Sujet :

Rêve américain à Manduel !

Date :

05/06/2014

Envoi de Sylvie Costeraste  (courriel : contact.sy(chez)aliceadsl.fr)  

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Rêve américain à Manduel !

Alain Gillet, enseignant à l'école Fournier de Manduel, Jeanne Del Litto, professeur de musique au collège Via Domitia de Manduel et Laetitia Ferras, professeurs de musique au collège Jules-Verne à Nîmes ont réalisé un spectacle impliquant des élèves de leur école respective. Ce spectacle avait pour thème le « rêve américain » : un narrateur racontait son aventure américaine et une chorale illustrait le récit en chansons (9 en français, 4 en anglais).

S'il est très constructif et très pédagogique d'impliquer des jeunes dans un projet artistique, il est tout autant important de travailler également à cultiver leur sens critique. Leur sens critique à l'égard de la langue anglaise, notamment, une langue que l'on impose partout en France, en Europe et dans le monde, leur sens critique à l'égard des États-Unis d'Amérique qui manipulent à leur seul profit, les affaires du monde, etc.

Est-ce que, aujourd'hui, l'École de la République enseigne le sens critique à nos enfants ?

Voilà, la question qu'il faudrait se poser.

 

SC

 

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L'imposition de l'anglais :

Impérialisme linguistique dans les écoles de ManduelPour rappel, l'imposition du « tout anglais » n'est pas innocente. C'est en fait la concrétisation d'une stratégie élaborée lors d'une conférence anglo-américaine qui s'est tenue en 1961, et dont l'on peut trouver les termes dans un « rapport confidentiel » publié dans "Linguistic Imperialism" (Oxford University Press), ouvrage de Robert Phillipson ( professeur anglais, maître de conférences en anglais et en pédagogie des langues, enseignant à l'Université de Roskilde (Danemark). Il s'agissait de définir une stratégie de l'expansion de la langue anglaise, dans le but avoué de servir leur économie et leur politique, en faisant adopter à tous leur vision du monde ! Robert Phillipson souligne (page 168) l'argument développé par I. A. Richards (créateur avec C. K. Ogden du Basic English): « L'anglais doit devenir la langue dominante remplaçant les autres langues et leurs visions du monde : chronologiquement, la langue maternelle sera étudiée la première, mais l'anglais est la langue qui, par la vertu de son emploi et de ses fonctions deviendra la langue fondamentale » (ou prioritaire ?).

Robert Phillipson ajoute que ce rapport fut « écrit pour l'usage interne du British Council et, qu'en conséquence, son contenu diffère de celui des textes équivalents destinés à être publiés pour le grand public ». Il en dit long sur le contenu de l'idéologie dominante et sur ce qui se cache derrière la rhétorique de compréhension internationale proclamée à l'extérieur.

Selon I. A. Richards (1961), « un Ministre de l'Éducation peut ne pas être un bon juge des intérêts de son pays et il convient de lui rappeler que l'anglais est le véhicule de tout ce qui a été pensé et senti au cours des siècles , comme il est la clé de l'avenir prodigieux qui nous attend. Si les pays non-anglophones peuvent décider eux-mêmes de leur politique, ils ont néanmoins besoin d'être guidés fermement afin qu'ils puissent apprécier ce qui est bon pour eux. En conséquence si les Ministres de l'Éducation manquent de reconnaître cette vérité, parce qu'ils sont aveuglés par leur nationalisme, c'est le devoir des représentants du noyau des anglophones de passer outre » (page 167).

Voici quelques citations de personnalités anglo-saxonnes au sujet du caractère hégémonique qu'ils veulent donner à leur langue :

- « Madeleine Albright, le Secrétaire d’État américain en tournée chez ses proconsuls européens affirme : L’un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire . » « Récemment un responsable du département d’État, à qui l’on rappelait que le français est une des langues officielles de l’ONU, répondait : Je pense que c’est une plaisanterie, pourquoi pas le swahili ? » (À gauche , 20 février 1997)

- « À Davos, lors du fameux World Economic Forum, le français a été mis au ban des langues admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus illustres acceptent ce diktat au nom d’un mondialisme anglo-saxon. » (Le Journal des Finances , 22 au 28 mars 1997)

- « Robin Cook, secrétaire au Foreign Office en 1997, voyait grand. Il voulait non seulement rendre à la diplomatie britannique un lustre que l’administration Tory avait, selon lui, terni, mais il souhaite aussi que, demain, la Grande-Bretagne mène le monde . Pacifiquement, cela va de soi. Par la seule force de son économie, de son génie créateur, de sa culture et de sa langue. » (Le Figaro , 13 mai 1997. J.D.)

Parlez_anglais,_l-Oncle_Sam_vous_veut- Margaret Thatcher, lors d’une conférence aux États-Unis a dit : « Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, la langue dominante est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon ». C'est l'hégémonie d’une puissance unique, d'une langue unique, d'une idéologie unique, d'un système unique ! (Marianne, 31.07.00)

- David Rothkopf, directeur général du Cabinet de consultants Kissinger Associates : « Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais » (Le Monde Diplomatique, aout 1998).

