Sujet :

Pour une politique linguistique de la Recherche !

Date :

08/03/2007

Envoi d' Albert Salon  (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Les trois orientations de la communication scientifique française.

Nécessité d'une politique linguistique de la recherche.

 

Présentées par les associations

Avenir de la Langue Française, Défense de la Langue Française, Droit De Comprendre

Avril 2003

 

La communication, écrite ou orale, des résultats de l'activité scientifique française est orientée vers trois publics : 1/ les chercheurs étrangers des pays anglophones et de la majorité des pays développés ; 2/ les chercheurs et, surtout, les étudiants des pays de la Francophonie et des pays tournés par tradition vers la culture française ; 3/ les chercheurs et les étudiants français, et, en général, l'ensemble des citoyens français et des habitants des pays de langue française.

Ces trois publics doivent être atteints par des moyens différents. À présent, la communication est efficace envers le premier public, mais a presque disparu envers les deux autres. Cette carence nuit à la recherche française, à l'influence française dans le monde et à la cohésion sociale en France même.

Une politique linguistique de la communication scientifique est donc nécessaire et urgente.

 

 

1. Communication destinée aux pays anglophones et à la majorité des pays développés

 

L'usage général de l'anglais dans la communication entre pays développés est une réalité à laquelle les Français se sont adaptés. Les chercheurs français communiquent en anglais dans toutes leurs relations avec les pays anglophones et avec presque tous les pays développés. Il est devenu très rare qu'un chercheur français emploie le français, et, dans les congrès organisés en France, ce sont fréquemment les chercheurs français eux-mêmes qui empêchent que l'on communique au moyen d'une autre langue que l'anglais.

L'usage de l'anglais, devenu quasiment exclusif, a certes permis de diffuser vers les pays développés les résultats obtenus en France, mais ne permet plus à la recherche française d'être perçue comme un pôle important de création de savoir scientifique. Cette situation a des corollaires souvent rappelés : alignement des programmes de recherche français sur les programmes anglo-saxons, incitation à publier en fonction des « facteurs d'impact », suivisme et conformisme, voire risque de pillage dans des cas extrêmes.

L'usage international de l'anglais est un fait que nul ne songe à remettre en cause, mais l'exclusivité consentie à l'anglais en France nuit à la position internationale de la France, affaiblit sa vitalité intellectuelle et ébranle sa cohésion sociale.

 

 

2. Communication destinée aux pays francophones et aux pays traditionnellement tournés vers la culture française

 

Oui à la Francophonie !Le français n'est pas seulement la langue de la France, c’est une des langues officielles des plus importantes organisations internationales, et c’est une langue officielle ou d'enseignement d’une trentaine de pays. Le dernier sommet de la Francophonie a réuni des délégations de cinquante-cinq États. En outre, d'autres pays, comme ceux d'Amérique latine, ont une tradition d'étude en France qu'ils souhaiteraient revivifier afin de contrebalancer l'influence des États-Unis. Certes, la plupart des pays de la Francophonie sont pauvres, et plusieurs sont ravagés par la guerre civile, de sorte que leur enseignement est en piètre état, et leur activité de recherche quasiment inexistante. Mais ce sous-développement n'est pas sans remède. Les troubles traduisent des crises d'adaptation à la modernité, et la paix reviendra un jour, sans doute bientôt si ces pays sont aidés. Elle s'établira d'autant plus fermement que la population sera plus instruite. Il est vital pour la France que ces pays, tout en sauvegardant leurs propres langues, gardent le français comme langue de communication internationale, ce qui nécessite que le français reste une langue de communication scientifique. Ces pays ne resteront francophones que si s'instruire en français reste possible, en particulier dans les domaines scientifiques. La science est en effet la base de toute l'activité économique moderne, et la rationalité scientifique se répand désormais dans toutes les formes de pensée.

Mais si la situation reste ce qu'elle est, c'est l'anglais qui remplacera le français (comme au Cambodge) lorsque ces pays auront retrouvé la paix, car en matière scientifique la France n'est plus guère présente sur place et décourage les intellectuels de se tourner vers elle.

