Sujet :

Démantèlement des Services linguistiques européens

Date :

12/06/2005

Envoi d'Anna Maria Campogrande  (courriel : anna-maria.campogrande(chez)skynet.be)

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Les grandes manœuvres de la privatisation des services publiques européens :

La Commission européenne continue à démanteler les Services linguistiques qui sont l'assise de la démocratie en Europe.

Le Commissaire au Multilinguisme Jàn Figel continue la politique  de démantèlement des services linguistiques instaurée par Neil Kinnock dont le but, à terme, était l’élimination des Services linguistiques des institutions européennes et la création d’un Centre de Traduction externe sous l’égide du British Council avec la récupération, par ce dernier, des fonds consacrés au système linguistique européen.

Jàn Figel est, actuellement, en train de préparer une Communication sur le multilinguisme qui doit être adoptée par le Collège le 22 juin prochain.

D'ici là, les associations devraient  intervenir auprès de lui pour qu'il cesse de démanteler les Services de Traduction, et aussi intervenir auprès de la Commission du contrôle budgétaire (Cocobu)  et de la Commission du budget (Cobu) du Parlement Européen pour qu'il alloue aux services linguistiques des institutions des budgets suffisants pour maintenir la qualité de l’information et du dialogue avec les citoyens.

À la Commission, le démantèlement est insidieux, car il concerne surtout les 8 langues non-procédurales de l’Europe à 15 ( danois, espagnol, finnois, grec, italien, néerlandais, portugais, suédois), mais aussi à un moindre degré l'allemand et le français. Les traductions dans ces langues sont systématiquement externalisées sur le marché privé et le Centre de Traduction où les traducteurs sont recrutés comme temporaires sans concours, simplement sur titre et entretien ce qui permet d’engager tous les petits copains et les copains des copains, indépendamment de leurs qualifications professionnelles - à la différence des Services linguistiques des institutions où ils sont recrutés sur concours et auxquels on impose une formation ad hoc pour réaliser le travail, très spécialisé, requis par la construction européenne.

Dans l’intervalle les traducteurs internes de la Commission, spécialisés et avec une expérience de plusieurs années ont de moins en moins de travail car on préfère un travail moins professionnel de l’extérieur, sans doute pour faire travailler certains instituts à l’extérieur mais aussi pour amorcer une telle dégradation des Services linguistiques qu’un jour il deviendra inévitable de proposer la langue unique afin de « sauver l’Europe » de cette calamité.

Pour l’heure, c'est un véritable gâchis, du gaspillage de l'argent du contribuable européen parce que les ressources humaines sont là, elles sont performantes mais on préfère donner le travail à l’extérieur pour gratifier les sociétés dont certains personnages bien placés sont les propriétaires.

La Commission dans le recrutement des traducteurs dans les langues des nouveaux États Membres ( EUR-10) met toujours l'accent sur son bilan pour dissimuler la dégradation de la situation pour les traducteurs des anciens États Membres (EUR-15) qu'elle enrobe dans l'expression "redéploiements internes". Elle continue à recruter des Traducteurs des langues EUR-10 et commence à en recruter pour EUR-2 (bulgare et roumain), tout cela au détriment des langues des anciens États Membres EUR-15.

 

Mme Anna-Maria Campogrande, 

Vice-Présidente d’Action et Défense,

syndicat autonome de la fonction publique des institutions européennes, chargée de la question linguistique

Anna Maria Campogrande

              

 

                  

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