Sujet :

Le nouveau président du Conseil européen ne parle pas un mot de français !

Date :

07/09/2014

Envoi d'Aleks Kadar  (courriel : alekska(chez)gmail.com)     

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Le nouveau président du Conseil européen ne parle pas un mot de français !

Nous noterons que le Polonais, Donald Tusk, qui vient d'être nommé Président du Conseil européen, en remplacement du Belge Herman van Rompuy, ne parle pas un mot de français. Pourtant son pays, la Pologne, a adhéré à l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1997 !

La question que l'on pourrait alors se poser serait de savoir pourquoi adhérer à la Francophonie si ce n'est pour ne pas parler, ou faire l'effort, de parler français. À noter, également, que les 3 principaux sites gouvernementaux polonais n'ont, pour version étrangère, qu'une version en anglais :

Site officiel polonais, pas de version en français- http://www.polska.pl/404_.html

- http://www.prezydent.pl/

- https://www.premier.gov.pl/

 

Décidément, il faudrait mettre de l'ordre à l'OIF, en faisant notamment inscrire dans l'article premier des statuts de cette organisation internationale que la langue française est l'élément central de cet organisme et qu'ainsi tout adhérent s'engage à mettre le français en exergue dans son pays.

Sur ce principe, l'adhérent s'engagerait également - si le français n'est pas la langue officielle de son pays -, à le placer, dans le système éducatif national, en position de première langue étrangère enseignée (LV1) dans ses écoles. Pareillement, il s'engagerait à employer le français dans sa communication internationale.

Demandons à notre Ministre de la Francophonie, Mme Annick Girardin, que ce sujet soit abordé au prochain Sommet francophone qui aura lieu à Dakar en novembre prochain :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/navigation/nous-ecrire/article/formulaire-de-contact

 

 

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Le Polonais Donald Tusk, nouveau président du Conseil européen

Par Piotr Smolar

Donald Tusk

REUTERS/KACPER PEMPEL

 

Donald Tusk va quitter une Pologne émancipée et dynamique pour prendre ses quartiers à Bruxelles. Le premier ministre polonais, âgé de 57 ans, a réussi à faire l'unanimité samedi 30 août parmi les principaux dirigeants de l'UE pour occuper le poste de président du Conseil européen. Il ne parle pas français, très mal anglais, parfaitement allemand, notamment parce qu'il est originaire d'une région frontalière. Cela donne une idée assez précise de ses penchants géopolitiques : proximité avec Berlin, plus grand réalisme à l'égard des États-Unis, et distance polie avec la France.

Un premier ministre usé dans son pays peut-il devenir un président dynamique du Conseil ? Tel est le défi qui se pose à Donald Tusk, à l'heure de prendre la succession d'Herman van Rompuy, dont le manque de charisme et de poids politique a illustré la volonté des capitales de garder la main sur le devenir de l'UE.

Le chef de file du parti Plateforme civique (PO, centre droit) dirige le gouvernement polonais depuis 2007, après avoir essuyé une défaite à l'élection présidentielle deux ans plus tôt. Pragmatique, opportuniste, rompu à la communication politique, il a résumé son approche des affaires publiques en une expression : son ambition est d'assurer « l'eau chaude au robinet ». Pas de quoi soulever l'enthousiasme des nouvelles générations, qui n'ont jamais connu les privations de l'époque communiste, ni celui de la Pologne la plus conservatrice, focalisée sur les questions identitaires.

Donald Tusk, président du Coseil de l'EuropeNommé pour un mandat de 2 ans et demi renouvelable une fois, Donald Tusk entrera officiellement en fonction le 1er décembre.

UN ALLIÉ DU MILIEU DES AFFAIRES

Né à Gdansk, membre du syndicat Solidarité dans les années 1980, Donald Tusk a aussi connu une expérience entrepreneuriale, avec une société de peinture. Il est généralement vu comme un allié du milieu des affaires. M. Tusk croit dans les vertus du libéralisme et de la concurrence, qui ont transformé son pays, sans pour autant se priver des moyens étatiques lorsqu'il s'agit de s'attirer les grâces d'une catégorie particulière.