Les chercheurs français ne peuvent en général fournir aucune documentation en français sur leurs travaux, ni même une mise au point ou une synthèse sur l'état d'une question scientifique. La plupart des chercheurs français, considérant qu'il est inutile et ridicule de publier en français, découragent eux-mêmes leurs étudiants étrangers de l'employer. Par conséquent, la plupart des étudiants étrangers se détournent du français, même dans les pays membres de la Francophonie. Si elle perdurait cette évolution entraînerait, en une génération, l'abandon du français, qui ne serait bientôt plus une langue internationale, mais serait confiné à la seule France et à quelques régions limitrophes.

Cette évolution, en cours depuis plusieurs décennies, n'est pas une fatalité historique mais le résultat de la volonté des Français. Le recul relatif du français est certes dû à des faits historiques, perte de l'Amérique du Nord au 18e siècle, déclin démographique relatif au 19e, affaiblissement dû aux guerres au 20e, mais la disparition en cours du français est due à l'action, souvent militante, des Français eux-mêmes. Quelles qu'en soient les causes sociologiques et mentales, ce sont les intellectuels français, en particulier les chercheurs, qui sont les plus actifs.

En réduisant volontairement l'usage de leur langue, les chercheurs français et leurs autorités de tutelle – ministère, organismes de recherche (CNRS, INRIA, etc.) –, qui les y encouragent, exercent donc une action politique pour laquelle non seulement ils n'ont pas été mandatés, mais qui est même expressément contraire à la Constitution et à la loi votée par la représentation nationale. Ils nuisent ainsi à leur pays, à leur propre rayonnement, et favorisent leurs collègues anglo-saxons, partenaires, certes, mais aussi rivaux.

 

 

3. Communication scientifique destinée au public de langue maternelle française

 

La plupart des chercheurs français, s'estimant uniquement comme des éléments d'un système international de production de connaissances, ne pensent plus que confronter entre eux leurs idées dans leur langue puisse les aider à préciser leurs pensées. Ils ne considèrent donc plus comme des lieux d'échange importants les colloques scientifiques dont le français est la langue officielle. Les exposés qui y sont prononcés ne sont pas pris en compte par les comités d'évaluation, donc sont mal publiés, et les scientifiques français les bâclent, puisqu'ils ne servent pas leurs carrières. Ces réunions, peu connues et parfois peu fréquentées, ne présentent plus que des aspects parcellaires de la recherche.

Les éditeurs scientifiques français sont en difficulté, précisément parce que les chercheurs ne publient plus en français : la qualité des ouvrages s'en ressent, ce qui suscite leur délaissement et aggrave la décadence des éditeurs. Cette spirale a fait presque disparaître l'édition scientifique française, qui publie de plus en plus de traductions d'auteurs anglo-saxons, y compris pour les manuels universitaires que les chercheurs français savent de moins en moins écrire. Plusieurs livres et rapports ont dénoncé les surcoûts de documentation que ces usages suscitent pour les laboratoires et les rentes de situation ainsi assurées aux éditeurs anglophones.

Pour la communication écrite, que ce soit par articles princeps ou par articles de synthèse, les francophones communiquent presque toujours entre eux en anglais, et, quoiqu'on prétende parfois, la clarté de leur pensée s'en ressent souvent, et la précision de leur expression s'en ressent toujours.

Or l'exclusivité ainsi accordée, de fait, à l'anglais dans la communication scientifique en France suscite des risques importants, d'abord dans les sciences, mais aussi bien au-delà :

·  Imprécision des concepts, due à l'emploi d'un vocabulaire mal maîtrisé, en particulier chez les jeunes chercheurs dont beaucoup ne connaissent pas le vocabulaire français de leur spécialité.

·  Flou de la pensée chez bien des chercheurs, qui emploient des mots d'anglais sans définir les concepts que ces mots sont censés exprimer. De ce fait, subordination de la recherche française, qui tend à devenir sous-traitante de la recherche américaine.

·  Aggravation du désintérêt de la jeunesse envers les sciences, particulièrement inquiétante alors que l'éducation est désormais la vraie force d'un peuple et le plus sûr moyen d'établir des avantages comparatifs économiques.

