Sujet : |
La Francophonie s'adapte
et se renforce ! |
Date : |
01/12/2005 |
Envoi
de : Festival Francophone en France (info@francofffonies.fr) |
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La
Francophonie s’adapte et se renforce,
Le
« tissu vivant » de l’ensemble francophone s’est
d’abord déployé de manière presque informelle, en avance
sur la lettre des textes destinés à réglementer son
fonctionnement. Mais, depuis le traité de Niamey qui a instauré
en 1971 l’Agence de coopération culturelle et technique
(l’ACCT, devenue en 1997 l’Agence internationale de la
Francophonie -AIF-, son principal opérateur), la barque
francophone s’est trouvée lourdement chargée du fait de la
présence de nouveaux membres -41 en 34 ans- et de missions
nouvelles qui l’ont rendue de plus en plus complexe à
gouverner.
Le
Secrétaire général, dont le poste avait été créé dans la
Charte de Hanoï (1997), a pris la mesure de la difficulté de
faire manœuvrer une flottille composite où le navire-amiral
placé sous son commandement direct, l’Organisation
internationale de la Francophonie (OIF), ne reposait pas sur un
dispositif institutionnel qui lui permette de jouer le rôle qui
devait être le sien.
Ce
décalage institutionnel est apparu au grand jour en 2004, au
Sommet de Ouagadougou, lorsque fut adoptée la « feuille
de route » qui a fixé pour dix ans les objectifs de la
Francophonie dans les domaines de la promotion de la langue française
et de la diversité culturelle et linguistique ; de la
promotion de la paix, de la démocratie et des droits de
l’homme ; de l’appui à l’éducation,
l’enseignement supérieur et la recherche ; enfin, de la
coopération au service du développement durable.
Même
si le Secrétaire général de l’OIF, le président Abdou
Diouf, s’était sagement efforcé jusque-là de privilégier
le fond des actions entreprises sur la forme des organigrammes,
le besoin de moderniser l’architecture de l’institution
francophone, de simplifier et de rationaliser ses structures
comme ses modes de fonctionnement, ne pouvait alors plus faire
de doutes.
Grâce
à une nouvelle Charte qui a fait l’objet d’une concertation
de plusieurs mois entre États et gouvernements francophones
avant d’être adoptée les 22 et 23 novembre derniers à
Antananarivo par la Conférence ministérielle de la
Francophonie, c’est désormais chose faite : une
organisation intergouvernementale renforcée, dirigée par le
Secrétaire général, est mise en place. Ce dernier se verra
enfin confié l’ensemble des pouvoirs juridiques et financiers
dont il a besoin au sein de l’OIF afin de diriger pleinement
les opérations francophones dans le cadre, bien sûr, des
orientations politiques générales fixées avec le Conseil
permanent (représentant les chefs d’Etat et de gouvernement),
la Conférence ministérielle de la Francophonie, et le Sommet
des Chefs d’État.
L’AIF
-le mandat de son administrateur général, le Belge Roger
Dehaybe qui a appuyé cette réforme, arrivait de toute manière
à son terme- disparaîtra en tant qu’agence autonome :
Abdou Diouf nommera un administrateur qui, par délégation de
pouvoir du Secrétaire général, assurera dans l’avenir la
mise en œuvre de la coopération internationale ainsi que sa
gestion.
Quant
aux autres acteurs du mouvement francophone (l’Agence
universitaire de la Francophonie -AUF-, l’Association
internationale des maires francophones -AIMF-, l’Université
Senghor d’Alexandrie et TV5), ils verront leur cohésion
renforcée au sein d’un Conseil de coopération présidé par
le Secrétaire général.
Mais
au-delà des aménagements techniques, il s’agit aussi de
promouvoir un nouvel état d’esprit en rendant la mutation
francophone visible au plus grand nombre : fruit d’un
heureux hasard ou d’une savante stratégie, les francofffonies !
viennent à point souligner ce tournant. En français,
certes, mais aussi en musique, en spectacle, et en jeunesse !
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le
Vietnam francophone revient de loin
Il y a trente ans, le Vietnam évoquait des hommes
en uniformes, le vrombissement des hélicoptères, les ravages de
la guerre. La délégation vietnamienne qui prêtera demain son
concours à francofffonies! prouve heureusement que cette
page douloureuse a été tournée. Le pays renoue désormais avec
le rayonnement culturel qui est le sien, très au-delà de sa région
du Sud-est asiatique, dans le réseau mondial des participants au
festival francophone en France.
Comme
cette lettre l’annonçait déjà la semaine dernière, le Salon
du Livre accueillera en effet, au mois de mars prochain, Anna Moi,
vivante passerelle entre les langues, les arts et les cultures. Née
à Saïgon où elle est retournée vivre après un long séjour en
France et au Japon, Anna Moi écrit en français. Ecrivain et
journaliste confirmée, elle est aussi une styliste connue dans le
monde entier. A ses côtés, Kim Doan, professionnelle de
l’image, fera figure de jeune romancière : « L’arrivée »,
son deuxième titre, a été publié chez Plon cette année.
D’autres
surprises, concoctées au Vietnam, attendent les futures francofffonies!
: ainsi ces « marionnettes sur eau », un
spectacle royal né il y a un millénaire, qu’on a peine à décrire
tant il est original et son dispositif, secret. On le découvrira
notamment au Festival de l’Imaginaire à Paris et aux Météores
à Douai. Ailleurs, comme dans « Faites vos jeux » ou
« Big Bang FFF », ce sont des plasticiens vietnamiens
qui viendront enrichir le panel des artistes invités de nos
manifestations.
