Citations en faveur de l'expansion impérialiste de l'anglais :
-- L'imposition du « tout anglais » n'est pas innocente. C'est en fait la concrétisation d'une stratégie élaborée lors d'une conférence anglo-américaine qui s'est tenue en 1961, et dont l'on peut trouver les termes du « rapport confidentiel » publié dans "Linguistic Imperialism" (Oxford University Press) , ouvrage de Robert Phillipson ( professeur anglais, maître de conférences en anglais et en pédagogie des langues, enseignant à l'Université de Roskilde (Danemark). Il s'agissait de définir une stratégie de l'expansion de la langue anglaise, dans le but avoué de servir leur économie et leur politique, en faisant adopter à tous leur vision du monde ! Robert Phillipson souligne (page 168) l'argument développé par I. A. Richards (créateur avec C. K. Ogden du Basic English): « L'anglais doit devenir la langue dominante remplaçant les autres langues et leurs visions du monde : chronologiquement, la langue maternelle sera étudiée la première, mais l'anglais est la langue qui, par la vertu de son emploi et de ses fonctions deviendra la langue fondamentale » (ou prioritaire ?). Robert Phillipson ajoute que ce rapport fut « écrit pour l'usage interne du British Council et, qu'en conséquence, son contenu diffère de celui des textes équivalents destinés à être publiés pour le grand public ». Il en dit long sur le contenu de l'idéologie dominante et sur ce qui se cache derrière la rhétorique de compréhension internationale proclamée à l'extérieur. Selon Richards (1961), « un Ministre de l'Éducation peut ne pas être un bon juge des intérêts de son pays et il convient de lui rappeler que l'anglais est le véhicule de tout ce qui a été pensé et senti au cours des siècles , comme il est la clé de l'avenir prodigieux qui nous attend. Si les pays non-anglophones peuvent décider eux-mêmes de leur politique, ils ont néanmoins besoin d'être guidés fermement afin qu'ils puissent apprécier ce qui est bon pour eux. En conséquence si les Ministres de l'Éducation manquent de reconnaître cette vérité, parce qu'ils sont aveuglés par leur nationalisme, c'est le devoir des représentants du noyau des anglophones de passer outre » (page 167).
-- En 1971-72, avant l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun, le 1er janvier 1973, le British Council a reçu 16% de crédits supplémentaires du gouvernement britannique afin de pourvoir à l'expansion de l'anglais en Europe.
-- « Dopés par un rapport de force de plus
en plus favorable, ils [les anglophones] entendent faire
triompher leur cause : imposer l’anglais dans la salle de presse
de la Commission alors que, par un usage remontant aux origines
de la Communauté, seul le français y a droit de cité. (...) Mais
la réalité est là : doucement, l’anglais supplante le français
au sein de l’Union — la fiction veut que l’UE travaille dans les
neuf langues. Et les futurs élargissements ne feront
qu’augmenter cette tendance. On l’a bien vu lors de
l’inauguration de l’Institut monétaire européen à Francfort il y
a quelques semaines : son président, pourtant belge francophone,
s’est exprimé, devant les journalistes, uniquement en anglais
et, là aussi contrairement aux usages, seule une interprétation
en allemand était disponible. Désormais, la plupart des jeunes
fonctionnaires recrutés par la Commission ne parlent plus
français, mais anglais en deuxième langue, note un eurocrate.
(...) »
-- « La France a protesté, mercredi, contre
la mise à l’écart du français à l’Otan où il est pourtant la
deuxième langue officielle. En pleine semaine de la
francophonie, la France a réagi devant la plus haute instance
politique qui réunit en temps ordinaire les ambassadeurs des
seize pays membres. L’Otan utilise quasi exclusivement l’anglais
pour transmettre ses informations sur le réseau Internet et lors
des discussions au sein de la cellule du "Partenariat pour la
paix" avec des pays de l’Europe de l’Est." »
-- « Madeleine Albright, le
Secrétaire d’État américain en tournée chez ses proconsuls
européens affirme : L’un des objectifs majeurs de notre
gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des
États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire . »
-- « À Davos, lors du fameux World
Economic Forum, le français a été mis au ban des langues
admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus
illustres acceptent ce diktat au nom d’un mondialisme
anglo-saxon. »
-- « Robin Cook, le nouveau
secrétaire au Foreign Office, voit grand. Il veut non seulement
rendre à la diplomatie britannique un lustre que
l’administration tory avait, selon lui, terni, mais il souhaite
aussi que, demain, la Grande-Bretagne mène le monde .