·  Approfondissement de la fracture sociale. L'impossibilité d'accéder à la connaissance scientifique et technique en français défavorise quiconque ne connaît pas l'anglais. Dès maintenant, l'anglais est devenu un critère et un moyen de discrimination sociale. Les parents qui veulent favoriser leurs enfants tentent donc de leur faire acquérir une éducation anglophone. Ces tentatives ne sont qu'à leur début, mais se développent. Elles ne peuvent être entreprises que par des gens aisés, et sont ainsi contraires à l'égalité des citoyens, sauf à supposer que les autorités de la République française organisent elles-mêmes le passage de toute la population à une langue étrangère et l'abandon de la langue nationale…

 Perte de confiance des Français en eux-mêmes. Cette perte aggrave la perte d'autonomie de pensée et ne peut que réduire la créativité scientifique et technique, donc l'innovation industrielle source de toute prospérité, et même la créativité artistique. Elle peut susciter en retour des réactions de surestimation qui cachent mal le mal, et même l'aggravent encore.

Pour remédier à ces inconvénients, promouvoir le renouveau de la communication en français est impératif. Ce serait heureusement assez facile, si les chercheurs et leurs autorités de tutelles prenaient conscience de l'enjeu : l'enjeu est tout simplement la prospérité de la France, et, par conséquent, la possibilité même de financer la recherche à l'avenir. L'anglais ne doit évidemment pas être refusé, encore moins éliminé (ce qui serait d'ailleurs impossible), et publier des articles princeps en français n'est pas indispensable, mais en s'acharnant à éliminer le français de la communication scientifique, les chercheurs français se nuisent à eux-mêmes..

Communiquer en anglais est et restera nécessaire. Mais les scientifiques français doivent aussi communiquer en français, écrire en français des articles de revue et de synthèse d'excellente qualité et facilement accessibles. Il incombe aux dirigeants de la politique scientifique de les y inciter et de mettre des moyens de diffusion à la disposition des chercheurs francophones (cf. projet RESYN en annexe). En particulier il est nécessaire de développer les services de publication en ligne, serveurs dédiés et archives ouvertes, pour que des publications en français soient facilement disponibles, et pour éviter que ne s'installe définitivement la suprématie anglo-saxonne en ce domaine. Un document en annexe présente un exemple de publication envisageable. D'autres possibilités existent, comme la "Collection bleue" de livres scientifiques et techniques publiée par le Groupe des Écoles des Télécommunications (GET).

Pour que l'activité intellectuelle en langue française retrouve son lustre, les dirigeants de la politique scientifique française ont heureusement un instrument simple et déjà existant : la loi du 4 août 1994. Cette loi est parfaitement applicable, moyennant un peu de travail supplémentaire de la part des chercheurs. En clarté d'esprit et en prospérité générale, ils y gagneraient à moyen terme, sans pour autant réduire leurs communications en langue anglaise.

 

 

PROPOSITIONS D’ACTIONS EN FAVEUR DE LA LANGUE FRANÇAISE

DANS LES DOMAINES  SCIENTIFIQUES

 

Présentées par les associations

Avenir de la Langue Française, Défense de la Langue Française, Droit De Comprendre

Septembre 2005

 

 

1/ Rappeler aux chercheurs leurs obligations de fonctionnaires publics et leur devoir moral envers leurs compatriotes

 

-         Rappeler la volonté exprimée au Gouvernement par le Premier Ministre que les affaires publiques soient traitées en français, Alice Saunier-Seitéconformément à la Constitution et à la Loi. Exposer les enjeux culturels, économiques et politiques, selon la volonté explicitement exprimée naguère par l’ancien Premier Ministre, Monsieur Jean-Pierre Raffarin, et comme le firent jadis les ministres Alice Saunier-Séité en 1976 et Jean-Pierre Chevènement en 1982.

Pour couper court aux procès d'intention, préciser qu'il ne s'agit ni d'empêcher les publications en anglais, ni de mésestimer la langue anglaise non plus que de dénigrer les pays qui l'emploient. Rappeler la politique linguistique du Japon, qui favorise les publications, même princeps, en langue nationale.

