Sujet :

Manifeste progressiste pour la défense de la langue française 

Date :

12/02/2007

De Georges Gastaud   (courriel : gastaudcrovisier2(chez)wanadoo.fr) 

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Succès de l’A.G. des signataires

du Manifeste progressiste pour la défense de la langue française

(Assemblée nationale, 3 février 2007)

 

À l’invitation de Georges Hage et de Georges Gastaud, initiateurs du Manifeste, s’est tenue le 3 février à l’Assemblée nationale une AG vivante et combative de syndicalistes, d’amoureux de la francophonie, de résistants, de militants communistes et progressistes, d’espérantistes…

L’assistance nombreuse et attentive a écouté l’introduction de G. Hage, doyen communiste de l’Assemblée nationale, qui présidait la séance. Son allocution a été suivie d’un bref rapport de G. Gastaud, philosophe, syndicaliste et militant du PRCF.

Les deux allocutions ont insisté sur le contenu anticapitaliste d’une défense du français contre le « tout anglais », promu avec acharnement par le MEDEF et les PDG du CAC 40. Rien que dans la période récente, le siège d’Air France à Paris et celui d’Alcatel-Lucent, se sont mis au « tout anglais » avec tout ce que cela représente d’humiliation et de menaces de discriminations pour le personnel, surtout au moment où la fusion Alcatel-Lucent va se traduire par des milliers de licenciements (c’est la « préférence nationale » à l’envers : messieurs les non-anglophones, dégagez les premiers !).

La défense du français s’inscrit également dans la défense de la nation républicaine, désintégrée par l’Europe supranationale et la mondialisation capitaliste.

Ce combat patriotique est aussi un combat internationaliste car l’imposition par les hommes du grand capital d’une « langue » unique « des affaires et de l’entreprise » (dixit le nouveau patron des patrons européens, le Baron Seillières) menace l’ensemble des langues et des cultures du monde… y compris l’anglais lui-même, réduit à un code appauvri (le globish) et sans épaisseur historique, comme l’a montré Vincent Flament (plusieurs professeurs d’anglais ont d’ailleurs signé le manifeste).

La célèbre historienne Annie Lacroix-Riz a également montré que la défense du français intéresse les classes populaires qu’on veut priver de références culturelles fortes.

Léon Landini, ancien Franc-Tireur et Partisan de la Main-d’œuvre Immigrée (FTP-MOI), a fait vibrer la salle en montrant la continuité entre la lutte de ses camarades pour la culture française et l’indépendance nationale, et la résistance actuelle à un impérialisme non moins pernicieux.

Le débat a permis de dégager une grande unité de vue entre les participants. Aux antipodes d’un attache-ment passéiste à la « pureté » de la langue, il s’agit d’enraciner le combat pour le français dans la résistance des travailleurs de France et d’ailleurs à l’installation d’une langue et d’une pensée unique entièrement au service du grand capital et de l’impérialisme américain.

Le Forum Francophone International, représenté par M. Alfred Mignot, a présenté son activité, ainsi que l’Entente Espérantiste d’Europe. G. Hage a expliqué en termes émouvants comment, dans sa biographie, son attachement à la poésie française a fait écho à son engagement militant pour la justice sociale.

Il a été décidé de mettre en place un forum internet (vraisemblablement sur le site d’Initiative communiste), d’instituer diverses commissions de travail et d’intervention, de poursuivre la pétition (466 signatures au 11 février), de proposer aux autres organisations de défense du français une journée nationale de lutte pour la langue française. Le Manifeste progressiste devient pour l’instant un comité informel sous le nom de MPLF. Le manifeste sera adressé aux candidats à la présidentielle, aux législatives, aux municipales. La plus grande initiative est demandée aux signataires du Manifeste : adressons ce texte aux médias, aux journaux, dénonçons les pubs en anglais, signalons toute tentative d’imposer l’anglais comme langue de travail en France même, etc.

Par ailleurs les initiateurs du Manifeste ont soutenu la conférence de presse du Collectif pour le droit de parler français au travail, qui s’est tenue le 8 février à l’Assemblée nationale à l’initiative de M. Cusiniez, de la CFTC, du FFI (A. Salon) et de divers syndicats CGT, CGC, etc. ; cette conférence a été un franc succès, J. Desmoulins, attaché parlementaire, y représentait G. Hage, L. Landini a lu au nom des initiateurs du Manifeste un message vivement applaudi. Jean-Pierre Hemmen représentait le journal « Initiative communiste ».

