Sujet :

Devenons dignes de nos amis francophones

Date :

14/07/2007

De Brigitte Laval  (courriel : zacaro(chez)wanadoo.fr)  

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Devenons dignes de nos amis francophones

Laissez-moi vous lire ces quelques lignes de Robert Charlebois (chanteur québécois) dans un journal « J'ai deux amours, mon Québec et Paris ! Je me sens chez moi en France, au point d'avoir épousé une Française ... j'aime marcher sur la terre de mes ancêtres... Je suis un Québécois fier de sa langue française. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais elle se dégrade ici, en France. Dans certaines publicités, on parle de "chicken" comme si le mot « pouleta» n'existait plus. Mais vous ne faites pas de fautes de conjugaisons, contrairement aux Québécois ...

Maintenant, son Excellence Abdou Diouf : « Je m'explique mal la réserve des Français lorsqu'il s'agit de revendiquer leur identité, leur langue ! ... Quel message les Français envoient-ils à ces peuples qui ont choisi d'apprendre la langue française, de la parler pour s'ouvrir au monde, quand ils constatent que certains Français sont les premiers à renoncer à l'utilisation de leur langue, au profit de l'anglais, dans les instances internationales ? »

Alors, nous, qui ne sommes pas comme ça, n'ayons pas honte, même si certains trouveront que l'on « en fait trop ». Au Mac Do en accompagnant nos chers bambins « des beignets de poulet, SVP » (votre chère tête blonde vous dira que l'on dit "chicken nuggets", apprenez-lui que c'est dépassé !). Vous aimez bien certaines séries américaines (moi aussi), mais que diable nous embêtent-ils avec leurs titres en anglais ? Alors, je dis que j'ai regardé le dernier épisode des « ménagères désespérées » (« Mais maman ! », « Tais-toi ! »), que non regarder le « prison machin » ça ne me dit rien ! Et pour ne pas passer pour celle qui ne sait même pas parler l'anglais aux yeux de ces « ados désespérément imperméables au bon sens », je leur commente un article ignoble lu (en anglais) sur Internet, leur apprend que "people" veut dire le peuple, la foule, et rappelle à l'aînée que lors d'un séjour à Londres toutes les deux, qui faisait "yes, yes, yes" d'un air entendu, encourageant le vendeur à accélérer son discours, et n'avait pas compris un mot ? Et qui en fin de compte avait saisi le sens général malgré la vitesse trop rapide de notre interlocuteur ? Devinez ? Et qui arrive à lire pas mal l'espagnol et essaie d'apprendre un peu d'allemand et s'attaquera ensuite à l'italien ? Pas mes « ados désespérées » !

Désolée pour la dérive, mais devant vos amis, vos frères, sœurs, parents et en public aussi, montrez votre désaccord, râlez, n'hésitez pas devant les touristes, ils sont venus aussi pour voir des Français, et les Français, ça rouspète !

Et nos amis francophones entendront peut-être ce vent de révolte et seront fiers de nous !

Brigitte Laval

 

 

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