Pacifiquement, cela va de soi. Par la seule force de son
économie, de son génie créateur, de sa culture et de sa langue.
»
-- Source : site de l’Assemblée nationale
http://www.assemblee-nationale.fr
-- À la question « Parlez-vous anglais lors de vos séjours à l’étranger ? », lors d’un entretien accordé à "Mon Quotidien" (25 septembre 1997), journal destiné aux enfants de 10-15 ans, le Président Jacques Chirac avait répondu : À Oui, avec mes amis, mais jamais dans les discussions officielles, car je ne parle pas parfaitement cette langue et ce serait un handicap. Pour les sujets sérieux, il faut être sûr d’être bien compris ». Lors d’une visite à New York, après l’attentat du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center, après avoir prononcé quelques mots en anglais, Jacques Chirac s’est humblement excusé de poursuivre en français après avoir avoué "my English is not very good".
-- À son retour du sommet de Kyoto, Dominique Voynet avait déclaré au "Journal du Dimanche" (JDD, 14 décembre 1997) : « Toutes les discussions techniques se sont déroulées en anglais, sans la moindre traduction, alors qu’il s’agissait d’une conférence des Nations unies. Trop de délégués ont été ainsi en situation d’infériorité, dans l’incapacité de répondre efficacement, de faire entendre leurs arguments. »
-- « En Corée, nous avons dépensé des
sommes énormes d’argent pour apprendre l’anglais. En calculant
d’après mon expérience personnelle, j’aurais pu obtenir cinq
doctorats si je n’avais pas été obligé d’apprendre l’anglais. »
-- « Si de nombreux diplomates et
fonctionnaires internationaux d’origine américaine et africaine
sont soucieux de la défense de la langue française à
l’Organisation des Nations unies, on ne peut que constater le
nombre important de personnalités françaises ou belges ou
originaires de pays où le français était traditionnellement
enseigné qui ne s’expriment à la tribune des Nations unies que
dans un anglais souvent médiocre, quand ce n’est pas en
franglais. »
-- « Dans les cabinets des vingt
commissaires, l’Angleterre se taille la part du lion avec huit
postes de direction, trois chefs de cabinets (l’équivalent de
nos directeurs de cabinets ministériels) et cinq postes
d’adjoints. La France, elle, n’en a obtenu que trois. Les
Allemands quatre ». Catherine Nay dans Valeurs Actuelles (2-8 oct.1999). En plus du portefeuille de la vice-présidence de la nouvelle Commission européenne, l’Anglais Neil Kinnock a en effet obtenu celui de la Réforme de la Commission.
-- « La présidente du Parlement européen est accusée par Charles Pasqua de faire la part belle à l’anglais au détriment du français dans les documents de l’Assemblée européenne. Mais c’est la faute des Français. À la dernière réunion des présidents de groupe, celui du M. Pasqua était représenté par ... un Irlandais ». Catherine Nay dans Valeurs Actuelles (9-16 octobre 1999)
-- « [le président de la Commission] Romano Prodi a ainsi payé la dette qu’il avait envers son complice de la troisième voie Tony Blair qui l’avait aidé à se hisser à la tête de la Commission ». « Prodi a consacré deux catégories d’Européens : d’un côté les aristocrates — les Britanniques et ceux qui parlent la langue de l’empire — et, de l’autre, les parias ». (...) El Païs , repris par Courrier International du 7 au 13 octobre 1999. Commentaire du Courrier : « Et dire que la réorganisation de la Commission est dirigée par un anglophile notoire, l’italien Ricardo Levi, secondé par deux anglophones ».
-- « Quelle mouche a donc piqué Christian Noyer ? Lundi après-midi, le vice-président — français — de la Banque centrale européenne (BCE) était auditionné par la commission des affaires monétaires du Parlement européen, à Bruxelles. Quelle ne fut pas la surprise des — rares — députés français présents de l’entendre s’exprimer en anglais, alors que la traduction simultanée était disponible dans toutes les langues de l’Union. Le vice-président de la Commission, le français William Abitbol (groupe Pasqua-Villiers), s’étonna de cet accès d’anglophonie alors qu’un seul pays de la zone euro s’exprime en anglais, l’Irlande et ses quelque 4 millions d’habitants Plus sérieusement, l’eurodéputé s’est demandé si le dialogue avec les opinions publiques, que la BCE appelle de ses vœux, aura uniquement lieu en anglais, ce qui promet. En fait, Christian Noyer est représentatif de l’élite française, la quasi-totalité des fonctionnaires hexagonaux présents dans les institutions européennes a depuis longtemps rendu les armes face à la langue anglaise, au-delà des discours incantatoires sur la défense du français ».
