Vidéo :
Abdou Diouf quitte l'OIF !
Date :
15/12/2014
Architecte d'une
Francophonie politique,
Abdou Diouf quitte la
vie politique
Médiateur officieux des
crises africaines,
ardent défenseur de la
langue française : le
Sénégalais Abdou Diouf a
mis un terme les 29 et
30 novembre, à douze
années à la tête de la
Francophonie et à une
longue vie publique.
L'ancien président
sénégalais, Abdou Diouf,
quittant le palais de
l'Élysée, le 10
septembre 2014 - Kenzo
Tribouillard AFP
Abdou Diouf, qui a pris
la suite en 2003 de
l'Égyptien Boutros
Boutros-Ghali, premier
secrétaire général de
l'Organisation
internationale de la
Francophonie (OIF) en
1997, a ignoré les
appels du pied pour un
quatrième mandat voire
une prolongation de
quelques mois lorsque le
choix de son successeur
est vite apparu à la
soixantaine de pays
membres comme un vrai
casse-tête.
C'est à Dakar, cher à
son mentor Léopold Sédar
Senghor, l'un des pères
fondateurs de la
Francophonie à l'aube
des années 1970, que
Diouf, 79 ans, va
quitter la scène lors
d'un sommet des chefs
d'État et de
gouvernement de l'OIF,
dont une large majorité
d'Africains.
Son rôle, M. Diouf
l'avait d'emblée défini
comme « une magistrature
d'influence ». « C'est
le pouvoir de convaincre
et non pas de
contraindre »,
soulignait-il.
Ses collaborateurs à l'OIF,
basée à Paris, vantent
son autorité naturelle
et ses qualités de
diplomate dans les
crises en Afrique, dont
il connaît les
dirigeants depuis la
nuit des temps.
Les chefs d'État
disaient : « j'ai un
problème, j'appelle
Diouf », rapporte une
source au sein de
l'organisation. « Et
Diouf activait ses
réseaux, à la Banque
mondiale, l'Agence
française de
développement... » Il
faisait aussi passer des
messages entre le Nord
et le Sud et recevait à
Paris, en toute
discrétion, des membres
de partis au pouvoir et
de l'opposition pour
favoriser un dialogue
impossible dans leur
pays.
En pleine crise ou lors
d'élections difficiles,
il envoyait ses
émissaires au Burkina
Faso, au Mali, en
Centrafrique...
« Je suis convaincu
qu'il a toujours joué un
rôle décisif pour tenter
de résoudre la crise
centrafricaine depuis
longtemps. Je pense
qu'après son départ de
l'OIF, il peut encore
jouer ce rôle, de par sa
connaissance du pays et
son influence
internationale », abonde
Martin Ziguélé,
président du Mouvement
de libération du peuple
centrafricain (MLPC),
qui se tient à l'écart
du régime de transition
depuis la chute du
régime Bozizé en 2013,
pour candidater à la
présidentielle l'an
prochain.
Tonton Abdou
Pour Nouhou Arzika,
figure de la société
civile au Niger, l'OIF
a, grâce à Diouf, muté «
d'une institution
purement technique vers
une institution à
caractère politique, ce
qui a été d'un grand
apport pour la paix et
l'évolution démocratique
au sein de l'espace
francophone ».
« Au Niger, il a
beaucoup œuvré en 2010
en faveur du retour à
une vie
constitutionnelle
normale après le coup
d'État militaire » qui a
renversé le président
Mamadou Tandja, rappelle
le président du
Mouvement du peuple pour
la citoyenneté
responsable (MPCR).
Abdou Diouf a aussi
remis l'usage de la
langue française au cœur
des débats, inaugurant
en 2012 le premier Forum
mondial sur la langue de
Molière, à Québec. «
Nous devons être des
indignés linguistiques
», avait-il alors
plaidé, mettant en garde
contre une déliquescence
du français, 5e langue
la plus parlée, dans les
organisations
internationales.
À l'inverse, certains
regrettent qu'il ait
fait de la Francophonie
une organisation plus
politique que
culturelle.
Né le 7 septembre 1935 à
Louga (Nord) dans une
famille modeste, il a
étudié le droit à Dakar,
avant de faire l'École
nationale de la France
d'outre-mer, creuset de
l'administration
coloniale française,
dont il est sorti major.
En 1960 à
l'indépendance, il est
rentré au Sénégal et a
commencé, à 25 ans, une
carrière de haut
fonctionnaire. En 1981,
il a succédé au « père
de la Nation », Léopold
Sedar Senghor lorsque
celui-ci a démissionné.
Après avoir présidé le
Sénégal pendant près de
20 ans, Abdou Diouf a
été battu par son rival
libéral Abdoulaye Wade
en 2000, élu
triomphalement par des
Sénégalais en butte à la
pauvreté. Sa présidence
a aussi été assombrie
par le conflit
indépendantiste en
Casamance, déclenché fin
1982.
Surnommé « la girafe »
par la presse satirique
en raison de sa haute
taille et « tonton Abdou
» en Afrique, Diouf a
assuré qu'il se retirait
des affaires pour se
consacrer à « une tâche
passionnante : être le
chevalier servant de mon
épouse ».
Source de la vidéo :
20minutes.fr, le samedi
29 novembre 2014
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Abdou Diouf, sa ligne politique à l'OIF
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http://youtu.be/7XxmzjKyNhM
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Lors d'une entrevue
réalisée par France
Inter, le 21 novembre
2014, le président Abdou
Diouf a dit, entre
autres choses, que
l'avenir de la langue
française, c'est
l'Afrique. Vous
remarquerez alors que
cette affirmation a
suscité des rires
imbéciles de la part des
journalistes présents,
preuve, s'il fallait
une, que leur ignorance
en la matière est
profonde.
« Le français n'a jamais
cessé de progresser,
a-t-il rappelé aussi, et
s'il est en recul
aujourd'hui à
l'international, ce
n'est pas la faute au
nombre de locuteurs ou
d'apprenants qui
diminue, mais aux cadres
francophones en général,
et Français en
particulier, qui ne font
plus l'effort de le
parler dans les
enceintes
internationales comme à
l'ONU... »
Abdou Diouf, l'Afrique est
l'avenir du français
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