Sujet :

Thélot, un cauchemar !

Date :

24/10/2004

Envoi de Germain Pirlot (gepir.apro@pandora.be)

Réflexions sur le rapport Thélot de M. Fabien Tchudy, espérantiste.

Morceaux choisis :

Durant la scolarité obligatoire, s'assurer que chaque élève maîtrise le socle commun des indispensables et trouve sa voie de réussite. POUR LA RÉUSSITE DE TOUS LES ÉLÈVES.

Selon la Commission, c'est au Parlement d'en tracer les grandes lignes et à une Haute autorité indépendante d'en déterminer précisément le contenu, ainsi que celui des programmes. À titre d' illustration, cependant, et pour éclairer des orientations possibles, le socle commun des indispensables pourrait comprendre les fonctions primordiales suivantes : lire, écrire, maîtriser la langue et les discours, compter, connaître les principales opérations mathématiques, s'exprimer (y compris en anglais de communication internationale), se servir de l'ordinateur, vivre ensemble dans notre République.  

Acquis fondamentaux : compter, lire, écrire, parler anglais...

Le système éducatif doit préparer les élèves à se mouvoir dans l'espace politique et économique européen. Sans négliger l'intérêt de connaître plusieurs langues étrangères, notamment européennes, la Commission constate cependant l'existence d'une dynamique majeure dont il lui paraît impossible de ne pas tenir compte : la langue qui permet la communication entre les citoyens européens de nationalités différentes est celle pour laquelle la connaissance minimale de tous est la meilleure, à savoir l'anglais. Vouloir contrarier cette dynamique est sans doute un exercice vain et illusoire ; vouloir retarder l'apprentissage universel de l' «anglais de communication internationale» conduit à exclure les plus défavorisés des citoyens européens de la communauté de communication européenne, et donc de la mobilité. Les défavorisés font souvent de longues études, des séjours à l'étranger. L'anglais, langue internationale, leur est très accessible, c'est évident (c'était ironique). L'anglais est une langue élitiste et les mets encore plus à l'écart.

Au sein des enseignements communs : un socle commun des indispensables défini pour chaque étape de la scolarité obligatoire

La Commission estime que le socle pourrait être constitué de deux piliers (la langue française et les mathématiques), de deux compétences (l'anglais de communication internationale et les technologies de la communication et de  l'information), et de l'éducation à la vie en commun dans une société démocratique. Dans chacun de ces domaines devra être défini ce qui doit être maîtrisé.

Le premier est l'anglais de communication internationale qui n'est plus une langue parmi d'autres, ni simplement la langue de nations particulièrement influentes. Il est devenu la langue des échanges internationaux, que ce soit sur le plan des contacts scientifiques ou techniques, commerciaux ou touristiques. Il ne s'agit pas d imposer l'anglais comme langue étrangère exclusive (à peine pas non ! - juste un peu), mais de considérer comme une compétence essentielle la maîtrise de l'anglais nécessaire à la communication internationale : compréhension des diverses variétés d'anglais parlées par les anglophones et les non-anglophones, expression intelligible par tous. Ne pas être capable de s' exprimer et d'échanger en anglais de communication internationale constitue désormais un handicap majeur, en particulier dans le cadre de la construction européenne. (c'est d'ailleurs pour cela qu'il faut persévérer dans cette voie  !

Le «cadre européen commun de référence pour les langues» élaboré par le Conseil de l'Europe devrait servir à évaluer les capacités langagières, les savoirs à mobiliser pour les développer, les situations et les domaines dans lesquels on peut être amené à utiliser l'anglais pour communiquer au plan international. (le "cadre européen commun de références pour les langues, (le projet pilote a été testé dans les facs à Strasbourg) permet de s'évaluer dans toutes les langues officielles de l'espace économique européen (y compris l'irlandais et l'islandais), mais bon apparemment les autres langues, c'est pour la déco)
Pour que l'anglais international et la technologie de l'information et de la communication sortent effectivement du cadre strict des disciplines et acquièrent le statut de compétences transversales, on devrait veiller à ce que, aussi fréquemment que possible, les élèves soient mis en situation de les utiliser, y compris dans d'autres domaines (à l image de ce qui se fait dans les sections européennes).

Les voies préparant à des études supérieures longues.

Au niveau de la Seconde, les enseignements de tronc commun (français, mathématiques, anglais de communication internationale, formation de la personne) seraient complétés par des enseignements spécifiques qui permettraient d identifier trois grandes voies : les Humanités, qui cherchent à connaître l'être humain, ses rapports à lui-même, aux autres et au monde ; les Sciences sociales et économiques, qui étudient l'être humain comme être rationnel et social, et les formes de la société ; les Sciences, dont l'objet est la matière, animée ou inanimée. En outre, une ou deux options permettent, toujours en Seconde, de ne pas être engagé à l'excès dans une voie et de favoriser d'éventuels changements de parcours. Il est souhaitable, tant en Seconde qu après, tout au long de ces trois voies, de développer les sections européennes et internationales : l'une ou l'autre de ces deux modalités permettant de suivre des enseignements en langue étrangère devrait être offerte dans un nombre substantiel de lycées dans chaque région.

Dans une perspective encore plus volontariste, on pourrait envisager de mettre la télévision au service d'une grande cause éducative : la maîtrise, par toute la population, de l'anglais de communication internationale que la Commission juge faire partie du socle des compétences indispensables à une intégration réussie dans la société du XXIe siècle. Une simple mesure permettrait de faire progresser cette maîtrise beaucoup plus vite que ne le peut l'École seule : l'abolition du doublage à la télévision. Bien voyons, on garde le meilleur pour la fin. On peut en effet observer que dans les petites communautés linguistiques, là où le doublage est économiquement impraticable, les enfants du fait de leur exposition à l'anglais oral par la vision répétée de films ou séries américains sous-titrés (c'est super pour l'intox et pour la visibilité des pays concernés. Et on disait au-dessus que l'anglais, je cite, n'est plus une langue parmi d'autres, ni simplement la langue de nations particulièrement influentes.) acquièrent aisément l'usage de cette langue de communication internationale ; c est le cas par exemple en Grèce, aux Pays-Bas, en Finlande ou en Suède. Il serait astucieux de s'inspirer des résultats de cette expérimentation involontaire (pour rendre cela volontaire chez nous, tant qu'à faire, soyons précurseur) pour favoriser en France l'acquisition d'un élément important du socle des indispensables (tout de suite les grands maux), simplement en inscrivant dans le cahier des charges des chaînes de télévision l'obligation de recourir au sous-titrage plutôt qu'au doublage.

Bon franchement, si c'est un cauchemar ou un poisson d'avril, c'est pas drôle les gars !

Fabien Tchudy