Libération,
20 septembre 1999, Jean Quatremer : « Quand
l’élite hexagonale méprise le français » Dans un
autre article du même numéro, intitulé "God save
the Commission européenne" et sous-titré « Des
Britanniques obtiennent des postes clés, la
langue anglaise prévaut », le même journaliste
conclut : « La Grande-Bretagne, comme on le
soupçonne à Bruxelles, pourrait bien profiter de
cette redistribution des rôles. Pas mal pour un
pays qui a toujours été en marge de la
construction européenne et qui n’est pas près de
rejoindre l’euro ».
-- Margaret Thatcher, lors d’une conférence aux États-Unis : « Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, la langue dominante est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon ». C'est l'hégémonie d’une puissance unique, d'une langue unique, d'une idéologie unique, d'un système unique ! (Marianne, 31.07.00)
-- David Rothkopf, directeur général du Cabinet de consultants Kissinger Associates : « Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais » (Le Monde Diplomatique, aout 1998).
-- « Les motifs
d’inquiétude et
d’angoisse ne
manquent pas
quant à l’avenir
et au
rayonnement de
notre culture
face à ce que
MM Claude
Allègre et
Pierre Moscovici
ont appelé cette
extraordinaire
machine
d’invasion
intellectuelle
que constituent
désormais les
États-Unis ».
-- Extrait d’un article d’Alain Krivine, député européen et porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire, dans "Le Monde", 12 janvier 2000. C’est là un problème particulièrement grave qui va bien au-delà de l’appartenance politique de l’auteur : où est la démocratie dans tout cela ? La traduction des documents en plusieurs langues ne permet pas de les procurer en temps utile aux élus, pas même en français. Comment voter sur un dossier dont ils n’ont pas pu prendre connaissance ? Doit-on s’étonner du taux élevé d’absentéisme face à une telle mascarade ? Ce Parlement ne serait-il qu’un autre « machin » ?
-- " Les élèves suédois parlent le mieux l’anglais, mais les Anglais ne les comprennent pas " Ce gros titre est celui d’un article d’Anna Lena Wik-Thorsell publié dans le quotidien suédois "Svenska Dagbladet" (28 mai 1975). "Les élèves suédois obtiennent les résultats les plus élevés quand ils parlent l’anglais à l’école. Évalués avec les tests internationaux, ils sont très bien placés, aussi bien dans l’école de base qu’au lycée. Mais quand ils arrivent en Angleterre, même pas la moitié des élèves de l’école de base peuvent se faire comprendre.Quand ils terminent leurs études au lycée, un quart des lycéens peuvent difficilement parler anglais d’une manière que les Anglais jugent convenable." Il convient de souligner que le suédois, langue germanique comme l’anglais, est linguistiquement très proche de celui-ci. "Nous, les Suédois, avons tendance à surestimer nos connaissances linguistiques, en particulier en anglais, mais nous sommes insuffisants lorsqu’il s’agit d’un raisonnement nuancé. Nous courons le risque de dire ce que nous pouvons mais pas ce que nous voulons." Margareta Westman, une responsable du Comité linguistique suédois ("Svenska Dagbladet", 24.10.1993) L’enseignement en anglais au niveau du lycée est une invention déplacée qui devrait cesser. Cet enseignement sera de plus en plus mauvais, car le professeur ne maîtrise pas l’anglais aussi bien que le suédois. Les professeurs ne sont pas aussi bons [en anglais] qu’ils le croient. Ils seront handicapés dans leur enseignement, comme s’ils avaient les mains liées dans le dos. (...) Tous pensent que l’anglais est nécessaire et incontournable ; à vrai dire, personne ne s’y oppose en principe. Au commencement, les contacts avec la langue internationale sont marqués du triomphe heureux de l’innocence : c’est si amusant d’être international, regardez comme nous sommes bons en anglais ! Ainsi, peu à peu, on prend conscience du problème : on devient un peu plus sot quand on ne peut pas utiliser sa langue maternelle."
-- "L’anglais
est la langue de
l’international
dans un monde où
le capitalisme a
globalement
battu le
communisme et où
les économies
capitalistes des
pays anglophones
sont de plus en
plus mêlées à
celles du reste
du monde" .