Rappeler aux chercheurs et aux enseignants, pour la plupart fonctionnaires, que leur devoir est de respecter l’article 2 de la Constitution "la langue de la République est le français", et d'appliquer les lois, les règlements et la jurisprudence, qui  stipulent que le français est langue de l'enseignement et des concours.

 -         Préciser qu'en application de la loi tout document officiel doit être obligatoirement rédigé en langue française, en particulier les candidatures, appels à propositions, rapports d'activité et documents d'évaluation des laboratoires et des personnels. Rappeler qu'aucune langue étrangère ne peut être employée à ces fins, et qu'il n'appartient pas aux directeurs d'établissements d'en disposer autrement, leur pouvoir de règlement intérieur étant subordonné à la loi et ne les autorisant donc pas à la changer.

-         Préciser que cette obligation s'étend aux programmes des institutions européennes, qui aux termes des traités n'ont aucune compétence en matière de langues, et commettent donc des abus lorsqu'elles formulent des exigences en cette matière. 

 

2/ Inciter les chercheurs à créer des documents en langue française et leur fournir les moyens de les diffuser 

 

-         Inscrire, dans les statuts des établissements de recherche et d'enseignement, l'obligation de publier régulièrement en français (et pas exclusivement en anglais comme les établissements de recherche tendent à l’imposer aux chercheurs), et organiser une concertation pour définir des critères de qualité de ces publications, en distinguant articles princeps, articles de synthèse et articles de vulgarisation.

-         Inciter les commissions d'examen des carrières à considérer les publications de synthèse en français comme équivalentes à des publications princeps, et à prendre en compte leur qualité pour les promotions aux grades de Directeur de recherche et de Professeur d'Université. Un but raisonnable serait que ces chercheurs statutaires confirmés publient (à titre indicatif, tous les cinq ans) des mises au point précises sur leurs travaux, dans des articles de synthèse qui ne soient pas la simple reprise de leurs rapports d'activité.

-         Définir, pour les commissions d'attribution de crédits, un critère portant sur le nombre et la qualité des publications en français, critère complétant celui qui fait à présent dépendre les budgets des équipes de recherche du ratio du nombre de publications dans des "revues internationales" au nombre de chercheurs titulaires.

 -         Développer les services de publication en ligne, serveurs dédiés et archives ouvertes, pour que des publications en français soient facilement disponibles, et pour éviter que ne s'installe définitivement la suprématie anglo-saxonne en ce domaine. Renforcer les possibilités de publier, par des éditions papier et électronique, afin que les chercheurs francophones disposent de lieux d'édition (cf. projet en annexe).

Par exemple, le Groupe des Écoles des Télécommunications met en place un serveur de publications consultables en ligne, rédigées en français à la demande des industriels, afin que les ingénieurs puissent en prendre facilement connaissance. 

-         Définir un format des thèses et des habilitations à diriger des recherches (HDR), sources importantes de documentation, afin d'éviter que se généralise ce qui se voit déjà parfois, des thèses entièrement rédigées en anglais, sans même que l'introduction et la discussion ne soient traduites.

Ces documents devraient être déposés sur un site officiel, avec la liste des membres des jurys, qui s’engageraient ainsi sur la qualité des documents.

De même, en concertation avec les autres ministères, imposer que les rapports officiels soient rédigés en français. Un abus qui tend à se répandre est de présenter comme des rapports d'expertise, souvent rémunérés, des articles rédigés en anglais et déjà publiés.

-         Faciliter les échanges internationaux par des mesures classiques, bourses de thèse et séjours post-doctoraux, en imposant que des rapports d'activité substantiels rédigés en français en conditionnent l'obtention.

-         Abonder le fonds de financement de traduction et d'interprétariat (géré par la Délégation Générale à la Langue Française), permettant en particulier la traduction simultanée pendant les congrès, au cours desquels la loi est très souvent bafouée. Modifier les procédures d'attribution de fonds, afin de restreindre le nombre de congrès organisés surtout pour favoriser les carrières de leurs promoteurs.

Ces quelques mesures permettraient d'empêcher l'abandon du français comme langue de communication scientifique, de faciliter l'accès des francophones à la culture scientifique, et de redonner à la jeunesse le goût de l'étude scientifique.