- Churchill avait écrit en juillet 1943 à la BBC : "I am very much interested in the question of basic English. The widespread use of this would be a gain to us far more durable and fruitful than the annexation of great provinces". (« Je suis très intéressé par la question de la langue anglaise basique. Son propagation aurait un impact bien plus durable et profitable que l'annexion de grandes provinces »).

- « (...) Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ? » (Extrait du rapport annuel du British Council, année 1968-69, page 12)

- etc.

Je signale aussi ce qu'a dit, et ne cesse de répéter Michel Serres, professeur à Sandford aux É-U-A, académicien et philosophe français : « Je pense qu'aujourd'hui il y a sur les murs de Paris plus de mots anglais qu'il n'y avait de mots allemands pendant l'Occupation, et ça c'est quand même sous la responsabilité de ceux qui veulent bien le mettre, parce qu'il n'y a pas de troupes d'occupation aujourd'hui. Je les appelle des collabos. » (Michel Serres, France Info, 2005).

 

HM

 

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Le mythe des Américains libérateurs :

Le mythe de la bonne guerre, de Jacques Pauwels40-45, la seule « bonne » guerre US ? Peut-être à nuancer. Quelques faits troublants sont documentés dans un excellent livre de l’historien Jacques Pauwels (voir, ci-contre). Ses documents irréfutables prouvent qu’une grande partie des sociétés US ont carrément collaboré avec Hitler, et pas seulement au début de la guerre : Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, General Electric, Goodrich, Singer, Kodak, ITT, JP Morgan...

Pire. La grande nouveauté stratégique d’Hitler, ce fut la "Blitzkrieg", la guerre-éclair : porter très vite ses troupes au cœur de l’adversaire. Pour cela, deux conditions indispensables : des camions et de l’essence. L’Allemagne n’ayant aucun des deux, c’est Esso qui a fourni l’essence, tandis que les camions provenaient des usines allemandes de Ford et General Motors.

« Que cette guerre dure le plus longtemps possible ! »

Pauwels montre que :

1. Une grande partie du patronat US était pro-Hitler dans les années 30 et 40.

2. Cela n’a changé qu’au moment où les ventes des firmes US furent mises en danger par l’agressivité commerciale allemande en Amérique latine et ailleurs. Et par les occupations japonaises qui confisquaient tout le commerce en Asie.

En fait, les États-Unis jouaient double jeu. Ils souhaitaient que la guerre dure longtemps. Pourquoi ?

Pertes humaines américaines et soviétiques 39-45D’un côté, les énormes profits que leurs sociétés réalisaient en Allemagne étaient en croissance. De l’autre côté, ils s’enrichissaient en prêtant à la Grande-Bretagne qui supportait tout le poids financier de la guerre. Washington posait d’ailleurs comme condition que Londres abandonne ses colonies après la guerre. Ce qui fut fait. Les États-Unis ont réussi à profiter de la Deuxième Guerre mondiale pour affaiblir leurs rivaux et devenir la seule superpuissance capitaliste.

Henry Ford : « Ni les Alliés, ni l’Axe ne devraient gagner la guerre. Les USA devraient fournir aux deux camps les moyens de continuer à se battre jusqu’à ce que tous deux s’effondrent. »

Le futur président Harry Truman, 1941 : « Si l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l’Allemagne, afin qu’il en meure le maximum de chaque côté. »

Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l’URSS vainquit Hitler. Alors seulement, les États-Unis se précipitèrent pour sauver leurs intérêts en Europe.

Demain 6 juin, on fera comme si la guerre avait été gagnée en Normandie et non à Stalingrad. On ne dira pas qu’Hitler perdit 90% de ses soldats à l’Est. Que pour un soldat US tué, il y en eut 60 soviétiques. Les manuels scolaires sont parfois bizarres, non ?

Voilà, désolé de vous avoir ôté une de vos dernières illusions. Demain, 6 juin, vous pourrez penser à tout ça lorsque sur une plage normande, on fêtera George Bush alors que son grand-père a financé Hitler. Dans quel monde vivons-nous ?

 

MICHEL COLLON

 

 

 

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Manduel : succès du spectacle de chorales

Un rêve américain était le titre du spectacle proposé vendredi 23 mai par la chorale réunissant des élèves des collèges Via Domitia de Manduel, Jules Verne de Nîmes et de CM2 de l'école François Fournier.

Et c'est vrai qu'ils nous ont fait voyagé à travers les États-Unis avec du gospel, de la variété, du jazz, de la soul…

Pour cette 2e édition à la salle des arènes, ce spectacle avait pour fil rouge une partie théâtre dans laquelle un jeune garçon racontait son aventure américaine. Le récit était ponctué de morceaux choisis évoquant les États-Unis.

Devant une salle comble, les élèves ont chanté sous la direction d'Alain Gillet, enseignant à l'école Fournier, de Jeanne Del Litto et de Laetitia Ferras, professeurs de musique, accompagnés par le trio de musiciens Henri Houix et proposé un spectacle riche en musiques et en lumières, largement ovationné.

 

Source : midilibre.fr, le dimanche 25 mai 2014

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