-- Dans son numéro du 20 juin 2001, sous le titre « Des trafiquants européens se font du blé avec du faux bio », "Le Canard Canard Enchaîné" a raconté comment des négociants ont pu revendre comme « blé biologique » à 250 FRF le quintal, un blé ordinaire acheté 70 FRF le quintal à des agriculteurs : « Benoît de Lovinfosse, dirigeant de la société tourangelle "Green Negoce", par ailleurs consul honoraire belge, a mis au point une technique originale. Il achetait du blé ordinaire à des agriculteurs de la région Centre en leur faisant signer un drôle de papier. Interrogés par les enquêteurs, ces fermiers ont déclaré qu’ils croyaient accepter une sorte de charte de qualité rédigée en anglais. En fait, ils certifiaient, sans le savoir, que leur exploitation était une ferme biologique. À l’arrivée, les agriculteurs se retrouvaient donc seuls responsables de la fraude... »
-- Churchill avait écrit en juillet 1943 à la BBC : "I am very much interested in the question of basic English. The widespread use of this would be a gain to us far more durable and fruitful than the annexation of great provinces". (« Je suis très intéressé par la question de la langue anglaise basique. L'utilisation propagée de ceci serait un gain bien plus durable et profitable que l'annexion de grandes provinces »).
-- “English is the link language only for the elite in India, and not for the common man. Anyone coming from Tamil Nadu to other parts of India will realise this. Without knowing Hindi he will experience great difficulty.“ Markandey Katju, “The Hindu“, September 28, 2012 : “Think rationally about learning Hindi and it will make sense“ « L'anglais est la langue lien (interlangue) seulement pour l'élite en Inde, et non pas pour le commun des mortels. Quiconque venant du Tamil Nadu à d'autres parties de l'Inde s'en rendra compte. Sans connaissance de l'hindi, il éprouvera de grandes difficultés. » Markandey Katju, “The Hindu“, 28 septembre 2012 : « Pensez rationnellement à apprendre l'hindi et il prendra tout son sens » http://www.thehindu.com/opinion/op-ed/think-rationally-about-learning-hindi-and-it-will-make-sense/article3942784.ece
-- En 1934, Charles Kay Ogden, sémanticien de Cambridge, proposa une forme simplifiée de l'anglais sous le nom de "Basic English" (British American Scientific International and Commercial). Il avait écrit : “What Europe needs most is about fifty more dead languages“, said a sagacious observer at the outbreak of the World War. "What the World needs most is about 1,000 more dead languages — and one more alive". « Ce dont l'Europe a le plus besoin, c'est d'une cinquantaine de langues mortes. Ce dont le monde a le plus besoin, c'est d'environ un millier de langues mortes en plus — et une vivante de plus ». (“Debabelization — With a Survey of Contemporary Opinion on the Problem of a Universal Language“)
-- « (...) Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ? » Extrait du rapport annuel du British Council , année 1968-69, page 12
-- Dans le livre « Une autre histoire de Londres », version française chez Robert Laffont, Boris Johnson maire de Londres, écrit, au chapitre consacré à Geoffrey Chaucer : « Il est le père de la langue anglaise officieusement celle de l'humanité aujourd'hui ».
Voilà donc que nos professeurs des écoles, nos ex-instituteurs, font chanter nos enfants en anglais. Même si cet événement est festif et bon enfant, on peut se poser la question, tout de même, de savoir s'il est de la vocation de l'École de la République de participer ainsi à l'expansion hégémonique de la langue anglaise (au détriment de la langue française en particulier et de la diversité des langues en général). Pour rappel, l'imposition du « tout anglais » n'est pas innocente. C'est en fait la concrétisation d'une stratégie élaborée lors d'une conférence anglo-américaine qui s'est tenue en 1961, et dont l'on peut trouver les termes dans un « rapport confidentiel » publié dans "Linguistic Imperialism" (Oxford University Press), ouvrage de Robert Phillipson ( professeur anglais, maître de conférences en anglais et en pédagogie des langues, enseignant à l'Université de Roskilde (Danemark). Il s'agissait de définir une stratégie de l'expansion de la langue anglaise, dans le but avoué de servir leur économie et leur politique, en faisant adopter à tous leur vision du monde ! Robert Phillipson souligne (page 168) l'argument développé par I. A. Richards (créateur avec C. K. Ogden du Basic English): « L'anglais doit devenir la langue dominante remplaçant les autres langues et leurs visions du monde : chronologiquement, la langue maternelle sera étudiée la première, mais l'anglais est la langue qui, par la vertu de son emploi et de ses