Elles pourraient aussi contribuer à susciter chez les chercheurs le sentiment de fierté modeste sans lequel aucune vie intellectuelle et sociale vraie n'est possible.

 

 

La communication scientifique en français est vitale pour notre avenir

 

Depuis un an, les chercheurs ont pris l’opinion à témoin de leur inquiétude pour leur avenir et pour celui de la recherche scientifique en France, et demandé des moyens au Gouvernement. Au cours du débat public qui s’est tenu récemment, et dont il est permis d’espérer que la recherche soit revivifiée, de nombreux thèmes ont été abordés, mais il est frappant que l’un ait été tout à fait passé sous silence : la langue de la communication scientifique. Comme si pour tous il dût aller de soi que tout résultat scientifique dût être rendu public uniquement en anglais.

I want you to speak English !Les chercheurs français se sont si bien adaptés à l'usage général de l'anglais dans la communication scientifique qu'ils n’écrivent presque plus d’articles en français, et emploient très rarement leur langue, même dans les congrès organisés en France. Cet usage, comme toute norme, facilite bien des échanges, mais, parce qu’il est devenu quasiment exclusif, il a aussi des conséquences dommageables. Il incite à publier en fonction des « facteurs d'impact », suscite parfois suivisme et conformisme, et ne permet plus à la recherche française d'être perçue comme un pôle important de création de savoir scientifique. L’utilisation exclusive d’une langue étrangère sépare en outre les chercheurs scientifiques de l’ensemble de leurs concitoyens qui pourtant les rémunèrent et les équipent, et décourage les pays de la Francophonie de continuer à pratiquer le français. Dès à présent, il est devenu presque impossible d'accéder en français à la connaissance scientifique et technique récente, et cette tendance s’accentue, aggravée par un effet de mode. La compétence en anglais est devenue un moyen de discrimination sociale. Les Français perdent ainsi peu à peu l’habitude de discuter entre eux, perte qui ne peut que réduire la créativité scientifique et technique, donc l'innovation industrielle, et même la créativité artistique. La science est en effet la base de toute l'activité économique moderne, et la rationalité scientifique se répand désormais dans toutes les formes de pensée. En réduisant volontairement l'usage de leur langue, les chercheurs français, et leurs autorités de tutelle qui les y encouragent, exercent donc une action politique pour laquelle ils n'ont pas été mandatés, et qui est pragmatique à court terme mais défavorable à long terme à leur propre pays.

Une expression scientifique en langue française est pourtant nécessaire pour que la jeunesse garde le goût des sciences et assure l’avenir, puisque l'éducation est désormais la meilleure ressource d'un peuple. Elle est, par conséquent, nécessaire pour financer la recherche à l'avenir. Elle est enfin indispensable pour permettre le contact de tous les citoyens qui le désirent avec une connaissance scientifique authentique, essentielle pour la vitalité intellectuelle de notre pays et des pays d’expression française. En clarté d'esprit et en prospérité générale, les chercheurs gagneraient certainement à employer aussi la langue de la République, sans pour autant réduire leurs communications en langue anglaise.

L'usage de l'anglais dans la recherche est un fait incontestable, mais l'exclusivité consentie à l'anglais en France nuit à la position internationale de la France, ébranle sa cohésion sociale et affaiblit sa vitalité intellectuelle.

Il faut donc que la question de la langue de la communication scientifique soit au moins posée : faut-il bannir le français de la science, ou faut-il maintenir, à côté de la communication en anglais, une communication scientifique en français, dûment considérée dans les évaluations des carrières des chercheurs ?

L'enjeu est tout simplement le maintien en France d’une véritable vie de l’esprit, qui est aussi la source de la prospérité et de la liberté.

 

Manifeste rédigé en décembre 2004 et soutenu par les associations : Avenir de la langue française, le Droit de comprendre, Défense de la langue française

Retour à Droit de Comprendre, 34 bis rue de Picpus, 75014 Paris, Tél. : 01 43 40 24 61,

droit.de-comprendre@laposte.net

 

 

 

 

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