Il n'a jamais brillé par la sophistication de sa vision européenne, mais c'est sous son autorité que la Varsovie a acquis un poids inédit dans l'UE. Alliant un conservatisme ferme sur le plan religieux et social à un libéralisme décomplexé sur le plan économique, Donald Tusk peut s'enorgueillir d'avoir conduit la Pologne pendant les années les plus spectaculaires de sa mutation. Son pays est le seul à n'avoir jamais connu de véritable ralentissement ni de récession depuis la crise de 2008.

La désignation de M. Tusk comme président du Conseil européen a un double sens historique. Vingt-cinq ans après les premières élections libres dans son pays, elle est une extraordinaire reconnaissance des nouveaux équilibres au sein de l'UE et de l'avènement de la Pologne comme pivot de l'Europe orientale. Il s'agit d'un « énorme succès » pour le pays, a estimé le président Bronislaw Komorowski.

UNE EXFILTRATION

Cette désignation intervient aussi dans un moment dramatique, alors que les métastases de la guerre se développent dans l'Est de l'Ukraine. Depuis six mois, Donald Tusk a été en pointe sur ce dossier, avec ses homologues baltes, sans pour autant basculer dans des positions anti-russes primaires, lui qui a tenté d'initier une réconciliation historiographique entre les deux pays. Alors qu'Angela Merkel et François Hollande n'ont cessé de tergiverser face à Vladimir Poutine, dans l'espoir vain d'une baisse de température au Kremlin, le premier ministre polonais a tout de suite pris la mesure des nouveaux défis posés par l'annexion de la Crimée, puis la guerre dans l'Est.

Avocat d'une véritable politique énergétique européenne, Donald Tusk a aussi critiqué les membres de l'OTAN timorés sur le plan budgétaire, qui attendent trop, par habitude, l'ouverture du parapluie américain pour les protéger.

Mais le paradoxe de cette promotion est qu'elle représente aussi une exfiltration, le sauvant d'une tourmente politique intérieure redoutable, à un an des élections législatives. Donald Tusk s'était lancé le défi de conduire sa formation vers un troisième succès de rang, contre son adversaire de longue date, le chef de file de Droit et justice (PiS), Jaroslaw Kaczynski, chantre d'un populisme nationaliste à la Viktor Orban.

RAPPROCHEMENT HISTORIQUE AVEC L'ALLEMAGNE

Au fil des ans, le premier ministre a réussi méthodiquement à écarter tout rival sérieux à l'intérieur de son parti. Mais l'usure du pouvoir et les scandales à répétition – tel celui de mystérieuses écoutes, en juin, concernant certains ministres – pèsent lourd dans l'opinion.

Ils expliquent l'écart dans les sondages en faveur du PiS. Faute d'une alternative crédible au sein de la PO, le départ vers Bruxelles de Donald Tusk pourrait avoir des conséquences dramatiques pour son camp, qui se prépare à la défaite. Or, une alternance pourrait porter atteinte à l'image de la Pologne, élève vertueux des réformes. Il serait assez inouï d'imaginer Jaroslaw Kaczynski, foncièrement antiallemand et antieuropéen, devenir premier ministre, tandis que M. Tusk présiderait le Conseil. Les retrouvailles à Bruxelles seraient glaçantes.

Donald Tusk avait pris l'engagement de conduire la Pologne dans la zone euro. Mais la crise a ralenti les ardeurs de son gouvernement, qui a cessé d'avancer un calendrier précis. En revanche, M. Tusk a beaucoup misé sur les fonds structurels européens : dans le dernier budget quinquennal, la Pologne en était le premier bénéficiaire. Ils lui ont permis de conduire de grands travaux et de moderniser ses infrastructures.

