Sujet :

Sarkozy et les langues étrangères au lycée

Date :

13/10/2009

Envoi d'Aleks Kadar  (courriel : alekska(chez)gmail.com)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Finalement, malgré son discours de campagne de Caen, Sarkozy confirme les propos de son ancien Ministre de l'Anglicisation nationale, Darcos
et rappelle ceux d'Allègre.

On aura tous compris ce que signifie l'expression « les langues étrangères », surtout si on lit l'introduction.

Il risque de gagner beaucoup de points en vue de la prochaine Carpette anglaise !

Quand il dit vouloir faire parler les jeunes, compte-t-il vraiment réduire les effectifs actuellement pléthoriques des classes de langues ou est-ce juste une déclaration d'intention ?

AK

 

Premier article :

Sarkozy lance un « plan d'urgence » pour les langues étrangères au lycée

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mardi « le lancement d'un plan d'urgence pour les langues vivantes étrangères au lycée » jugeant indispensable que les lycéens deviennent « au moins bilingues et pour certains trilingues ».

« Une langue vivante est faite pour être parlée », a martelé le chef de l'État, qui présentait sa réforme du lycée. « Le rappel d'une telle évidence n'est pas inutile dans un pays où le latin fait l'objet d'une épreuve orale au baccalauréat tandis que la première langue vivante est évaluée à l'écrit », a ironisé Nicolas Sarkozy, rappelant que mondialement la France est classée 69e sur 109 pour le TOEFL, le test d'anglais qui sert de référence pour entrer dans une université anglophone.

Le président de la République préconise notamment une révision des épreuves de baccalauréat de langues, la multiplication de contacts avec des locuteurs natifs et l'encouragement de voyages linguistiques. Il souhaite également que certaines disciplines fondamentales comme l'histoire ou les sciences soient enseignées dans une langue étrangère.

 AP

 

Source : nouvelobs.com, le 13 octobre 2009

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20091013.FAP7934/

sarkozy_lance_un_plan_durgence_pour_les_langues_etrange.html

 

 

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Deuxième article :

Nicolas Sarkozy annonce un « plan d'urgence » pour les langues étrangères au lycée

 

Améliorer la pratique des langues vivantes, talon d'Achille des lycéens français, est un des objectifs prioritaires de la réforme des lycées annoncée mardi par Nicolas Sarkozy, qui a dévoilé un "plan d'urgence" pour que tous les lycéens deviennent "bilingues ou trilingues".

« Tous nos lycéens doivent devenir au moins bilingues et, pour certains, trilingues. J'annonce aujourd'hui le lancement d'un plan d'urgence pour les langues vivantes étrangères au lycée », a déclaré le président de la République.

Au TOEFL, "Test of english as a foreign language", que requièrent les universités anglo-saxonnes pour inscrire un non-anglophone, les étudiants français se classaient en 2008 au 69e rang d'un classement mondial de 109 pays, et 25e dans la liste des 43 États européens.

« Une langue vivante est faite pour être parlée. Le rappel d'une telle évidence n'est pas inutile dans un pays où le latin fait l'objet d'une épreuve orale au baccalauréat, tandis que la première langue vivante est évaluée à l'écrit ! », a observé M. Sarkozy.

« Actuellement les élèves suivent des cours de langue dans des classes parfois surchargées et les enseignants insistent sur la pratique orale, mais les épreuves du baccalauréat, sauf exception, sont à l'écrit », relevait le rapport remis en juin par Richard Descoing, directeur de Sciences Po, pour préparer la réforme.

« Il faut enfin se résoudre à mettre davantage l'accent sur la communication et la pratique orale. Pour cela, nous allons réviser la nature et le contenu des épreuves du baccalauréat », a dit M. Sarkozy.

Le président a souhaité que soient « multipliés » les contacts des lycéens avec des personnes dont la langue maternelle est celle enseignée : cela pourrait se faire « via le développement des visioconférences et l'augmentation du nombre d'assistants de langues dans les établissements », en faisant notamment appel aux étudiants étrangers séjournant en France.

Pour encourager les voyages linguistiques, « chaque lycée aura l'obligation de nouer un partenariat avec un établissement étranger ».

Nicolas Sarkozy a souhaité  « que l'on développe systématiquement l'enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales: l'histoire, mais aussi les sciences ou encore, pourquoi pas, l'éducation physique et sportive ».

Un dispositif déjà mis en œuvre dans les lycées ayant des sections européennes ou internationales, aux effectifs encore confidentiels : 5% des élèves du second degré.

Pour que l'enseignement soit mieux adapté aux aptitudes des élèves, le gouvernement souhaite aussi « regrouper les élèves par niveau pour les cours de langues ».

Enfin, pour « sauver » la série littéraire « en perdition », M. Sarkozy a proposé d'en faire une « véritable série internationale » d'enseignement des «alangues et civilisations étrangères ».

L'accent mis sur l'oral et la généralisation des accords d'échange pour chaque lycée, figuraient dans les préconisations du rapport Descoing.

