Sujet :

Iter, un état anglophone et de non-droit, sur le sol français !

Date :

22/09/2014

De Jean-Pierre Colinaro  (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr)  

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Iter, un état anglophone et de non-droit, sur le sol français !

IterL'émission de France Culture « Projet ITER : eau dans le gaz à tous les étages » diffusée le samedi 20 septembre 2014, a été l'occasion de s'informer quelque peu sur ce qui se passait sur ce chantier, un chantier qui, apparemment - et c'est bien dommage -, ne suscite guère d'interrogations de la part de nos politiciens et de nos grands médias. Iter, c'est un peu comme les Accords du Grand Marché transatlantique en cours de négociation actuellement, c'est secret, le peuple ne doit pas y avoir accès.

Comme nous pourrons le constater, au fils du reportage, la langue officielle d'Iter, c'est l'anglais, c'est-à-dire la langue des Financiers et de la mafia internationale du fric et de l'exploitation humaine. Au siècle dernier, l'humain servait de chair à canon, aujourd'hui, il semble dévolu à devenir de la chair à profit.

Iter n'est pas sans rappeler non plus, le récent mondial de ballon qui s'est déroulé cet été au Brésil, où la Fifa, plus forte que l'État brésilien, a imposé ses règles : anglais de rigueur, bien sûr, et multinationales au tiroir-caisse, court-circuitant ainsi les autochtones, c'est-à-dire les Brésiliens eux-mêmes, de toutes retombées économiques substantielles.

En fait, la finance internationale et les organismes qui lui sont affiliés, se foutent des langues, des cultures et du droit du travail des États dans lesquels ils jettent leurs machines à profits, ils sont devenus la gouvernance mondiale et gare aux politiciens qui ne voudraient pas se mettre à genoux devant leur desiderata.

JPC

 

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Projet ITER : eau dans le gaz à tous les étages

ITER, encore de l'anglais !Voici un sujet très intéressant occulté des grands médias, hélas, un sujet que Ruth Stégassy, journaliste à France Culture et animatrice de l'émission Terre à terre, a abordé le samedi 20 septembre 2014.

ITER (originellement en anglais : "International Thermonuclear Experimental Reactor" ou en français : "réacteur thermonucléaire expérimental international") est un projet de machine expérimentale de type tokamak  (le terme "tokamak" vient du russe "тороидальная камера с магнитнымикатушками" (toroïdalnaïa kamera s magnitnymi katushkami : en français, chambre toroïdale avec bobines magnétiques), une machine expérimentale  visant à démontrer la faisabilité d'un réacteur nucléaire utilisant le principe de la fusion.

Le projet associe 35 pays : ceux de l'Union européenne ainsi que l'Inde, le Japon, la Chine, la Russie, la Corée du Sud, les États-Unis et la Suisse.

On nous dit dans le reportage que la France finance ce projet à raison de 30% du budget, mais pourquoi la France, en son nom propre, devrait-elle mettre la main au portefeuilles, alors qu'elle donne déjà de l'argent par l'intermédiaire de l'UE ?

 

 

 

Iter, vu par des Scientifiques

Passage de l'émission parlant du projet "Iter" vu par Monique et par Raymond Sené, physiciens nucléaires, membres du GSIEN (groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire [http://gazettenucleaire.org/]). Durée : 28mn 05

 

Iter, vu par des syndicalistesPassage de l'émission parlant du chantier "Iter" vu par Christian Ribaud, par Alain Champarnaud, délégués CGT de Cadarache et par Samuel Autexier, du comité de solidarité 04. Durée : 23mn 10

 

Extraits de l'entrevue soulignant la mainmise de l'anglais sur le site d'Iter :

Le "Welcome Office" d'Iter

 À Iter,  on vous accueille

 au "Welcome Office" !

A Iter tout le monde parle anglaisÀ Iter tout le monde

parle anglais !

A Iter, les inspecteurs du travail doivent parler anglaisÀ Iter, les inspecteurs du travail doivent parler anglais !

 

Au sujet des inspecteurs du travail, notons qu'il est dit à leur sujet que leur mission a été modifiée sous Sarkozy. Aujourd'hui, les inspecteurs du travail ne sont plus des gendarmes censés mettre des amendes et des sanctions, mais ils sont devenus des conseillers.

- Cela ne vous rappelle-t-il pas d'autres fonctionnaires chargés de faire respecter la loi et à qui on a enlevé tout pouvoir ?

