Sujet : |
Notre cerveau et les
langues |
Date : |
22/11/2008 |
De :
Brigitte Laval (courriel : zacaro(chez)orange.fr)
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Notre cerveau et les
langues
Voici un petit article intéressant que j'ai trouvé
dans un journal traitant de la psychologie :
D'après le professeur Alice Mado Proverbio, de l'université de Milan, il
serait possible de deviner la langue maternelle d'une personne - même
parfaitement polyglotte - rien qu'en analysant son activité cérébrale.
Conclusions, après une étude menée sur une vingtaine d'interprètes
italiens de tout âge. Il est apparu que le cerveau intégrerait et se
remémorerait de manière différente la première langue que nous apprenons
dans l'enfance - qui déclenche une activité électrique accrue - et les
langues apprises plus tard, au cours de la vie - qui déclenchent une
activité cérébrale lente.
Attention, toutefois, il est rajouté dans certains articles «
sauf pour une 2e langue apprise avant 6 ans » !
À mon avis, une telle remarque sent l'anglo-béat à plein nez avec
leur « anglais à la maternelle » ! Comme si l'enfant qui entre en
maternelle était muet et ne comprenait rien à ce qu'on lui dit ! Même le
bébé d'un an (et même moins) comprend beaucoup de mots ! Un article
(moins anglo-béat) rajoute que pour ce qui est de la 2e
langue avant 6 ans, rien n'est prouvé, car les études ont été menées sur
les bilingues de naissance ou enfants élevés dans un pays étranger et
soumis à longueur de journée aux deux langues.
Mais mon principal constat est que dans les réunions politiques ou
commerciales où on utilise une seule langue (souvent l'anglais) seuls
les cerveaux natifs «
marchent à fond » : Ce qui prouve une fois de plus l'injustice totale de
cette politique linguistique que nous subissons actuellement !
Brigitte
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L'activité cérébrale révèle la langue maternelle,
selon une étude
Il
est possible de deviner quelle est la langue maternelle d'une
personne rien qu'en analysant son activité cérébrale lors de la
lecture, selon une étude menée par des scientifiques italiens.
L'étude menée pendant plus d'un an sur 15 interprètes italiens a révélé
des différences surprenantes dans leur activité cérébrale lorsqu'on leur
présentait des mots dans leur langue maternelle et dans d'autres langues
qu'ils parlaient, selon les chercheurs.
Les travaux montrent à quel point le
cerveau intègre et se remémore de manière différente les langues
apprises tôt dans l'enfance et celles apprises plus tard au cours de la
vie, souligne Alice Mado Proverbio, professeur d'électrophysiologie
cognitive à l'université Milano-Bicocca à Milan.
Selon Mme Proverbio, qui a dirigé l'étude, de tels travaux pourraient
aider les médecins à communiquer avec les personnes souffrant d'amnésie
ou de maladies qui affectent le langage. Ils pourraient aussi être
utilisés un jour pour interroger des demandeurs d'asile ou des
terroristes présumés afin de déterminer leur origine, précise-t-elle.
Les interprètes qui ont participé à l'étude étaient tous des Italiens
travaillant pour l'Union européenne et traduisant en anglais et en
italien. « Ils avaient une excellente maîtrise de l'anglais »,
souligne Mme Proverbio.
«
Nous ne nous attendions pas à une grosse différence dans
l'activité cérébrale
»,
lorsqu'ils passent d'une langue à l'autre.
Les interprètes devaient regarder un écran sur lequel clignotaient des
mots en italien, anglais, allemand et des combinaisons de lettres
dénuées de sens. Ils n'étaient pas informés de la finalité des
recherches et avaient seulement pour instruction d'appuyer sur un bouton
lorsqu'ils apercevaient un symbole spécifique.
Dans le même temps, les chercheurs les ont soumis à un
électroencéphalogramme (EEG), qui mesure l'activité électrique du
cerveau au moyen d'électrodes placées sur le crâne. Les relevés de
l'EEG ont ensuite été analysés par un logiciel qui a déterminé le
moment, l'intensité et
l'emplacement des réactions suscitées dans le
cerveau par chaque mot.
Environ 170 millisecondes après l'apparition d'un mot sur l'écran,
les chercheurs ont enregistré un pic d'activité électrique dans
l'hémisphère gauche du cerveau, une zone qui reconnaît les lettres des
mots avant que leur sens ne soit interprété.
Ces ondes cérébrales avaient une amplitude beaucoup plus grande
lorsque le mot était en italien, langue apprise par les interprètes
avant l'âge de cinq ans.
«
L'étude suggère que les différences entre les deux langues sont à un
niveau très fondamental
», souligne Joseph Dien, professeur de
psychologie à l'université du Kansas, qui n'a pas participé à l'étude.
Mme Proverbio attribue ces différences au fait que le cerveau
intègre la langue maternelle à un âge où il emmagasine également un
savoir précoce visuel, acoustique, émotionnel et autre. Du coup, la
langue maternelle déclenche une série d'associations dans le cerveau qui
se manifestent sous la forme d'une activité électrique accrue.
«
Notre langue maternelle est la langue que nous utilisons pour
penser, rêver et ressentir les émotions
», souligne Mme Proverbio. La seule
exception concerne les personnes bilingues qui ont appris une deuxième
langue avant l'âge de cinq ans.
L'étude publiée en début d'année dans la revue
«
Biological Psychology
»
a surpris certains scientifiques, notamment parce que les
différences
dans l'activité cérébrale interviennent à un moment du processus de
pensée où le cerveau n'a pas encore interprété le sens des mots.
«
Je ne m'attendais pas de telles différences au tout début de ce
processus
», souligne M. Dien.
«
Ils apparaissent à un niveau très précoce de compréhension. Il
faudra beaucoup d'autres recherches pour comprendre ce que cela implique
». Selon M. Dien, des recherches
supplémentaires pourraient aider à comprendre et à traiter des troubles
de l'apprentissage comme la dyslexie.
L'étude italienne montre également un lien entre l'activité
cérébrale et le niveau de la personne dans d'autres langues. Des études
antérieures
n'avaient détecté aucune différence entre la langue maternelle et
d'autres langues dont le locuteur avait une excellente maîtrise. Ce
qui laissait penser qu'avec un peu d'efforts
«
nous pouvions tous devenir parfaitement bilingues
», note Mme Proverbio.
«
Malheureusement, ce n'est pas vrai
».
AP
lma/v38/nc
Source : ifrance.com, le vendredi 28 mai 2008
http://web.ifrance.com/actu/science/203129#
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