Sujet :

Aidons les Africains francophones de Libye

Date :

02/03/2011

 

Les Noirs-africains francophones de Libye, bloqués à Benghazi, risquent leur vie tous les jours devant les révolutionnaires libyens qui les assimilent à des mercenaires africains payés par Kadhafi pour réprimer la révolution. Pour venir en aide à ces personnes en péril, interpellons Monsieur Abdou Diouf, président de la Francophonie (OIF), pour qu'il organise leur évacuation. La Francophonie internationale et solidaire ne doit pas être un vain mot !

Formulaire de contact via M. Abdou Diouf, Président de la Francophonie :

http://www.francophonie.org/-Contacts-.html

Copie à M. Nicolas Sarkozy, Président de la République française :  

http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

Copie à M. Alain Jupé, Ministre des Affaires étrangères :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/navigation_3620/courrier_3884/reaction-actualite-internationale_65924.html

http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgContactElu&classofcontent=pageSpecifique&id=946&idService=1730

Copie à M. Jean -Pierre Raffarin, conseiller aux Affaires francophones auprès du Président de la République : http://www.carnetjpr.com/2010/01/14/face-a-nous-sur-public-senat-3/#respond - jp.raffarin@senat.fr - bureau.jp.raffarin@senat.fr

(Source de la vidéo : Actualités du 19/45 sur M6, le mardi 1er mars 2011)

 

Cyberlien sur You Tube : http://www.youtube.com/watch?v=Pf8fNLbnSgs

 

 

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Libye :

Dans la peur, les immigrés africains tentent de fuir le pays

Par RFI

(...)

 

« Ils l’ont massacrée avec des couteaux »

Avec notre envoyé spécial à Benghazi (Libye)

Quentin Idriss est malien, il vit avec une vingtaine d’autres africains dans une maison du quartier populaire de Sidi Younes dans l’Est de Benghazi. Il a très peur.

« On a vu même une personne qui a perdu la vie. Ils l’ont massacrée avec des couteaux. J’ai téléphoné à l’ambassade et l’ambassade a dit qu’elle ne peut rien faire. Vraiment, on est inquiet et on ne sait pas comment on va se déplacer pour regagner le Mali. Les Européens ont donné de l’aide pour les ressortissants, mais nous les Africains, on est là. Surtout les Africains d’Afrique noire, du Mali, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Bénin… Tous, nous sommes concernés et on ne sait pas comment on va trouver la solution pour sortir de Libye. Je voulais à tout prix quitter la Libye, sincèrement. Je veux quitter la Libye. »

« On doit les loger dans des camps cachés, sécurisés... »

Des Libyens viennent toutefois au secours de ces travailleurs. Ainsi, Ahmed Elgallal coordonne, à Benghazi, l’aide aux immigrés au sein de la coalition de la révolution. Il s’efforce de porter assistance aux réfugiés africains, mais ne cache pas le manque de moyens dont disposent ses services :

« Les migrants africains souffrent pour deux raisons : ils sont pétrifiés parce que les locaux ici les soupçonnent d’être des mercenaires, alors que ce n’est pas le cas. Je veux dire, nous avons de nombreux travailleurs africains en Libye. Ce sont des gens bons.

Mais quand nous approchons des écoles dans des quartiers pour installer des camps, pour les loger - par exemple dans une école - les gens nous disent non. On n’est pas à l’aise avec cette idée. Et puis les Africains ont peur de sortir dans la rue parce qu’ils craignent d’être persécutés. Donc on doit les loger dans des camps cachés, sécurisés. On les nourrit, on leur donne des habits, et leurs gouvernements ne font rien pour les évacuer de Libye !

Nous, on s’occupe d’eux, on les loge, on leur administre des soins, mais je ne sais pas si on va pouvoir s’en occuper encore longtemps. Notre pays est quand même plus ou moins en guerre, on a un problème avec Kadhafi dont on essaie de se débarrasser. On doit soutenir nos frères à Tripoli, mais dans le même temps, on doit s’occuper de Benghazi qui est une ville d’environ un million d’habitants. On doit tout redémarrer à zéro en Libye ! »

 

Source : rfi.fr, le lundi 28 février 2010

Possibilité de réagir sur :

http://www.rfi.fr/afrique/20110228-libye-peur-immigres-africains-tentent-fuir-le-pays

 

 

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Libye :

À Benghazi, l’enfer pour les travailleurs africains

Benghazi est la deuxième ville du pays, après Tripoli. Avant la révolte actuelle, des milliers de travailleurs venus des pays de l’Afrique sahélienne sont venus s’y installer. 

