Sujet :

Action syndicale pour le respect linguistique

Date :

28/04/2009

De Franck Grandmaison (courriel : franck.grandmaison(chez)axa-tech.com)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Franck Grandmaison
Délégué Syndical UDPA-UNSA chez AXA
Tél (port) : 06.74.43.60.95
Tél (prof) : 01.55.67.24.79
Les Collines de l'Arche, Bâtiment Vendôme-Étoile
76 route de la demi-lune - 92057 PARIS LA DÉFENSE Cedex

 

 

 « Ma patrie, c’est la langue française »

                                                                         Albert Camus

 

 

 

 

  Dans un contexte de mondialisation, beaucoup d’entreprises françaises devenues internationales n’échappent pas à la mode qui veut que l’usage de la langue anglaise s’y généralise.

 

  Ce phénomène, malgré la loi Toubon  du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française n’a cessé de s’accroître durant cette dernière décennie.

  En phase de devenir dans notre groupe : la langue de travail, la langue de Shakespeare est devenue dans Axa Tech omniprésente et incontournable.

Il nous paraît important cependant de différencier deux aspects.

  Le premier que l’on pourrait décrire comme étant plutôt du « langage anglophone » est souvent utilisé par la direction, selon nous, par facilité et manque de réflexion.

 

  S’affichant régulièrement dans les différents supports internes de communication ou sur les transparents lors des réunions diverses, ces anglicismes incompréhensibles par un véritable anglophone et par beaucoup d’entre nous, ne sont accessibles et ne servent finalement qu’à un petit groupe de personnes paradoxalement en majorité d’origine française …  

  L’UDPA-UNSA déplore cette situation ridicule et estime que ce jargon approximatif doit être le plus souvent possible éradiqué.

 

  Les salariés sont en droit de recevoir de la direction des informations  qui leur soient totalement compréhensibles et pour cela le moyen le plus approprié reste encore d’utiliser tout simplement leur langue maternelle et ses richesses : le français.

 

  En outre, et c’est le second aspect de cette généralisation de l’anglais, nous estimons qu’aucun salarié ne doit subir d’humiliations ou de contraintes liées à l'emploi abusivement obligatoire d'une langue qui n'est pas la sienne,

le mettant ainsi en situation d'infériorité personnelle et professionnelle.

Le fait de ne pas maîtriser la langue anglaise ne doit devenir en aucun cas un handicap pour le salarié quant à la bonne exécution de son travail. 

Pas plus qu’il ne doit devenir un frein à l’embauche et à la promotion.

 

  Autrefois réservé à une certaine élite et à certains postes, l’usage de l’anglais s’est dorénavant propagé à tous les secteurs de notre entreprise.

  Évolution de structure de celle-ci (fusion, rachat), développement des télécommunications, recrutement de cadres dirigeants anglophones, mutualisation et rationalisation des ressources et des centres de production allant parfois jusqu’a la délocalisation d’activités dans des pays dit à bas coups.

  La liste des facteurs pouvant expliquer ce bouleversement linguistique est loin d’être exhaustive.

 

  Il n’empêche que l’utilisation généralisée de l’anglais relève avant tout d’une décision stratégique qui, contrairement a ce que croit la direction d’Axa tech, ne va pas fatalement « dans le sens de l’histoire ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loi Toubon

Et la

protection     du salarié

 

 

 

Bon de

Financement

Syndical

2006

 

 

  Nous nous opposons fermement à cette idée reçue et au fait que l’anglais occupe jour après jour une place toujours plus prépondérante dans nos métiers.

L’usage du français doit être valorisé et favorisé.

  Il est primordial que tous les efforts nécessaires soient déployés afin que subsiste notre langue dans la pratique de nos activités quotidiennes.

Développer dans l’entreprise les métiers de la traduction et de l’interprétation  est un moyen parmi d’autres.

  La direction doit comprendre que le parcours d’un salarié vers l’anglais écrit et parlé se doit d’être volontaire, accompagné, et en aucun cas subi ou comparable à une connaissance déjà existante de quelques termes techniques.

Le respect de l’identité culturelle, la diversité culturelle et linguistique sont des valeurs auxquelles toute entreprise citoyenne se doit d’adhérer, Axa en tête.