- Les gens du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, pardi ! En effet, pas question pour eux de mettre des amendes et des sanctions et donc de faire appliquer l'article 39 de la Charte de France Télévisions qui proscrit les termes étrangers lorsqu'il existe un équivalent français, car cela serait trop contraignant, trop coercitif, pas assez dans l'air du temps où on laisse tout faire, où le loup doit être libre d'aller égorger les pauvres brebis qui paissent tranquillement dans la prairie.

Voilà donc pourquoi, tout comme les marchands de chair à profit, le "Flop TEN" de Ruquier a encore de beaux jours devant lui !

 

Le CSA ne fait rien pour la langue française

 

 

Source : franceculture.fr, le samedi 20 septembre 2014

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-projet-iter-eau-dans-le-gaz-a-tous-les-etages-2014-09-20

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4908416

 

 

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Zones d’ombre sous le soleil éblouissant d’Iter !

PAR LE CHAT25

(Note de l'Afrav : les termes anglais "low cost" et "dumping social" employés dans cet article, ont été remplacés par des termes français plus clairs : "à bas coût" et "recul social organisé")

Iter, anglais, exploitation humaine

Environ 3000 ouvriers « à bas-coûts » attendus sur le chantier pharaonique d’ITER qui vont être traités comme des esclaves d’un autre âge. L’enquête que nous vous proposons ici comportera plusieurs volets. Nous  présentons aujourd’hui une vue d’ensemble des pratiques scandaleuses et révoltantes entourant ce gigantesque projet. © DR

 

L'objectif du projet ITER

Nous rappelons que l’objectif du projet ITER, implanté sur le site CEA de Cadarache (Bouches-du-Rhône), est de démontrer la possibilité scientifique et technologique de la production d'énergie nucléaire par la fusion d’atomes légers (hydrogène), réaction produite dans les étoiles qui libère leur énergie (chaleur, lumière, neutrons).

Analyse de ce fléau :

Il suppose la mise en place d’une organisation du travail choisie délibérément, de sous-traitances en cascades et de cascades de sous-traitance, ce qui multiplie les conflits d’intérêt et les délits de marchandage.  Cette organisation du travail engendre la surexploitation des travailleurs, pouvant aller jusqu’à des situations d’esclavage, qui laissent les chômeurs locaux sans débouché, à la charge de la société. Les cotisations sociales ne sont pas payées, et ainsi détournées pour alimenter les dividendes des actionnaires des grands groupes du bâtiment et travaux publics (Bouygues, Eiffage, Vinci)  et des patrons mafieux. Ces pratiques sont nuisibles à l’ensemble des travailleurs (travailleurs actifs, chômeurs et retraités), puisqu’elles privent de financement l’URSSAF, donc les caisses de solidarité : Sécurité Sociale (Assurance Maladie, accidents, retraites), chômage, 1% logement, etc.

Ce phénomène sévit partout, qui plus est dans notre région PACA, à deux pas de chez nous.

Depuis 2000, sur le centre de Cadarache, trois réacteurs sont successivement mis en chantier avec la même utilisation du recul social organisé.

Réacteur RES, destiné à l’expérimentation spécifiquement militaire,

Réacter RJH, Jules Horowitz, destiné  à la fabrication de radio-isotopes dans le domaine médical,

ITER, réacteur d’expérimentation de la fusion nucléaire.

Rien de nouveau sous le soleil d’ITER :

Pour le chantier ITER, par exemple,  il en va de même : on ne peut que s’étonner d’une récente signature de convention prétendument de bonne pratique intitulée pompeusement « convention de partenariat pour la lutte contre le travail dissimulé sur le site ITER », signée entre MM Osuma Motojima, directeur général de l’organisation ITER et Dominique Clément, directeur préfigurateur des URSSAF de la région PACA. Cette convention met en place un calendrier et un délai de prévenance interdisant tout contrôle inopiné des inspecteurs de cette administration.

Sachant que la mission de l’URSSAF consiste, dans le cadre du financement du régime général de la Sécurité Sociale et de nombreux partenaires, à collecter les ressources (cotisations et contributions sociales) qui permettent notamment de financer la prise en charge ou le remboursement des soins médicaux, d’indemnités en cas d’arrêts maladie, de congés maternité ou d’accidents du travail ainsi que le paiement des retraites de base et des allocations familiales des bénéficiaires du régime général de la Sécurité Sociale.