Autre réussite de ses mandats : le rapprochement historique avec l'Allemagne. Au-delà de l'estime personnelle qu'il partage avec Angela Merkel, Donald Tusk a réussi à développer des relations apaisées, amicales, constructives avec Berlin. À l'échelle de l'histoire, il s'agit d'une vraie révolution diplomatique.

 

 

Source : lemonde.fr, le dimanche 31 août 2014

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http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/08/30/donald-tusk-l-homme-qui-assure-l-eau-chaude-dans-les-robinets-polonais_4479409_3214.html

 

 

 

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Comme Tusk, les Polonais doivent apprendre l'anglais

Donald Tusk sommer de parler la langue de Donald

 

Après sa nomination à la présidence permanente du Conseil européen, le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est engagé à apprendre l'anglais d'ici son entrée en fonction, le 1er décembre. Ce pourrait être une bonne résolution pour tous les Polonais, estime le quotidien libéral Gazeta Wyborcza :

« "I will polish my English, don't worry".

Le bon mot de Tusk a déjà fait le tour de l'Europe. On se montre bienveillant envers le Premier ministre parce qu'il a reconnu une faiblesse, mais il s'est également mis sous forte pression en arrêtant une date à laquelle il entend avoir fait de grands progrès.

(...)

L'essentiel à présent est qu'il s'attèle à la tâche, ce dont nous devrions tous prendre de la graine.

Si le Premier ministre admet une faiblesse et se retrousse les manches, nous pouvons en faire de même.

Comme lui, mettons-nous au travail pour mieux comprendre l'Europe, mieux la connaître et mieux pouvoir nous y exprimer. »

 

Traduit du polonais par : eurotopics.net, le vendredi 5 septembre 2014

http://www.eurotopics.net/fr/home/presseschau/archiv/

Article original en polonais :

http://wyborcza.pl/1,75968,16587525,Akcja__Gazety

 

 

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La nomination, samedi 30 août, du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen marque un tournant dans les instances de l’UE. Bien qu'issu d’un pays n’ayant rejoint l’Union qu’en 2004 et pas encore membre de la zone euro, il pourrait donner plus de poids à sa fonction, à l’heure où les relations se tendent avec Moscou.

Pourquoi Donald, alors ? Parce que grand-mère Tusk s’était entichée autrefois d’un Lord Écossais dénommé Donald et qu’elle prénomma ainsi son fils qui allait donc devenir le père du futur président du Conseil européen. Preuve qu’il est doté d’un certain sens de l’humour, celui qui va remplacer Herman Van Rompuy à Bruxelles a promis de « polir » son anglais dans les mois qui viennent, mot qui se dit « polish » dans la langue de Shakespeare, « Polish » voulant également dire, comme chacun le sait outre-Manche, « Polonais ». Amusant, non ?

Pour commencer, on va se débarrasser des préjugés et des a priori. Contrairement à ce que son patronyme pourrait donner à penser, Donald Tusk n’est pas un Américain d’origine polonaise revenu au pays, fortune faite. Il s’agit bien de Donald Tusk, pas de Donald Trump. Son nom se prononce d’ailleurs « Tousk » et non « Teusk » et il parle à peine anglais, contrairement à l’allemand qu’il maîtrise très bien, ce qui fait de lui un interlocuteur privilégié d’Angela Merkel. Son père, qui s’appelait déjà Donald Tusk, était charpentier et sa mère infirmière. Donald Tusk vient donc d’un milieu modeste, issu de la minorité kachoube, groupe de population originaire de Poméranie orientale, on y reviendra plus tard.

(...)

 

 

Source : rfi.fr/europe, le mardi 2 septembre 2014

Possibilité de réagir à cet article sur :

http://www.rfi.fr/europe/20140831-donald-tusk-ue-van-rompuy-president-conseil-europeen-pologne-euro-bruxelles/

 

 

 

 

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