Sujet :

Pour la mise en application des amendements à l’article 2 de la loi Fioraso du 22 juillet 2013

Date :

15/06/2014

D' Albert Salon (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Pour la mise en application des amendements à l’article 2 de la loi Fioraso du 22 juillet 2013

- Aux députés qui refusent l’abandon du français en France au profit du « globiche-pour-tous » mondialisé :

 

 

 

Mesdames et Messieurs les Députés, qui avez contribué à faire adopter des amendements au funeste article 2 de la loi Fioraso du 22 juillet 2013, et avez aussi, pour certains, participé à l’élaboration de l’excellent « rapport Amirshahi » sur la Francophonie, ou êtes membres de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), Avenir de la langue française (ALF) que je préside, et les autres associations pour le français et la Francophonie qui agissent ensemble, vous informent que le milieu universitaire s’oppose majoritairement à l’application de vos amendements.

Elles vous informent aussi d’un certain embarras, voire d’un sentiment diffus d’impuissance, qu’éprouvent les institutions de protection du français devant l’offensive des partisans déterminés du tout-à-l’anglais en France.

Nos associations sollicitent donc votre aide de manière pressante, afin d’endiguer la marée d’enseignements illégaux en anglais qui submerge actuellement nos universités et Ecoles.

De nombreuses formations diplomantes sont dispensées illégalement en anglais à des étudiants étrangers et français dans divers établissements d'enseignement supérieur. Elles se sont multipliées depuis la promulgation de la loi.

Ces formations sont illégales à divers titres :

1) Les établissements qui les dispensent n’ont pas attendu la publication des décrets d’application prévus par la loi Fioraso du 22 juillet 2013 ;

2) Ils ont tous (obéissant ou non à un mot d’ordre ou conseil venu d’en haut ?) omis, comme le Délégué général à la langue française l’a confirmé aux associations agréées qu’il recevait le 2 juin, que la loi du 22 juillet 2013 fait obligation aux établissements de demander au ministère de la Culture (à sa DGLFLF) une autorisation de déroger au principe réaffirmé de l’enseignement en français pour enseigner majoritairement en anglais.

3) Ils ont surtout, depuis la promulgation de la loi Fioraso, multiplié à l’envi les enseignements en anglais, y compris en anglais fièrement annoncé comme exclusif, en se gardant bien de demande l’autorisation exigée par la loi.

Les formations dispensées exclusivement en anglais contreviennent, sans conteste possible, à la loi qui interdit cette exclusivité. Nos juristes s'accordent en effet pour considérer qu'il n'est pas nécessaire d'attendre les bien hypothétiques décrets d'application prévus par la loi pour fixer les diverses doses obligatoires de français selon les établissements et les disciplines. Le DGLFLF a, le 2 juin, partagé ce point de vue.

Nos associations ont donc confirmé par écrit au Délégué général la requête présentée le 2 juin: de se servir des preuves d’anglais exclusif qu’ALF avait pu réunir et lui fournir, et d’appeler les contrevenants identifiés à l’application stricte de la loi, en les priant de vous produire les textes, références et dates, des décisions ainsi prises dans une totale illégalité.

Les associations s'occupent de leur côté de recueillir ces textes et références précises de décisions. Les résultats de ses démarches et des nôtres permettront, le cas échéant, de déposer d'abord les recours gracieux contre ces décisions, puis, éventuellement, les recours contentieux devant les juridictions administratives compétentes.

Les preuves de l’existence de formations en anglais exclusif, apportées au Délégué général, vous sont apportées à vous aussi en PJ, afin de vous permettre, si vous y consentez, de poser plusieurs questions parlementaires au gouvernement sur cette violation caractérisée de la loi, dans le silence des institutions publiques concernées.

Ce dépôt de questions parlementaires et toutes démarches qu’il vous conviendrait d’entreprendre vous paraîtront peut-être en harmonie avec vos positions de l’an dernier en faveur du respect et la mise en application réelle de la loi du 22 juillet 2013 par le gouvernement comme par les établissements d’enseignement supérieur placés sous sa tutelle, et surtout en faveur du maintien du français en France..

Nous pensons informer les médias de ces diverses démarches.

