Sujet : La Francophonie met le cap à l'Est
Date : 29/09/2005
Envoi de : Festival Francophone en France (info@francofffonies.fr)

                   

Le festival francophone
en France
16 mars - 9 oct. 2006
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La Francophonie met le cap à l'Est

 

En septembre 2006, alors que les derniers échos des manifestations estivales retentiront sur les scènes des francofffonies ! dans toute la France et que seront organisés, autour du cinquantième anniversaire du Premier congrès des écrivains et artistes noirs à la Sorbonne, les rencontres et colloques célébrant à Paris le centenaire de la naissance de Léopold Sédar Senghor, l’immense palais du Parlement de Bucarest accueillera le XIe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie. Après le Liban (Beyrouth, en 2002) et le Burkina Faso (Ouagadougou, en 2004), c’est la première fois qu’un pays de l’Europe centrale et orientale sera l’hôte d’un sommet de la Francophonie.

On peut s’étonner d’un tel choix, que les diplomates ont qualifié de « signe fort », s’agissant d’un pays où le français n’est certes pas l’idiome le mieux partagé. En Roumanie, il figure encore toutefois comme première langue vivante étrangère, ce qui n’est même plus le cas - à l’exception de la Moldavie où 65% de la population scolaire apprend le français - dans aucun des autres États membres, associés ou observateurs de l’OIF de cette région du monde. En Bulgarie, en Albanie, dans l’Ancienne République yougoslave de la Macédoine, en Lituanie, en Pologne, en Slovénie et en République tchèque, les élites francophones ont en effet bien vieilli. Dans les 9 pays concernés, le français compte, en 2005, moins de 4 millions de locuteurs au total. Les programmes d’enseignement bilingues et tous les efforts de la coopération scientifique ou audiovisuelle ne suffisent plus à y freiner la montée en puissance de l’anglais. C’est le plus souvent ce dernier qui vient occuper - avec l’allemand, dans une moindre mesure - l’espace libéré dans la population par la levée de l’obligation d’apprendre le russe.

Le pouvoir d’attraction de la Francophonie sur les pays de l’Europe de l’Est, comme l’intérêt réciproque éprouvé par celle-ci en leur direction, repose donc sur une logique qui n’est plus linguistique, mais bien plutôt culturelle, politique et économique.

Libérés, avec la disparition de l’URSS, de la tutelle exigeante de leur « protecteur » moscovite, les neuf pays d’Europe centrale, orientale et balte qui ont fait le choix de la Francophonie marquent en effet leur volonté de s’intégrer au plus vite dans l’Union Européenne dont l’OIF leur donne la clef, mais, cette fois, dans le respect du  multilatéralisme et des principes démocratiques en vigueur au sein de l’Organisation.
Après avoir lutté durant des siècles pour sauvegarder leurs cultures nationales face à des Empires, autrefois germanique, ottoman ou russe et plus récemment soviétique, ces États apportent aujourd’hui à leurs nouveaux partenaires francophones leur tradition d’un attachement militant à ces valeurs communes que la Francophonie veut faire prévaloir, tant dans le domaine du multilinguisme que dans celui de l’exception culturelle, de la politique internationale ou des droits de l’homme.

En d’autres termes, la promotion de la diversité linguistique et culturelle n’est plus, aujourd’hui, « le bouclier tendu pour parer aux coups de la dictature socialiste totalitaire », mais l’instrument d’une « mondialisation maîtrisée qui résiste aux menaces d’hégémonie dans le monde » (Bucarest Hebdo).

C’est désormais dans ce cadre que la rencontre a lieu entre les nouveaux Européens de l’Est et leurs partenaires francophones de l’Ouest et du Sud. Non pas dans la nostalgie de la préservation d’une langue pure, mais dans la volonté d’unir sans uniformiser pour affronter ensemble les défis des temps à venir.

 

L'équipe du festival