On me présente souvent à tort comme l'ennemi de l'anglais. Or je ne dénonce pas l'anglais, je dénonce la domination de la langue anglaise dans le monde. Si le chinois devenait une langue mondiale, je le dénoncerais tout autant que l'anglais. Je suis favorable à la diversité des langues et des cultures et il n'y a aucune raison qu'une langue prédomine.
On me rétorque souvent que le latin a dominé le monde, mais quand il s'est diffusé, le latin était déjà une langue morte, ce qui n'est pas le cas de l'anglais actuel.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que la domination de l'anglais dans le monde n'est pas innocente, car c'est la langue des pays les plus puissants et les plus riches. L'anglais véhicule une vision du monde occidentale et cette omniprésence d'une langue est dangereuse.
Comme langue de la communication internationale, l'espéranto serait plus adéquat que l'anglais. Car bien qu'il soit une langue inventée, l'espéranto a le mérite de ne pas véhiculer une pensée unique.
La solution pour contrecarrer cette toute-puissance de l'anglais passe selon moi par l'apprentissage, dès le plus jeune âge, de plusieurs langues. La proposition du ministre de l'Education nationale d'enseigner l'anglais dès 3 ans n'est pas satisfaisante, et je m'insurge contre cette décision. Il faut plutôt diversifier l'apprentissage des langues étrangères, et il vaut mieux que les élèves apprennent au moins deux langues pour que leur vision du monde soit la plus diversifiée possible.
Je suis donc opposé non pas à l'anglais, mais à la notion de langue dominante.
J'ajoute que la croyance selon laquelle l'anglais est une langue facile est erronée. Elle vient du fait que l'anglais est la langue dominante. L'anglais non seulement foisonne d'expressions idiomatiques qu'on ne peut connaître sans les avoir apprises, mais de plus sa phonétiques comporte des voyelles et des diphtongues qui sont extrêmement difficiles à prononcer pour un non-autochtone ("non-native"), et quelquefois pour les anglophones eux-mêmes. Les gens croient volontiers que c'est une langue facile car elle a peu de morphologie, mais elle n'en est pas moins pleine d'irrégularités et d'idiomes. Sa difficulté n'en fait pas la langue la plus aisée à apprendre.
Source : newsring.fr, le 15 février 2012
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Réaction du CO.U.R.R.I.E.L :
Résister à la politique linguistique inavouée de substitution systématique de l’anglais commercial aux langues nationales.
Les anglicismes constituent un élément parmi d'autres de la politique délibérée et méthodique des élites françaises ainsi que celles d'autres pays (Allemagne, Italie), de substituer l'anglo-américain à leur langue nationale.
Rappelons
simplement
quelques
faits
marquants
de ces
dix
dernières
années :
- la loi
relative
à la
langue
française
(dite
loi
Toubon)
est
régulièrement
bafouée
dans
l'enseignement
supérieur
(thèses
rédigées
en
anglais,
cours en
anglais
dans les
universités...),
au lycée
(où
certains
matières
peuvent
et sont
enseignées
en
anglais);
à
l'école
primaire
et en
maternelle,
l'anglais
est
quasi
systématiquement
enseignée
désormais
-
l'accès
à
l'emploi
est
conditionné
à la
maîtrise
de
l'anglo-américain,
même
pour des
postes
sans
contact
avec
l'étranger
- dans
le
domaine
culturel,
un
nombre
croissant
de
groupes
français
ont
abandonnée
la
langue
française
- quant
aux
enseignes
et aux
slogans
publicitaires,
le
français
y trouve
de moins
en moins
sa place
Dans ce
cadre,
la place
du
déluge
actuel
d’anglicismes,
la
presse
destinée
aux
jeunes
et aux
femmes
battant
tous les
records,
a
plusieurs
rôles:
- elle
est
indubitablement
une
marque
de
snobisme
de la
part des
élites
qui
marquent
ainsi
leur
mépris à
l'égard
de leur
peuple
- elle
participe
à la
ringardisation
de la
langue
française,
supposée
inapte à
la
modernité
;
l’intitulé
du
présent
site en
est un
témoignage
aussi
accablant
que
banal
(les
publicitaires
qui «
nomment
» les
produits
n’ont
plus
aucun
effort
d’imagination
à faire,
il leur
suffit
d’appeler
"The
Voice"
une
émission
de
Radio-Crochet
!) ;
- elle
induit
un effet
d'injonction
vis-à-vis
de la
population
qui se
trouve
sommée,
de fait,
de
comprendre
l'anglais,
avec
toutes
les
souffrances
sociales
et
psychologiques
qui en
découlent
- elle
nuit à
la
compréhension
dans
certains
domaines
scientifiques
et sert
aussi de
novlangue
capitaliste
visant à
dissimuler
le
contenu
oppressif
de
certains
concepts
: le «
management
» n'est
jamais
que la
manipulation
des
esprits
pour
aliéner
les
salariés
à
l'entreprise
et aux
intérêts
patronaux...