Veuillez agréer l'expression de notre gratitude et de notre haute considération.

 

Albert Salon, docteur d'Etat ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite, président d'Avenir de la langue française (ALF), coordinateur de réseaux francophones internationaux.

 

 

 

 

 

Document de référence

 

 

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Quelques exemples d'Universités qui ne respectent pas

les amendements à l’article 2 de la loi Fioraso du 22 juillet 2013 :

 

 

 

 

 

Universités qui pratiquent l'enseignement EN anglais :

Sorbonne-Paris-Cité,

Paris-Descartes,

Paris Diderot

 

 

    Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense

 

 

Université Paris-1 -Panthéon-Sorbonne  Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne 

 

 

Université de Versailles (Saint-Quentin-en-Yvelines)    Université de Versailles :

 

Mastère parfumerie et Cosmétique

 

 

  Mastère Éco-Innovation

 

 

Etc.

 

 

 

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Recours gracieux aux établissements contrevenants

(lettre-type) :

 

 

 

 

à Madame Fioraso, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

à Madame Christine Clerici, Présidente de l'Université Paris Diderot (Paris VII)

à Monsieur Jean Chambaz, Président de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI)

à Monsieur Jacques Bitoun,  Président de l'Université Paris-Sud

à Monsieur Yves Demay,  Directeur Général de l'École Polytechnique

 

Copie :

Monsieur le Président et les membres de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques

Monsieur Marc Mézard, Directeur de l'École Normale Supérieure de la Rue d'Ulm de Paris

Monsieur Claude Catala, Président de l'Observatoire de Paris

Monsieur Serge Haroche, Administrateur du Collège de France

Monsieur Jacques Biot, Président du CA de l'École Polytechnique

Monsieur Alain Fuchs,  Président Directeur Général du CNRS

...

 

Objet : Recours gracieux concernant le rétablissement des cours du Mastère (Première et seconde année) de Physique 

 

Nous avons l'honneur de vous demander de bien vouloir rétablir le français comme langue d'enseignement de la physique fondamentale et théorique, dans ce Mastère (voir PJ). En effet il est annoncé dans cette affiche distribuée et affichée dans tous les laboratoires parisiens, notamment, que tous les cours de ce Mastère seront en anglais. L'affiche est d'ailleurs uniquement en anglais.

Il y a violation de la Constitution française, qui dispose que la langue de la République est le français, violation de la loi Fioraso qui dispose que lors d'un cursus les cours ne peuvent être donné en anglais uniquement.

Nous vous demandons aussi, communication des rapports, comptes-rendus et procès verbaux des réunions des Conseils d'administration, scientifique et d'enseignement qui ont préparé, cautionné, mis en place cette utilisation totale et abusive de l'anglais, ainsi que les courriers échangés entre les tutelles administratives et les établissements d'enseignements supérieurs sur ce sujet.

Cette décision fait gravement grief au français comme langue de travail, de publication, d'enseignement et de communication. Les chercheurs doivent ainsi communiquer en anglais avec leurs étudiants, et les réunions de groupe scientifique doivent se tenir en anglais. La langue française n'est ainsi plus mise à jour des avancées scientifiques et techniques, et perd du terrain. Notons que le français est encore la langue de travail du système de poids et mesures international dont le centre est à Paris, les pays anglo-saxons refusant encore l'adoption de ce système.

Les livres et publications les plus importantes ne sont plus traduits en français, alors que ces coûts de traduction sont minimes en rapport des sommes dépensées par la Nation pour former des  chercheurs et maintenir le système de recherche publique. Enfin, les étudiants français et francophones sont défavorisés par rapports aux anglophones, alors que les enseignants et les chercheurs sont payés par le contribuable français.

Il s'agit aussi d'une violation du droit fondamental de recevoir l'instruction supérieure, au sein des établissements publics, dans la langue qui a été celle de l'instruction primaire et secondaire.

Pour toutes ces raisons, Nous vous prions de bien vouloir faire publier une affiche correspondant à la loi et à la Constitution, et rétablir l'utilisation du français dans tous les cours de ce Mastère, ainsi que communication des documents susmentionnés.

Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs le Ministre et les Présidents, l’expression de notre haute considération.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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