Sujet :

Sur la démission de nos élites

Date :

27/02/2008

De Charles Durand  (courriel : charles.durand(chez)hotmail.fr)  

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Réflexions de M. Charles Durand sur la démission de nos élites

 

Depuis l'époque de De Gaulle, notre système de production d'élites ne fonctionne plus ou fonctionne mal. Certains des traits de caractère que doivent nécessairement partager les élites n'existent plus à savoir la notion, qui devrait être profondément ancrée, de l'intérêt général, de l'intérêt national. Les événements ne sont plus déchiffrés à l'aide de grilles de lectures claires. Il n'y a également plus de préférence nationale et les élites se fient souvent davantage à l'avis donné par une personne extérieure au système qu'à celui qui, au contraire, le connaît bien de l'intérieur. Il y a une méfiance générale qui s'est développée entre Français et sur le plan professionnel tout d'abord. De même que le matériel IBM était considéré comme automatiquement "supérieur" à celui de la CII dans les années 70, un produit, un logiciel français conçu à Sophia-Antipolis suscitera moins d'intérêt que s'il vient d'Amérique du nord ou du Japon, même s'il est de moindre qualité.

Il y a quelques années, je m'étais intéressé à la société Windev, une société française qui a conçu des environnements de programmation très puissants et totalement en français et qui sont totalement boudés par les universités et même la francophonie institutionnelle où l'on préfère s'en tenir aux outils exclusivement étasuniens. C'est une observation entre parenthèses, mais qui illustre bien ce qui se passe en France et également dans d'autres pays de l'UE.

Dans les universités, la discrimination positive en faveur des minorités (qui sont quelquefois maintenant devenues des majorités) s'est mise en place dans les facs françaises. Quelquefois, cela ne change rien quand les gens sont à leur place mais, souvent, on se retrouve avec des professeurs qui n'auraient jamais pu prétendre à de tels postes dans les années 70, faute de compétences suffisantes. Finis les cours magistraux dans des facs de province où le professeur présentait avec une clarté extraordinaire et sans note des sujets complexes en mathématiques ou en physique. Ceux qui les remplacent en 2008 dans des écoles et des facs pourtant réputées font à côté piètre figure. Finie l'époque où l'on écrivait un article quand on avait quelque chose de réellement nouveau à dire.

Au niveau gouvernemental, de toute évidence, le copinage marche mieux que jamais et on se retrouve avec des ministres incompétents et qui n'ont nulle conscience des enjeux. Bien sûr, ils sont aisément manipulables, car ils n'ont pas, dans leur éducation et leur instruction, de fondements très solides. Un système décadent est un système où la promotion se fait à l'envers et on ne peut pas réformer une telle situation du jour au lendemain. En même temps, le côté spectacle a pris une importance démesurée par rapport à la substance qu'il faut plus de temps et de finesse pour juger. Cela a été possible du fait de la perte du sens critique induite par la détérioration du système d'enseignement.

La liste établie ici n'est bien évidemment pas exhaustive. Malheureusement, on ne peut pas sauter du bateau en se disant qu'il vaudrait mieux rejoindre un pays où les valeurs sont plus proches de celles que nous souhaitons et où on pourrait considérer que les choses sont encore à l'endroit et non à l'envers comme c'est le cas chez nous. L'appartenance nationale fait que nous sommes tous ensemble dans cette galère et que, la seule voie de salut, c'est de tenter de faire ce que nous devons faire pour améliorer les choses. Comme dans toutes les anciennes colonies, les collabos pullulent. L'empire étasunien a ses collabos zélés. Tout le monde sait ce qui est arrivé aux collabos dans tous les pays où les intérêts nationaux ont repris le dessus. Ça n'est jamais un joli spectacle. Espérons seulement que la reprise en main des intérêts nationaux pourra se faire un jour sans effusion de sang !

Charles Durand

 

 

Réflexions de M. Robert-jean Leleu (robert.jean.leleu(chez)wanadoo.fr)  

 

Je confirme que Windev est de loin supérieur  à Access, ne serait-ce que parce que l'on y dispose d'un langage de programmation à base de français. Cela permet à des non-informaticiens de se "jeter à l'eau" plus facilement. Il est maintenant également traduit en anglais (le même programme peut-être vu en français ou en anglais). Il me semble qu'ils ont, ou ont prévu de le mettre en espagnol...

Leur force commerciale vient de ce  qu'ils fournissent une base de donnée native qui est gratuite pour le client final.

Il y avait eu antérieurement un générateur d'application nommé Quartz, puis Omnis (de quelles nationalité ?) de programmation encore plus simple... et de capacités de programmation moindre, mais dont le langage était entièrement "localisé" dans les diverses versions nationales. Il a disparu vers 1990, je crois. Le client final devait acheter le moteur de base de données....

Depuis que je suis en retraite j'ai laissé tomber Windows (et donc Windev), sans passer pour autant à Webdev... je ne m'intéresse plus qu'aux logiciels libres sous Linux, qui sont à base d'anglais dans les couches profondes, et plus ou moins localisés pour les menus. Dans le domaine qui nous intéresse (générateurs d'applications faisant tourner une base de données) il n'y a pas grand-chose. J'utilise Knoda (allemand, utilisant Python).

Au niveau des langages de base, tel python, il y a une liste de discussion (http://groups.google.com/group/eliberaprogramaro) qui travaille plus ou moins autour du portage de langages de base (C, Python,..) en espéranto (j'ai de la peine à suivre leur jargon esperantinformatique, donc je ne sais pas très bien où ils en sont). C'est à ma connaissance la seule tentative "libre" qui œuvre un peu dans l'esprit de Windev pour éviter l'anglais informatique.



 


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