 

  Notre langue est le reflet de notre culture, La francophonie notre espoir  mais prenons garde, car l’amour du français qui unit les francophones à travers le monde ne résistera pas éternellement au désamour du français en France.

 

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  N’hésitez pas à contacter vos représentants du personnel et à leur demander conseil si vous estimez que l’usage de l’anglais dans votre emploi prend un caractère indispensable et que cela vous pénalise.

 

 

Art. 9. - II. - Il est inséré, après l'article L. 122-39 du code du travail, un article L. 122-39-1 ainsi rédigé :

 
Art. L. 122-39-1. - Tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire à celui-ci pour l'exécution de son travail doit être rédigé en français.
Il peut être accompagné de traductions en une ou plusieurs langues étrangères.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux documents reçus de l'étranger ou destinés à des étrangers.

 

 

  L’UDPA d’AXA Tech tient à remercier toutes celles et ceux  qui lui font confiance et lui ont remis leur bon de financement syndical 2006

Vous êtes chaque année de plus en plus nombreux à nous soutenir et pour nous, il n’existe pas de meilleure motivation.

  Par ces résultats nous devenons aujourd’hui la 2ème organisation syndicale « préférée » des non cadres démontrant ainsi une fois de plus notre représentativité.

  Nos actions et prises de positions rencontrent jour après jour un écho toujours plus grand parmi vous et ce n’est que par un soutien toujours plus large que nous pourrons continuer à les développer.

  Merci encore.

 

                                        L’équipe de L’UDPA-UNSA d’Axa Tech

 

 

Genèse d’une résistance linguistique

       

Il y a quelques mois, l’expatriation du pilotage en Inde avait suscité pour notre organisation bien des mécontentements.

Outre le fait de voir délocalisée une des activités de notre entreprise, c’est la décision qui suivit de contraindre certains salariés d’Axa Tech France à communiquer en anglais avec leurs nouveaux  collègues indiens qui fit notre surprise.

Si certes des précautions avaient été prises concernant l’oral (usage du français), les écrits eux, restent et dans ce cas, toujours en anglais. Mais hélas, force est de constater que ce n’était qu’un avant goût.

 La nouvelle organisation  présentée le 8 février dernier par la direction annonçant la régionalisation des « Services Delivery », comprenez prestataires de services informatiques de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de la France n’est pas, nous le constatons et le regrettons, une fois de plus sans conséquences sur l’usage de notre langue (de nos langues respectives) dans nos activités professionnelles.

Sous prétexte de « ne pas avoir le choix », l’anglais devient la langue obligatoire d’échanges et de travail entre les différents salariés de l’Europe du Sud et cela, nous ne pouvons l’accepter.

Pour l‘UDPA-UNSA, c’est justement d’un choix dont il s’agit.

Dans un groupe qui se targue de pratiquer la discrimination positive, la non-application de la même logique à l’égard des langues et l’assiduité à conforter ainsi l’hégémonie de l’anglais paraissent bien surprenantes.

La direction d’Axa Tech France et aujourd’hui des pays de langues romanes ne peut continuer à rester sourde aux arguments avancés par notre organisation sur les enjeux et les conséquences d’une telle imposition.

 

Ø      L’accès, le maintien dans l’emploi, l’évolution conditionnés par cette seule compétence linguistique.

 

Ø      La sécurité du salarié, de son travail menacé par une mauvaise compréhension.

 

Ø      Le risque de voir certains d’entre eux exclus en raison de leur non maîtrise de l’anglais.

 

C’est tout cela que nous voulons prévenir et éviter.

Loin de revendiquer un usage exclusif du français dans l’entreprise, nous demandons néanmoins que la législation soit respectée (Loi Toubon) et le plurilinguisme, si possible, encouragé. Et dans ce sens, nous émettons des propositions :

 

Ø      Identifier clairement les postes ou l’usage de l’anglais est indispensable.

            (Justifié par de réelles nécessités de fonctionnement de l’entreprise).

Ø      Reconnaître cette compétence linguistique (description de fonctions) au-delà des quelques

            termes techniques.

Ø      Favoriser l’usage du français dans l’entreprise (sur le territoire français).

