Sujet :

Le classement de Shanghai des universités, une invitation à l'alignement de la pensée

Date :

16/08/2013

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Classement des universités.

Pourquoi la France est-elle si mal placée ?

Les universités françaises se classent loin derrière les américaines.

Mais les critères d’évaluation sont-ils vraiment justes ?

Photo d’illustration : Philippe RENAULT/OUEST FRANCE

 

Le classement de Shanghai des universités mondiales, très attendu, mais décrié car centré sur la recherche plus que sur l’enseignement, confirme à nouveau la suprématie des universités américaines, la France plaçant 4 établissements dans le top 100 et 20 dans le top 500. Rennes 1 serait classé à la 483e place.

 

Le classement 2013 dans le détail

 

Les universités américaines : indéboulonnables

Comme tous les ans depuis la publication en 2003 du premier classement établi par l’université Jiaotong de Shanghai, les prestigieuses universités américaines se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley.

Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est classé à la quatrième place et l’université britannique de Cambridge, premier établissement non-américain du classement, à la cinquième.

Cette année, comme en 2012, les universités américaines écrasent la concurrence et s’arrogent dix-sept des vingt premières places.

La France, loin derrière

Le premier établissement français, l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) est classé à la 37e place, suivi de Paris Sud (XI) à la 39e, de l’École normale supérieure (ENS-Ulm) à la 71e et de Strasbourg à la 97e. L’École Polytechnique figure quant à elle à la 211e place.

Vingt universités françaises figurent en 2013 dans le classement de Shanghai qui en compte 500, le même chiffre qu’en 2012.

Une méthodologie qui fait débat

Le classement de Shanghai est suivi et commenté dans le monde entier mais fait l’objet de nombreuses critiques en raison de sa méthodologie.

Il privilégie en effet la recherche en sciences exactes au détriment de l’enseignement, beaucoup plus difficile à quantifier. Il prend en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs, le nombre de médailles Fields (équivalent du Nobel en mathématiques) ainsi que le nombre d’articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes comme « Nature » et « Science ».

Fioraso monte au créneau

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso, estime que « sans surprise », le classement de Shanghaï 2013 met en avant les universités anglo-saxonnes, car « les critères employés (leur) sont bien davantage adaptés ».

Dans un communiqué publié ce jeudi, la ministre explique pourquoi, selon l’université Jiao Tong de Shanghaï, les universités américaines et britanniques occupent les 20 premières places de ce classement, qui distingue 500 établissements d’enseignement supérieur parmi les 17 000 universités répertoriées dans le monde.

Geneviève Fioraso relève que « l’accent (est) mis sur un faible nombre d’universités, les universités de recherche, sans prise en compte des recherches menées dans les organismes beaucoup plus développés en Europe et notamment en France, où le CNRS est au 1er rang mondial pour les publications scientifiques ».

La ministre note aussi la « sous représentation, dans ce classement, des recherches en sciences humaines et sociales et la surreprésentation des recherches en science de la vie. » « En France, souligne-t-elle, celles-ci sont menées en grande partie par les organismes de recherche : CNRS, INSERM, Direction des sciences du vivant du CEA, INRA, Ifremer, Institut Pasteur, CHU… »

 

 

Source : ouest-france.fr, le jeudi 15 août 2013

Possibilité de réagir sur :

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Classement-des-universites.-Pourquoi-la-France-est-elle-si-mal-placee-_55257-2220325_actu.Htm

 

 

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Réaction de Régis Ravat :

Le classement de Shanghai, qui paraît chaque année, donne l'occasion aux Français de pratiquer un sport qu'ils aiment par excellence, celui de l'auto-flagellation, de l'autodénigrement, du masochisme et de l'à-plat-ventrisme.  Apparemment, nous aimons entendre dire que nos universités sont les plus nulles du monde, et que cela est normal puisque nous-mêmes, arrogants, prétentieux, francophones, nous sommes les plus nuls du monde.

Au lieu d'ignorer ce classement qui ne devrait concerner que les pays de l'anglosphère, nous regrettons de ne pas assez bien parler anglais, de ne pas publier assez nos travaux de recherche en anglais dans les revues anglo-saxonnes ce qui est, soit dit en passant, OBLIGATOIRE pour être bien noté dans ce classement, car le fait de publier ses travaux en anglais dans des revues scientifiques anglo-saxonnes représente plus de 40 % des critères de sélection, bref, nous regrettons de ne pas être assez anglo-américanisés. Bien sûr, jamais les mots d'injustice et de discrimination ne seront employés au sujet de ce classement, car WASP et Ku Klux Klan ne font forcément pas partie du monde anglo-saxon, c'est bien connu, puisque c'est nous, pauvres Français, qui sommes nuls.

Si nous n'y prenons pas garde, demain sur les mêmes bases du classement de Shanghai,  ils noteront les films ou les chansons, et il faudra alors que tout soit fait en anglais avec obligation de publier un résumé de l'œuvre en anglais dans une grande revue hollywoodienne !

Ce classement de Shanghai est donc un pur scandale. Au lieu de lui prêter attention, nous devrions plutôt nous demander si ses auteurs chinois ne sont pas payés par les États-Unis d'Amérique via la CIA ou la NBA pour faire la propagande de l' "american way of university", ou, si, tout simplement, ce classement n'est pas la résurgence de ce que fut pendant la guerre froide le Congrès pour la liberté de la culture.

 

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