Les événements de ces derniers jours ont libéré Benghazi du joug de Kadhafi, mais ont fait de la ville un véritable enfer pour ces hommes. 

Notre envoyé spécial en a rencontré quelques-uns.

Des Africains soupçonnés d'être des mercenaires à la solde de Kadhafi, détenus dans une salle du tribunal de Benghazi
©REUTERS/Suhaib Salem

 

Ils sont une vingtaine à vivre dans une maison en construction de 3 étages. Le bâtiment n’est pas terminé, les murs sont encore en béton brut. Les chambres ressemblent à des cellules, il n’y a même pas de fenêtre. 
Ils viennent du Mali, du Niger ou encore du Tchad et ils sont terrorisés. Omar est l’un d’entre eux. Il travaillait comme maçon avant la révolution. Maintenant, il n’ose plus sortir de cet endroit pourtant peu accueillant.

Des rumeurs de meurtres racistes courent dans Benghazi. Il faut dire que depuis le début de cette révolution, Muammar Kadhafi a fait appel à des mercenaires africains pour le défendre. Des hommes coiffés de casques jaunes en plastique que l’on a vus lors des affrontements un peu partout dans le pays. Que l’on voit encore dans Tripoli actuellement. 
Et la population de Benghazi a du combattre ces hommes, lourdement armés par le régime. La rébellion s’est emparée de la ville la semaine dernière. Et maintenant, tous les Noirs qui se trouvent ici sont suspectés d’être des mercenaires. Des gens qui ont tué des révolutionnaires, des frères, des parents, des proches, des amis des habitants de Benghazi.

Ces travailleurs africains rencontrés à Benghazi sont terrés dans cette maison insalubre. Lorsqu’ils sortent, c’est pour parcourir les quelques mètres qui les séparent de l’épicerie, juste en face. Dès qu’ils tentent d’aller plus loin, ils sont insultés, menacés. Certains disent avoir été frappés. C’est le cas de Driss. Il était soudeur dans une entreprise pétrolière. Et hier lorsqu’il est sorti dans la rue, il dit que 2 jeunes Libyens l’ont poursuivi et l’ont battu.

Le racisme est très présent à Benghazi. La population est franchement hostile aux noirs. 
Avec cette révolution et ces mercenaires embauchés par Kadhafi, le racisme s’est développé ici. Et même des gens plutôt cultivés sont capables de tenir des propos xénophobes particulièrement violents. Et vous trouverez difficilement des Libyens pour prendre la défense de ces immigrés, totalement isolés. On leur reprochait déjà auparavant de venir piquer des emplois. Désormais les griefs sont bien plus graves... 
Ces derniers jours, les pays européens, la Chine, l’Inde… ont affrété des avions, des bateaux, des bus pour évacuer leurs ressortissants. Mais rien pour les Africains : ils viennent de pays pauvres. Qui n’ont rien prévu pour leur permettre de revenir au pays en sécurité. Ils regardent à la télévision les évacuations d’autres étrangers vivant en Libye. Mais ce n’est jamais leur tour. Ils se sentent complètement oubliés. Ils ont aussi vu à la télévision des prisonniers que l’on présente comme des mercenaires alors qu’ils ont reconnu des amis ou des collègues de travail, des Africains installés ici depuis plusieurs mois.

Ils ne travaillent plus, ils n’ont donc plus beaucoup d’argent. Ils se contentent de manger du pain dans leurs chambres minuscules. Ils sont littéralement emprisonnés car dehors c’est dangereux. 
Ils aimeraient rejoindre l’Egypte par la route, à 7 heures d’ici à peu près. Mais impossible de trouver un chauffeur qui veuille bien les emmener et puis de toutes façons, ils n’ont pas les moyens de payer le trajet. Kadhafi ou pas, ils s’en moquent complètement. Tout ce qu’ils constatent, c’est que leur vie est en danger. Ils veulent partir. Par n’importe quel moyen. Grâce à leur pays d’origine, une nation étrangère ou une organisation humanitaire, peu importe. C’est une question de vie ou de mort.

Envoyé spécial en Libye : Richard Place

 

Source : france-info.com, le lundi 28 février 2011

http://www.france-info.com/chroniques-le-plus-france-info-2011-02-28-libye-a-benghazi-l-enfer-pour-les-travailleurs-africains-518430-81-184.html

 

 

 

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