BRUXELLES, 27 septembre 2010 (AFP) -
Le ministre de l'Enseignement de la Flandre, la région néerlandophone du Nord de la Belgique, a déclenché une polémique en proposant de privilégier l'apprentissage de l'anglais au détriment du français, la deuxième langue nationale, alors que le pays est en pleine crise politique.
« On ne parle pas le français partout dans le monde, alors que l'anglais est de plus en plus une langue mondiale », a déclaré dimanche dans le journal flamand Het Nieuwsblad, le ministre, Pascal Smet.
« Plutôt l'anglais que le français comme seconde langue dans nos écoles », estime le ministre socialiste qui relève que la connaissance de l'anglais chez les jeunes Flamands est loin d'être excellente.
Le chef du gouvernement flamand, le chrétien-démocrate Kris Peeters, a recadré lundi son ministre. « L'anglais devient de plus en plus la langue véhiculaire, c'est clair, mais il ne doit pas remplacer le français. Nous devons examiner comment il peut trouver sa place à côté du néerlandais et du français dans notre enseignement », a déclaré M. Peeters.
La ministre francophone de l'Enseignement, Marie-Dominique Simonet, a regretté une « initiative contraire à l'ouverture de la Flandre vers ses partenaires wallons et français ».
« Avec Bruxelles, la France et la Wallonie à nos portes, il est crucial de parler le français pour trouver un bon boulot », a souligné la présidente de l'union des professeurs de français de Flandre, Claudine De Rockere.
La sortie de Pascal Smet est d'autant plus embarrassante que les partis flamands et francophones n'arrivent pas à s'entendre sur une vision commune de l'avenir du pays et la formation d'un nouveau gouvernement, trois mois après les législatives du 13 juin.
Le néerlandais, parlé par six millions de personnes en Flandre, est la première langue du royaume. Jusqu'ici, l'apprentissage du français - parlé par 4,5 millions de Belges - comme première langue étrangère y est obligatoire.
Le français est toutefois en recul chez les jeunes Flamands, plus attirés par l'anglais. Les francophones, longtemps réticents à apprendre le néerlandais, s'y sont mis ces dernières années, même si l'apprentissage du néerlandais reste facultatif dans l'enseignement en Wallonie.
© 2010 AFP