Sujet : La Francophonie en mouvement
Date : 15/07/2004
De :   Claire Goyer  (cl.goyer@skynet.be)

         

(EU) UE-FRANCOPHONIE : rencontre entre Abdou Diouf et treize ministres européens pour envisager des actions susceptibles de      préserver le multilinguisme - et le français - au sein des institutions européennes

Bruxelles, 12/07/2004 (Agence Europe) - Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a rencontré lundi matin treize ministres des Affaires étrangères de pays européens faisant partie de la Francophonie ou désireux d'adhérer à l'Organisation : Belgique, France, Luxembourg (membres de l'OIF et de l'UE), Slovénie, Slovaquie, République tchèque, Pologne, Lituanie (observateurs à l'OIF et membres de l'UE), Bulgarie et Roumanie (membres de l'OIF et candidats à l'adhésion à l'UE) et Autriche, Grèce, Hongrie (membres de l'UE qui ont manifesté leur intérêt pour l'OIF). La réunion était consacrée à la diversité culturelle et linguistique et, en particulier, à la place du français dans les institutions européennes. Notant dans son allocution que les traités, les textes juridiques et le projet de Constitution de l'UE garantissent le pluralisme linguistique, l'ancien président du Sénégal a souligné que "la réalité (...) montre clairement un déclin du plurilinguisme et un recul de la pratique du français dans les institutions de l'UE (...) Et tous les experts ont démontré que les élargissements successifs ont mécaniquement affaibli le plurilinguisme". Les ministres et le secrétaire général se sont donc concertés sur cette question dans le but d'ébaucher une stratégie commune et de préparer le terrain en vue de l'adoption d'un certain nombre d'actions concrètes et de mesures réalisables rapidement.

Au-delà de l'enjeu linguistique, le secrétaire général a rappelé l'importance du dossier de la diversité culturelle et linguistique pour l'avenir de l'Europe. « Pour tous ceux qui sont convaincus que dans le monde multipolaire dans lequel nous évoluons, la diversité linguistique doit occuper une place centrale, ce que l'Europe réussira dans ce domaine, ce qu'elle saura inventer et imposer sera un modèle de référence mondial. Le monde entier, et les pays du Sud, en particulier les pays ACP, attendent beaucoup de l'exemple européen et savent bien que leur avenir culturel et linguistique dépendra aussi de ce modèle européen », a-t-il déclaré.

Les ministres présents ont pris acte des diverses recommandations et propositions d'action envisageables au niveau communautaire, notamment : - agir dans le sens de la promotion de la diversité et du maintien du principe de multilinguisme dans les institutions européennes ; - s'opposer à toute réforme qui remettrait en cause ce principe ; - demander aux fonctionnaires, diplomates et experts d'user de leur langue maternelle ou, à défaut, de la langue française au titre de langue internationale tel que stipulé dans les critères d'adhésion à la Francophonie; - intervenir officiellement lorsque les institutions ne proposent pas ou proposent avec retard interprétation et traduction, y compris s'agissant des sites Internet.

Les ministres ont confié à M. Diouf le soin de suivre, dans le contexte de la diversité linguistique, la question de la pratique de la langue française au sein des institutions européennes et de les informer de l'évolution de la situation.

En janvier 2002, la Francophonie a mis en place, par l'intermédiaire de son opérateur principal, l'Agence intergouvernementale, et en étroite coopération avec la Communauté française de Belgique, la France et le Luxembourg, un « plan d'action pour le français au sein de l'UE ». L'OIF a fait de ce projet de promotion du français sur la scène européenne une de ses priorités majeures pour les années à venir. Avec un budget de plus de 3 millions d'euros pour 2003 et 2004, ce plan préconise notamment le développement de la concertation, la sensibilisation, la formation, l'apport de nouveaux outils au service de la promotion linguistique, de l'environnement informatique et de l'édition. Abdou Diouf a appelé les ministres à en tirer parti et à le renforcer.

 

 

Remarque de M. Thierry Priestley, président de l'association Droit De Comprendre

 

Très bien, mais j'attends de voir ce que cela donnera dans les faits. Pour l'instant, j'observe que dans toutes les réunions organisées par la Commission auxquelles j'ai participé depuis un an à Bruxelles, les représentants de tous les pays de l'Europe de l'Est concernés qui sont cités par ce communiqué, y utilisent systématiquement et exclusivement l'anglais, alors même que la plupart d'entre eux, comme j'ai pu le vérifier en parlant avec eux, maîtrisent parfaitement le français.

Thierry Priestley (thierry.priestley@dilti.travail.gouv.fr)

 

 

Remarque de Mme Claire Goyer

 

Après le rapport Herbillon du printemps 2003, le rapport Floch du printemps 2004. Deux rapports édifiants, mais dans les faits votre témoignage  est la preuve que les comportements ne changent pas.

Claire Goyer (cl.goyer@skynet.be)

 

Pour en savoir plus lire :

http://www.assemblee-nationale.fr/12/europe/rap-info/i1594.asp