STRASBOURG, 21 juin 2004 (Reuters) -
Les élus français de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ont bruyamment quitté l'hémicycle, lundi à Strasbourg, quand leur compatriote Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, a entamé un discours en anglais. « Parlez français, c'est la moindre des choses », s'est exclamé un parlementaire non identifié mais parfaitement audible. « Je vous en prie, ne partez pas », a répliqué, en français cette fois, l'ancien gouverneur de la Banque de France, visiblement interloqué. « Pardonnez-moi, Messieurs. Pour les parlementaires qui sont présents, j'indique en français que dans ma propre organisation la langue de travail est l'anglais », a-t-il ajouté. Le président de l'assemblée parlementaire, l'Autrichien Peter Schieder a volé à son secours. « Vous pouvez parler en anglais ou en français ou dans les deux langues et je vous demande pardon parce que ce n'est encore jamais arrivé qu'une délégation parte à cause d'une question linguistique », a-t-il dit en anglais. Jean-Claude Trichet a repris dans la langue de Shakespeare le fil de son discours, sur le thème de « l'euro et la grande Europe », avant de basculer dans celle de Molière pour une seconde partie. Seul son accent, très "made in France", est resté inchangé d'un bout à l'autre.
* Dans un communiqué, la délégation française a dénoncé les « errements » linguistiques du président de la BCE, annonçant son intention d'en référer au Premier ministre et de réagir de la même façon si une telle chose se reproduit. * Les parlementaires attendent des Français nommés dans des instances européennes « qu'ils s'expriment en français chaque fois que l'occasion leur en est donnée », poursuit la délégation dans son communiqué./GR/LBR/EPI
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