle de bains qu'on est plus copain avec les Italiens pour ça.

Lorsque je vivais à Belfort, c'était pareil avec les Allemands. À l'université de technologie, à l'exception d'une poignée d'Alsaciens qui choisissaient l'Allemagne pour aller faire leur stage de 6 mois en entreprise et dont je pouvais compter les noms sur les doigts de ma main droite, nous n'avions aucun contact avec les Allemands et, durant les 6 ans que j'ai passés là bas, je n'ai jamais eu dans mes cours un seul étudiant allemand. Bonjour les échanges et l'amitié entre voisins !

Les nations d'Europe forment des ensembles intégrés et homogènes. Nous aurions pu naître Allemands ou Italiens ou Espagnols et nous serions tout aussi confortables dans les pays correspondants en ayant accès à des cultures certes différentes mais qui, globalement, se valent. La nation est une entité optimale pour le développement des individus, des cultures et des économies. Une société ne peut pas s'épanouir totalement si elle est limitée à un village ou à une tribu. Pareillement, si on cherche à étendre la nation trop loin en tentant de construire un empire, on va forcément tomber sur trop d'hétérogénéité et on aboutira à une entité instable. Les empires sont voués à s'autodétruire avec le temps. Souvent, leur périphérie est anesthésiée et ses productions culturelle, artistique et scientifique sont atrophiées. À long terme, ça ne marche donc pas non plus.

Les diverses sociétés ont des intérêts distincts même si elles sont voisines ce qui ne signifie pas qu'elles ne doivent pas coopérer quand la nécessité l'impose. Bien sûr, les individus ayant des intérêts en commun, comme c'est le cas pour notre groupe, s'associent, s'échangent des informations et coopèrent et c'est très bien ainsi mais cessons une fois pour toutes de vouloir imposer à tout le monde ce que nous sommes nous mêmes. La majorité des peuples des diverses nations européennes veulent vaquer à leurs affaires et se foutent du reste. Dans ce cadre, la nation constitue un champ d'action de taille largement suffisante pour accomplir à peu près n'importe quoi. Il ne s'agit pas de rester recroquevillé dans notre culture mais, au contraire, de pouvoir s'y épanouir sans contrainte artificielle extérieure.

La fille d'un de mes amis a fait l'ESSEC. Cette école a essayé, entre autres, de la conditionner à bondir comme un cabri en criant : « L'Europe, l'Europe !». Conséquence inattendue : elle se fiche totalement de l'Europe. Quand elle part en vacances, elle va à Punta Cana en république dominicaine, en Namibie, aux Indes... Qu'elle en profite tant que le pétrole reste encore relativement bon marché ! 

Comme disait Denis Griesmar, les Anglais ne s'intéressent guère à l'Europe et il est normal qu'ils s'intéressent davantage aux États-Unis, à l'Australie ou au Canada anglais. Il en sera toujours ainsi. La majorité des touristes étrangers en Suisse alémanique sont des Allemands. En tant que Français, nos intérêts sont multiples et différents de ceux d'un Allemand ou d'un Espagnol. Les bonnes frontières font également les bons voisins et, ainsi, on peut avoir de bonnes relations avec eux dans la mesure où c'est utile et, surtout, souhaité des deux côtés.

De par mon parcours particulier, ce qui se passe à l'étranger m'intéresse mais ce qui m'intéresse n'intéresse pas forcément mon voisin. De plus, même si on est éclectique, on est aussi probablement très sélectif. Si on s'appelle Galilée, on s'intéresse nécessairement à Copernic mais ça m'étonnerait que Galilée se soit très intéressé au système politique polonais de l'époque et aux Polonais moyens ! Il s'en fichait probablement comme de l'an 40 ! Je conçois très bien que quelqu'un veuille vivre au centre de sa langue et de sa culture et se fiche du reste. C'est le cas pour peut-être 95% des Européens, peut-être un peu plus ou un peu moins.

Donc, qu'on arrête de nous parler d'Europe et qu'on arrête de vouloir faire un pays avec des gens qui, pour des raisons évidentes, n'ont aucune volonté à faire évoluer les choses dans ce sens.

J'ai proposé plusieurs fois au Club alpin français (CAF) les micro-turbines que les Italiens construisent à Turin pour les refuges des Alpes maritimes et que les Italiens utilisent naturellement dans leurs propres refuges du CAI juste derrière la frontière. Nous, on utilise du photovoltaïque pour une puissance ridicule qui sert tout juste à l'éclairage le soir dans les refuges du CAF. Les Italiens, eux, disposent de 8kW dans leurs refuges, plus qu'assez non seulement pour l'éclairage mais aussi pour faire tourner un lave-linge, une machine à laver la vaisselle, un aspirateur, etc. Nous, on défigure les toits des refuges avec des collecteurs solaires. Les Italiens, eux, mettent une micro-turbine sur un petit torrent et qu'on ne voit absolument pas dans le paysage. À l'heure de la mondialisation, on pourrait croire que les bonnes idées des Italiens sont adoptées également dans les refuges du CAF du côté français, à 1km de là... Eh bien, non, ce n'est pas encore le cas ! À chacun son truc !

 

Réaction de Denis Griesmar :

Tout cela est l'évidence même. Mais je voudrais attirer l'attention sur un point qui semble échapper à beaucoup : Si l'on adopte sans discussion « l'échelle européenne » pour régler les problèmes, on trouve, par exemple, que le portugais est une petite langue.

On ne tient aucun compte du Brésil ! (auquel s'ajoutent l'Angola, le Mozambique, la Guinée Bissau, Timor et Goa). Détail, sans doute !

