Rêve américain à Manduel !
Alain Gillet,
enseignant à l'école Fournier de Manduel, Jeanne Del Litto,
professeur de musique au collège Via Domitia de Manduel et
Laetitia Ferras, professeurs de musique au collège Jules-Verne à
Nîmes ont réalisé un spectacle impliquant des élèves de leur
école respective. Ce spectacle avait pour thème le « rêve
américain » : un narrateur racontait son aventure américaine et
une chorale illustrait le récit en chansons (9 en français, 4 en
anglais).
S'il est très
constructif et très pédagogique d'impliquer des jeunes dans un
projet artistique, il est tout autant important de travailler
également à cultiver leur sens critique. Leur sens critique à
l'égard de la langue anglaise, notamment, une langue que l'on impose partout en France,
en Europe et dans le monde, leur sens critique à l'égard des
États-Unis d'Amérique qui manipulent à leur seul profit, les
affaires du monde, etc.
Est-ce que,
aujourd'hui, l'École de la République enseigne le sens critique
à nos enfants ?
Voilà, la question qu'il faudrait se poser.
SC
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L'imposition de l'anglais :
Pour rappel,
l'imposition du
« tout anglais »
n'est pas
innocente. C'est
en fait la
concrétisation
d'une stratégie
élaborée lors
d'une conférence
anglo-américaine
qui s'est tenue
en 1961, et dont
l'on peut
trouver les
termes dans un «
rapport
confidentiel »
publié dans "Linguistic
Imperialism"
(Oxford University
Press), ouvrage
de Robert
Phillipson (
professeur
anglais, maître
de conférences
en anglais et en
pédagogie des
langues,
enseignant à
l'Université de
Roskilde
(Danemark). Il
s'agissait de
définir une
stratégie de
l'expansion de
la langue
anglaise, dans
le but avoué de
servir leur
économie et leur
politique, en
faisant adopter
à tous leur
vision du monde
! Robert
Phillipson
souligne (page
168)
l'argument développé par
I. A. Richards
(créateur avec
C. K. Ogden
du Basic
English): « L'anglais
doit devenir la langue dominante remplaçant les autres langues
et leurs visions du monde : chronologiquement, la langue
maternelle sera étudiée la première, mais l'anglais est la
langue qui, par la vertu de son emploi et de ses fonctions
deviendra la langue fondamentale » (ou prioritaire ?).
Robert Phillipson ajoute que ce rapport
fut « écrit pour l'usage interne du British Council et, qu'en
conséquence, son contenu diffère de celui des textes équivalents
destinés à être publiés pour le grand public ». Il en dit
long sur le contenu de l'idéologie dominante et sur ce qui se
cache derrière la rhétorique de compréhension internationale
proclamée à l'extérieur.
Selon I. A. Richards (1961), « un
Ministre de l'Éducation peut ne pas être un bon juge des
intérêts de son pays et il convient de lui rappeler que
l'anglais est le véhicule de tout ce qui a été pensé et senti au
cours des siècles , comme il est la clé de l'avenir prodigieux
qui nous attend. Si les pays non-anglophones peuvent décider
eux-mêmes de leur politique, ils ont néanmoins besoin d'être
guidés fermement afin qu'ils puissent apprécier ce qui est bon
pour eux. En conséquence si les Ministres de l'Éducation
manquent de reconnaître cette vérité, parce qu'ils sont aveuglés
par leur nationalisme, c'est le devoir des représentants du
noyau des anglophones de passer outre » (page 167).
Voici quelques citations de
personnalités anglo-saxonnes au sujet du caractère hégémonique
qu'ils veulent donner à leur langue :
- « Madeleine Albright, le
Secrétaire d’État américain en tournée chez ses proconsuls
européens affirme : L’un des objectifs majeurs de notre
gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des
États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire . »
« Récemment un responsable du département d’État, à qui l’on
rappelait que le français est une des langues officielles de
l’ONU, répondait : Je pense que c’est une plaisanterie, pourquoi
pas le swahili ? » (À gauche , 20 février 1997)
- « À Davos, lors du fameux World
Economic Forum, le français a été mis au ban des langues
admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus
illustres acceptent ce diktat au nom d’un mondialisme
anglo-saxon. » (Le Journal des Finances , 22 au 28 mars 1997)
- « Robin Cook,
secrétaire au Foreign Office en 1997, voyait grand. Il voulait non seulement
rendre à la diplomatie britannique un lustre que
l’administration Tory avait, selon lui, terni, mais il souhaite
aussi que, demain, la Grande-Bretagne mène le monde .
Pacifiquement, cela va de soi. Par la seule force de son
économie, de son génie créateur, de sa culture et de sa langue.
» (Le Figaro , 13 mai 1997. J.D.)
-
Margaret
Thatcher,
lors d’une
conférence aux
États-Unis a dit : «
Au XXIe
siècle, le
pouvoir dominant
est l’Amérique,
la langue
dominante est
l’anglais, le
modèle
économique est
le capitalisme
anglo-saxon ».
C'est
l'hégémonie
d’une puissance
unique, d'une
langue unique,
d'une idéologie
unique, d'un
système unique !
(Marianne,
31.07.00)
-
David
Rothkopf,
directeur
général du
Cabinet de
consultants
Kissinger
Associates : «
Il y va de
l’intérêt
économique et
politique des
États-Unis de
veiller à ce
que, si le monde
adopte une
langue commune,
ce soit
l’anglais »
(Le Monde
Diplomatique,
aout 1998).
- Churchill
avait écrit en
juillet 1943
à la BBC : "I am
very much
interested in
the question of
basic English.