Sachant que le réseau des URSSAF cherche à concilier un haut niveau de recouvrement et la démarche d'accompagnement des entreprises, notamment celles qui rencontrent des difficultés financières et que sa stratégie est fondée sur le développement de la qualité de la relation et du service au bénéfice de 9,5 millions de petites, moyennes ou grandes entreprises, associations, collectivités territoriales, particuliers employeurs, travailleurs indépendants et plus de 800 partenaires pour le compte desquels il recouvre des contributions.

Sachant qu’il garantit l’égalité de traitement de l'ensemble des cotisants et qu’il participe activement à la lutte contre la fraude et l'évasion sociale.

Cette mission apparaît en complète contradiction avec la signature d’un tel document.

Il se trouve qu’un guide du logement à destination des entreprises du chantier ITER, commandé par le CEA et l’Agence ITER France, édité par Sémaphores en juin 2012,  répertorie les possibilités de logement pour environ 3000 travailleurs bon marché, en quelque sorte « à bas-coûts », dont la venue a été confirmée lors d’une réunion de la Cli ITER  (Commission Locale d’Information), le 19 octobre 2012 à Vinon s/Verdon (nous reviendrons longuement sur la question de l’hébergement des travailleurs «à bas-coûts » sur la zone de Cadarache et ses environs, qui pose de graves problèmes d’infraction au Droit du Travail et aux Droits de l’Homme).

Quel est le rôle d’une telle convention sinon organiser l’impunité ?

Cette convention  programme les dates exactes, des éventuelles visites des inspecteurs de l’URSSAF, ce qui laisse tout loisir aux patrons du chantier d’aligner les arrivées et les départs des travailleurs, soit disant en « détachement transnational », avec  les contrôles non inopinés des inspecteurs des URSSAF. En clair  les dirigeants exigent des contrôles à leur bonne convenance, qui seront effectués quand ils disposeront d’une situation préétablie comme non sanctionnable, ce qui permet aux patrons d’ITER d’annoncer sur leur site qu’ils ont signé une convention de lutte contre le travail dissimulé, (qui est sanctionnable et pénalisable au titre du code du travail selon les articles :  L  8221-1,L 8221-3,L 8711-1,L8771-2,L 8224-1 ,L 8224-3).

Autres conséquences catastrophiques du recul social organisé :

- Les Non-retombées économiques :

•  Les chômeurs locaux resteront donc  sans débouché et sans perspective d’avenir : selon la plaquette de juillet de pôle emploi de Manosque, aucune offre d’emploi destinée au chantier n’est répertoriée.

•  Les prélèvements sociaux destinés au logement n’étant pas prélevés (dans le cadre du 1% logement), cela aura un impact négatif sur le financement d’habitats sociaux, (collectifs et individuels) et la population de la région sera donc pénalisée parce qu’il n’y aura  ni construction de logements sociaux, ni participation au financement de l’habitat individuel.

- Montée de la violence inter-ethnique : les chômeurs locaux sans débouché risquent de s’opposer aux travailleurs à « bas-coûts », ce qui fera monter immanquablement la violence inter-ethnique, sur et au-delà du chantier. Les pauvres se battront les uns contre les autres au lieu d’unir leurs forces pour changer les choses.

- L’injustice sociale généralisée mise en œuvre avec la complicité des services de l’État démontre qu’il n’existe plus aucun rempart de protection des conquêtes sociales des citoyens et de leurs droits.  L’inspection départementale du travail n’a visiblement pas dressé de procès-verbal suite à l’enquête qu’elle a réalisée en 2010, sur les nombreuses infractions liées au recul social organisé, découvertes et dénoncées par quelques militants de la CGT sur le chantier RGH. La signature de partenariat de la direction d’ITER avec l’URSSAF en est un exemple scandaleux.

•  Malgré une petite poignée de militants CGT, surnommés « les petits copains », acharnés à lutter contre le recul social organisé, les syndicats du centre de Cadarache sont étrangement devenues de grandes muettes aveugles et sourdes (l’Union Locale CGT de St-Paul-lez-Durance, inaugurée en 2005 par Bernard Thibault et spécifiquement créée pour le chantier ITER, a fermé son local en mai 2012).

 

 

Source : blogs.mediapart.fr, le samedi 23 mars 2014

http://blogs.mediapart.fr/edition/cent-paroles-d-aix-journal-local-alternatif/article/230313/zones-d-ombre-sous-le-soleil-eblouissant-d-iter