Répétons la manœuvre pour le français et l'espagnol, et c'est ainsi que l'on arrive à la conclusion que l'anglais est la seule langue internationale !

Ceux qui ont fait un peu de calcul intégral savent que, lorsque cela coince dans une équation, on change de variable, ou d'univers de référence.

Il y aurait beaucoup à dire - il y faudrait un traité ! Mais l'honnêteté intellectuelle impose de mettre à jour quelques constatations :

1) Ce n'est pas l'Europe institutionnelle qui nous a donné la paix. C'est la paix qui a permis d'imposer aux peuples la « construction » de l' « Europe ».

2) Ce sont les États-Unis qui ont poussé à la roue, et cela est fort bien documenté. (Paul Valéry disait déjà que l'Europe n'aspirait qu'à être gouvernée par une commission américaine)

3) Cette entreprise a trouvé ses serviteurs zélés avec quelques opportunistes - qui n'étaient pas des saints laïcs ! Citons :

- Robert Schumann, qui prit « courageusement » le parti de la Prusse au temps de la splendeur de Guillaume II, empereur d'Allemagne et qui se trouvait fort bien d'être député du "Zentrum", puis qui, plus tard, vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

- Jean Monnet, marchand de (mauvais) cognac, agent américain, qui parlait de « supprimer » le général De Gaulle.

4) Alors que d'autres initiatives, après 1945, qui visaient à rétablir un dialogue franco-allemand, et auxquelles participaient, par exemple, des personnalités comme Gérard Philippe, n'impliquaient pas de priver les peuples de leur souveraineté, c'est-à-dire de leur liberté collective.

5) Il est à peu près aussi intelligent (et guère innocent !) de penser, de dire et de faire croire que c'est l'existence des Nations, en tant que telle, qui est la cause de tout le mal, que ce serait, par exemple, pour un médecin, de dire que c'est LA CELLULE, en tant que telle, qui est à détruire sous prétexte qu'il existe des cellules cancéreuses !

6) Il faut signaler l'ouvrage de Simon Epstein, qui montre que la plupart des pacifistes - dont beaucoup d' « hommes de gauche » ! - se sont retrouvés dans la collaboration après 1940, ouvrage qui a été accueilli par les médias dans un silence de plomb ... Devinez pourquoi ...

7) Il est malhonnête de faire croire que nous sommes aujourd'hui davantage menacés par Paul Déroulède que par Paul Wolfowitz et ses semblables ... En revanche, les attaques répétées contre les Nations (au profit de l'Empire et des Tribus !) sont la cause de diverses pathologies bien répertoriées : populisme, islamisme, lepénisme, ...

8) Une lecture indispensable : Pierre Manent (professeur à l'École Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales - EHSS), « La raison des Nations » (Gallimard).

9) Les utopies ont un côté sympathique ... à condition qu'elles n'empêchent pas de rester les yeux grand ouverts.

 

Réaction de RL :

Si vous voulez, et c'est là une option politique respectable, étendre la République à l'Europe, il faut communiquer. C'est bien à cela qu'a servi historiquement le choix révolutionnaire du français comme « langue de la République ». À l'échelle de l'Europe, aujourd'hui, ce choix n'est plus pertinent et le choix par défaut, l'anglais, m'inquiète autant que vous...

 

Réaction de Denis Griesmar :

Mais je ne veux pas étendre la République à l'Europe ... parce que cela me paraît utopique et irréalisable !

Ce qu'on appelle l'Europe connaît des conceptions radicalement différentes entre elles - sur le plan du Droit, de la citoyenneté, de la langue.

L'Europe ne me paraît pas pertinente (il n'y a pas d' « échelle de l'Europe » - nous sommes de plain-pied avec le monde) à moins de raisonner comme le général De Gaulle, qui parlait de l'Europe de l'Atlantique à l'Oural : en effet, quelque chose comme le Conseil de l'Europe a son utilité, à condition d'inclure la Russie, mais pour le reste ..

Vouloir coucher tous les peuples dans le lit de Procuste est une entreprise impérialiste qui ne peut qu'échouer, voyez Napoléon, Hitler, et l' « Europe institutionnelle » actuelle est du même tonneau, sauf que le centre du pouvoir est à l'extérieur, aux États-Unis d'Amérique.

L' « Europe » institutionnelle n'est qu'une sous-satrapie de l'Empire américain, qui l'entraîne dans toutes sortes d'aventures : l'interminable guerre contre un «aterrorisme » fabriqué (le gouvernement des États-Unis est un incendie du Reichstag permanent), la guerre en Afghanistan, le bouclier anti-missiles...

Mais l'Histoire longue des peuples, les solidarités, l' « affectio societatis » ... vont dans d'autres sens ...

De Gaulle disait : « Lorsque je suis couillonné, je m'en vais ». La France (et elle n'est pas seule) étouffe dans l' « Europe ». Et la langue française n'appartient pas qu'à l'Europe.

L' « Europe » se défait. « C'est l'agonie d'une princesse pitoyable », comme disait Senghor.

Terrible est la responsabilité des gouvernants qui, au lieu de préparer une sortie ordonnée de l'euro (et du machin de Bruxelles) cherchent à camoufler sa fondamentale irrévérence ... Faut-il « sauver » la Grèce, nous demande-t-on ? Puis l'Irlande ? Le Portugal ? L'Espagne ? L'Italie ? Bientôt la France ? ...

Sans parler de la Hongrie, des Pays baltes, etc.

Tout, plutôt que de se rendre à la raison.

Caveant consules ...

 

 

 


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