Sujet : Algérie, es-tu là ?
Date : 08/09/2005
Envoi de : Festival Francophone en France (info@francofffonies.fr)

                   

Le festival francophone
en France
16 mars - 9 oct. 2006
www.francofffonies.fr

Commissariat général
01 53 69 40 85
marie.chenard@francofffonies.fr

Sitemestre
Élisabeth Develay
01 53 69 33 04
info@francofffonies.fr

télécharger le dossier
du festival en pdf


 

Algérie, es-tu là ? 


« J’attendrai le jour et la nuit,
J’attendrai toujours
Ton retour… »


Qui ne se souvient de la chanson créée dans les années 30 par Rina Ketty et popularisée par Dalida il y a plus d’un quart de siècle ? On pourrait la croire écrite par des francophones à l’intention de l’Algérie, cette fiancée de l’O.I.F. qui sait se faire désirer depuis si longtemps…
Un des tout premiers pays francophones au monde, de par le nombre de personnes qui y parlent le français, l’Algérie n’a en effet pas encore « sauté le pas » en adhérant formellement à l’organisation culturelle et politique de la Francophonie.
En octobre 2002, lors du Sommet de Beyrouth, la presse algérienne elle-même, s’appuyant sur une déclaration du président Bouteflika y affirmant que « l’usage de la langue française est un lien qui assure notre unité », avait crû à l’imminence de l’entrée de son pays dans l’espace francophone. Mais cette annonce fut bientôt démentie.
C’était sans doute reculer pour mieux sauter : deux ans plus tard, à Ouagadougou, la présence officielle du chef de l’Etat algérien fut à nouveau interprétée comme le signe qu’il s’apprêtait à devenir membre à part entière de l’entité francophone. Le désir manifesté par Abdelaziz Bouteflika « d’exorciser les démons du passé » répondait aux propos d’Abdou Diouf proclamant que « la Francophonie, c’est le nouveau non-alignement ». Là encore, cependant, l’union ne fut pas consommée.
A ce jour, l’Algérie reste donc pour la Francophonie un « partenaire d’exception » extérieur qui ne rechigne pas pour autant à participer aux nombreuses instances qui lui ouvrent leurs portes. Régulièrement invitée aux rencontres importantes, impliquée dans plusieurs opérations de coopération qui mobilisent scientifiques et chercheurs francophones, particulièrement active au conseil d’administration de l’A.U.F. (l’Agence Universitaire de la Francophonie) où l’un de ses ressortissants (Abdelbaki Benziane) occupe le poste envié de vice-président, l’Algérie n’a jamais tant fréquenté la Francophonie qu’au cours de ces dernières années, voire de ces derniers mois.
Afin que l’union soit officiellement conclue, il reste sans doute encore à dissoudre les derniers malentendus que font peser sur l’O.I.F. les séquelles de l’histoire de l’Algérie avec son « ancien colonisateur », même si ce dernier est devenu son indéfectible allié dans le cadre de la nouvelle « communauté d’égaux » francophone. Même si l’écrivaine Assia Djebar, qui vient d’être élue à l’Académie française, a la double nationalité franco-algérienne, comme Léopold Sédar Senghor avait la double nationalité franco-sénégalaise. Même si l’Algérie, qui valorise désormais dans son enseignement la place du français dès l’école primaire, affiche sans ambiguïté des valeurs traduisant sa volonté d’affirmer la spécificité francophone en regard d’une « globalisation » dont l’hégémonie menace.
Toujours est-il que, pour le président Chirac, les choses sont claires : « L’Algérie est la bienvenue dans la Francophonie ». On murmure même ça et là que, le moment venu, on saura épargner à sa demande le parcours compliqué des procédures d’admission habituelles.
Et les participants des prochaines francofffonies !, comme ses spectateurs, pourront constater par eux-mêmes que l’Algérie, largement associée à cette manifestation, n’y marchande certes pas son concours !  

 

L'équipe du festival