The widespread
use of this
would be a gain
to us far more
durable and
fruitful than
the annexation
of great
provinces".
(« Je suis très
intéressé par la
question de la
langue anglaise
basique.
Son propagation
aurait un impact
bien plus
durable et
profitable que
l'annexion de
grandes
provinces »).
-
« (...) Il y a
un élément de
commercialité
dissimulé dans
chaque
professeur,
livre, revue,
film, programme
télévisé, de
langue anglaise
envoyés au delà
des mers Si
alors nous
sommes en train
de tirer un
avantage
politique,
commercial et
culturel de
l’usage mondial
de l’anglais,
que faisons-nous
pour maintenir
cette position ?
»
(Extrait du
rapport annuel
du
British Council, année 1968-69,
page 12)
- etc.
Je signale aussi ce qu'a dit, et ne
cesse de répéter Michel Serres, professeur à Sandford aux É-U-A,
académicien et philosophe français : « Je pense qu'aujourd'hui
il y a sur les murs de Paris plus de mots anglais qu'il n'y
avait de mots allemands pendant l'Occupation, et ça c'est quand
même sous la responsabilité de ceux qui veulent bien le mettre,
parce qu'il n'y a pas de troupes d'occupation aujourd'hui. Je
les appelle des collabos. » (Michel Serres, France Info,
2005).
HM
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Le mythe des Américains
libérateurs :
40-45,
la seule « bonne » guerre US ? Peut-être à nuancer. Quelques
faits troublants sont documentés dans un excellent livre de
l’historien Jacques Pauwels (voir, ci-contre). Ses documents irréfutables
prouvent qu’une grande partie des sociétés US ont carrément
collaboré avec Hitler, et pas seulement au début de la
guerre : Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, General
Electric, Goodrich, Singer, Kodak, ITT, JP Morgan...
Pire. La grande nouveauté stratégique d’Hitler, ce
fut la "Blitzkrieg", la guerre-éclair : porter très
vite ses troupes au cœur de l’adversaire. Pour cela,
deux conditions indispensables : des camions et de
l’essence. L’Allemagne n’ayant aucun des deux, c’est
Esso qui a fourni l’essence, tandis que les camions
provenaient des usines allemandes de Ford et General
Motors.
« Que cette guerre dure le
plus longtemps possible ! »
Pauwels montre que :
1. Une grande partie du patronat US était pro-Hitler
dans les années 30 et 40.
2. Cela n’a changé qu’au moment où les ventes des
firmes US furent mises en danger par l’agressivité
commerciale allemande en Amérique latine et
ailleurs. Et par les occupations japonaises qui
confisquaient tout le commerce en Asie.
En fait, les États-Unis jouaient double jeu. Ils
souhaitaient que la guerre dure longtemps. Pourquoi
?
D’un
côté, les énormes profits que leurs sociétés
réalisaient en Allemagne étaient en croissance. De
l’autre côté, ils s’enrichissaient en prêtant à la
Grande-Bretagne qui supportait tout le poids
financier de la guerre. Washington posait d’ailleurs
comme condition que Londres abandonne ses colonies
après la guerre. Ce qui fut fait. Les États-Unis ont
réussi à profiter de la Deuxième Guerre mondiale
pour affaiblir leurs rivaux et devenir la seule
superpuissance capitaliste.
Henry Ford : « Ni les Alliés, ni
l’Axe ne devraient gagner la guerre. Les USA
devraient fournir aux deux camps les moyens de
continuer à se battre jusqu’à ce que tous deux
s’effondrent. »
Le futur président Harry Truman, 1941 :
« Si l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie
et si la Russie gagne, nous devons aider
l’Allemagne, afin qu’il en meure le maximum de
chaque côté. »
Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l’URSS vainquit
Hitler. Alors seulement, les États-Unis se
précipitèrent pour sauver leurs intérêts en Europe.
Demain 6 juin, on fera comme si la guerre avait été
gagnée en Normandie et non à Stalingrad. On ne dira
pas qu’Hitler perdit 90% de ses soldats à l’Est. Que
pour un soldat US tué, il y en eut 60 soviétiques.
Les manuels scolaires sont parfois bizarres, non ?
Voilà, désolé de vous avoir ôté une de vos dernières
illusions. Demain, 6 juin, vous pourrez penser à
tout ça lorsque sur une plage normande, on fêtera
George Bush alors que son grand-père a financé
Hitler. Dans quel monde vivons-nous ?
MICHEL COLLON
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Manduel : succès du spectacle de chorales
Un rêve
américain était
le titre du
spectacle
proposé
vendredi 23 mai
par la chorale
réunissant des
élèves des
collèges Via
Domitia de
Manduel, Jules
Verne de Nîmes
et de CM2 de
l'école François
Fournier.
Et c'est vrai
qu'ils nous ont
fait voyagé à
travers les
États-Unis avec
du gospel, de la
variété, du
jazz, de la
soul…
Pour cette 2e
édition à la
salle des
arènes, ce
spectacle avait
pour fil rouge
une partie
théâtre dans
laquelle un
jeune garçon
racontait son
aventure
américaine. Le
récit était
ponctué de
morceaux choisis
évoquant les
États-Unis.
Devant une salle
comble, les
élèves ont
chanté sous la
direction
d'Alain Gillet,
enseignant à
l'école
Fournier, de
Jeanne Del Litto
et de Laetitia
Ferras,
professeurs de
musique,
accompagnés par
le trio de
musiciens Henri
Houix et proposé
un spectacle
riche en
musiques et en
lumières,
largement
ovationné.
Source :
midilibre.fr, le dimanche 25 mai 2014
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