Sujet :

Juillet 2012 : tractage au Festival d'Avignon

Date :

02/08/2012

Envoi de Gaston Pellet (courriel : gaspel(chez)wanadoo.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Tractage au Festival d'Avignon

Lettre ouverte aux Directeurs du Festival d’Avignon

COURRIEL*, association progressiste de défense de la langue française, a adressé le 12 avril dernier, lors de la parution de l’avant-programme, à Mme Archambault, codirectrice du Festival d’Avignon, un message électronique pour réagir à l’envahissement de la programmation par l’anglais. Ce courrier a été ignoré.

Lors de l’édition 2010, notre association avait pourtant organisé, en partenariat avec le Festival dans la Cour du Cloître St-Louis, un débat très suivi, y compris par certains médias, qui fut grandement bénéfique quant au combat urgent pour la défense de la langue française. Il avait par ailleurs été suggéré d’introduire une deuxième langue de traduction des annonces d'avant spectacles, à la fois à titre symbolique, mais également par respect pour l’esprit de la Loi Toubon.

Nous pensons qu’il serait indispensable, cette année plus que jamais, de mettre en place cette mesure pour contrebalancer - même de façon somme toute assez marginale -, l'impression fâcheuse d'anglicisation de cette prestigieuse manifestation culturelle dont la France s'enorgueillit.

Le programme définitif de 2012 confirme, hélas, cette dérive, l’anglais est partout : les traductions écrites ou parlées sont unilingues, la quasi totalité des titres est en anglais, un nombre considérable de spectacles est joué dans cette langue, surtitrés et non plus, désormais, objets d’une traduction en français, ainsi que le veut la tradition littéraire du théâtre. Les pièces étrangères d’auteurs ou d’origine non anglophones subissent le même sort.

On entendit des murmures dans le public lors de la présentation du Festival. Une certaine diversification culturelle est certes recherchée, ce qui ne peut qu’être apprécié encore que le confort du spectateur en pâtisse, c’est évident. On observe cependant que l’hégémonie de l’anglais par rapport aux autres langues est flagrante. Le fait que l’artiste associé soit londonien semble fournir l’explication de cet état de fait.

Il n’en est rien. La maltraitance subie par notre langue est plus profonde. Elle s’accentue rapidement et le Festival d’Avignon suit malheureusement la pente prétendument naturelle de notre société qui s'anglo-américanise dans tous les domaines, que ce soit l'enseignement, de la maternelle à l'Université ou aux Grandes Écoles, la recherche, le commerce, l'industrie, les Services publics, la publicité, la chanson, etc. Nous sommes bien conscients que, dans une certaine mesure, le Festival subit lui aussi le phénomène et qu'il est probablement difficile de le contourner totalement.

Il faut pourtant résister. Les gens du spectacle ne sont-ils pas le mieux à même de porter cette exigence de résistance à la mise hors-jeu programmée de notre langue et, par là-même, de notre culture.

Nous invitons les spectateurs festivaliers à réagir tant auprès de la direction du Festival que par tout moyen auprès des instances gouvernementales pour qu’un grand débat national s’instaure sur la politique linguistique de la France.

Observations et réactions, positives ou négatives bien sûr, à adresser à

bureau@courriel-languefrancaise.org.

Le Bureau national du COURRIEL

* CO.U.R.R.I.E.L., Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation linguistique

Sites : http://www.defenselanguefrancaise.org et http://www.courriellanguefrancaise.org

 

 

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L'A.FR.AV s'est associée à cette protestation et a décidé avec le CO.U.R.R.I.E.L d'organiser une opération de tractage à Avignon afin d'essayer de sensibiliser les festivaliers au danger du tout anglais.

Ainsi 1200 tracts ont été distribués entre le 19 et 25 juillet.

Le tract a été réalisé sous format A5, en recto-verso, une face pour la COURRIEL, une face pour l'A.FR.AV. Voici le côté A.FR.AV :

 

 

Soyons des indignés linguistiques

 

 

Voici une partie du discours prononcé par le Président de la Francophonie (OIF), M. Abdou Diouf, le 2 juillet 2012 à Québec, lors du premier Forum mondial de la langue française.

Forum ignoré, comme par hasard, par nos grands médias.

 (…) Notre engagement en faveur de la langue française n’est pas toujours bien compris de certains qui ont choisi le déni, ou pire, qui affichent une assurance teintée de suffisance, oubliant qu’une langue ne survit pas des seuls charmes et qualités qu’on lui    prête, ou d’un passé glorieux.

Notre engagement en faveur de la langue française est, par d’autres, taxé d’anachronisme, au motif que l’on ne peut prendre le train de la modernité et du progrès qu’en faisant allégeance à la langue dominante.

C’est oublier un peu vite qu’une langue n’est pas un simple outil de communication, mais que chaque langue dit le monde et appréhende les enjeux contemporains, à sa façon. C’est oublier un peu vite que porter atteinte à la diversité linguistique, c’est menacer la diversité culturelle et conceptuelle du monde.

En effet, nous sommes convaincus que nous ne pourrons faire progresser le projet politique d’un monde plus équitable, plus démocratique, plus respectueux des différences, qui est le fondement de la Francophonie, sans prendre la mesure du rôle stratégique de la langue, de la diversité linguistique, de la diversité culturelle.

Car nous ne pouvons pas, tout à la fois, dénoncer les dérives de l’économie et de la finance mondialisée et accepter, dans le même temps, de s’en remettre à une langue unique de l’économie et de la finance.

Nous ne pouvons pas tout à la fois dénoncer les menaces croissantes de standardisation culturelle et accepter, dans le même temps, de manger les mêmes mets, de chanter les mêmes chansons, de voir les mêmes films, de suivre la même mode   vestimentaire, sur tous les continents.

Nous ne pouvons pas dénoncer le manque de démocratie dans les organisations et dans les relations internationales et accepter, dans le même temps, de s’informer, de travailler, de négocier, dans une langue unique, que certains maîtriseront toujours mieux que d’autres.

Nous refusons la ségrégation linguistique et le darwinisme culturel.

Nous ne sommes pas prêts à nous satisfaire d’un français culturellement amoindri, parce qu’exclu de certains champs de l’activité humaine.

Nous ne sommes pas prêts, non plus, à confier à un "globish" conceptuellement atrophié, le soin d’exprimer toute la complexité et la diversité de la pensée en quelque 1500 mots.

Nous devons être des indignés linguistiques ! (…)

 

Texte diffusé par l’Association Francophonie Avenir (A.FR.AV)

Courriel : afrav@aliceadsl.fr - Site : http://www.francophonie-avenir.com

 

 

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