Sujet : La Francophonie, état des lieux...
Date : 22/09/2005
Envoi de : Festival Francophone en France (info@francofffonies.fr)

                   

Le festival francophone
en France
16 mars - 9 oct. 2006
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La Francophonie, état des lieux...

 

Le plus beau royaume sous le ciel décrit à la fin du XIXe siècle par Onésime Reclus s’est dilaté en une « vaste république de l’esprit » (André Malraux), un espace géographique, linguistique, économique et géopolitique aux dimensions de la planète. Celui dans lequel francofffonies !  va, en 2006, puiser ses créations, ses partenaires et ses participants.

Soixante-trois États et gouvernements sont, à ce jour, membres, membres associés ou États observateurs de l’OIF. Ils composent un ensemble original, dynamique, ouvert - d’autres pays ont vocation à entrer dans le « club » -, fondé sur la libre adhésion de chacun. Plus rien à voir avec ces lambeaux de l’empire français que certains croient encore voir flotter sur la nouvelle organisation : la Moldavie, le Nouveau-Brunswick, la Suisse, les Seychelles ou la Roumanie, par exemple, qui font partie de la Francophonie, seraient bien étonnés d’apprendre que leurs présences rassemblées ressuscitent le passé colonial de la France !

Les cinq continents sont représentés dans cette mosaïque dont « une certaine idée du monde » constitue le ciment. Celui-ci n’a certes pas seulement pour fonction de bétonner un conservatoire de la langue française. Les États qui ont choisi le français comme langue officielle - Haïti, le Sénégal, le Gabon -, les populations ayant le français pour langue maternelle - 80% des Québécois, mais moins de 5% des Maliens et un pourcentage infinitésimal d’Albanais - ou même celles qui en disposent pour un usage courant sont en effet largement minoritaires au sein de la Francophonie. Il s’agit donc bien de promouvoir une « autre mondialisation » dont la première richesse réside dans la défense des diversités culturelles et linguistiques qui la composent.

Comment pourrait-il en aller autrement, alors qu’on serait évidemment en peine de définir un critère d’appartenance unique à la Francophonie ?  Ni dominante historique exclusive - au contraire du Commonwealth, directement issu des indépendances concédées par la Couronne britannique -, ni configuration politique homogène - le Royaume du Maroc y côtoie la République tchèque ou libanaise, la Principauté d’Andorre y voisine avec la Fédération canadienne et la République démocratique du Congo - ou religieuse : l’Égypte, la Tunisie et le Tchad, majoritairement musulmans, font ici cause commune avec la très catholique Pologne, mais aussi avec le Laos bouddhiste et  la Grèce orthodoxe. 

C’est bien sûr sur le plan économique que les disparités sont les plus fortes : les pays francophones du Nord, avec un peu moins de 10% du PNB mondial, recueillent à eux seuls plus des trois quarts de la totalité des richesses produites par l’ensemble des membres de l’OIF. Pour égaler le revenu annuel moyen d’un Suisse, le Burundi ou le Niger doivent aligner… 190 habitants ! D’où l’importance cruciale d’un instrument de coopération fondé sur les valeurs d’une solidarité commune, qui permette de dessiner les contours d’un nouveau partenariat entre les pays industrialisés et les nations les plus démunies en guidant ces dernières sur la voie de la croissance et du développement durable, tout en respectant leurs cultures singulières.

Comme l’a écrit le président Diouf, « le monde francophone n’a certes pas le monopole de ces valeurs ». Il n’en constitue pas moins désormais l’espace fédérateur d’une nouvelle cohabitation où tisser, en dépit ou à cause de son extrême hétérogénéité, les liens privilégiés qui protègent le patrimoine des peuples contre la mécanique implacable du  management et du marché.


l'équipe du festival