Sujet :

Quand Bruxelles parle anglais à la France

Date :

31/05/2012

De Daniel De Poli (courriel : daniel.depoli(chez)voila.fr) 

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Bruxelles fâche les Français en publiant ses recommandations en anglais

Grosse colère des journalistes français en poste à Bruxelles le mercredi 30 mai 2012, à la lecture des recommandations économiques de la Commission européenne pour les 27 États membres, car tous les documents ont été publiés en anglais.

Jean Quatremer, correspondant historique du quotidien Libération, a sonné la charge dans un courriel de protestation adressé au service du porte-parole.
« Encore une fois, tous les documents publiés aujourd'hui sont uniquement en anglais. C'est inacceptable », écrit-il.

« Je ne vois pas au nom de quoi la presse anglo-saxonne bénéficie ainsi d'un incroyable avantage compétitif sur l'ensemble des autres médias et je ne vois aucune raison pratique à cette incapacité de la Commission à effectuer ce travail. J'ai connu une époque où le tout anglais n'était pas la règle et où, miracle, les documents sortaient quand même à temps en anglais », a-t-il souligné.

« La Commission a des pouvoirs dans le domaine de budgets nationaux, domaine extrêmement sensible. Le droit d'être informé dans sa propre langue des sacrifices budgétaires et sociaux que demande l'exécutif communautaire me parait un minimum », a-t-il conclu.

« Le budget, c'est le cœur de la souveraineté des États. Je veux pouvoir lire dans ma langue ce que l'Union en dit », a-t-il ensuite insisté sur son compte twitter.

Sa protestation a reçu le soutien de la plupart de ses confrères francophones, mais pas seulement. "Quite Right" (Tu as tout à fait raison), lui a ainsi répondu sur twitter le correspondant du quotidien britannique "Daily Telegraph" à Bruxelles, Bruno Waterfield.

« Les traductions suivent », a assuré à l'AFP un des responsables du service du porte-parole.

La somme de documents publiés mercredi par la Commission représente 1500 pages, a souligné le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au cours de sa conférence de presse.

Le français est une des trois langues de travail des institutions européennes, avec l'anglais et l'allemand.

La protestation des journalistes français a aussi amusé quelques journalistes anglo-saxons. « La vraie insulte à la France ce n'est pas de lui dire de faire des réformes, mais de publier ses recommandations en anglais », a ainsi ironisé le correspondant de l'hebdomadaire The Economist sur son compte twitter

 

 

Source : lesechos.fr, le mercredi 30 mai 2012

Possibilité réagir sur :

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00446420-bruxelles-fache-les-francais-en-publiant-ses-recommandations-en-anglais-328544.php

 

 

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La commission européenne édicte ses commandements à la France .... en anglais

Dotée de nouveaux pouvoirs de surveillance budgétaire, la Commission européenne a adressé hier des recommandations à chacun des gouvernements de l’Union. 700 pages d'inspiration libérale disponibles exclusivement en anglais même lorsqu'elles concernent les pays francophones ou germanophone.

 

« Le droit minimum d'être informé dans sa langue des sacrifices exigés »

 

(...)

La langue de Thatcher

Fidèle à l'inspiration libérale en vigueur à Bruxelles, le rapport, en ce qui concerne la France, ressort plus de la culture de Margaret Thatcher que de celle de Jacques Delors. Réclamant une modération des coûts salariaux ainsi que d'avantage de « flexibilité », il s'inquiète du « haut degré de protection légale » dans les contrats de travail et souhaite une facilitation des licenciements économiques. Dans le domaine industriel et commercial, il préconise une concurrence accrue dans le commerce de détail mais aussi l'électricité ou le chemin de fer. Il s'inquiète du toilettage du régime des retraites promis par le gouvernement socialiste [M. Hollande envisage de revenir à la retraite à soixante ans pour ceux qui ont commencé à travailler très jeune], célébrant en la matière les réformes de Nicolas Sarkozy.

Les recommandations des experts s'inscrivent dans le cadre d'un dispositif de surveillance européen institué depuis peu. Si elles ne s'imposent pas directement aux Etats, leur ignorance peut cependant, à terme, déboucher sur des sanction.  

 

Pascal Priestley (avec AFP)

 

Source : tv5.org,

Possibilité de réagir sur :

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Economie-Europe-2012/p-21820-La-commission-europeenne-edicte-ses-commandements-a-la-France-....-en-anglais.htm

 

 



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