bref le
contenu
socio-politique
de cette
entreprise
d’arrachage
linguistique
de la
langue
des
Sans-Culotte
et des
Communards
est loin
d’être
politiquement
et
idéologiquement
neutre
et il
n’y a
jamais
loin de
la
langue
unique à
la
pensée
unique
mondiale,
ces
effets «
globalitaires
» de la
mise en
place du
grand
marché
européen
et
mondial
qui nous
soumet à
une
dictature
mondialisée
aussi
brutale
dans ses
effets
qu’avenante
dans sa
présentation
«
modernes
» ;
- À l’arrivée, la politique linguistique inavouée et soustraite au débat public de substitution de l’anglais aux langues nationales (car le même phénomène substitutif est en cours en Allemagne, en Italie, en Belgique, etc.) aboutira, si les peuples et les intellectuels n’y résistent pas, à la transformation des langues nationales en patois abâtardis en moins de deux générations, puis à l’élimination de toute diversité linguistique en Europe, si ce n’est celle qui distinguera l’élite euro-mondialisée « English mother tongue » et la canaille parlant des English créoles nationaux ou régionaux. Énormes pertes pour la culture humaine, qui ne vit que de sa diversité, énormes discriminations linguistiques s’ajoutant aux discriminations actuelles, énorme aliénation idéologique d’un peuple qui dans trente ou quarante ans ne parlera plus sa langue et ne comprendra plus sa littérature (déjà à l’heure actuelle la « chanson française » tend à devenir un genre, voire un genre exotique, pour nombre de jeunes américano-formatés dès le biberon) ;
- Nul ne prône le « purisme » : une langue peut s’enrichir d’emprunts à d’autres langues à condition qu’ils ne soient pas massifs, continus, à sens unique, et que la langue les assimile, comme le font les Anglais eux-mêmes quand ils prononcent à l’anglaise d’innombrables mots d’origine française. Aujourd’hui ce n’est pas le cas, les mots anglais sont importés en masse, prononcés (croit-on !) à l’américaine, et ils viennent très souvent remplacer des termes français existants et compris de tous. Quand une masse de gens ne sait plus dire « oui » (yèèèèèès !), ou « d’accord » (OK), quand le phonème « meïl », inexistant dans la phonétique française, déchire les oreilles cinq cents fois par jour (alors que le mot courriel, inventé et pratiqué par tous au Québec est l’abréviation claire et euphonique de « courrier électronique »), c’est le système même de la langue qui est ébranlé dans ses structures ; car que reste-t-il d’une langue où les mots « oui et non », « ja und nein », « da ili niet » finissent par se dire avec des termes étrangers ?
- Et non, cela ne dépend pas que de la modernité et de « l’air du temps ». Quand l’Éducation nationale ne cesse depuis des dizaines d’années de diminuer le nombre d’heures affectées à l’enseignement du français, quand l’anglais seul est enseigné dès le primaire (à quelques exceptions près), quand des dizaines de grosses entreprises françaises et travaillant en France obligent leurs cadres à travailler en anglais, quand le président « français » du MEDEF européen déclare qu’il n’emploiera plus officiellement que l’anglais, quand l’Union européenne impose insidieusement l’anglais dans ses textes officiels (par ex. sur son site statistique) en éliminant toute autre langue, quand tous les pays voisins de la France procèdent de même alors que l’Angleterre n’impose plus à ses bacheliers d’apprendre une langue étrangère, on n’en est plus aux anglicismes : on en est au TOUT-ANGLAIS oppressif, à la violation délibérée et sans débat des législations nationales et des traités européens, bref à une politique doucereusement totalitaire que les politiques se gardent bien de soumettre au débat, tant ils sont sûr d’être désavoués par les peuples.
- Plus globalement, il ne s’agit plus d’emprunts quand systématiquement, des mots français existants et compris de tous (par exemple « TGV familial » ou « Rapide » sont sciemment REMPLACÉS par des termes anglais tels que « Family TGV », « TGV Nights », « Speed »).
- On dira que les défenseurs du français ont jadis procédé de même que les actuels « américaniseurs » à l’encontre des langues régionales et des langues de l’immigration. Mais outre que les fautes d’hier ne justifient pas les fautes encore plus énormes d’aujourd’hui, qui ne voit que si le français, qui est encore aujourd’hui parlé sur les cinq continents, est détrôné sur son propre sol natif à l’instigation de ses « élites » (sic), TOUTES les langues du monde y passeront ? Quel joli monde uniforme préparons-nous, nous qui nous réclamons de la défense de la « bio-diversité », que celui de la langue unique, de la pensée unique, de la politique unique, de la cuisine unique, de la chanson unique, etc.
- Au final, ne nous laissons pas couper la langue : le plurilinguisme passe par la défense des langues existantes. Ne laissons pas casser ce premier service public de France qu’est la langue française, « langue de la République » au titre de l’article II, grossièrement bafoué, de la Constitution. Un peuple qui perd sa langue a vite fait de perdre la parole avant que de perdre son identité et pour finir, son existence et son apport original à la culture universelle.
La question des anglicismes est de ce fait un point non négligeable mais ne saurait être pleinement comprise sans être resituée dans le cadre d'une politique globale d'anéantissement de la langue et d'une inféodation du peuple français, - mais aussi des autres peuples d’Europe -, à l'empire euro-américain et à sa son idéologie aliénante du tout-marché uniformisé.
Georges Gastaud,
Président du CO.U.R.R.I.E.L. (http://www.courriel-languefrancaise.org/)
Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation Linguistique.