Assistaient à l’AG du 3 février des reporteurs de la « Radio vraiment libre (RVL) », mais la totalité des autres médias, des journaux nationaux, y compris de « gauche », avertis par les initiateurs a censuré la réunion. Filmée intégralement, l’AG du 3 février figurera prochainement sur le site d’I.C.

 

 

Allocution de G. Gastaud à l’AG fondatrice du collectif informel

« Manifeste progressiste pour la défense de la langue française » (MPLP).

 

Chers amis, concitoyens et camarades,

 

Merci d’être venus à ce rendez-vous en comprenant que la défense de la langue française n’est pas une tâche « en plus » mais un des axes d’avenir du combat populaire pour la défense du monde du travail et pour la construction d’une résistance populaire, patriotique et internationaliste, au broyeur capitaliste et euro-mondialisé de nos conquêtes sociales et républicaines.

 

Je ne vais pas détailler toutes les raisons qui nous ont conduits, Georges Hage et moi, à lancer ce manifeste : si vous en êtes signataires, vous savez nos motivations. Ni passéiste ni élitiste, le manifeste n’est s’inscrit ouvertement dans une lutte ouvrière, populaire, progressiste, laïque, républicaine, une lutte contre l’impérialisme états-unien.

 

Et cet impérialisme culturel, qui évince, exclut, contamine notre langue dans la pub, la recherche, le cinéma, la com interne des entreprises, et de plus en plus, dans la production, la santé et l’enseignement, est puissamment relayé par l’Union européenne et le syndicat patronal européen, dont le nouveau président, le Baron Seillières de Laborde, digne héritier de la dynastie de Wendel et du Comité des Forges d’avant-guerre, travaille de moins en moins sourdement à faire de l’anglais l’unique langue de communication de l’UE. Déjà, les conseils d’administration du CAC Quarante, que des esprits rabelaisiennement malicieux ont rebaptisé le CACA-Rente, se tiennent en anglais sur notre sol. Déjà l’équipe vedette du championnat de France de ballon rond, arbore sur son maillot l’inscription Renault Trucks pendant que les « clubs de supporteurs » s’intitulent patriotiquement O.M Yankees ou Boulogne Boys. Ces pratiques néo-coloniales relayées par nos élites mondialisées, viennent de faire de nouveaux adeptes chez Alcatel et à Air-France, aussi mal nommée que France-Télécom, laquelle usurpe elle aussi le doux nom de France pour forcer son encadrement, et de plus en plus ses clients à baragouiner le basic English en France même.

 

Au demeurant, ne devrions-nous pas, de manière salutairement provocatrice, écrire aux autorités publiques, pour proposer que toutes les marques qui ne respectent pas la langue française, de Télévision-France 1, dont le PDG déclare qu’il n’est pas Français mais Breton, à Air France et France Télécom privatisés, soient contraintes par le législateur ou par le juge, d’ôter le mot France de leur sigle, au nom de la lutte contre la publicité mensongère et le détournement d’héritage ?

 

L’enjeu d’une défense progressiste du français est énorme : ce combat pour le français, comme l’appelle le linguiste Hagège, porte à la fois un enjeu de classe et un enjeu universel, national et mondial :

 

-enjeu de classe d’abord, car la casse du français va de pair avec la destruction économique, sociale et institutionnelle de notre pays. Dans ma Lettre ouverte aux bons Français qui assassinent la France, je rappelle que depuis Jeanne d’Arc, la France est régulièrement trahie et vendue aux maîtres étrangers par ses classes privilégiées ; par l’Abbé Cauchon et la hiérarchie féodale, qui vendirent la Lorraine à l’occupant anglais ; par Thiers et ses Versaillais, qui pour vaincre la Commune, traitèrent avec Bismarck ; par ceux qui dans les années 30, « préférèrent Hitler au Front populaire » pour détruire les avancées du Front populaire, lancer le Reich dans la croisade contre l’URSS et mettre leurs privilèges de classe à l’abri du parapluie nazi.

