Sujet :

Passeport pour l'anglais

Date :

25/04/2005

De Brigitte Laval  (courriel : zacaro(chez)wanadoo.fr)      

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Passeport pour l'anglais

Passeport pour l'anglais

 

Savez-vous que depuis quelques mois, nos compagnons à quatre pattes bénéficient d'un passeport européen pour sortir du territoire français ? Et cela dans tous les pays de l'UE. Belle initiative me direz-vous !

Mais, il y a un mais, oui ! Ce passeport est rédigé dans la langue du pays (français chez nous) et dans une seule seconde langue. Dans le(s) pays où cette langue est langue native, le passeport est dans cette seule langue.

Ne pensez-vous pas que cela revient à considérer cette langue comme langue première de l'Union Européenne, sinon comme langue officielle unique ?

Je vois que j'ai oublié de préciser de quelle langue il s'agit, mais vous aviez deviné déjà, non ? L'anglais, bien sur, toujours lui !

Était-il vraiment impossible d'inscrire sur ce passeport, en plus de la langue du pays, les langues des pays frontaliers, c'est-à-dire en France, l'anglais, l'allemand, le néerlandais (flamand), l'italien et l'espagnol, pays où l'animal et son maître peuvent se rendre en voiture (ou même à pied, en Eurostar ou en bateau pour le RU)? Je ne le pense pas ! Sous prétexte que 21 langues sont impossibles à inscrire, on fait encore un pas vers le totalitarisme tout anglais ! C'est inadmissible !

Il paraît que le ministère compétent est celui de l'agriculture ! Comme les courriers ou courriels de particuliers passent inaperçus auprès de ces gens-là, il serait peut-être bien que les associations de défense de la langue française et du multilinguisme fassent une plainte commune ! Qu'en pensez-vous ?

 

  Brigitte Laval

 

 

 

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Pour protester, écrire à : 

Dominique Bussereau

 

Monsieur le Ministre, Monsieur Dominique Bussereau

Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, et des Affaires Rurales
78, rue de Varenne 75349 PARIS 07 SP

communication@agriculture.gouv.fr

 

 

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Ci-après le message adressé au ministère de l'Agriculture par M. Henri Masson :

 

 

 

Monsieur le Ministre,

 

Au moment où le projet de traité constitutionnel a été rejeté par une majorité de Français en dépit du viol des règles démocratiques au détriment du NON, je trouve consternant et irresponsable que le ministère de l'Agriculture s'engage plus profondément sur la voie de l'à-plat-ventrisme face à l'anglais en créant un passeport bilingue en langue nationale + anglais pour animaux domestiques.

Il s'agit là d'un soutien inadmissible apporté à la langue d'une nation qui en tire tous les profits et qui laisse à toutes les autres la totalité de l'effort en temps (le temps, c'est de l'argent) et en coût budgétaire. La dispense d'effort ainsi accordée à cette nation ne saurait susciter de l'estime de sa part. Quiconque a vocation à ramper ne récolte que le mépris et toujours plus d'exigences de la part de ceux qui maîtrisent le jeu truqué.

Le directeur du British Council a pu écrire, dans son rapport des années 1987-1988 (p. 48) : « Le véritable 'or noir' de la Grande-Bretagne  est non point le pétrole de la Mer du Nord, mais la langue anglaise... Le défi que nous affrontons est de l'exploiter pleinement. »

Cette source de profit est pleinement exploitée grâce au concours et à la veulerie des gouvernants des pays non anglophones qui, à l'échelle mondiale, représentent pourtant plus de 95% de la population. Si le gouvernement britannique se flatte d'un bilan économique que certains envient, c'est bien à NOUS, citoyens non anglophones qu'il le doit ! Cette béatitude s'apparente au comportement d'une prostituée admirative de son maquereau qui, pendant qu'elle  serait exposée à tous les risques et désagréments, mènerait une vie de luxe. 

Le professeur Michel Serres a dit à plusieurs reprises, non sans raison, qu'il y a aujourd'hui plus d'inscriptions en anglais sur les murs de Paris qu'il n'y en avait durant l'occupation nazie.

Au service de qui se met le ministère de l'Agriculture ?

En vous remerciant pour votre attention, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations distinguées.

Henri Masson
Coauteur, avec René Centassi,
ancien rédacteur en chef de l'AFP,
de « L'homme qui a défié Babel »,
paru simultanément en seconde édition
avec la traduction en espéranto chez L'Harmattan, Paris, 2001.
A paraître en espagnol (juillet 2005), en coréen et en lituanien.
Existe sur cassette pour les déficients visuels.

 

 



  

                  

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