Dotée de nouveaux pouvoirs de surveillance budgétaire, la Commission européenne a adressé hier des recommandations à chacun des gouvernements de l’Union. 700 pages d'inspiration libérale disponibles exclusivement en anglais même lorsqu'elles concernent les pays francophones ou germanophone.
« Le droit minimum d'être informé dans sa langue des sacrifices exigés »
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La langue de Thatcher
Fidèle à l'inspiration libérale en vigueur à Bruxelles, le rapport, en ce qui concerne la France, ressort plus de la culture de Margaret Thatcher que de celle de Jacques Delors. Réclamant une modération des coûts salariaux ainsi que d'avantage de « flexibilité », il s'inquiète du « haut degré de protection légale » dans les contrats de travail et souhaite une facilitation des licenciements économiques. Dans le domaine industriel et commercial, il préconise une concurrence accrue dans le commerce de détail mais aussi l'électricité ou le chemin de fer. Il s'inquiète du toilettage du régime des retraites promis par le gouvernement socialiste [M. Hollande envisage de revenir à la retraite à soixante ans pour ceux qui ont commencé à travailler très jeune], célébrant en la matière les réformes de Nicolas Sarkozy.
Les recommandations des experts s'inscrivent dans le cadre d'un dispositif de surveillance européen institué depuis peu. Si elles ne s'imposent pas directement aux Etats, leur ignorance peut cependant, à terme, déboucher sur des sanction.
Pascal Priestley (avec AFP)
Source : tv5.org,
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