Membre
à part entière, depuis le deuxième Sommet de Québec en 1987,
de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le
français en partage, organisateur du Sommet de la francophonie de
Hanoi en 1997, le Vietnam est aujourd’hui plus que jamais
solidement enraciné dans l’OIF.
A l’origine de ce quasi-miracle, le pragmatisme des autorités
vietnamiennes qui ont vite évalué le rôle que pourrait jouer la
Francophonie dans la « diversification des relations extérieures
du Vietnam », nécessaire pour réinsérer le nouvel Etat
dans la communauté internationale et lui permettre de se
reconstruire en approchant de nouveaux partenaires économiques,
notamment africains.
De
son côté, l’OIF a su répondre sans attendre à cet appel. Ses
diplomates – notamment français - et tous les acteurs de sa
coopération se sont chargés de donner à Hanoi la preuve que son
adhésion à l’ensemble francophone aurait des effets tangibles,
tant sur la politique de renouveau économique (le Doi Moi, proclamé
en 1986 par le Parti communiste vietnamien) que sur la « normalisation »
politique et sociale du Vietnam.
Né
d’un mariage de raison, l’engagement du Vietnam dans
l’ensemble francophone n’en a donc pas moins pris rapidement
des allures de lune de miel. Le Vietnam a trouvé dans la
Francophonie le cadre qui lui a permis de reprendre pied dans la
modernité tout en sauvegardant son héritage, sans craindre d’être
victime d’une nouvelle hégémonie ou des effets pervers des excès
de la libéralisation économique. Les classes et les filières
universitaires bilingues installées par le bureau régional de
l’Agence Universitaire de la Francophonie, établi à Hanoi, témoignent
de la vitalité du dialogue culturel renoué avec un pays qui
souhaite profiter pleinement de l’espace de solidarité
francophone dans la langue de travail qui est la sienne.
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Écritures
francophones, parlons-en !
La Francophonie a toujours vu dans le livre un
mode d’expression privilégié de la pluralité culturelle et un
outil incontournable de l’accès au savoir et de la circulation
des idées. Pour autant, ce n’est pas toujours chose facile,
pour un auteur francophone, d’être publié, vendu et lu dans la
zone linguistique qui est la sienne. Dans cet immense rendez-vous
culturel, dédié en 2006 à la francophonie, qu’est le Salon du
Livre de Paris, nul doute que les histoires multicolores des 40 écrivains
invités de l’étranger viendront se mêler à celles des écrivains
francophones résidant en France métropolitaine pour composer,
sous «l’arbre à palabre» qui signalera le stand de francofffonies
! au cœur du pavillon d’honneur, le panorama complexe des
itinéraires, des rencontres, mais aussi, parfois, des
vicissitudes.
«Chaque
livre est une exception», a-t-on coutume de dire pour souligner
qu’une œuvre de l’imagination ou de l’esprit, fût-elle
fabriquée et diffusée en conformité avec les normes de la
technique et du marché, n’en devient pas pour autant un «produit
comme les autres». Le livre est donc le lieu focal de la diversité.
Quant à l’édition, par nature composite, elle est rebelle à
l’homogénéisation d’un monde global, ce qui la rend ô
combien propice à véhiculer les valeurs francophones.
Sous
l’unicité d’une langue commune, la littérature et l’édition
connaissent les destins les plus divers dans chacun des 63 pays
qui composent la palette francophone. Les auteurs belges, suisses
ou québécois ne sont certes pas confrontés aux mêmes difficultés
que les romanciers maghrébins, d’Europe de l’Est ou
d’Afrique sub-saharienne. Les uns, qui disposent d’outils de
promotion adaptés et d’un réseau de distribution satisfaisant,
luttent à armes égales contre leurs puissants concurrents du
Nord. Les autres se coltinent avec d’autres adversaires :
l’analphabétisme, la faiblesse du pouvoir d’achat, le coût
du transport, des librairies insuffisantes en nombre et en qualité,
des bibliothèques souvent mal équipées.
Au-delà des aventures personnelles des auteurs et des politiques
propres de chacun des éditeurs pour faire en sorte que ses livres
soient présents sur leur territoire d’origine ou de prédilection,
un regroupement des initiatives est nécessaire, tant pour démultiplier
l’action internationale de l’édition française que pour
encourager, à l’étranger, la production, la distribution et la
promotion des œuvres francophones.
En France, le Bureau international de l’édition française
(BIEF) – le nouveau nom d’une structure associative, née il y
a 130 ans, qui rassemble plus de 250 adhérents – s’y efforce,
avec l’appui des ministères français de la Culture et des
Affaires étrangères. A l’étranger, l’effort se concentre
sur les métiers du livre et ceux qui les pratiquent, avec des
stratégies variables selon les situations, mais qui, toutes, dans
le cadre de la francophonie, prennent en compte les demandes de
professionnalisation des différents acteurs de la chaîne du
livre, le développement de la lecture publique, le soutien aux coéditions
permettant de vendre les livres à des prix adaptés à leur marché,
ainsi que des actions innovantes de diffusion et de promotion.
Autant
de sujets qu’on ne manquera certainement pas d’aborder – en
français – sous l’arbre à palabre du Salon !
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