            (Dans les documents de travail : c’est une obligation

            Les communications internes, les échanges divers entre les salariés basés en  France).

Ø      Se doter d’une base terminologique afin d’éviter toute incompréhension et tout dysfonctionnement.

Ø      Elargir les formations linguistiques à d’autres langues que l’anglais.

Ø      Recruter, pourquoi pas, une ressource dédiée à aider les salariés amenés ponctuellement à travailler avec leurs collègues d’Europe du Sud dans le respect de la langue de chacun.  

                                                                                                                                                                  

   

     Nous sommes évidemment conscients que ce choix linguistique ou plutôt mono linguiste présente bien des attraits pour nos dirigeants.

Prétendument plus pratique, plus simple, plus rapide, il est surtout moins cher et permet de s’affranchir bien vite d’un sujet finalement bien compliqué  (puisqu’il demande une réflexion et des efforts supplémentaires).

Les formations de masse sont certes moins onéreuses que le recours à la traduction ou l’interprétariat.

Notre organisation  n’oublie pas cependant que derrière ces alternatives, il y a des hommes et des femmes dont c’est la profession et que cette pratique de langue unique dans les entreprises met en péril leurs emplois et leurs compétences.

Nous n’occultons pas également le fait que bon nombre de salariés n’ont pas été recrutés en fonction de leur niveau de maîtrise de cette langue et pensons que le CHSCT devrait davantage se pencher sur les possibles gènes et souffrances éprouvées par certains d’entre eux suite à cette réorganisation.

La question de la langue, en ce qui nous concerne, dans l’entreprise mérite un réel débat et de réelles précautions.

C’est pourquoi l’UDPA-UNSA d’Axa Tech demande aujourd’hui l’ouverture de négociations sur ce sujet.

 

À savoir

 

Assemblée générale /10592  du 16/05/2007                                                                                               96e séance plénière - après-midi   

                                                                                             

Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

 

 

PROCLAMANT 2008 ANNÉE INTERNATIONALE DES LANGUES, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DEMANDE D’ENCOURAGER LEUR CONSERVATION ET LEUR DÉFENSE

 

    « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue », a déclaré, cet après midi, l’Ambassadeur de la France auprès des Nations Unies citant l’écrivain Stendhal alors qu’il présentait à l’Assemblée générale un projet de résolution sur le multilinguisme.  « Le droit à l’usage de sa langue, la capacité à communiquer et donc à comprendre et se faire comprendre, la préservation d’un héritage souvent vieux de plusieurs siècles ou millénaire doivent bien être au cœur de la mission des Nations Unies », a insisté Jean-Marc de La Sablière. 

 

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    Un accord sur l'utilisation de la langue française au sein de General Electric Medical Systems a été signé par l’ensemble des organisations syndicales le 25 janvier dernier. Il s'agit du premier accord relatif à l'application de la loi Toubon dans une entreprise à l'activité largement internationale. Cet accord est intervenu à la suite d'une action judiciaire engagée en janvier 2005 par l'ensemble des instances représentatives du personnel de cette entreprise. Ces dernières ont gagné en première instance et en appel à Versailles, contre la direction de General

  Electric Medical Systems.

 

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   Pour toutes celles et ceux qui désireraient en savoir davantage, nous leur conseillons vivement de lire le bimestriel du Monde diplomatique : « Manière de voir »  de février-mars 2008 : La bataille des langues 

L’UDPA-UNSA d’Axa Tech est membre du « collectif pour le droit de travailler en français en France » (cité p.78)

 

 Vos contacts

Franck GRANDMAISON

franck.grandmaison@axa-tech.com

Téléphone interne : 55 24 79

 

Joseph FABRIANO

joseph.fabriano@axa-tech.com

Téléphone interne : 55 28 41

 

Michel MAUROUARD

michel.maurouard@axa-tech.com

Téléphone interne : 55 24 97

 

 

Téléphone local syndical 

   01.49.05.13.84                                  

 

« La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert (*) »

 

Si pour beaucoup d’entre nous le terme mondialisation suscite crainte et méfiance, car trop souvent synonyme de délocalisations et de plans sociaux, il est un autre aspect tout aussi dévastateur et pourtant régulièrement occulté quand il n’est pas sciemment accepté : L’imposition progressive d’une langue « globale » de travail : l’anglais. Réduites à de simples instruments de communication, considérées par de nombreuses  entreprises comme un frein à leur développement, les langues, dans leur diversité, représentent pour leurs dirigeants une barrière interculturelle que le tout anglais suffirait à franchir.