Mais d'autres propositions du rapport, visant à faciliter les séjours d'études longs à l'étranger pendant le cursus du lycée, n'ont pas été retenues : séjour d'étude à l'étranger pour chaque lycéen, valorisation des séjours avec possibilité par exemple de rattraper les programmes, droit à une année de césure passée à l'étranger pour les bacheliers avant d'entreprendre des études supérieures.

Le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, est chargé de de faire dans les semaines qui viennent un « tout de France des lycées » pour rencontrer lycéens, enseignants et parents afin de finaliser d'ici décembre la réforme.

 

Source : france-amerique.com, le 13 octobre 2009

Possibilité de réagir sur :

http://www.france-amerique.com/articles/2009/10/13/sarkozy_annonce_un_plan_d_urgence_pour_les_langues_etrangeres_au_lycee.html

 

 

Quelques réactions :

 

À quel rang se classent les étudiants britanniques (au niveau européen) ou états-uniens (mondial) au test de français-langue-étrangère que devrait requérir toute université française pour inscrire un non-francophone ?

Js.

 

 Le Président de la République a présenté sa réforme du lycée, et dans ce cadre, ce qui ne vous aura pas échappé, son « plan d'urgence pour les langues ». Celui-ci consiste notamment à enseigner des matières dites « fondamentales » (sciences, histoire, EPS) dans une langue étrangère. Compte-tenu de la diversité (sic) des langues enseignées aujourd'hui dans le système scolaire et de la politique de N. Sarkozy et de certains de ses ministres (X. Darcos, V. Pécresse) à l'égard du français, nous avons tous compris qu'il ne s'agissait pas de promouvoir les cours en letton, en quechua ou en bambara.

Cela est bien entendu une nouvelle offensive pour conforter l'omniprésence de l'anglais dans le monde de l'enseignement. C'est pourquoi le COURRIEL propose de réagir à cette politique par le communiqué figurant en pièces jointes ( voir, ci-dessous). Il peut bien évidemment être amendé. La question est de savoir comment il peut être diffusé : par un communiqué à l'AFP, si certains parmi vous ont des entrées ou par la presse.

Bien entendu, il faut le diffuser a minima, d'une part sur nos sites respectifs et d'autre part à nos adhérents en leur demandant de le relayer.

J'ai mis un certain nombre d'associations signataires : je n'ai malheureusement pas leurs coordonnées à toutes ; je fais donc appel aux bonnes volontés pour leur communiquer...

Je pensais aussi demander à un certain nombre d'associations et mouvements divers de s'y associer. (...) Il serait souhaitable que la réaction soit la plus prompte possible d'autant qu'il est à déplorer qu'un seul parti, en l'espèce le Front National, a réagi sur ce point.

Il ne peut être que néfaste à notre cause que seul un mouvement provoquant un rejet de la part d'une vaste majorité de la population se saisisse de ce sujet.

Guillaume BEAUDOIN

Secrétaire COURRIEL (http://www.courriel-languefrancaise.org)
 

 

Communiqué des associations de défense de la langue française

relatif à la réforme des lycées.

 

Selon des propos repris par l'AFP le 13 octobre 2009, le Président de la République a prôné, dans le cadre de la réforme du lycée et du « plan d’urgence pour les langues », le développement « systématique » de « l'enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales », citant l'histoire, les sciences ou l'éducation physique et sportive.

S'il n’est pas de leur ressort de se prononcer sur l’ensemble des propositions effectuées dans le cadre de ce projet, les associations de défense de la langue française sont cependant fondées à réclamer le retrait des propositions de Monsieur Nicolas SARKOZY concernant les langues et figurant dans le plan d’urgence, le respect de la loi Toubon relative à l'emploi de la langue française de 1994 ainsi que de l'article 2 de la constitution, l’organisation d’un grand débat national sur la place du français dans la société et le respect du droit d’étudier et de travailler en français.

En effet, faute d’une véritable politique en faveur de la diversification de l'enseignement des langues étrangères, ces mesures vont se traduire par une place toujours croissante de l’anglais dans l’enseignement au détriment des autres langues étrangères, cette langue étant majoritairement choisie par la plupart des élèves,  voire imposée de fait.

Elles reviennent en outre à aggraver la marginalisation du français dans l’enseignement, les menaces qui pèsent sur son avenir et les difficultés des élèves les plus vulnérables à suivre les cours, amplifiant ainsi les inégalités sociales.

Face à ces propositions, les associations de défense de la langue française signataires demandent :

- le maintien de l’enseignement en français de toutes les disciplines qualifiées par le Président de la République de « fondamentales » au lycée comme aux autres niveaux de l’enseignement

- la diversification des langues proposées à l’école primaire et à partir de la sixième

- l’instauration, à terme, de quotas par langues étrangères

 

 

Association FRancophonie AVenir

Association pour la Sauvegarde et l'Expansion de la Langue Française

Avenir de la Langue Française

Cercle Littéraire des Écrivains Cheminots

Collectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiative et d’Émancipation Linguistique

Défense de la Langue Française

 

 

Ce communiqué de presse est à diffuser le plus largement possible,

merci de l'envoyer, en cela, aux rédactions de vos journaux préférés.
 

 

 

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