Sujet :

Molière en anglais !

Date :

01/08/2005

D'Albert Salon (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)  

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Molière en anglais !

"Au dela-la du NON", de Hervé BeaudinJe viens de publier (le 2 juin) un essai intitulé « Au-delà du non » (Éditions Ellipses). 

Dans cet essai, j'envisageais, dans un avenir assez lointain pour nos pauvres vies, mais très proche à l'échelle de l'histoire humaine (environ 50 ans), le risque qu'il y avait de voir un jour notre école enseigner les pièces de Molière dans la langue de Shakespeare. 

Je dois avouer qu'en écrivant cela, je voyais davantage une clause de style qu'une réalité palpable. Eh bien, pardi, je dois avouer que je n'avais pas prévu que mes prophéties allaient se réaliser si vite par la grâce d'institutions culturelles aussi franco-françaises que la Comédie française et sans que notre ministre de la culture trouve rien à redire !

J'en suis encore tout ébahi ! Et nous ne sommes pas un 1er avril !

J'ai assisté l'année dernière, à l'Opéra Bastille, à la projection en deux parties du film d'Abel Gance sur Napoléon sous le haut patronage de M. Jean Tulard (qui fit un discours d'introduction remarqué). Comme le film était muet, les paroles étaient inscrites comme pour un opéra, sur le côté, mais elles l'étaient en français. Il y avait devant moi une Allemande qui parlait fort bien notre langue et aussi des Américains (tous admirateurs de Bonaparte, au demeurant, ce qui doit être signalé). La salle était cosmopolite et néanmoins bonapartiste (les plus grands admirateurs du bonhomme se trouvent en Russie et en Angleterre ...). Personne n'a réclamé une traduction en anglais ou en allemand. Une fois de plus, c'est en nous que se tapissent nos plus grands ennemis.
 

Hervé Beaudin

hbeaudin@idf.ccomptes.fr
 


P.-S. : Est-il prévu, pour les pièces de Shakespeare, une traduction en français ? Dans la négative, nous savons à quoi nous en tenir ! Il ne reste plus qu'à parler anglais entre nous ! Ou à prendre les armes comme nos ancêtres le firent le 14 juillet 1789 ... Avant une telle extrémité, une lettre au ministre de la culture et au premier ministre me paraît, dans un premier temps, indispensable. Je ne vois pas M. de Villepin accepter pareille forfaiture.

 

 

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Lire la lettre de protestation de M. Albert Salon

 

 

 

 

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