Communications diverses infestées d’anglicismes et de mots non traduits, réunions anglophones pour assemblée de salariés  francophones, outils informatiques et documents de travail exclusivement en anglais, échanges transnationaux dans cette langue et dans cette langue uniquement.

Plus qu’un constat c’est une évidence, l’usage du français dans les entreprises, sur son territoire, cède peu à peu sa place.

Acceptée avec complaisance par certains qui trouvent là un moyen de se différencier, traitée avec indifférence par d’autres qui n’y voient que la fatalité, cette uniformité du langage au travail ne semblait, jusqu’alors, émouvoir grand monde.

Passivité qui, d’ailleurs, n’a pas échappé à ces entreprises, s’empressant d’ériger en symbole de modernité et de performance la langue de Shakespeare.

L’instrument de communication qu’est la langue trouve alors subitement une autre utilité.

Il devient instrument de différenciation, de sélection, le premier signe d’adhésion à la sacro-sainte « culture d’entreprise ».

Difficile dans ce contexte pour un salarié d’avouer sa méconnaissance de l’anglais, encore plus difficile hélas de le voir revendiquer son droit au français.

Il y a quelques années, l’Etat  pensait pourtant prévenir de telles situations en légiférant sur l’emploi de la langue française.

La loi du 4 août 1994 dite loi Toubon visant à garantir un droit au français pour tous et  notamment au travail (article L122-39-1 du code du travail) a été depuis, il faut le reconnaitre, très souvent ignorée.

Mais ce n’est plus le cas.

De plus en plus de délégués syndicaux, d’élus du personnel de toutes instances se saisissent aujourd’hui de ce texte pour faire valoir le droit au français dans les entreprises :

GEMS, Europ assistance, Alcatel-Lucent, AXA, Société Générale, Hewlett Packard, Carrefour, Colgate Palmolive.

Les procès se multiplient et la résistance linguistique s’organise.

Tous dénoncent les conséquences sociales de ce choix mono linguiste :

Condition d’accès à l’embauche, discrimination dans les carrières, insécurité dans le travail, stress.

Les premiers dégâts apparaissent et l’unité syndicale règne pour s’en faire l’écho.

L’UNSA, pour sa part, s’est montrée depuis le début partie prenante face à cette tentative d’envahissement linguistique.

Attachée au plurilinguisme et au respect de l’identité culturelle, notre organisation soutient et participe, par l’intermédiaire du syndicat UDPA-UNSA d’AXA, aux actions du collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France (CGT, CGC, CFTC, UNSA).

  Ce collectif, dont le but est de sensibiliser le monde syndical, intervient également auprès des politiques et des medias pour que la France adopte un discours et une attitude clairs en matière de politique linguistique.

Car les abandons se succèdent :

Aéronautique, marine marchande, brevets d’inventions, sciences, recherche,

Médecine (Affaire des irradiés d’Épinal ou l’enquête du ministère de la Santé (AFSSAPS) a montré que plus de 50 % des logiciels de radiothérapie étaient en anglais sans traduction).

Autant de renoncements soulevés par le collectif illustrant le décalage entre le discours bienveillant du « français en partage », essence de la francophonie et la réalité parfois tragique de ce que subissent nos concitoyens.

À l’heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services, force est de constater que le simple usage de sa langue, sur ses terres et en dehors, lui, n’est plus assuré.

À présent, il n’y a plus d’équivoque, le droit au français est bel et bien une revendication syndicale, pour ne pas dire citoyenne, qu’il appartient à chacun de s’approprier.

La langue est un élément déterminant d’intégration et de cohésion sociale.

Dans la vie quotidienne, au travail, pour l’accès au savoir et à la culture, pour notre sécurité notre santé, exigeons le droit de disposer d’informations en français.

 

« Nous sommes chargés de l'héritage du monde, mais il prendra la forme que nous lui donnerons »

(* André Malraux, le 17 Février 1969)

 

 

 

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