 

Sous des formes plus insidieuses, mais non moins efficaces, la grande Banque et la majorité du haut patronat, suivis par les politiciens maastrichtiens de tous bords et accompagnés par une multitude de dupes qui n’exhibent le drapeau national que pour chanter we are the champions quand l’équipe de France gagne un trophée, dépècent joyeusement notre pays « ringard » ; un pays " dépassé » qui a le tort, en pleine euro-mondialisation capitaliste, de s’encombrer d’acquis sociaux, de laïcité institutionnelle, d’un enseignement de la littérature et de la philosophie, d’une recherche publique, de programmes scolaires et de diplômes nationaux ; un pays « frileux » peuplés de « moutons noirs " qui ont bravé leurs maîtres en votant Non à la constitution supranationale ; un pays de frondeurs irrécupérables dont la jeunesse a balayé le CPE patronal ; un pays archéo qui défend encore, avec sa langue, son cinéma et sa littérature, une « exception culturelle » qui gêne fort les multinationales du spectacle et de l’édition, avides d’unifier le marché mondial en imposant l’idiome unique de Hollywood, Coca Cola, Mac Do, Exxon et CNN à toute la planète.

 

Face à cela, il est bon, il est sain que des femmes et des hommes issus du monde du travail, des ouvriers, des employés, des militants CGT et FSU, des hommes comme Jean-Paul Israël qui ont conduit la grève combative de la SNCM, des phares de Mai 68 comme Roger Sylvain, de Billancourt, des chefs de file du syndicalisme métallurgique du Nord, des dirigeants paysans du MODEF, des étudiants anti-CPE, soient signataires de notre manifeste à côté de politiques comme Chevènement, Jacqueline Fraysse, Pierre Juquin, les présidents de la Gauche républicaine, de l’UFAL et du Comité Voltaire, à côté aussi d’écrivains français et francophones de l’étranger comme Jean Métellus, mais aussi des ouvriers et étudiants d’origine immigrée qui comprennent qu’il faut défendre la langue de leur pays d’accueil, des militants prestigieux de la francophonie comme Alfred Mignot ou Albert Salon qui ont repris malicieusement le sigle FFI pour défendre notre langue en France et à l’étranger.

 

Et il est naturel que des dirigeants du Pôle de Renaissance Communiste en France, qui veulent prolonger au présent l’action de Duclos, Frachon, Timbaud, Sémard et Thorez pour unir le drapeau rouge au drapeau tricolore, se retrouvent dans cette lutte puisque leur engagement les mène à combattre l’UE du capital pour restaurer la souveraineté nationale, reconstituer les acquis du Conseil national de la Résistance pour rouvrir à notre pays la voie du progrès social et d’une véritable société socialiste.

 

Car par delà les différences, la défense du français peut structurer le grand affrontement qui n’a cessé de s’amplifier, de Décembre 95 au 29 mai 2005, entre la Franceurope d’en haut, qui dissout la France dans l’Empire euro-atlantique en construction, et l’ensemble des classes populaires, ouvriers et employés d’abord (car cette classe est la plus attaquée par les privatisations et les délocalisations), mais aussi ingénieurs, cadres, enseignants, chercheurs et techniciens, mais aussi artisans, commerçants et petits agriculteurs.

 

En privant les Français du droit de parler leur langue on veut du même coup annuler leur parole et rendre à jamais inintelligible, ou très indirectement accessibles, ces pierres blanches dans l’histoire universelles que sont le Discours de la méthode, le Contrat social et l’Encyclopédie, les Châtiments d’Hugo, le « J’accuse » de Zola, l’Introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard, les Illuminations de Rimbaud, l’Appel du 18 juin et celui du 10 juillet 40, sans oublier ces chants universels d’espoir et de lutte que restent la Marseillaise, l’Internationale ou le Chant des Partisans.

 

Il s’agit donc à la fois d’un enjeu de classe immédiat et d’un enjeu de classe universel : pour la France, il s’agit rien de moins, en sauvant le français de la déchéance, que de sauver l’âme de la nation, de la République et du combat séculaire pour les Lumières.