fonctions deviendra la langue fondamentale » (ou prioritaire ?). Robert Phillipson ajoute que ce rapport fut « écrit pour l'usage interne du British Council et, qu'en conséquence, son contenu diffère de celui des textes équivalents destinés à être publiés pour le grand public ». Il en dit long sur le contenu de l'idéologie dominante et sur ce qui se cache derrière la rhétorique de compréhension internationale proclamée à l'extérieur. Selon Richards (1961), « un Ministre de l'Éducation peut ne pas être un bon juge des intérêts de son pays et il convient de lui rappeler que l'anglais est le véhicule de tout ce qui a été pensé et senti au cours des siècles , comme il est la clé de l'avenir prodigieux qui nous attend. Si les pays non-anglophones peuvent décider eux-mêmes de leur politique, ils ont néanmoins besoin d'être guidés fermement afin qu'ils puissent apprécier ce qui est bon pour eux. En conséquence si les Ministres de l'Éducation manquent de reconnaître cette vérité, parce qu'ils sont aveuglés par leur nationalisme, c'est le devoir des représentants du noyau des anglophones de passer outre » (page 167). Voici quelques citations de personnalités anglo-saxonnes au sujet du caractère hégémonique qu'ils veulent donner à leur langue : - « Madeleine Albright, le Secrétaire d’État américain en tournée chez ses proconsuls européens affirme : L’un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire . » « Récemment un responsable du département d’État, à qui l’on rappelait que le français est une des langues officielles de l’ONU, répondait : Je pense que c’est une plaisanterie, pourquoi pas le swahili ? » (À gauche , 20 février 1997) - « À Davos, lors du fameux World Economic Forum, le français a été mis au ban des langues admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus illustres acceptent ce diktat au nom d’un mondialisme anglo-saxon. » (Le Journal des Finances , 22 au 28 mars 1997) - « Robin Cook, secrétaire au Foreign Office en 1997, voyait grand. Il voulait non seulement rendre à la diplomatie britannique un lustre que l’administration Tory avait, selon lui, terni, mais il souhaite aussi que, demain, la Grande-Bretagne mène le monde . Pacifiquement, cela va de soi. Par la seule force de son économie, de son génie créateur, de sa culture et de sa langue. » (Le Figaro , 13 mai 1997. J.D.) - Margaret Thatcher, lors d’une conférence aux États-Unis a dit : « Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, la langue dominante est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon ». C'est l'hégémonie d’une puissance unique, d'une langue unique, d'une idéologie unique, d'un système unique ! (Marianne, 31.07.00) - David Rothkopf, directeur général du Cabinet de consultants Kissinger Associates : « Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais » (Le Monde Diplomatique, aout 1998). - Churchill avait écrit en juillet 1943 à la BBC : "I am very much interested in the question of basic English. The widespread use of this would be a gain to us far more durable and fruitful than the annexation of great provinces". (« Je suis très intéressé par la question de la langue anglaise basique. Son propagation aurait un impact bien plus durable et profitable que l'annexion de grandes provinces »). - « (...) Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ? » (Extrait du rapport annuel du British Council , année 1968-69, page 12) - etc. Je signale aussi ce qu'a dit, et ne cesse de répéter Michel Serres, professeur à Sandford aux É-U-A, académicien et philosophe français : « Je pense qu'aujourd'hui il y a sur les murs de Paris plus de mots anglais qu'il n'y avait de mots allemands pendant l'Occupation, et ça c'est quand même sous la responsabilité de ceux qui veulent bien le mettre, parce qu'il n'y a pas de troupes d'occupation aujourd'hui. Je les appelle des collabos. » (Michel Serres, France Info, 2005) Tout cela pour dire que nos professeurs des écoles seraient bien inspirés, au lieu d'assujettir nos enfants à la culture dominante, de les ouvrir plutôt aux langues du monde en cultivant sa diversité et non en les enfermant dans la seule sphère anglo-américaine. Nos professeurs des écoles seraient bien inspirés aussi d'apprendre à nos enfants des chansons en français, ne serait-ce que pour leur enseigner un peu plus la langue française, une langue qu'ils connaissent de moins en moins au point que beaucoup d'entre eux à leur entrée en 6e savent à peine maîtriser la lecture. Mais le niveau en français de nos enfants, est-ce vraiment le problème de tous ces messieurs et dames ? http://www.midilibre.fr/2014/05/25/manduel-succes-du-spectacle-de-chorales,865559.php
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