 

Enjeu international également : si le français disparaissait de la scène internationale, et avec lui l’exception culturelle, quelle autre langue résisterait au rouleau compresseur de l’anglais ? Dans notre pays, quand tous les jeunes Français baragouineront le basic English à l’entreprise et dans la rue, combien de temps la langue de Molière mettra-t-elle pour être reléguée dans un usage purement domestique, pour finir en langue morte à côté du sumérien et de l’étrusque ? Et les ouvriers des pays voisins le sentent qui, à l’instar des métallos allemands, inscrivent en notre langue sur leurs banderoles revendicatives « Apprenons le français », pour menacer les possédants de leur propre pays de grèves et de manifs « à la française » !

 

Car la langue n’est pas seulement le véhicule de la pensée, elle en est le système nerveux : à langue unique, pensée unique, comme le montre Hagège dans son livre « combat pour le français » dont vous lirez la recension dans un numéro d’Initiative communiste à votre disposition sur la table de presse. Et ajouterai-je, politique unique et économie unique !

 

Pourtant, quand Georges Hage et moi avons lancé ce manifeste, nous nous interrogions : notre démarche sera-t-elle comprise de la classe ouvrière et du peuple de gauche ? Les ouvriers, qui luttent pour leur survie économique, comprendraient-ils qu’il ne s’agissait pas là d’un combat d’ « intellos » ? Les communistes, qui voient avec inquiétude l’ombre d’un fascisme BCBG se profiler sur la France et l’euromaccarthysme fonde sur l’Europe, ne penseraient-ils pas qu’il y a plus urgent à défendre que des mots ? La jeunesse ne nous traiterait-elle pas de ringards, elle qui, sous l’influence constante des médias américanisés, jargonne volontiers en « globish » ? Il n’en a rien été, nous l’avons vu, même s’il faudra discuter pied à pied avec ceux qui croient dur comme fer que l’anglais est la langue de la modernité, sans comprendre qu’il existe une volonté politique clairement arrêtée d’imposer la langue unique au nom d’une fallacieuse « modernité ».

 

Mais nous avons été plus heureux encore de constater que notre initiative coïncidait, quasi-jour pour jour et lieu pour lieu, avec celle de nos nouveaux amis du FFI, du secteur linguistique de la CFTC et des syndicats CGT, CGC, Sud, regroupés dans le Collectif pour le droit de parler français au travail. L’heure est venue de « marcher côte à côte et de marcher ensemble », comme disait Lénine, un penseur censuré, méconnu et diabolisé qui avait longuement étudié notre Révolution et qui a écrit un livre sur le É droit des nations à disposer d’elles-mêmes ».

 

Car notre démarche se veut fédératrice : du côté des travailleurs et des républicains progressistes de France, du côté des peuples, du côté de la diversité culturelle, elle ne se connaît pas d’ennemis. Nous ne sommes pas plus les ennemis du nissard, qui berça mon enfance, que du chti, que parle encore le peuple des mines, ni du breton, du basque, de l’occitan et de l’alsacien, pourvu que les langues et dialectes régionaux ne soient pas prétexte à instaurer l’Europe des régions sur les ruines de la République une et indivisible, pendant que l’U.E. installe par en haut la moderne Babel du nouvel Empire State Building.

 

Nous ne sommes pas davantage les ennemis des travailleurs et des jeunes issus de l’immigration, bien au contraire, et la présence parmi nos signataires de Léon Landini et d’Arsène Tchakarian, héros modestes des FTP-MOI, est là pour témoigner de la nécessité d’intégrer les immigrés, comme le furent jadis la Lorraine Jeanne d’Arc, le Genevois Rousseau, le Piémontais Marat, l’Italien Buonarotti, l’Arménien Manouchian, dans la geste progressiste de la nation. Nous ne comprenons pas la francophonie comme un espace de domination française, mais bien au contraire comme un moyen de rappeler les gouvernants français au respect de la langue officielle de la République, souvent plus honorée par les francophones d’ailleurs et par les anglophones cultivés, que par certains francophones hexagonaux indignes de leur héritage !

 

C’est pourquoi ce combat progressiste pour le français est porteur d’avenir en un moment de la vie du pays où, à l’exception des fascistes et des racistes, qui invoquent la nation pour la salir et la diviser, tout l’arc politique national se revendique du consensus européiste, en renonçant à la revendication ringarde de République, de laïcité, de souveraineté nationale, de coopération égalitaire entre nations souveraines de tous les continents. C’est pourtant cette voie d’avenir que dessinent, au grand dam de Washington, les peuples latino-américains regroupés dans l’Alternative bolivarienne des Amériques autour de Cuba, du Venezuela de Chavez et de la Bolivie de l’Indien Evo Morales, qui tout en utilisant notre langue sœur, le castillan, redonne toute leur dignité aux parlers guaranis et nahuatl.

 

Alors, quelles perspectives d’action tracer ?

Tout d’abord, je propose de ne pas formaliser d’emblée le collectif, qui pourrait rester informel pour le moment. Outre qu’il n’est pas facile de lui donner d’emblée un encadrement solide, nous devons étudier s’il n’est pas possible de rallier directement les initiatives existantes au lieu de créer une nouvelle organisation, même si mon avis est que notre manifeste a sa place et son public propres, en particulier la classe ouvrière et la gauche politique.

 

Ensuite, les méthodes d’action. Ne conviendrait-il pas, pour alléger au début les questions de finance et d’organisation, de mettre en place un collectif d’animation léger, qui fonctionnerait surtout par forum sur la Toile, puis un site national avec différents départements : actes publics du collectif, forum de discussion, commissions populaires de terminologie pour contrer l’invasion de l’anglo-saxon, commission publicités et enseignes, commission pour le français dans la recherche et l’enseignement, commission français et syndicalisme ?

 

Ne faut-il pas également que notre manifeste soit largement relayé, signé, que de l’argent soit collecté en souscription pour le publier dans la presse (nous avons engrangé à peu près 3500 €), que des entretiens soient demandés aux journaux, radios, télés, y compris localement, que le texte soit envoyé aux candidats aux différentes élections pour les pousser à prendre position ? Ne faut-il pas mettre en place un fichier national des correspondants et des signataires ? Quelle dénomination enfin, donner à un éventuel collectif ? Collectif populaire de résistance linguistique (Coporela? Ou bien faut-il valider le sigle MPLF (manifeste progressiste pour la langue française) ?

 

Je vous appelle également à appuyer et à relayer tous azimuts l’importante conférence de presse qui aura lieu ici même le 8 février à l’appel du collectif intersyndical pour le droit au français sur le lieu de travail ? D’ores et déjà, que chacun visite les sites de nos organisations amies, voxlatina.com notamment et Democratia linguarum, dont nos amis vous redonneront les coordonnées que je crains de déformer.

 

Ne faut-il pas également chercher le contact avec ceux qui résistent au tout-anglais dans le monde, puisque notre défense du français est inspirée par la volonté de défendre la diversité des langues, la souveraineté des peuples et le dialogue entre les cultures ?

 

Ne devons-nous pas enfin rappeler à leur devoir les états-majors dérivants de certains syndicats qui, pour faire oublier leur péché originel d’esprit révolutionnaire, courtisent les institutions anglophones du syndicalisme d’accompagnement, CES et autres CSI, qui participent de la mise en place euro-mondialisée du totalitarisme linguistique ?

 

Nous avons du pain sur la planche. À condition de trouver des relais militants, à condition que les militants que nous sommes, et qui à côté de leurs tâches professionnelles ordinaires, sont surchargés de tâches politiques et syndicales, ne soient pas seuls dans cette affaire, qui peut devenir grandiose si nous nous y mettons tous ensemble.

 

Je terminerai en citant les paroles d’un troisième Georges, philosophe et militant communiste fusillé par les tenants d’une autre Europe impériale, d’un Georges francophone immigré de Hongrie qui ne prêchait pas pourtant pour la même rupture que l’ex-maire de Neuilly, le grand Politzer, adversaire irréductible du racisme et chantre marxiste de la nation républicaine : « l’esprit critique, l’indépendance intellectuelle, disait Politzer, ne consistent pas à céder à la réaction mais à ne pas lui céder ». Dans le domaine politique et syndical, comme dans le domaine culturel et linguistique, appliquons ces fières paroles en travaillant pour le français dans l’esprit unitaire qui fut celui du Conseil National de la Résistance. Si nous nous laissons couper la langue, tout serait à jamais perdu. Si nous préservons notre langue en relation avec les lutte sociales et anticapitaliste, tout sera de nouveau possible, non pour le MEDEF mais pour le peuple : et ne sachant ni le magyar ni l’américain, je vous le dis en gallo-romain de base !

Je vous remercie.

 

 

 

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